2.2. Définition des
concepts
Dans cette partie nous avons défini les concepts
clés nécessaires à la compréhension de notre sujet
de recherche.
2.2.1.
La dictée : définition conceptuelle
La dictée selon le « dictionnaire de
pédagogie et de l'éducation », est l'opération
par laquelle une personne lit à haute voix un texte cohérent
selon un rythme qui permet à des auditeurs de le copier par
écrit. Cette discipline essentiellement scolaire détermine le
niveau d'orthographe et de grammaire des élèves. C'est donc
un exercice scolaire consistant à dicter un texte à retranscrire
(Jaffré, 1999).
Dans la même logique, le dictionnaire Larousse (2001),
propose deux définitions possibles au nom commun « dictée
» : premièrement c'est l'«Action de dicter »,
c'est-à-dire le fait de prononcer un texte à haute voix devant
une personne afin que cette dernière l'écrive. Avec cette
définition, on se place plutôt du point de vue de l'enseignant.
C'est à lui de dicter une phrase ou un texte à ses
élèves pour que ces derniers l'écrivent. En second lieu la
dictée, est un « exercice scolaire ayant pour but l'enseignement et
le contrôle de l'orthographe », on retrouve ici l'idée que la
dictée peut être à la fois une situation d'apprentissage et
un outil d'évaluation.
Dans les recherches, on retrouve souvent cette idée que
la dictée traditionnelle est en premier lieu un objet d'étude
qui peut être extrait d'une oeuvre littéraire et en second lieu
unexercice collectif orchestré par l'enseignant. Ce dernier suit
généralement des critères et desrègles connus par
les élèves (Manesse, 2007)
Selon le Dictionnaire du Français (1972, p.372),
« La dictée est un exercice scolaire ayant pour but de
contrôler l'acquisition de l'orthographe et consistant, pour
l'élève, à écrire un texte dicté par le
maitre ».
Le dictionnaire Encyclopédique de pédagogie
Moderne, de Hotyat, et al. (1973), définit la dictée
comme étant: « un exercice scolaire au cours duquel
l'élève exprime en langue écrite des paroles
prononcées par le professeur ».
À travers ces définitions, l'on comprend que la
dictée sert non seulement à évaluer les acquis
déjà existants chez les élèves en orthographe mais
aussi elle constitue un exercice d'apprentissage.
2.2.2.
Les différents types de dictée
Selon le nouveau programme d'approche par les
compétences dans le premier cycle du secondaire général au
Togo, il existe plusieurs types de dictées à savoir :
Dictées de syllabes / dictée de mots ; dictée
progressive ; dictée dirigée ; dictée
reconstituée ; dictée préparée ;
dictée à transformer ; dictée à
trous /dictée à pièges ; dictée
parlée ou commentée ; dictée enchainée. Les
différentes formes de dictées sont conjuguées avec des
exercices conduisant les élèves à orthographier
correctement leurs propres productions (PAREC, 2021).
La dictées de syllabes ou dictée de
mots : c'est un exercice qui consiste à dicter la syllabe
« lu » et rappelle la méthodologie propre à
la dictée de syllabes (unité interrompue du langage oral) :
décomposition de la syllabe en phonèmes ( la plus petite
unité discrète ou distinctive), identification du premier
phonème puis recherche du graphème ( la plus petite entité
d'un système d'écriture) associé, puis identification du
second phonème et recherche du graphème associé (Cogis,
2005, p.59).
La dictée progressive :c'est un
exercice pendant lequel, les élèves vont devoir écrire un
mot qui leur a été montré très brièvement,
de l'ordre de deux secondes (Bézu, 2009).
Cela permet de voir le lien que font les élèves
entre l'oral et l'écrit pour ensuite comprendre la correspondance
phonème/graphème qu'ils font. À partir de cela, il est
possible d'étudier le sens que l'on donne à ce que l'on vient
d'écrire pour comprendre, cette fois, la dimension morphologique d'une
unité graphique (Bézu, 2009). Certains auteurs l'appellent
« dictée flash » ou « dictée
évolutive »
La dictée dirigée :
L'enseignant attire l'attention sur les problèmes
orthographiques. On peut, auparavant, indiquer la notion travaillée et
refaire lire en attirant l'attention sur son travail.L'élève doit
identifier les processus qui entrent en jeu lors des différentes
activités à caractère orthographiques (Fayol, 2012).
