2.2.3.
Définition des concepts liés aux difficultés
d'enseignement-apprentissage de l'orthographe.
· L'orthographe
Selon le dictionnaire français intitulé Larousse
« le mot orthographe est un nom féminin qui vient du grec (des
règles qui concernent l'écrit d'une langue (Gilles et Siouf,
1999).
Le dictionnaire orthos graphia) qui signifie écrire
correctement ».Cela signifie que l'orthographe est l'ensemble
français (Le Robert des écoles, 2003) définit
l'orthographe comme « la manière correcte d'écrire les mots
».
Le grammairien et lexicologue français Jean Dubois
définit l'orthographe comme :
un concept impliquant la renaissance d'une norme écrite
par rapport à la quelle on juge l'adéquation des formes que
réalisent les sujets écrivant une langue, l'orthographe suppose
que l'on distingue des formes correctes et des formes incorrectes dans une
langue écrite contrairement à la graphie, qui implique par
référence une norme grammaticale (Dubois, 1994).
Selon le Trésor de la Langue Française
informatisé (TLFi), l'orthographe serait « l'ensemble des
règles fixées par l'usage, la tradition, qui régissent
l'organisation des graphèmes ».
Charmeux (2007), soutient que « l'orthographe est un
savoir surtout opératoire (savoir écrire sans erreurs), et non un
savoir conceptuel, même si la connaissance théorique joue un
rôle important. »
Retenons ainsi que l'orthographe est l'ensemble des normes qui
règlent la façon d'écrire dans une langue. Elle concerne
aussi la transcription des mots de la langue, elle est dite orthographe
lexicale qui ne se limite pas à la transcription des mots de la langue,
ni à la transcription des phonèmes. Quand l'orthographe n'est pas
complètement phonétique ; elle concerne aussi la morphologie,
elle est dite orthographe grammaticale qui peut être plus riche à
l'écrit qu'à l'oral.
· Qu'est-ce qu'une difficulté ?
Leprocessus d'enseignement/apprentissage de l'orthographe
française engendre une situation de difficultés surtout lorsqu'il
s'agit de la dictée. Dans le cadre de notre étude, nous
envisagerons d'élucider le concept de difficultés sous l'angle de
l'échec des élèves en dictée.
Selon le dictionnaire Le Petit Robert, la difficulté
est un « Mal, une peine que l'on éprouve pour faire quelque
chose »
Les difficultés des élèves en
dictée sont en parties inhérentes à la complexité
de la langue française et de son orthographe « truffée de
pièges ». Notons ainsi que : « le système
orthographique français fait partie avec l'anglais des deux
systèmes les pluscomplexes au monde» (Fayol, 2006, p.55). Les
caractéristiques du « système alphabétique peu
consistant en production », représentent une première
difficulté ou en reconnaissant que « plus les systèmes sont
irréguliers, plus long et difficile est l'apprentissage du
système des correspondances graphèmes- phonèmes. »
(id, p.85).Cela permet d'inférer que l'inconsistance et l'opacité
de l'orthographe française constituent des handicaps majeurs dans la
réussite de l'épreuve de dictée par les
élèves.
Pour Angoujard (1994, p.7), « l'orthographe fait peur
», à cause de ses multiples règles et de leurs exceptions,
de ses accords incohérents, au point de provoquer « des effets de
blocage, chez les maitres comme chez les élèves ». Bessonnat
et al. (2002, p.103), identifient « quatre zones à risque à
l'écrit : les correspondances phonographiques, les chaînes
d'accords (soit la gestion des variations qui s'explique en partie par la
morphologie silencieuse), les finales en -é ainsi que les homophones,
grammaticaux en particulier.». Ces zones à risque ajoutées
aux difficultés d'identification des mots constituent des entraves
à la maitrise de l'orthographe française. Ils soutiennent que
l'orthographe grammaticale est « source de conflits chez les apprenants et
c'est au collège (ce qui correspond à notre secondaire
québécois) que ces tensions deviennent de plus en plus
importantes. ». Aussi, pour un meilleur maniement des principes d'accord
des mots (verbes, noms, adjectifs, participes passés...) par des
apprenants, « un enseignement déclaratif est insuffisant et cela
s'explique par le nombre d'erreurs qui perdurent dans les textes » (Kathy,
2009).
· Enseignement
Action, d'enseigner, art de transmettre des connaissances.
C'est aussi toute forme d'influence interpersonnelle ayant pour but de changer
les manières dont d'autres personnes peuvent ou pourront se comporter
(Gage, 1963, p.96).
L'enseignement est un processus de communication en vue de
susciter l'apprentissage. C'est également un ensemble d'actes de
communication et de prises de décisions mis en oeuvre intentionnellement
par une personne ou un groupe de personnes qui interagit en tant qu'agent dans
une situation pédagogique (Legendre, 1993, p.507).
Il est par ailleurs définit comme un moyen de susciter
des activités d'apprentissage et les alimenter par des matériaux
appropriés. Ceux-ci consistent en informations que l'on émet pour
que d'autres les saisissent (Not, 1987, p.59).
L'enseignement est donc une pratique, mise en oeuvre par un
enseignant, visant à transmettre des compétences (savoir,
savoir-faire et savoir-être) à un élève, un
étudiant ou tout autre public dans le cadre d'une institution
éducative.
· Apprentissage
Les théories de l'apprentissage donné par les
sciences humaines emportent un composant intentionnel dans le processus
d'apprentissage. Selon la définition de De Ketele, (1989)
l'apprentissage est un processus systématiquement orienté vers
l'acquisition de certains savoirs, savoir-faire, savoir-être et
savoir-devenir.
Giordan, (1989) a différentié 4 dimensions de
l'apprentissage : cognitive, affective, méta cognitive et sociale ; et
Grooaters, (1994) classifie 4 objets d'apprentissage : les connaissances, les
compétences, les habilités et les attitudes.
L'apprentissage mets au centre de l'intérêt
l'individu qui apprend. Une approche biologique : Apprendre est une
réponse évolutive à un environnement complexe (et non
stable). Apprendre implique toujours une dépense de temps et
d'énergie plus élevée d'un comportement fixé
génétiquement (c'est à dire non variable et
déjà prêt dès la naissance). La capacité
d'apprendre présuppose la capacité de stockage et
d'élaboration d'informations.
L'apprentissage est un ensemble de mécanismes menant
à l'acquisition de savoir-faire, de savoirs ou de connaissances.
L'acteur de l'apprentissage est appelé apprenant. On peut alors
corréler l'apprentissage à l'enseignement dont le but est de
dispenser des connaissances et savoirs, l'acteur de l'enseignement étant
l'enseignant.
Pour la psychologie inspirée du béhaviorisme,
l'apprentissage est vu comme la mise en relation entre un
événement provoqué par l'extérieur (stimulus) et
une réaction adéquate du sujet, qui cause un changement de
comportement qui est persistant, mesurable, et spécifique ou permet
à l'individu de formuler une nouvelle construction mentale ou
réviser une construction mentale préalable.
L'historien Ariès, (1975) dans son ouvrage
« L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien
Régime », insiste sur l'importance qu'il convient d'attribuer
à l'apprentissage. Il force les enfants à vivre au milieu des
adultes, qui leur communiquent ainsi le savoir-faire et le savoir-vivre. Le
mélange des âges qu'il entraîne lui paraît un des
traits dominants de notre société, du milieu du Moyen Âge
au XVIIIe siècle.
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