2.1.4.
Les perceptions des élèves et le rendement scolaire
Pour Bautier et Rochex (1998, p. 34), les
représentations que l'individu se fait d'un savoir déterminent
son engagement dans l'acte d'apprendre. Celui-ci valorise ou dévalorise
les savoirs en fonction du sens qu'il leur confère, et donc se mobilise
ou non pour les apprendre. Ainsi, pour Charlot (2001, p.5), la question du
rapport au savoir se pose « lorsque l'on constate que certains
individus, jeunes ou adultes, ont envie d'apprendre alors que d'autres ne
manifestent pas cette envie, lorsqu'il s'agit de comprendre quel sens cela a
« d'aller à l'école, de travailler,
d'apprendre » (Charlot, 1999, p. 7). De ce point de vue, il
s'interroge en ces termes :
se demander quels sont les mobiles de l'enfant qui travaille
à l'école, c'est s'interroger sur le sens que l'école et
le savoir présentent pour lui. Quel sens cela a-t-il pour un enfant
d'aller à l'école, d'y travailler, d'y apprendre des choses ?
Telle est notre question centrale (Charlot, Bautier et Rochex, 1992).
Ces interrogations posent la question du rapport qu'entretient
l'élève avec l'école, à la fois en tant
qu'institution (quel est son rôle, quelles sont les valeurs qu'elle
véhicule) mais aussi en tant que pourvoyeur d'une connaissance, de
savoirs ou de savoir-faire (quel est le rôle de ce que j'apprends,
à quoi cela va me servir). Sans pour autant analyser la capacité
de l'élève à adopter cette posture réflexive par
rapport à l'enseignement il est intéressant d'essayer de
comprendre ce que ressent l'enfant face à l'école (Bray et
Choukroun, 2016).
Par ailleurs, Viau (1998), dans une étude propose trois
perceptions de l'élève : sa perception de la valeur de
l'activité ; sa perception de sa compétence à l'accomplir;
sa perception de contrôlabilité sur le déroulement et sur
les conséquences de l'activité. Il est parvenu aux
résultats selon lesquels le programme et les méthodes
d'enseignement de même que les modes d'évaluation
déterminent la motivation des élèves à s'engager
dans un apprentissage.
Levier, (2019), quant à elle a montré dans sa
thèse que selon les apprenants de la langue française,
l'orthographe française est une langue difficile dans l'absolu. Cette
étude a consisté a demandé aux élèves de la
classe de troisième en France s'ils percevaient l'orthographe du
français comme facile ou difficile. Les trois quarts d'entre eux ont
répondu qu'ils la trouvaient difficile. Sur le quart restant, une partie
ne tranche pas et une partie semble parler de la facilité que
l'orthographe représente pour eux-mêmes plus que de la
difficulté de l'orthographe dans l'absolu.Le rôle de la motivation
à apprendre l'orthographe a été démontrée
par Bégin, (2009). Il cette étude qui a pris en compte les
élèves de 6e année du primaire québécois a
révélé que ce sont les élèves forts en
orthographe qui se perçoivent les plus compétents. Ce sont ces
élèves qui affirment également ressentir davantage une
motivation intrinsèque envers l'orthographe, un « plaisir »
à orthographier les mots, tout en se distinguant des
élèves moyens en disant accorder plus de valeur à
l'orthographe.
Avoir une perception de l'enseignement permettant la
maîtrise des codes de l'institution, avoir conscience des
responsabilités liées à la posture d'élève
et avoir une posture réflexive permettant de percevoir les buts de
l'éducation à l'école permettraient donc à
l'élève de profiter pleinement de ce que l'école peut lui
apporter et donc d'être en réussite.
|