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La protection de la victime devant les juridictions repressives ivoirienne


par Gneneindjomain Moussa OUATTARA
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) - Master en droit privé 2023
  

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Section 2 : Les droits de participation à la manifestation de la vérité

La manifestation de la vérité n'est pas à confondre avec la recherche de la vérité. En effet, pendant l'instruction l'occasion est donnée à chaque partie de participer à la manifestation de la vérité. Mais en vrai, chaque partie ne recherche que sa vérité. Le procureur cherchera les faits qui montrent la culpabilité de la personne poursuivie et la personne mise en cause cherchera à avancer des éléments de preuve qui attestent son innocence. Quant à la victime constituée partie civile, celle-ci, après avoir démontré qu'elle a effectivement subi du préjudice du fait de la personne poursuivie, cherchera des preuves pour que la culpabilité de celui-ci soit reconnue.

Cependant, pour participer à la manifestation de la vérité, la victime dispose de véritables droits d'intervention participant à la recherche de la vérité (Paragraphe1) et du droit de discussion de la procédure (Paragraphe2).

Paragraphe 1 : Les véritables droits d'intervention participant à la
recherche de la vérité

Ici, en réalité, la victime recherche sa vérité, la vérité qui lui permettra d'avoir gain de cause devant les juridictions répressives. Toutefois, cela peut favoriser la manifestation de la vérité. Pour ce faire, le législateur lui permet, une fois constituée partie civile, de concourir à l'instruction (A) et de produire des preuves en justice (B).

A- Le droit de concourir à l'instruction

A l'instar des autres parties au procès, la partie civile s'est vu accorder un droit qui relève de la compétence du juge d'instruction, celui d'accomplir ou de faire accomplir des actes d'investigations. En effet, pendant l'instruction, la partie civile a le droit de proposer une orientation de la procédure lui paraissant utile à la manifestation de la vérité. En fait, elle peut demander au juge chargé de l'instruction d'accomplir certains actes d'instruction.

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Cette faculté offerte à la partie civile a pour fondement de l'art. 101 du CPP qui dispose en ces termes : « l'inculpé et la partie civile peuvent également solliciter du juge d'instruction, l'accomplissement des actes leur paraissant utiles à la manifestation de la vérité ». De là, provient le droit pour la victime d'orienter les investigations. En cas de sollicitation, si le juge d'instruction ne compte pas donner une suite favorable à la demande des parties, il est tenu, dans les cinq jours de la demande, de rendre une ordonnance motivée. Passé ce délai, le juge d'instruction est tenu d'accomplir les actes requis.125

Mais quels sont les actes pour lesquels la partie civile peut solliciter le juge d'instruction ? Le législateur ivoirien ne précise pas les actes pour lesquels la partie civile peut solliciter le juge d'instruction. Mais l'analyse du CPP permet de noter quelques actes.

En effet, selon l'art. 193 du CPP, la partie civile peut solliciter le juge d'instruction pour ordonner une expertise126 lorsqu'une question d'ordre technique se pose127. Si le juge accepte, la mission de l'expert qui est l'examen de questions d'ordre économique est précisée dans la décision qui ordonne l'expertise128. L'expert va donc collaborer à la découverte de la vérité. Dans le même ordre d'idée, la partie civile peut lui demander une contre-expertise129 ou un complément d'expertise. La partie peut préciser les questions qu'elle souhaite poser dans sa demande.

En raison de l'imprécision de ces actes, l'on s'interroge si la partie civile peut demander au juge d'instruction de procéder à son audition ou son interrogatoire, à l'audition d'un témoin, à une confrontation ou un transport sur les lieux. Le législateur ivoirien doit apporter de la précision quant à la nature de ces actes. Toutefois, en l'état actuel des choses, l'on peut dire que le juge d'instruction a un pouvoir d'appréciation en la matière.

Par ailleurs, le fait de concourir à l'instruction donne à la victime un droit de regard sur la procédure. A cet effet, selon l'art. l'art.103 du CPP, la partie civile

125 Article 100 alinéa 3 du CPP

126 Selon le Lexique des termes juridiques, l'expertise est la procédure de recours à un technicien consistant à demander à un spécialiste dans les cas où le recours à des contestations ou à une consultation ne permettrait pas d'obtenu les renseignements nécessaires, d'éclairer le tribunal sur certains aspects du procès nécessitant l'avis d'un homme de l'art.

127 Article 193 du CPP

128 Article 195 du CPP

129 Mesure d'instruction destinée à faire vérifier par d'autres hommes de l'art les résultats d'une précédente expertise.

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peut, dans l'intérêt d'une bonne administration de la justice, demander au président du tribunal le dessaisissement du juge d'instruction.

L'analyse que voici permet de noter que dans la recherche de la vérité, pendant l'instruction, la partie civile a un véritable droit d'intervention, celui de concourir à l'instruction. En plus de ce droit, la partie civile a le droit de produire des preuves en justice.

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