2.3. L'amélioration du Capital social et politique des
clients
Dans la gestion des IMF, la confiance et la mobilisation
des liens sociaux au sein de la communauté peuvent réduire les
coûts de transaction et améliorer les remboursements à
travers l'encouragement à l'action collective, la réduction des
comportements opportunistes et des risques. Mais ces liens sociaux ne doivent
pas être instrumentalisés au seul profit de la réduction
des coûts de l'institution. Pour les clients, le renforcement de leur
capital social et politique peut améliorer leur organisation sociale
(action collective, partage de l'information, poids politique, etc.).
Cet indicateur de performance sociale cherche à
mesurer le degré de transparence, les efforts de l'institution pour
donner une place à ses clients au sein de l'organisation. La structure
de microfinance peut aussi chercher à renforcer le capital social de ses
clients en favorisant la confiance et la transparence, en organisant des
mécanismes de participation ou en ayant des actions
spécifiques d'empowerment ou d'autonomisation
(CERISE,2008).
Par ailleurs, concernant le capital social
susnommé, il peut être défini de manières diverses
bien que corrélatives. En effet, l'approche retenue par le chantier
finance solidaire, en l'occurrence les auteurs comme Quinones et
Fernando (2003), consiste à définir le capital social
comme la capacité des personnes à coopérer et à
agir ensemble pour venir à bout de problème d'action collective
et parvenir à des objectifs communs. La Banque Mondiale, de son
coté, considère que le capital social en microfinance fait
référence à des institutions, relations et normes qui
façonnent la qualité et la quantité des interactions
sociales d'une société. Enfin, Worms (2002)
interprète le capital social comme le stock accumulé de
coopération à un moment donné et qui, quand on l'utilise,
fait émerger ou facilite les interactions sociales, les liens et les
arrangements sociaux. En ce sens, il peut être traité exactement
de la même manière que le capital financier ou humain.
2.4. La responsabilité sociale de l'institution
Les institutions de microfinance sont tout d'abord des
fournisseurs de produits et services financiers mais leurs fonctionnements
doivent s'harmoniser avec les besoins et les attentes locales sans briser les
équilibres économiques et culturels. Souvent venues de
l'extérieur de la communauté dans laquelle elles
s'insèrent, les IMF doivent pouvoir s'y fondre et s'adapter au contexte
socio-économique et culturel. La responsabilité sociale des IMF
requiert également une politique des ressources humaines juste, des
garanties adaptées aux valeurs locales, des relations
équilibrées entre clients et employés surtout dans les IMF
où certains clients élus participent aux prises de
décision.
En somme, la responsabilité sociale
s'exerce à l'égard du personnel de l'institution en
adoptant une politique de ressources humaines appropriée mais aussi
vis-à-vis de ses clients en garantissant des principes essentiels de
protection des consommateurs et enfin envers la communauté et
l'environnement en veillant à préserver le milieu dans lequel
elle intervient (CERISE,2010).
Concernant la performance sociale, les variables retenues
sont issues fondamentalement, comme nous l'avons dit tantôt, des travaux
d'un groupe de chercheurs sur la microfinance dénommé CERISE
(Comité d'Echange, de Réflexion et d'Information sur les
Systèmes d'Epargne-Crédit) qui a essayé d'analyser le lien
entre performance sociale et financière et nous nous sommes
inspirés de ces travaux pour établir les différents
indicateurs de la variable performance sociale. Parmi les quatre indicateurs
précités permettant de mesurer la performance sociale, nous
allons en retenir que trois pour la suite de notre recherche pour des raisons
liées au fait que la quatrième dimension est
corrélée, dans la revue, avec la taille de l'institution alors
que cette dernière n'est pas prise en compte dans la présente
étude. Ainsi, ces différentes dimensions seront mises en relation
avec celles de la viabilité financière.
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