WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest

( Télécharger le fichier original )
par Akpélé Aimé Timalelo KOUASSI
Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr - Master 2 Droit international public 2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion du chapitre

Au terme de notre analyse, nous avons vu un tableau mitigé des conséquences pragmatiques de l'arsenal juridique de lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest. Le point marquant est cette volonté sans cesse de ces États d'améliorer leurs pratiques même s'ils se laissent aller en commettant certaines violations de principes inexcusables au motif de la lutte contre le terrorisme.

Par ailleurs, nous avons eu à souligner le fait que le combat contre les terroristes doit impliquer la prise en compte de plusieurs facteurs. Certes la raison des armes y trouve son compte mais il s'agit d'abord d'un combat politique et social. Oui, lutter contre le terrorisme est une tâche de longue haleine, et ses résultats ne sont pas extraordinaires. A l'heure des réseaux sociaux, où le temps s'est extrêmement raccourci, au point d'avoir une influence instantanée et souvent pernicieuse sur les responsables politiques, la lutte contre le terrorisme doit demeurer ingrate, et se départir des affres liées à l'urgence de résultats. De fait, si certains attentats sont extraordinaires, les politiques permettant d'en empêcher d'autres ne le sont pas, ce qui ne signifie pas pour autant qu'elles soient inefficaces. Combattre le terrorisme sur le long terme, c'est aussi sortir de la dictature de l'image et du spectacle sans quoi cette « guerre » longue et ingrate sera difficile à remporter. D'ailleurs, les attaques terroristes d'individus isolés se sont amplifiées dans les pays ouest-africains au cours de ces dernières années. Il s'agit d'un phénomène très préoccupant, en ce sens que les résultats pour le moins significatifs de ces attaques incitent de nouveaux adeptes à se lancer dans ce type de projets. Plus que les armes, la détermination est la caractéristique primordiale de ces terroristes, et la difficulté est d'autant plus grande pour y faire face. Dès lors, c'est sur les individus que doivent se porter les efforts, moins sur les armes qu'ils possèdent183.

182Paul Vaillant-Couturier (1892-1937)

183 NKALWO NGOULA, J.L. (avril 2016) L'Union Africaine à l'épreuve du terrorisme ...op.cit.

125

Conclusion générale

Au terme de notre analyse, il appert que le terrorisme, en particulier celui fondé sur le fondamentalisme islamiste n'est pas un phénomène nouveau. D'ailleurs, la première convention internationale réprimant le terrorisme a été adoptée en 1963.

Cependant, les questions relatives au terrorisme représentent toujours les préoccupations principales des Nations Unies, en ce qui concerne, le volet sécuritaire au cours des dernières années même si les premiers. La connexion entre la criminalité organisée et le terrorisme ont d'ailleurs amplifié ces inquiétudes. L'Afrique sub-saharienne est malheureusement confrontée à la recrudescence de ces phénomènes. Les attaques menées par Boko Haram au Nord-Est du Nigeria, les actions de choc menées par Al-Qaida au Maghreb Islamique, Ansar Dine, ou encore le groupe terroriste Al-Mourabitoun de l'algérien Mohktar Belmokhtar au Mali, au Niger ou encore en Côte d'ivoire sont entre autres des exemples palpables de cette tendance macabre.

C'est justement afin de mener la lutte contre ces exactions, qu'il est apparu nécessaire pour l'Assemblé Générale des Nations Unies et le Conseil de sécurité d'impliquer l'ensemble des États dans cette quête en adoptant des résolutions et instruments juridiques qui réactualisent les obligations des membres de l'organisation dans le cadre de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme. Comme implications de ces dispositifs, il était exigé des États membres la mise en place d'un cadre juridique spécifique à la lutte antiterroriste. A travers notre mémoire, nous avons pu voir que les pays ouest-africains dans leur diversité ont entrepris d'énormes réformes dans ce sens pour aboutir à des normes nationales. Celles-ci sont évidemment pour la plupart fortement influencées par les instruments juridiques internationaux onusiens mais aussi par les textes régionaux et sous-régionaux adoptés respectivement au sein de l'Organisation de l'Unité Africaine aujourd'hui Union Africaine et des organisations sous-régionales telles que l'UEMOA, la CEDEAO, la BCEAO.

Par ailleurs, qu'il s'agisse des normes internationales, régionales ou sous-régionales visant la prévention et la répression du terrorisme ainsi que des infractions connexes, celles-ci comportent des lacunes que nous avions eu le soin de mentionner dans notre travail. Au compte des plus importants figurent la définition toujours ambiguë du terrorisme, les problématiques du respect des droits de l'Homme, l'inexistence expresse de sanctions à l'égard des États qui manqueraient à leur engagement.

Au-delà de ces aspects à parfaire, nous avons pu relever les aspects positifs de ces textes qui constituent aussi des références pour réguler les relations humaines dans les différents États, pour dissuader tout éventuel entrepreneur d'actes terroristes. Les pays d'Afrique de l'Ouest malgré le problème de ressources s'investissent à fond dans cette stratégie même s'il a fallu qu'ils soient

126

l'objet d'attaques ou qu'ils planent sur leur territoire des menaces d'actions terroristes avant qu'ils ne prennent la menace plus au sérieux.

Malheureusement, force est de constater que le fait de combattre le terrorisme est utilisé par la plupart des instances dirigeantes des pays de l'Afrique de l'Ouest comme une justification pour violer des droits fondamentaux de l'Homme. Ce genre de situations ne doivent plus exister de nos jours. C'est donc un appel aux autorités pour revenir à la légalité pour tous.

Si de manière concrète, les conséquences de la codification des mécanismes de prévention et de répression du terrorisme sont salvatrices à certains niveaux, cela ne doit pas nous empêcher de reconnaître que le droit à lui seul n'est ni à lui seul efficace ni suffisant pas pour éradiquer ce « cancer » islamiste.

En effet, au degré de terreur, d'agressivité et d'horreur qui est l'emblème des terroristes, un État responsable doit pouvoir employer aussi bien de manière unilatérale qu'au sein d'une force multinationale, la violence légitime dont il est titulaire. Les pays ouest-africains ont justement augmenté leur budget de la défense et entamé de profondes réformes afin de répondre à ce devoir. Par contre, le recours aux armes contre ces barbares doit rester la solution finale à laquelle les ces États feront appel. Pacifiquement, il est possible de résorber le problème du terrorisme actuel dû au fondamentalisme islamiste. Les États ouest-africains tout comme ceux des autres régions du monde doivent prioriser les solutions socio-politiques car le terrorisme s'appuie sur la misère des gens, profite des défaillances psychologiques de personnes fragilisées par notre mode de vie.

Ainsi, il est plus judicieux pour les États d'Afrique de l'Ouest d'opter pour un processus pacifique fondé sur le respect scrupuleux du droit car « il est bien facile de rentrer en guerre, mais il est tout aussi impossible de définir quand elle prend fin ».

127

Table des annexes

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle