2.1.5.
Les activités de l'élève qui permettent l'acquisition des
compétences en français
· La pratique régulière de la
dictée d'apprentissage
Il est communément admis que le passage par
l'activité est indispensable pour l'apprentissage. On apprend à
parler, à écrire, à lire et à comprendre dans les
situations de communication auxquelles on participe activement (Dolz et
Abouzaïad, 2015). Ainsi, la pratique régulière de la
dictée que ce soit en situation de classe ou à la maison
s'avère indispensable dans l'acquisition des compétences en
dictée. En effet, la dictée est un puissant moyen d'acquisition
de l'orthographe lexicale et grammaticale (Jeanjean, 2019).Le fait
d'écrire sans erreurs n'est pas le simple résultat d'une mise en
application de règles apprises par coeur. Elle est avant tout une
affaire de conceptualisation et de réflexion, autant que de
répétition. Cela prend donc du temps. La tâche de
l'enseignant, en la matière, est autant d'apporter des
éléments nouveaux que d'expliciter les démarches qui
peuvent lui paraître évidentes parce qu'il les a
assimilées, mais qui ne le sont pas du tout pour les
élèves car ils ont encore besoin de temps et d'entraînement
avant de construire ces automatismes.
Aussi la correction collective de la dictée
peut-être un puissant moyen de précéder à cette
rectification sans stigmatiser les erreurs. Cette idée est fort louable
parce que, les erreurs lors de la dictée ne doivent pas être
considérées comme des fautes mais une étape dans
l'apprentissage. Car, la retranscription exacte d'un texte lu à haute
voix par un tiers doit répondre à des objectifs d'apprentissage
orthographique précis. C'est dans cette perspective que l'auteur invite
les enseignants de français « à faire de la langue un objet
d'étude et de réflexion », pour qu'elle devienne « un
formidable outil qui aide les élèves à comprendre le
fonctionnement de la langue ».
Par ailleurs, la dictée doit être utilisée
comme un moment d'apprentissage et ne doit pas servir à évaluer
les connaissances. La dictée correspond à une attente sociale
très forte mais il est possible d'en faire un moment d'apprentissage
Angoujard (1994). Il propose deux critères pour l'apprentissage de
l'orthographe :
- Choisir uniquement des problèmes que
les élèves pourront effectivement résoudre par
eux-mêmes.
- Privilégier la résolution de
problèmes qui peuvent permettre aux élèves de se
constituer un savoir généralisable à l'un des aspects
fondamentaux du plurisystème.
Les dictée d'apprentissage ambitionnent de ce fait
d'intégrer un système de connaissances ayant trait au code
orthographique chez l'élève. Les enseignants de français
doivent développer des stratégies appropriées aux
différentes catégories d'élèves. Car, les scores
des élèves en dictée varient selon la méthodologie
d'un enseignant à un autre, même pour ceux qui sont sortis d'une
même école de formation. (Ouro, 2009). Retenons également
qu'en situation de classe, la dictée est un exercice où
l'enseignant lit un texte à haute voix pendant que les
élèves essayent de transcrire correctement les mots sur un
papier.C'est un exercice célèbre connu pour son importance en
grammaire, en orthographe, en vocabulaire et en syntaxe. A cet effet :
cette matière mérite à juste titre
d'être pérennisée pour décourager les
élèves et les étudiants qui négligent la lecture au
profit des réseaux sociaux qui ne privilégient que le son. Cette
mauvaise habitude des `'amoureux du son'' a des conséquences
néfastes sur le cursus scolaire de l'enfant et, à long terme, sur
l'homme au plan professionnel(Jean-Pierre, 2021, p.93).
