1-4. ADAPTATION A L'APPRENTISSAGE
Comme toute discipline d'enseignement, l'EPS, à travers
les objectifs généraux que le législateur lui assigne,
doit participer aux grandes finalités poursuivies par notre
système d'éducation (Badreau, 2001). Dans le débat actuel
relatif aux programmes, on trouve différentes formulations de ces
objectifs, par exemple dans la consultation nationale sur les projets de
programmes de la classe de 6ème présentés dans
le B.O. N° 6 du 30 Mars 1995, ou dans certains textes
rédigés par le Président du Groupe Technique Disciplinaire
EPS et/ou l'ancien Doyen de l'Inspection Générale du groupe EPS
(Hébrard et Pineau, 1994). Pour illustrer ces propos, nous citerons ici
la formulation adoptée dans le B.O. N°6 selon laquelle l'EPS au
collège a pour objectifs :
- « De développer chez tous les
élèves les capacités organiques et motrices et contribuer
au développement de la personne » ;
- « De transmettre les connaissances et savoirs
relatifs à la pratique des activités physiques et sportives, qui
constituent un domaine de la culture » ;
- « D'offrir à chacun les connaissances et
les savoirs utiles à l'organisation et l'entretien de la vie physique
à tous les âges ».
L'EPS concourt ainsi à « une éducation
à la santé, à la sécurité, à la
solidarité, à la responsabilité et à
l'autonomie ». Pour atteindre ces objectifs, il est convenu de
confronter l'élève à différentes activités
physiques et sportives et d'expression qui, selon leur nature, semblent
privilégier un mode particulier d'actions dans l'environnement physique
et humain. Mais ce problème est d'autant plus complexe que l'ambition de
l'enseignant d'EPS est, dans le même temps, d'engager
l'élève dans un processus d'adaptation à deux
niveaux : celui de « l'ici et maintenant (tâches motrices
même adaptées auxquelles on le confronte durant sa
scolarité) », celui « de l'ailleurs et du plus
tard » (situations de vie sociale, de loisir, de vie professionnelle
qu'il pourra rencontrer). De plus, cette entreprise éducative scolaire
interfère avec les phénomènes de maturation et de
croissance ainsi qu'avec les expériences motrices multiples que les
élèves vivent.
Il semble néanmoins nécessaire d'identifier les
relations entre les tâches motrices et adaptations que la réussite
dans ces tâches impose pour « regrouper » les
catégories de problèmes susceptibles de présenter une
signification commune pour l'élève qui pratique. Ce type
d'analyse serait le premier maillon de la chaîne permettant de mettre en
place une transversalité, sinon un transfert, des apprentissages. Il
permettrait de concevoir et d'organiser des contenus de formation en assurant
la complémentarité et en évitant les redondances entre
activités, tout en prenant en compte le développement de l'enfant
(Delaunay et Pineau, 1989 ; Cf. Perrenoud, 1996).
S'adapter c'est faire face avec succès aux
contraintes de l'environnement. L'adaptation présente la
particularité d'être à la fois un processus et un
état : un processus dans la mesure où pour s'adapter, le
sujet doit apprendre à résoudre les problèmes qu'il
rencontre, ce qui est souvent long, non linéaire, coûteux en
énergie et en attention ; un état dans la mesure où
le sujet est adapté quand il atteint un état d'équilibre,
tout momentané qu'il soit.
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