Autrement dit, il faut que l'élève prenne conscience des
stratégies qu'il a mises en place ou qu'il va mettre en place face
à un problème d'orthographe (Avezard, 2017). Il faut faire en
sorte que les élèves soient « conscients des
stratégies qu'ils utilisent, et plus généralement de la
façon dont ils apprennent ou peuvent apprendre » (Haas, 2004,
p.13).
Ladictée reconstituée :
Cet exercice consiste à écrire le texte complet au tableau, puis
les apprenants et leur enseignant commentent collectivement les
problèmes qu'ils remplaceront par les idéogrammes. Par exemple
pour la marque du pluriel/pour un homonyme) puis les élèves
recopient et complètent seuls le texte (Météreau,
2019).
La dictée
préparée : il s'agit de traiter collectivement les
problèmes posés par le texte avant la dictée en
individuelle. Celle-ci peut être à trous ou à choix
multiples pour les élèves en difficulté en
précisant avant l'objectif visé comme par exemple, l'accord du
verbe (Barbarant, 2013, p.10).
La dictée à transformer :
C'est un exercice qui consiste à mettre une ou des phrases au
tableau, ensuite les élèves écrivent ces phrases en
changeant quelques mots. Ces mots ciblés pourraient être des mots
contenant les régularités étudiées.
La dictée à trous /dictée
à pièges : Il s'agit d'écrire une phrase en
laissant des espaces pour les mots ou règles que l'on souhaite
travailler. Cet exercice permet de fixer l'attention des élèves
sur des points précis. Cette forme de dictée aiguise
également l'attention des élèves qui sont obligés
de suivre avec attention la lecture orale de l'enseignant (JeanJean, 2019).
La dictée parlée ou
commentée : Il s'agit d'un exercice qui consiste à
dicter un texte et après chaque phrase dictée, l'enseignant fait
une pause et explique les règles aux élèves sans leur
donner la réponse et font leurs corrections en fonction des consignes.
Cette pratique permet aux élèves de s'auto-former (Jaffré,
2004).
La dictée enchainée : Cet
exercice qui permet d'écrire au tableau une phrase qui sera reprise
toute la semaine.
La dictée ciblée
argumentée : Au cours de cette dictée, les
élèves doivent argumenter l'orthographe d'un mot. Il faut qu'ils
comprennent que chaque mot ne s'écrit pas indépendamment des
autres. De plus, durant cet exercice, les élèves vont pouvoir
argumenter leurs choix. On tend à aller vers une réflexion
orthographique puisque qu'au moment de la relecture, lors de productions
d'écrits, les élèves vont prendre l'habitude de se
concentrer sur un élément orthographique (Bernardin, 2005).
La dictée frigo : Dans cette
dictée, les élèves vont commencer par écrire sur un
brouillon ce que l'enseignant leur dicte. Ce dernier va ensuite ramasser les
brouillons pour les mettre au « frigo ». Il distribue ensuite un
texte solution. En collectif, les élèves vont étudier mot
par mot la dictée. Une fois les mots étudiés, les
élèves vont reprendre leur brouillon et réécrire la
dictée en essayant cette fois de ne faire aucune erreur tout en pensant
à ce qui a été dit en classe juste avant. Le but ici est
que les élèves acquièrent l'aptitude à
l'autocorrection (Hoefflin, 2000).
La dictée avec aides : Les
élèves soulignent au crayon de papier leur doute et disposent
d'un temps de relecture utile où ils consultent après la
dictée des outils référents avec la possibilité de
guidage de l'enseignant (Cherpillod, 1999).
La dictée dialoguée : Toutes
les questions peuvent être posées à l'enseignant ou entre
enfants sauf la demande de bonne réponse. Pour diriger le questionnaire,
il est interdit d'employer le nom des lettres dans les questions posées
(Favrel, 2005).