La dictée selon l'auteur, permet aux enfants d'aimer la
lecture, de grandir avec un excellent niveau de langue, de s'exprimer en de
bons termes et d'écrire sans fautes d'orthographes. Elle affute leur
sens de compréhension et d'analyse, au point où ils
décryptent facilement, en classe et même dans la vie de tous les
jours, ce qu'il faut retenir lorsqu'un interlocuteur parle. Dans cette optique,
il démontre que dans l'enseignement, la dictée occupe une place
de choix pour les enfants. La dictée aide les élèves
à améliorer leurs sens d'écoute, de compréhension
mais aussi leur capacité rédactionnelle. Il avance l'idée
selon laquelle, la concentration que requiert la dictée, aide à
élever le niveau de compréhension de la langue française
et de l'orthographe chez l'élève. Lorsque ce dernier pratique
régulièrement la dictée, il appréhende mieux les
genres littéraires. La dictée aide également à
corriger les erreurs fréquentes, à enrichir le vocabulaire, et
à maîtriser les verbes et leur conjugaison.
Il conclut enfin que la dictée n'est pas seulement
bénéfique pour les enfants. Elle l'est tout aussi pour les
adultes parce qu'en réalité, il n'y a pas d'âge pour
s'instruire. Beaucoup d'adultes ont des difficultés orthographiques
qu'ils pourront corriger en se soumettant à des épreuves de
dictée. Ce n'est qu'une question de volonté.
La dictée est-elle un exercice au cours duquel
l'élève acquiert des connaissances orthographiques, ou n'est-elle
qu'un exercice d'évaluation ? « C'est un exercice qui apprend
le mieux notre langue aux élèves. C'est celui qui sert à
constater les progrès des écoliers dans les classes, leur
degré d'instruction dans la plupart des examens. » (Buisson,
1887).
c'est un exercice scolaire le plus scolaire, de manière
transgénérationnelle, fait figure de symbole. Il est brandi par
les médias, les différents ministres, les éditeurs, les
publicistes et les parents pour juger de la qualité de l'école.
Figure indéracinable de notre système scolaire, on dénonce
parfois les dérives de sa pratique. L'usage qui consiste à dicter
aux élèves des phrases abâtardies, qui n'ont plus de sens
à force d'être triturées pour contenir le plus des
difficultés de la langue française est critiqué (Jeanjean,
2019, p.12).
La dictée : elle est un exercice collectif. En outre,
on estime qu'il n'y a pas de meilleur exercice pour enseigner la grammaire et
l'orthographe françaises. Et il est bien spécifié bien que
l'on « n'obligera pas les enfants à inventer ou à deviner
l'orthographe de mots inconnus, on la leur fera connaître d'avance »
(Manesse, 2007). Bien plus, elle a l'avantage de permettre d'entraîner
les élèves, et de mesurer leurs progrès. Cette confusion
entre les objectifs de l'exercice se ressent dans ce qu'écrit le
grammairien Jules Dussouchet dans le dictionnaire de pédagogie de
Ferdinand Buisson. On peut y lire :
l'exercice tient à juste titre le premier rang dans nos
écoles : c'est celui qui apprend le mieux notre langue aux
élèves, en les mettant aux prises avec ses difficultés ;
c'est celui qui sert à constater les progrès des écoliers
dans les classes, leur degré d'instruction dans la plupart des examens.
Dès que les enfants savent copier correctement une page de
français, il faut leur apprendre à écrire sous la
dictée, et cet exercice devrait, selon nous, les servir jusqu'à
la fin de leurs études (Dussouchet, 1887, cité par Cabanel, n.d.,
p. 114-122).
Par ailleurs, parents comme enfants ont pratiqué ou
pratiquent dans le cadre de leur scolarité des dictées (Jeanjean,
2019). Aussi, la dictée est une tâche au cours de laquelle on sait
ou on croit savoir ce que fait son enfant et comment on le note. C'est une des
raisons pour lesquelles l'exercice est plébiscité par 96 % des
Français en 2004 (Manesse, 2007, p. 167-182). D'autant que la
transparence et le caractère mécanique des barèmes font
que les parents estiment avoir la compétence de le corriger. C'est pour
cette raison que les dictées sont donc également
pratiquées à la maison dans le but d'habituer les apprenants
à ce rituel.
