I.3- THEORIES EXPLICATIVES
Une théorie est, selon Fischer (1996), « un
ensemble de propositions cohérentes qui aident à montrer pourquoi
tels ou tels comportements se produisent et quelles relations peuvent
être établies entre tel ou tel phénomène et telle ou
telle attitude ». Il s'agit d'apporter des éclaircissements
sur l'existence d'un fait, son fonctionnement, ses mutations et même sa
disparition.
Dans le cadre du présent travail, il est important de
comprendre l'implication de la commune dans la promotion du
développement territorial à travers ses actions. A cet effet,
trois théories paraissent édifiantes sur les faits sus
évoqués, il s'agit de la théorie
structuro-fonctionnaliste, de la théorie du développement local
participatif et de la théorie du pragmatisme opérationnel.
I.3.1-Théorie
structuro-fonctionnaliste
C'est une théorie qui, comme l'indique son nom, est
basée à la fois, sur la structure et sur la fonction. Elle a pour
représentant Albert RadcliffeBrown et plus
récemmentTalcottParsons.
Dans son étude sur la parenté, RadcliffeBrown,
donne une égale importance au concept de structure et de fonction en
insistant particulièrement sur le rapport entre les institutions et les
structures sociales dans lesquelles celles-ci s'insèrent. Après
analyses et investigations, il conclut que les différents
éléments de la société remplissent des fonctions
telles que définis par les institutions sociales dans lesquelles elles
s'insèrent. Les membres de chaque société ont, selon le
structuro-fonctionnalisme, des besoins auxquels la société doit
répondre pour se maintenir et subsister. Et pour répondre
à ses besoins, la société se dote de certaines structures.
Le structuro-fonctionnalisme est aussi défendu par
TalcottParsons (1902-1979) avec la publication en 1937 de « The
structure of social action ». Le point de départ de
l'analyse parsonienne est l'action, prise au sens large. Celle-ci est une
construction intentionnelle et est pensée comme produit d'un acteur
doté de ressources. L'acteur oriente son action en direction d'une fin
et pour ce faire, il en choisit les moyens. Il dégage quatre (04)
besoins que toute société doit satisfaire pour se maintenir et
subsister :
§ l'adaptation, c'est-à-dire que la
société doit équilibrer ses ressources pour assurer sa
survie ;
§ entretenir des relations avec son environnement, y
prélever ce dont elle a besoin et mobiliser des ressources en vue de ses
buts ;
§ la poursuite des objectifs, c'est-à-dire que les
différentes parties et les différentsintérêts qui
composent la société doivent être coordonnés et
intégrés ;
§ l'entretien des modèles et des normes et la
gestion des tensions, c'est-à-dire que la société doit
assurer la cohésion de son système de valeur et entretenir la
motivation et les engagements des acteurs
A partir de l'idée selon laquelle la commune
d'Abong-Mbang forme un tout structuré et intégré dont les
éléments constitutifs remplissent des fonctions capitales et
indispensables à son territoire, on cherche à comprendre comment
les actions de la commune remplissent ces fonctions. Il s'agit également
d'analyser la relation entre la commune et son environnement en s'attardant de
manière spécifique sur les zones rurales.
L'application du structuro-fonctionnalisme à notre
étude se justifie donc à travers le rôle de la commune.
C'est-à-dire que, la commune d'Abong-Mbang devrait jouer sa partition
dans le développement des zones rurales. Cela pourrait entrainer sa
survie en tant qu'institution et permettre l'amélioration des conditions
de vie, à savoirs l'accès aux services sociaux de base. Cette
théorie nous permettra dans le cadre de cette étude de comprendre
le problème de la répartition des actions de développement
en posant que la commune d'Abong-Mbang est un tout qui doit évoluer de
manière harmonieuse. Cette dynamique entrainera à coup sûr
une implication plus accrue aux affaires qui touchent au développement
de toute la communauté, ce que nous postule la théorie de la
participation.
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