CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTÉRATURE, DÉFINITION
DES CONCEPTS ET CADRE DE RÉFÉRENCE THÉORIQUE
Ce chapitre est l'occasion de parcourir la littérature
afin de circonscrire les conceptsqui rentrent dans notre étude, de
trouver les recherches antérieures sur la même
thématiqueque la nôtre et le modèle théorique y
afférent.
2.1.
Revue de littérature
Les difficultés des élèves face à
la dictée ont été abordées sous plusieurs angles
par des chercheurs togolais et ceux des autres pays. Nous allons parcourir dans
ce sous chapitre, la littérature afin de circonscrire les concepts qui
rentrent dans notre étude.
2.1.1. Les origines de la
dictée dans le contexte scolaire
Il est indispensable d'avoir une idée sur l'origine et
l'historique de la dictée, en vue de mieux cerner l'évolution de
ce concept.
Jacques (2010) écrit dans son article consacré
aux origines de la dictée que la pratique de la dictée dans le
processus d'enseignement/apprentissage de la langue française remonte
depuis le 17ème siècle. Il démontre que la dictée
était pratiquée en cette période sous forme de cacographie
avant de se généraliser par la suite dans les pays francophones
autour des années 1850. Le terme cacographie est défini par
Buisson (1911) comme étant « une méthode consistant à
enseigner la grammaire et l'orthographe au moyen de phrases et de mots
écrits incorrectement et qu'on charge l'élève de corriger
» (p.382).
Cette période est marquée par l'apparition des
recueils de dictées spécialisées selon qu'ils portent
sur tel ou tel aspect de la grammaire ou de l'orthographe, ou encore selon le
niveau scolaire ou le type d'établissement éducatif auxquels ils
sont destinés. Ainsi, on note l'introduction de la dictée dans
les examens et les différents concours. Son usage dans les pays
francophones s'est fait par le biais de la colonisation et surtout par
imitation des pratiques pédagogiques de l'ancienne métropole.
Très tôt elle devint une discipline populaire et fit son
entrée dans les oeuvres littéraires, devenant de facto un
« passe-temps pour les adultes à la cour de Napoléon
III ». Pour lui conférer une place de choix ; on l'a rend
très complexe avec des « mots rares ou désuets,
règles de grammaire abstruses ou comportant des exceptions peu
connues ». Le modèle du genre est la célèbre
dictée de Mérimée, commandée à
l'écrivain par l'impératrice Eugénie en 1857. Dans la
France des années 1980, ce type de dictée est remis au goût
du jour par Bernard Pivot et fait l'objet par la suite de championnats
organisés dans de nombreux pays francophones.
La dictée de Mérimée fut écrite et
dictée en 1857 par Prosper Mérimée à la demande de
l'impératrice Eugénie afin de distraire la cour. Napoléon
III aurait fait soixante-quinze fautes, l'impératrice soixante-deux,
Alexandre Dumas fils vingt-quatre, Octave Feuillet dix-neuf et Metternich fils,
ambassadeur d'Autriche, trois. À l'annonce des résultats,
Alexandre Dumas se serait tourné vers Metternich pour lui demander:
« Quand allez-vous, prince, vous présenter à
l'Académie pour nous apprendre l'orthographe? » (Portebois,
2006).
Voici un extrait de ce texte publié par le
ministère de la Culture française :
pour parler sans ambiguïté, ce diner à
Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves
embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les
cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par
l'amphitryon, fut un vrai guêpier. Quelles que soient, et quelque
exiguës qu'aient pu paraître, à côté de la somme
due, les arrhes qu'étaient censés avoir données la
douairière et le marguillier, il était infâme d'en vouloir
pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis, et de leur
infliger une raclée, alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des
rafraîchissements avec leurs coreligionnaires. Quoi qu'il en soit, c'est
bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant,
s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle
s'est crue obligée de rapper l'exigeant marguillier sur son omoplate
vieillie. Deux alvéoles furent brisés; une dysenterie se
déclara suivie d'une phtisie, et l'imbécillité du
malheureux s'accrut. Par Saint Martin! Quelle hémorragie! s'écria
ce bélître. À cet événement, saisissant son
goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans
l'église tout entière (Claretie, 1900).
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