Dictée négociée : A
partir d'une dictée faite individuellement, est organisé un
travail de groupe ou en binôme où les élèves
comparent leurs textes, discutent et se mettent d'accord sur un seul texte
à rendre. Selon Jaffré (1973), cette forme de travail favorise la
verbalisation, la co-construction et la coopération. Ce type de travail
peut également être mené en production écrite.
Dictée de groupe : La
compétence étant ici avant tout d'apprendre à utiliser
l'outil nécessaire en cas de doute. L'enseignant constitue des groupes
hétérogènes de 4 élèves : un est responsable
de copier, un cherche dans le dictionnaire, un dans l'outil de conjugaison, un
est responsable de ce qui s'écrit. Chaque groupe rédige une
affiche qui sera fixée au tableau et comparée pour un
débat argumenté dans chaque groupe. Le maître intervient
seulement si la classe entière valide une orthographe erronée.
Chaque élève recopie au propre la dictée sur son cahier.
Le texte solution est au fond de la classe pour correction après
vérification de l'enseignant (Anxionnaz, 2015).
Dictée copiée ou
différée : Compétence : Mémoriser un
ensemble de mots mis en relation les uns aux autres. Lecture d'un texte puis au
verso écrire ce texte dicté par l'enseignant : quand l'enfant a
un doute, il retourne sa feuille pour vérifier. Il entoure le mot ou le
groupe de mots qui lui a posé problème dans l'écriture.
L'objectif de l'élève est d'écrire la dictée en
retournant le moins de fois possible la feuille : Il peut comparer
l'évolution en comptant le nombre de mots ou de groupe de mots
entourés (Zesiger, 1995).
Ensuite, on peut programmer des situations d'apprentissages en
fonction des difficultés rencontrées (grâce aux mots ou
groupes de mots entourés) et ainsi proposer même un travail
individualisé en fonction des besoins des élèves)
La dictée guidée : on annonce
l'objectif ou les objectifs avant (rappel) puis l'enseignant dicte le texte. La
relecture est guidée (Paillard, 1990) ; par exemple : si l'objectif
est l'accord du verbe à l'imparfait, on fera rechercher les verbes/ les
sujets. Si l'objectif est l'accord du GN, on fera repérer les
déterminants.
La dictée quotidienne : son objectif
est de faire acquérir aux apprenants la bonne orthographe et les
différents accords de la langue française. En effet, les
élèves écrivent un petit paragraphe ; ensuite ils
feront une correction collective avec discussion. Enfin ils recopieront des
phrases exactes sur une feuille. Le jour suivant, sur la même feuille,
ils écriront un nouveau texte en se référant au champ
sémantique du paragraphe du jour précédent. Un des
intérêts est de proposer un noyau que l'on va faire évoluer
en fonction de la notion à laquelle l'enseignant s'est fixé comme
objectif à atteindre (Baddeley, 1993, p. 15).
La dictée reconstituée: le
texte complet est écrit au tableau, on commente collectivement les
problèmes et on les remplace par un idéogramme (ex : pour la
marque du pluriel/ pour un homonyme) puis les élèves recopient et
complètent seuls le texte (Anderson, 2000).
La dictée de mots : notamment pour
travailler l'accord du groupe nominal, les graphies différentes selon la
loi de positionnement. Il est important de ne pas isoler les noms de leur
déterminant de même que les mots invariables (Chanquoy et al,
2007).
La dictée d'apprentissage : c'est
le choix d'un texte qui permettrait de déclencher l'acquisition des
mécanismes de l'écriture (Farina, 2019). Il s'agit d'utiliser la
dictée comme un moyen de faire acquérir l'orthographe aux
élèves. Ceux-ci s'habitueront à cet exercice grâce
aux multiples entrainements.
De toutes ces différentes formes de dictées,
celle qui retiendra notre attention est la dictée traditionnellecar
c'est elle qui est largement adoptée dans le système
éducatif togolais au premier cycle du secondaire général.
Elle consiste à dicter un texte aux apprenants sans préparation
puis de leur donner la correction après (Belbey, 2020).
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