1.1.2 Innovation digitale :
L'innovation digitale est définie comme la
création et le changement consécutif d'offres de marché,
de processus commerciaux ou de modèles qui résultent de
l'utilisation de la technologie numérique qui est devenue la force
motrice de l'innovation commerciale et sociale [10]. Au cours de la
dernière décennie, l'évolution technologique rapide dans
des domaines tels que la téléphonie mobile, les plateformes de
médias sociaux, le cloud computing, l'analyse et l'Internet des objets a
permis des combinaisons radicalement nouvelles de composants numériques
et physiques qui créent des produits et services inédit. Ces
nouvelles combinaisons reposent sur la numérisation, c'est-à-dire
l'encodage d'informations analogiques en format numérique. Selon
Nambisan et al., 2017 : « L'innovation digitale englobe un large
éventail de possibilités d'innovation, telles que de nouveaux
produits, plates-formes, services et expériences clients ».
Pour comprendre pourquoi les innovations numériques
sont différentes des innovations normales, il est nécessaire de
comprendre en quoi les technologies numériques diffèrent des
technologies antérieures. Selon Yoo, Henfridsson et Lyytinen (2010), il
existe trois caractéristiques distinctives des technologies
numériques, à savoir la
reprogrammabilité, l'homogénéisation des
données et la nature autoréférentielle de
la technologie numérique. La reprogrammabilité permet
à un appareil numérique d'exécuter un large
éventail de fonctions différentes et ces fonctions peuvent
être reprogrammées à tout moment [11]. Ainsi, la
portée, les caractéristiques et la valeur des offres
numériques peuvent continuer à se développer et à
s'étendre même après le lancement de l'innovation.
L'homogénéisation des données signifie que tout contenu
numérique (audio, vidéo, texte et image) peut être
stocké, transmis, traité et affiché en utilisant les
mêmes appareils et réseaux numériques, ce qui permet de
séparer le contenu du support. Ainsi, les innovations sont peu
coûteuses et rapides à mettre en oeuvre, car presque tous les
appareils peuvent traiter n'importe quel contenu. La nature
autoréférentielle de la technologie numérique signifie que
la diffusion des innovations numériques accélère
l'utilisation des technologies numériques, qui à leur tour
favorisent l'innovation numérique. Ainsi, un cercle vertueux positif
émerge, abaissant les barrières
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à l'entrée, diminuant les coûts
d'apprentissage et accélérant la diffusion.
Les entreprises allant vers une usine 4.0 embrassent les
nouvelles technologies, certaines étant encore émergentes ou
à des stades d'utilisation n'exploitant pas leur plein potentiel
(rappelant ainsi les précédentes révolutions
industrielles). Mais quelles sont les technologies de cette révolution ?
Technologies web et mobile : depuis les années 2000,
les applications web n'arrêtent pas de se diffuser et de se
démultiplier. Plus récemment, ce sont les applications mobiles
(smartphones et tablettes) qui montent en puissance. Ces technologies sont de
véritables outils de la gestion des performances. Elles assouplissent
les échanges entre les collaborateurs internes et externes et
allègent ces derniers des tâches lourdes et à faible valeur
ajoutée, notamment dans le secteur tertiaire. Les dernières
tendances sont à l'interconnexion des systèmes, jusqu'ici trop
cloisonnés. Les technologies web et mobiles facilitent le transfert de
données et montrent des traitements plus rapides, agiles et
intelligents. C'est évidemment sans compter les progressions en User
Expérience et User Interface qui facilitent l'utilisation de ces
applications. [12]
La réalité augmentée :
une technologie permettant de visualiser en temps réel des
objets et entités physiques sur un support numérique, et ce de
manière améliorée. C'est ainsi que la
réalité augmentée peut faciliter la maintenance
industrielle. [12]
La réalité virtuelle, quant
à elle, va plus loin : elle plonge l'utilisateur dans un monde virtuel
et lui propose d'interagir avec des éléments du monde
réel. Les utilisations de la réalité virtuelle dans
l'industrie sont encore à imaginer mais des entreprises l'utilisent
déjà pour la formation de leurs employés. Ainsi GRT Gaz
forme ses techniciens sur des opérations avec la réalité
virtuelle. [12] Spectral une jeune Start up française se
développe dans le domaine de la réalité virtuelle pour le
compte de certains groupes industriels, visant à révolutionner
les opérations de maintenance curative et préventives. [13]
Fabrication additive : aussi connue sous le
nom «d'Impression 3D», cette technologie permet la réalisation
de pièces de forme personnalisée et complexe en un temps record
et avec une grande précision. Airbus imprime déjà des
pièces métalliques pour ses appareils A350 XWB. [12]
Internet of Things (IoT) : permet de
redéfinir la manière avec laquelle l'Homme s'interface et
interagit avec la machine. Ces objets connectés permettent de tout
mesurer et de collecter des données brutes qui seront analysées
par la suite avec des technologies de Big Data. Cisco a introduit la notion
d'Internet of Everything pour englober aussi les données, les processus
et l'Homme qui seront tous liés et connectés. [14]
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Le Cloud : qui permet de
bénéficier de la puissance de calcul et de stockage de serveurs
informatiques distants, et ce à des coûts inférieurs
à ceux des parcs informatiques internes. Les serveurs sont loués
selon des critères techniques (correspondant à des niveaux
d'utilisation différents) ou bien au forfait. Les géants du cloud
(Amazon, Google, Microsoft...) proposent généralement des
services complémentaires comme la structuration et le stockage des
données optimisés pour l'IoT ou encore des services
«d'intelligence» pour analyser ces données.
Le Big Data : les technologies
évoluant, et notamment les infrastructures de stockage et
d'échanges de données, les données ont aujourd'hui atteint
une volumétrie gigantesque qu'aucun outil classique de gestion de base
de données ne peut analyser. Cette problématique a mené
à l'émergence de la data science qui a pour but de structurer ces
données et de rendre accessible des analyses pour les entreprises.
Intelligence Artificielle : domaine
d'étude qui s'intéresse à l'intelligence des machines, et
qui a généralement pour objet de permettre à ces
dernières d'imiter l'intelligence humaine.
La blockchain : l'augmentation des
échanges de données s'est accompagnée d'un fort besoin en
sécurité et protection, les systèmes
d'information étant, sous leur nouvelle forme, encore plus soumis
à des failles de sécurité ou à des attaques. La
blockchain répond à ce besoin. Il s'agit d'une technologie de
stockage et de transmission d'informations sans organe de contrôle. C'est
un journal des échanges distribué de toutes les transactions
effectuées depuis le démarrage du système. [12]
La robotique : et plus
particulièrement « les cobots », est un robot capable
d'apprendre de multiples tâches afin d'aider les êtres humains. Le
terme est la contraction de « collaboratif » et de « robot
». Contrairement aux robots industriels classiques, les robots
collaboratifs sont conçus pour travailler main dans la main avec des
humains. Cette nouvelle génération de robots laisse place
à une interaction productive entre robots et humains.
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