2-Le commerce intra-communautaire.
Depuis l'avènement des PAS, l'Afrique centrale est
très ouverte au commerce international. Mais dans cette portion du
marché internationale de la CEMAC, le marché intra-communautaire
ne représente qu'une très faible portion, moins de 9% en jusqu'en
2012. En effet, la mise sur pied d'un véritable marché commun au
sein de l'espace est fonction des politiques communes qui régissent la
communauté. De ces politiques, dans un contexte de lutte contre
l'insécurité alimentaire, les PAC occupent une place de choix.
En réalité, les PAC de la CEMAC sont ce qui
devrait le mieux représenter le marché communautaire. Mais au
contraire, elles sont plutôt représentative du marché
extrarégional et de ce fait, n'encouragent pas la construction d'un
marché interne qui est fondamental pour la sortie vers une
sécurité alimentaire. En Europe par exemple,le projet
européen était exclusivement orienté vers la construction
du marché intérieur. Un système garantissait les prix et
l'écoulement (ou le stockage) de la production, associé à
un système de prélèvements variables à la
frontière (taxation des imports, subvention des exports)
protégeant les productions européennes de la concurrence
éventuelle de produits venant de l'extérieur (Balié et
Fouilleux, 2008). En Afrique Centrale c'est le contraire car, bien
qu'originellement tournée vers la conquête du marché
intérieur, la PAC s'est progressivement tournée vers
l'extérieur. Construit sur un modèle de recherche de l'autonomie
alimentaire, les PAC africaines semblent surtout considérées
comme un appui à la présence sur les marchés
extérieurs. Cette prééminence du commerce
extrarégional est particulièrement visible en analysant les
mesures réellement mises en oeuvre parmi l'ensemble des mesures
officiellement existantes ou en projet. Elles sont pratiquement toutes
liées aux marchés internationaux et à la
libéralisation :harmonisation de normes et standards, baisse des tarifs
entre les pays membres et vis-à-vis de l'extérieur, adoption de
tarifs extérieurs communs (TEC) à des niveaux inférieurs
à la moyenne des tarifs nationaux appliqués préalablement.
Le niveau de protection induit par ces politiques est donc
particulièrement faible.
En plus des défis provenant de la faiblesse de
l'intégration en Afrique centrale sur le plan économique, il
existe des limites relevant de l'ordre juridique.
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