WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'abà¢à¢, corps de garde et espace de communication chez les Fang d'Afrique centrale. Une préfiguration des réseaux sociaux modernes.

( Télécharger le fichier original )
par Gérard Paul ONJI'I ESONO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4. PROBLEMATIQUE

Tout part d'un constat. Dans les villages appartenant à l'aire géographique occupée par les Fang en Afrique Centrale, l'on retrouve systématiquement un élément architectural dénommé Abââ, en dehors des habitations familiales. C'est dans cet espace que les hommes du village passent du temps après leurs occupations quotidiennes. Ils y convergent, discutent, partagent même les repas entre eux jusqu'au soir et se séparent au moment d'aller se coucher dans leurs cases respectives.

A force de remarquer de façon constante la présence de l'Abââ dans les villages, nous avons fini par intégrer a priori que cet élément revêt certainement une importance dans l'organisation sociale des Fang.

Le constat majeur qu'il importe de révéler est que de manière générale, malgré les mutations sociales conséquentes à la modernisation et à d'autres facteurs propres à la rencontre des civilisations africaine et occidentale, l'Abââ semble constituer l'expression de la perpétuation d'une tradition ancestrale dans l'organisation sociale des Fang.

La problématisation de cette étude ne se pose pas véritablement en termes de paradoxe à élucider. Elle s'inscrit davantage dans la logique d'étudierun élément prégnant de la culture Fang sur lequel toute la vie de la communauté semble être rattachée et qui génère du trafic en son sein ; un espacedans lequel les membres de la communauté accèdent avec toute la conscience d'aller à la rencontre des autres afin d'échanger avec eux, comme lorsqu'une personne se connecte sur l'internet pour accéder à un réseau social.

En effet, bon nombre de personnes originaires de ce milieu s'accordent à penser que  « Parler de l'aba, c'est parler nécessairement du village Fang. Car les deux réalités sont fondamentalement liées »6(*). L'Abââ joue plusieurs rôles déterminants dans la gestion du village sous tous les aspects de la vie. A priori, plusieurs fonctions remplies par l'Abââ, dont celle d'espace de communication et d'interaction font de cette structure traditionnelle une plateforme d'échange et de partage qui régit les relations interpersonnelles dans lescommunautés de l'aire culturelle fang. D'où l'ambition qu'a cette étude de vouloirétablir une similitude entre l'Abââ et les réseaux sociaux modernes.Dans cette perspective, la préoccupation majeure de cette étude s'articule autour de la question suivante : dans quelle mesure est-il possible d'assimiler l'Abââ traditionnel des villages fang aux réseaux sociaux modernes? En d'autres termes, pourquoi pourrait-on établir une homologie entre l'Abââ et les réseaux sociaux modernes ?,

Il nous apparait judicieux d'aborder cette problématique essayant d'élucider les aspects suivants :

- Qu'est-ce que l'Abââ est effectivement pour le village Fang ?

- Quelles sont les différentes fonctions qu'il remplit?

- Eu égard aux différentes fonctions qu'il remplit, quels sont les éléments qui peuvent conduire à entrevoir une équivalence entre l'Abââ et un réseau social moderne ?

* 6OKOMO Béatrice, Fragment de la tradition fang, article mis en ligne le 18 août 2006, disponible sur http://monefang.com/okomo.html, consulté le 28 juillet 2011.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo