I.1.3- Projet structurant
La notion de projet structurant est apparentée au champ
du développement. La fondation synergie-Lyon-Cancer sur son site
internet, la définit comme étant un projet qui met en place des
organisations , des réseaux ou des outils ayant un impact en termes de
synergie et de développement pour une communauté, une
filière d'un territoire. Dans ce sens, « un projet
structurant peut générer ou appuyer d'autres projets et
rassembler des acteurs d'horizons différents autour d'un objectif
commun ».
Le thésaurus du gouvernement du Québec
définit, le projet structurant comme « un projet qui s'inscrit
dans les priorités de développement de la région et dans
un axe ayant un potentiel de croissance appréciable
démontré, qui provoque un effet multiplicateur dans
l'économie régionale » allant dans le même sens,
l'économiste Dieudonné Essombadans une interview accordée
au Journal L'essentiel Du Cameroun (2016) affirme que « le projet
structurant est un projet dont la mise en place entraine le
développement d'un très grand nombre d'activités nouvelles
impossibles à réaliser sans ce projet ». Il va plus
loin en affirmant que :
le projet n'a pas besoin d'être
très important pour avoir des effets structurants. Par exemple, si vous
introduisez l'électricité dans un village, vous suscitez par la
mêmeoccasion de nouvelles activités qui n'existaient pas
jusque-là, telles que la vente du poisson congelé, de la
bièrefraîche, des pratiques qui n'existaient pas comme la
télévision et le téléphone et vous créez de
nouvelles activités comme celles d'électriciens.
L'électrification rurale peut donc avoir des effets très
structurants .
Dans le cadre de cette étude, le sens que nous
donnerons à cette notion sera celui de Dieudonné Essombaceci en
mettant en lumière les projets liés à
l'électrification rurale, la construction des marchés et
l'entretien des routes communales.
I.1.4- Gouvernance locale
Le concept de gouvernance, aussi polysémique qu'il
soit, regorge une branche dédiée au local, d'où le terme
gouvernance locale.
Pour Hermet G. (2005), la gouvernance locale renvoie à
un ensemble des procédures institutionnelles des rapports de pouvoir et
des modes de gestion publics ou privés formels, aussi bien qu'informels,
qui régissent l'action politique. Dans cette définition, il est
mis en avant, le facteur interactionnel des rapports de pouvoir. Allant dans ce
sens, et présentant une perspective au plan central, Stoker G. affirme
que :
la gouvernance fait intervenir un ensemble complexe d'acteurs
et d'institutions qui n'appartiennent pas tous à la sphère du
gouvernement. Elle traduit une interdépendance entre les pouvoirs et les
institutions associées à l'action collective. La gouvernance fait
intervenir des réseaux d'acteurs autonomes et part du principe qu'il est
possible d'agir sans se remettre au pouvoir de l'Etat. (Stoker, 1998).
Dans ses travaux sur le développement local,Bernard
Pecqueur définit la gouvernance locale comme :
un processus institutionnel et organisationnel de construction
d'une mise en compatibilités des différents modes de
coordination entre acteurs géographiquement proches, en vue de
résoudre les problèmes productifs inédits posés aux
territoires (Pecqueur, 2000).
Lefacteur territoire est l'élémentqui nous
intéressedans son approche de la gouvernancelocale. Même si sa
définition a un fort aspect économiciste, elle nous permet de
nous rapprocher de celle de Leloup et al. (2005) qui voient en elle une forme
derégulation territoriale et d'interdépendance dynamique entre
les agents et les institutions locales. Notre approche du concept sera la
même que celle de Ndountio J. (2011) qui voit en la gouvernance locale,
un ensemble de moyens par lesquels les individus et les institutions publiques
et privées gèrent leurs affaires locales. C'est-à-dire les
capacités des communautés à maîtriser leur
territoire et à gérer leurs ressources.
C'est ainsi donc le contenu que nous donnons au concept de
gouvernance locale dans cette étude car celui-ci entrevoit l'action
locale comme étant plus proche des populations reparties sur le
territoire.
Après ce parcours conceptuel, qui nous permet d'avoir
un aperçu clair des expressions que nous utilisons, il est judicieux de
passer en revue les travaux scientifiques du domaine de recherche qui nous
intéresse.
|