4.5. Interprétation des
résultats
Les résultats confirment la première
hypothèse de notre recherche, à savoir : les perceptions que les
élèves du premier cycle de l'Inspection de l'Enseignement
Secondaire Général du Grand Lomé Ouest ont de
l'épreuve de la dictée expliquent leur faible performance dans
cette évaluation. En effet, au regard de l'analyse des différents
résultats, il ressort que les élèves ont une perception
négative de la dictée car ils se disent qu'ils n'ont pas
besoin du concours des notes de la dictée pour réussir ou pour
passer en classe supérieure. Ceux-ci perçoivent la dictée
comme une évaluation trop difficile dont ils souhaitent la suppression.
Ceci démontre clairement le dédain que les élèves
ont pour la dictée. Ainsi, si les apprenants du premier cycle du
secondaire général ont une perception négative de la
dictée, il est normal qu'ils aient de mauvais scores dans cette
discipline. Ces élèves ne fournissent aucun effort en vue de
remédier à leurs lacunes parce qu'ils trouvent la dictée
trop difficile et sans grande importance pour leur réussite scolaire. De
plus, la mauvaise représentation que les élèves ont de la
dictée est renforcée par l'attitude des parents qui font le choix
de n'acheter que les manuels des mathématiques et de sciences physiques
au détriment des livres de français. Cette situation fait que les
élèves ne s'intéressent pas au cours de français,
ni ne participent pas activement aux activités
d'enseignement-apprentissages en classe car n'ayant pas de livre de lecture.
Tout ceci explique en partie l'origine de la faible performance des
élèves en dictée
La deuxième hypothèse spécifique selon
laquelle la faible performance des élèves du premier cycle de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général du Grand
Lomé Ouest en dictée, s'explique par le fait que ces derniers ne
pratiquent pas les activités d'acquisitions de compétence dans
cette discipline est partiellement confirmée. En effet, l'absence de
confirmation totale de cette hypothèse est liée au fait que
l'analyse des résultats, montre que les élèves ne
s'exercent en français qu'en situation de classe. À part cela,
ils ne font pas eux-mêmes les dictées d'apprentissage, ni ne
lisent pas régulièrement sans oublier le fait qu'ils ne
révisent pas les règles grammaticales nécessaires pour
l'amélioration des performances scolaires en dictée. Ce n'est
seulement qu'à l'école, et sous contrainte que la plus part des
élèves s'appliquent. C'est ce qui nous fait dire que
(l'hypothèse 2) est partiellement confirmée.
Par ailleurs, notons que le refus des parents d'acheter les
manuels de français et leur indisponibilité dans les
établissements scolaires sans oublier l'inexistence des
bibliothèques, inhibent le goût de la lecture chez les
élèves. C'est ce qui fait que la plupart des
enquêtés n'ont lu que les oeuvres littéraires au programme.
De plus, les résultats montrent que les enquêtés ne
s'expriment pas en français avec leurs parents à la maison. Or,
la dictée est un exercice qui consiste à transcrire par
écrit les mots français lus oralement. Cet état de fait ne
permet pas aux apprenants de se familiariser avec l'expression orale et
d'enrichir leur lexique en français en vue de réussir
l'épreuve de la dictée. Ils sont le plus souvent
confrontés aux mots nouveaux lors des évaluations en
dictée.
Notons en outre qu'à cause des effectifs
pléthoriques et de la densité du programme scolaire en
français, les enseignants ne font pas les dictées d'apprentissage
qui devraient habituer les élèves à cet exercice scolaire
ni ne font lire tous les élèves lors d'une séquence de
lecture. De plus, la dictée étant un exercice qui
nécessite deux personnes au moins c'est-à-dire une personne qui
lit et une autre qui transcrit ce qui est lu, il est impérieux de se
faire toujours aider lors des dictées d'apprentissage. Certes il existe
les autodictées, mais elles ne sont pas aussi efficaces comparées
aux dictées traditionnelles nécessitant deux personnes ou un
matériel sonore d'enregistrement. Les résultats de notre
enquête nous montrent que les élèves se débrouillent
seuls à apprendre, car la plupart affirment apprendre à la maison
sans l'aide d'une tierce personne. Il va ainsi de soi qu'ils aient de mauvaises
performances en dictée.
En somme, l'hypothèse générale de la
recherche selon laquelle les perceptions des élèves de la
dictée et le manque d'activités visant l'acquisition des
compétences dans cette discipline, expliquent la faible performance des
élèves en dictée au premier cycle de l'Inspection de
l'Enseignement Secondaire Général du Grand Lomé Ouest est
confirmée ; cette confirmation n'est valable que pour notre
échantillon.
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