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La protection de la victime devant les juridictions repressives ivoirienne


par Gneneindjomain Moussa OUATTARA
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) - Master en droit privé 2023
  

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B- Le maintien des prérogatives disproportionnées entre les parties

La victime qui s'est constituée partie civile bénéficie du principe de l'égalité des armes tout au long de la procédure comme c'est le cas de la possibilité qui est donnée à chaque partie de demander et obtenir une expertise. Mais, malheureusement, l'analyse de la procédure a permis de noter quelques limites en défaveur de la victime.

D'abord, au niveau de l'exercice des voies de recours, nous constatons que la partie civile ne peut se pourvoir en cassation qu'avec un pourvoi préalable du ministère public. Cela nous parait déséquilibré, car la partie civile étant partie au procès, comme le parquet, ne devrait pas voir son recours subordonné à celui du chef du parquet. Cela constitue une limite à sa protection dans la mesure où le parquet peut refuser d'exercer ce droit de se pourvoir en cassation. La victime se trouve donc confrontée à l'inertie du ministère.

Ensuite, au niveau de l'accès aux dossiers de la procédure, le constat est que le prévenu ou l'accusé reçoit gratuitement les copies et procès-verbaux des rapports des expertises, les déclarations des témoins. Mais, la partie civile pour bénéficier de ce principe du contradictoire doit débourser de l'argent. Ce constat laisse penser que la justice traite la victime comme un suspect et présume sa mauvaise foi.

Aussi, au niveau du droit à l'information, le prévenu, dès la première comparution est-il avisé par le juge d'instruction de son droit d'être assisté

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181 TADROUS (S.), op. Cit., p.335.

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pendant la procédure. Cette information n'est pas donnée à la victime lorsqu'elle vient porter à la connaissance de la justice l'infraction qui a troublé l'ordre public, la cause de sa souffrance.

Ce déséquilibre au niveau des droits des parties est un obstacle à la protection de la victime. En effet, la victime ne pourra bien défendre ses intérêts que lorsqu'il existe une certaine proportionnalité entre les droits des parties.

Nous remarquons que ces différentes prérogatives disproportionnées entre les parties au détriment de la victime limitent, sans nul doute, sa protection.

Par ailleurs, cette protection se trouve également limitée en raison du risque que la victime soit l'objet d'une victimisation secondaire. Il importe donc de renforcer sa protection.

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