La dictée selon Cogis, (2009) est le moyen le plus
fiable pour jauger le niveau des élèves en orthographe. Ainsi,
ils selon eux la dictée ne doit être qu'un outil
d'évaluation. C'est un exercice qui « n'aide pas directement
à acquérir une bonne orthographe. Elle sert d'abord de moyen de
contrôle des compétences orthographiques.». Et, c'est en
l'étudiant comme un outil d'évaluation qu'on acquiert
véritablement les compétences en expression française
(Michèle, 2002). A cet effet il affirme que : « la pratique de
la dictée permet d'évaluer ses compétences
orthographiques, puis de les améliorer à la condition que les
difficultés soient bien expliquées. ». La dictée
constitue alors un outil de contrôle qui permet non seulement de mesurer
le niveau d'acquisition des compétences orthographiques des apprenants
conformément aux enseignements donnés, mais aussi de prendre des
décisions qui s'imposent en vue d'améliorer les stratégies
de transmission des connaissances et de leur meilleure acquisition par les
apprenants.
Pour Simard (1996), « des tentatives ont
été effectuées afin que la dictée devienne
davantage un instrument qui permettrait d'identifier les difficultés des
apprenants et d'en cerner les causes dans le but de mettre de l'avant des
moyens pour y remédier. ». Cette idée selon
laquelle la dictée doit permettre d'évaluer les apprenants est
reprise par E. Charmeux, (2007), qui positionne la dictée comme un
exercice de contrôle indispensable, et même le seul sérieux.
Il avance la preuve selon laquelle, tous les examens l'utilisent pour
connaître le niveau des candidats en orthographe. Dans le cadre de notre
étude, cet argument est corroboré, car la dictée est l'une
des épreuves de contrôle de niveau de l'orthographe
française au premier cycle du secondaire général du Togo.
Dans le système éducatif togolais, le français est l'une
des matières qui contribuent à l'échec des apprenants. Le
rapport sur l'état des systèmes éducatifs nationaux
(RESEN), développés dans une trentaine de pays d'Afrique
subsaharienne et visant à offrir aux décideurs nationaux et
à leurs partenaires techniques et financiers, une base analytique solide
pour alimenter le dialogue et le processus de décision autour des
politiques éducatives, montre qu'aux examens de CEPD et du BEPC 2017,
les élèves ont de faibles notes en français (RESEN,
2017).
Selon Brissaud et Mortamet (2015), la dictée a
occupé et elle continue d'occuper une grande place dans le
contrôle du niveau des apprenants en orthographe, lors des compositions,
trimestres et des examens qui sanctionnent la fin des études du primaire
(CEPD )et du premier cycle du secondaire général (BEPC). Ces deux
auteurs pensent qu'au regard des mauvais résultats enregistrés
par les apprenants dans cet outil d'évaluation et d'apprentissage de
l'orthographe, il est urgent d'adopter de nouvelles stratégies dans la
pratique de cette sous-discipline du français afin de permettre une
acquisition sûre et progressive des compétences en orthographe. La
pratique de la dictée est, dans ce cas de figure, une sorte de
contrôle permettant de jauger l'efficacité de l'enseignement
donné. Si les erreurs persistent, il revient à l'enseignant
d'adopter une nouvelle stratégie de transmission afin que le maximum
d'élèves puisse éviter les erreurs. A cet effet :
il apparait clairement que la dictée ne constitue pas
un outil d'évaluation valide, puisque l'instrument de mesure change avec
chaque texte dicté. Il faudrait donner la même dictée pour
pouvoir évaluer le progrès des élèves entre deux
moments et c'est, en effet, une utilisation possible de la dictée
à des fins de recherche (Brissaud et Mortamet, 2015).
Cette théorie est corroborée par la
commissionRouchette qui affirme, à la fin des années 60, que
l'exercice de dictée ne peut être tenu pour un véritable
instrument d'acquisition de compétences orthographiques. Cette
étude est renchérie dans un article intitulé
« La dictée : un outil à privilégier pour
évaluer l'orthographe! » qui avance l'idée selon
laquelle La dictée est l'outil qui apparait le plus pratique pour
évaluer l'orthographe à cause de sa rapidité et de sa
facilité à corriger, mais est-il l'outil idéal? C'est ce
que je devais justifier lors de l'étude de ma maitrise de recherche
portant sur l'étude de validation d'un outil d'évaluation de
l'orthographe(Potvin, 2021).
La dictée de texte s'avère un excellent outil
pour évaluer les compétences en langage des étudiants,
particulièrement si le texte se rapproche du discours oral. En effet, la
dictée est plus qu'un simple test d'orthographe lexicale et grammaticale
(Oller, 1979). Elle exige un raisonnement actif et créatif de
l'étudiant pour faire le pont entre ce qu'il entend et ce qu'il
écrit. D'un côté, elle implique la compréhension du
discours qui exige plusieurs étapes : l'identification
phonémique, la reconnaissance du mot que l'on associe au vocabulaire
connu, l'analyse syntaxique et l'interprétation sémantique. De
l'autre côté, pour la production de l'écrit, elle fait
appel à la « traduction phonétique, à la
connaissance de l'orthographe lexicale et à l'application de
règles grammaticales » (Weir, 2007). Que ce soit pour le
côté réceptif ou le côté expressif, on
constate que la dictée est un outil complet pour vérifier si
l'élève maitrise la langue dans laquelle il écrit, c'est
ce qui constitue notre intérêt pour cette étude.
Selon certains spécialistes de la langue
française, la dictée présente, deux fonctions principales
: Une fonction d'apprentissage et une fonction d'évaluation. Pour
Asselin (2011), la dictée permet à l'apprenant d'une part, «
d'utiliser et de développer des connaissances orthographiques » et
d'autre part, « de générer des stratégies de
révisions et de corrections » pour amener finalement les
élèves à « confronter leurs conceptions et leurs
connaissances, à partager des démarches et des justifications de
leurs choix orthographiques ». L'on constate que ces deux approches sont
complémentaires et permettent de porter un double regard sur la fonction
d'apprentissage de l'orthographe par la dictée : l'une orientée
principalement sur la maîtrise du fonctionnement de la langue par
l'apprenant et l'autre essentiellement sur la capacité à
améliorer sa réflexivité.
La dictée présente ainsi un rôle
d'apprentissage et un rôle évaluatif. En ce sens qu'elle permet de
vérifier l'acquisition de connaissances grammaticales ou orthographiques
précises à partir des traces des productions écritesdes
élèves. De même, elle permet aux enseignants de
remédier au besoin aux lacunes des apprenants en orthographe. La
dictée joue ainsi, un rôle indéniable dans le processus
d'enseignement/apprentissage du français au premier cycle du secondaire
général du Togo.
· L'influence de la lecture sur les performances
scolaires en dictée
La lecture est primordiale dans le développement de
l'enfant de même que déterminante dans la réussite
scolaire. L'un des objectif assignés à l'enseignement du
français au premier cycle du secondaire au Togo est
de « donner à tous les élèves la maitrise
de l'expression orale et écrite de la langue utilisée de nos
jours et leur permettre ainsi de communiquer, c'est-à dire
d'écouter, de parler, de lire et d'écrire avec profit et
rigueur » (République togolaise, Réforme de
l'enseignement, 1975). C'est un exercice qui non seulement aide à
communiquer, à acquérir des compétences
langagières, mais aussi à découvrir tout simplement le
plaisir de lire. La famille et l'école tiennent un rôle
déterminant dans ce processus d'apprentissage (Reverdy, 2016). Selon un
rapport de l'OCDE :
en moyenne, dans les pays de l'OCDE, les 25%
d'élèves qui prennent le plus plaisir à lire l'emportent
sur les 25% d'élèves qui prennent le moins plaisir à lire
d'un niveau et demi de compétence de l'écrit. Dans la plupart des
pays, les élèves qui lisent des livres de fiction par plaisir
sont nettement plus susceptibles d'être performants en
compréhension de l'écrit (PISA-OCDE, 2011, p.108).
