I-3.2. Théorie du
développement local participatif
L'idée qui sous-tend cette théorie est celle de
la responsabilisation des acteurs de développement local dont la
commune. Celle-ci passe par des mécanismes leur permettant
d'intégrer le plus grand nombre dans le choix programmatique, puis
d'avoir un contrôle de l'usage de ressources affectées aux actions
retenues.
C'est vers la fin des années 50 que prend forme, la
théorie du développement endogène, par les chercheurs John
Friedman et WalterStohr. Une approche volontariste, qui conçoit le
développement comme une démarche partant du bas,
privilégiant les ressources endogènes. Elle fait appel aux
traditions industrielles locales et insiste particulièrement sur la
prise en compte des valeurs culturelles et sur le recours à des
modalités coopératives (Kolosy, 1997). Cette approche insiste sur
l'importance de la participation et de la responsabilisation des populations
dans toutes les actions de développement.
Depuis lors, et avec le temps, si l'on en croit Lazarev
(1993), le concept de participation est maintenant à la base de la
plupart des méthodes et des outils mis au point ces dernières
décennies, pour l'appui au développement qu'ils s'en
réclament explicitement ou pas. SelonSeck Et D'aquino(2001), l'approche
participative, qui avant se limitait juste au diagnostic participatif, pour la
construction de la concertation avec les populations rurales, a rapidement
dépassé ce cadre pour s'instituer en méthode de
concertation pour l'intervention, jusqu'à aboutir à des outils de
planification locale de développement. Face aux multiples critiques
liées aux caractères ritualisés de la participation
où les acteurs locaux ne font que valider, au mieux alimenter les
analyses et les choix faits par les agents extérieurs,Seck Et
D'aquinopropose le principe d'endogénéité. Ce dernier
consiste à transformer l'acteur local en décideur, dont la
règle est que l'accompagnement technique ne fixe aucun objectif
préalable à sa démarche d'appui, si ce n'est d'être
disponible pour une dynamique endogène de prise de décision
concertée sur le territoire. La seconde règle est que la
planification territoriale est avant tout une oeuvre politique et non
technique, ce qui implique que devant l'incertitude de l'avenir, la
responsabilité de choix, avant tout, politiques et éthiques doit
être laissée aux décideurs politiques légitimes,
selon le principe d'une démocratie représentative, et aux
populations selon une démarche participative.
Selon Schneider (1995 :19), la théorie de la
participation implique :
§ un contexte démocratique ;
§ une volonté politique en faveur de la
population ;
§ une grande transparence des financements ;
§ et l'existence d'un cadre législatif
approprié.
Appliquée à notre étude, cette
théorie apporte une explication au problème des effets
mitigés des actions communales dans la commune d'Abong-Mbang en mettant
en avant l'approche participative dans les stratégies de
développement territorial. Elle permet de montrer l'efficacité
d'un développement local participatif, seul gage de l'atteinte des
objectifs fixés par la commune.
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