Le cadre juridique de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest( Télécharger le fichier original )par Akpélé Aimé Timalelo KOUASSI Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr - Master 2 Droit international public 2017 |
B-Les moyens sous-régionauxEn outre, sur le plan sous-régional, il convient de souligner que le but de faire recours aux capacités militaires doit consister à « frapper à la source l'adversaire ». Mais toute action de ce genre doit éviter de reproduire les dérives comme on a pu le voir avec les interventions américaines qui ont conduit à la déstabilisation ou au chaos de l'Afghanistan, de l'Irak. De manière concrète, l'intervention militaire doit se faire via la force armée de la CEDEAO dénommée « ECOMOG » (The Economic Community of West African States Monitoring Group) - ou le groupe de supervision du cessez-le feu de la CEDEAO181. Il s'agit d'une force non permanente constituée de contingents militaires des États membres même si depuis sa création en 1990, elle est dirigée par le Nigeria, qui fournit l'essentiel des effectifs, des équipements et du financement. Le but de cette force opérationnelle est de mettre en place et d'assurer les missions de paix, de sécurité et d'aide humanitaire. Elle est aussi appelée à intervenir en cas d'agression ou de conflit dans tout État membre ou en cas de menace contre celui-ci, en cas de conflit entre deux ou plusieurs États membres, en cas de conflit interne ou en cas de renversement ou tentative de reversement des institutions constitutionnelles d'un État -membre. Bien évidemment, face à la menace terroriste, elle devra adopter des méthodes spécifiques de guerre asymétrique. D'autres instances sous-régionales dans le cadre de la lutte antiterroriste ont adopté ce modèle de force multinationale. Comme illustration, le 7 février 2016, les pays de l'Afrique centrale, déjà réunis à Yaoundé, se sont engagés à mobiliser 8 700 hommes dans une force militaire multinationale. Les pays d'Afrique de l'Ouest doivent donc s'inspirer de cette expérience qui porte ses fruits avec les grosses pertes causées à Boko Haram. Cependant, malgré les coûts que cela peut impliquer, nous estimons nécessaires qu'il soit plutôt mis en place une force permanente, prête à être déployée à tout moment. Cela consisterait en un modèle de forces spéciales ouest-africaines, avec possibilité d'être déployées comme Quick 180 Le CISSA a été créé le 26 Août 2004 à Abuja, au Nigeria, par les directeurs des services d'information et de sécurité africains. La raison d'être du CISSA est d'assister l'UA et toutes ses structures à l'effet de cerner effectivement les défis sécuritaires rassemblés fait visage le continent africain. Il a aussi été conçu comme mécanisme de dialogue, d'études, d'échanges d'informations et d'analyses, de concertation et d'adoption des stratégies communes en vue de faire face aux menaces et à l'insécurité de toute sorte, auxquelles le continent africain est de plus en plus confronté. (Pour en savoir plus : <
http://lesahel.org/index.php/component/k2/item/534-ouverture-aujourdhui-a-alger-de-la-9eme-session-du- 181 L'Ecomog, bras armé de la CEDEAO , France 24. [en ligne] le 07/01/2011.Disponible sur :< http://www.france24.com/fr/20101228-ecomog-bras-arme-cedeao-cote-ivoire-nigeria > [Consulté le 27/11/2016] 124 Reaction Force (QRF) exclusivement en cas de menaces terroristes. Les opérations seront coordonnées par un comité d'état-major opérationnel intégré composé de représentants des pays de la sous-région. Au terme de cette partie, nous sommes amenés à retenir qu'il existe d'autres mécanismes de lutter de manière énergique contre la barbarie diffusée par les menées terroristes. Toutefois, comme toutes les autres solutions, celle-ci n'est pas pleine et entière. La violence légitime des pays ouest-africains doit aller de pair avec des moyens plus pacifiques qui doivent toujours représenter le premier processus de remède car « l'intelligence défend la paix. L'intelligence a horreur de la guerre »182. |
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