Les élèves qui s'adonnent
régulièrement à la pratique de la lecture (Allard, 2003)
excellent davantage dans les matières littéraires et encore mieux
dans les disciplines scientifiques. Notons ainsi que ceux qui éprouvent
plus de difficultés d'apprentissage, sont ceux qui lisent très
peu. Ils accumulent plus de retards académiques, ils redoublent et ils
abandonnent l'école (Guimond (2009).
La lecture est une activité qui fait partie
intégrante de la personne (Giasson, 2003). Par ailleurs, la
littérature d'enfance contribue à l'acquisition des
habiletés sociales et affectives de l'enfant, au développement
langagier et cognitif afin de préparer les enfants aux futurs
apprentissages scolaires (Thériault et Lavoie, 2004). C'est d' ailleurs
l'un des objectifs essentiels des premières années de
scolarisation. Au primaire, une importance plus grande doit être
accordée à l'enseignement et à l'apprentissage de la
lecture et de l'écriture. La maitrise de la lecture est à la base
même du rendement de l'élève tout au long de sa
scolarité. Or, la période sensible pour l'apprentissage de la
lecture se situe entre 4 et 7 ans (Leclerc et Moreau, 2008). Les enfants qui
apprennent à lire au cours des premières années du
primaire sont dès lors fin prêts à lire pour apprendre et
pour réussir leur cursus scolaire.
Chez les élèves qui décrochent, plus des
trois quarts n'ont pas de compétences suffisantes à ce chapitre
pour faciliter leur insertion sociale et professionnelle, d'où la
nécessité d'intervenir dès la maternelle et à la
première année du cycle. Or, Giasson (2012) constate que la
première année est cruciale pour le cheminement des enfants. Les
élèves qui terminent leur première année scolaire
avec des difficultés en lecture restent des lecteurs faibles tandis que
les meilleurs deviennent forts. Notons également que ce sont les filles
qui sont plus influencées par l'accès au livre et qui ont une
forte corrélation entre lire et réussir à l'école
(Compaoré et al. 2009).
Selon Royer (2010), l'apprentissage de la lecture joue un
très grand rôle dans le parcours scolaire. Avoir des
difficultés en lecture apporte de grands risques d'échecs. La
première année est une période importante, car les
élèves ayant des difficultés à la fin de la
première année atteignent difficilement le niveau moyen
d'habileté en lecture à la fin du primaire (Torgesen, 2004).
Selon Boisclair et al. (2010), la littérature est importante chez le
jeune enfant pour le développement langagier, de l'imagination, de la
pensée, du développement affectif et des habiletés en
lecture. De son côté, Sipe (2000) suggère que dès le
début du primaire, les élèves sont à même de
témoigner et de développer des compétences relatives
à l'appréciation d'oeuvres littéraires.
D'autres études ont également relevé
l'impact positif du travail en classe à partir du livre pour
différents profils d'élèves, notamment ceux à
risque de vivre des difficultés d'apprentissage (Pellegrini, 1995). Pour
Mels (2007), apprécier les oeuvres littéraires est une
compétence essentielle et importante à acquérir dès
la première année du premier cycle. Les oeuvres
littéraires de qualité permettent à l'enfant de mieux se
connaitre et de mieux comprendre les autres et le monde environnant. Elles
enrichissent la langue et les connaissances générales de
l'élève en plus d'alimenter son imaginaire, de stimuler sa
créativité et de développer son sens critique. La
découverte de ces oeuvres amène chaque élève
à identifier ses préférences et ses intérêts
tout en lui offrant un lieu privilégié de réinvestissement
de ses acquis en lecture, en écriture et en communication orale.
Toujours selon le Mels, il est essentiel que l'élève se
sensibilise à l'actualité littéraire et soit
quotidiennement en contact avec des oeuvres nombreuses et variées. Car,
la littérature aide non seulement l'enfant à stimuler ses
intérêts envers le choix d'un livre, mais aussi à
développer ses habitudes de lecture.
Thériault et Lavoie (2004) expliquent l'importance de
la période de l'émergence de l'écrit chez l'enfant entre
la naissance et l'âge de 6 ans. Cette période de
développement et de l'acquisition du langage écrit est aussi
utilisée pour désigner la lecture. L'enfant est introduit au
monde de l'écrit: il manipule les livres, regarde des images, gazouille,
écoute les histoires ou barbouille sur une feuille. Cette
sensibilisation se développe d'une manière différente
selon ce que l'enfant reçoit de sa famille, de son milieu social ou de
son environnement interactif.
Les enseignants du premier cycle du secondaire ont donc un
rôle primordial face à l'acquisition des règles de la
langue française chez leurs élèves. Toutefois, notons que
la lecture qu'elle soit faite à la maison ou à l'école
demeure essentielle dans la réussite de la dictée (Boisvert et
Gagnon, 2005). Les auteurs confirment également que lire et
écrire sont des actions qui permettent d'extraire du sens pour
comprendre un message. Il existe alors une relation entre les
difficultés éprouvées par les élèves en
lecture et leurs mauvaises performances en écriture de façon
générale et en dictée de façon
spécifique.
En outre, dans le premier cycle du secondaire
général, les élèves sont tous motivés
à l'apprentissage de la lecture, mais le temps consacré à
cette étude est relativement insuffisant (Lemery, 2007). Les pratiques
de la lecture créent le contact privilégié de
l'élève avec l'enseignant qui lui raconte une histoire. Ceci
favorise la proximité et une complicité qui augmentent l'estime
de soi et le sentiment de bien-être des élèves (Giasson,
2012). On pourrait déduire des propos ci-haut mentionnés qu'il
existe un lien étroit entre les habitudes de lecture chez l'enfant et sa
réussite scolaire. Ainsi, la majorité des enfants qui lisent
dès la petite enfance ont d'excellentes chances d'obtenir de bons
résultats scolaires et d'achever leurs études secondaires et
même de poursuivre des études post secondaires (Lebrun, 2003).
Par conséquent, chez les apprenants, quels sont les
livres qui les attirent et qui les amènent à s'engager dans une
lecture avec toutes leurs compétences? Les élèves sont de
grands explorateurs qui ont un besoin fondamental d'agir. Ils aiment les
lectures qui les placent en situation d'action, c'est-à-dire qui leur
présentent des choses à faire, à comprendre, à
collectionner, et des héros capables de relever des défis
(Lemery, 2007). Le héros occupe une place importante dans la motivation
en lecture chez les apprenants puisqu' ils s'identifient à celui-ci. Il
est donc essentiel de les amener à s'attacher aux héros qui les
intéressent pour développer en parallèle des habitudes de
lecture efficaces.
Par ailleurs, Hamston (2001) s'est intéressé aux
intérêts de la lecture et au rôle des parents dans
l'éducation de la pratique de la lecture. Pour sa part, Millard (2004) a
étudié les différences de pratiques en lecture et
écriture selon les genres. Lebrun (2003) et Théorêt (2004)
ont vérifié l'importance qu'occupe la lecture dans la vie des
jeunes. Schwartz (2002) quant à lui s'est intéressé aux
différentes façons d'aider les garçons à mieux lire
car selon lui c'est la principale cause des difficultés d'apprentissage
des élèves adolescents. La dictée étant une
activité d'écriture qui évalue les règles
orthographiques en français, ceci nous amène à regarder
l'impact de la pratique régulière de la lecture sur les
performances des élèves du premier cycle du secondaire.
En synthèse, la revue de littérature laisse voir
que la perception et les différentes activités
d'apprentissageparmi lesquelles la lecture, permettent d'acquérir des
compétences en français. La dictée étant un outil
d'évaluation de cette langue, si l'élève a une mauvaise
représentation du français et ne s'exerce pas suffisamment, il
est donc évident qu'il n'ait pas de bonnes notes. Cette recherche
à terme permettrait de démontrer comment les perceptions que les
élèves du premier cycle du secondaire général se
font de l'épreuve de la dictée, impactent leurs rendements
scolaires dans cette discipline. En outre, cette étude à l'instar
de ces travaux antérieurs, va permettre de faire un lien entre la
pratique régulière de la dictée d'apprentissage et celle
de la lecture sur les performances des apprenants en dictée.
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