Analyse de la situation socio-économique de la pêche maritime dans la commune de l'ile a vache( Télécharger le fichier original )par Claudy ANADIN Universite Polyvalente d'Haiti (UPH) - agro-economiste 2007 |
CHAPITRE IIIVUE PANORAMIQUE DE LA PECHE MARITIME CHAPITRE III VUE PANORAMIQUE DE LA PECHE MARITIME 3.1. Situation mondiale de la pêche maritime Au cours des cinquante dernières années, la pêche mondiale a connu un essor exceptionnel avec une production débarquée qui est passée de 20 à 80 millions de tonnes entre 1950 et 1980 (FAO ,2002). Cet accroissement résulte de la mise en exploitation de ressources jusqu'alors inexploitées, ainsi que de l'augmentation des capacités de capture. Après cet accroissement, la production globale a plus ou moins stagné depuis deux décennies et la production par habitant a décliné. La production des poissons prédateurs (espèces de forte valeur comme la morue ou le flétan) est en chute. Le maintien du niveau global des prises résulte d'un transfert sur des espèces situées à des niveaux trophiques inférieurs (maquereaux, sardines, anchois etc.) D'après REYNALD et al (2000), le diagnostic suivant lequel la situation de la pêche n'est généralement pas bonne est incontestable et les manifestations les plus courantes de cette détérioration sont : ü Le tassement de la production qui s'explique par la montée fulgurante du volume de débarquement en 1980 et du déclin depuis deux décennies. ü La diminution des captures des stocks les plus nobles qui ont été les premiers à être surexploités. Au plan qualitatif, la production des espèces démersales est partout en déclin et le maintien (stagnation) des prises globales n'est lui même acquis que par une intensification de la pêche sur des espèces situées à des niveaux trophiques inférieurs. ü Une baisse de l'emploi dans le secteur et un renforcement des inégalités sociales. ü L'appropriation de fait des captures par un nombre de bénéficiaires qui se réduit. ü L'accentuation des conflits entre pêcheurs à tous les niveaux (national, international). ü La mauvaise application des réglementations, notamment en raison d'une politique de surveillance et de contrôle inadapté. Les pêches maritimes mondiales présentent aujourd'hui des aspects très variés. Deux critères de classification peuvent êtres utilisés (ROMELUS, 2005) : 1. Suivant le mode de gestion des moyens de production, on distingue : a. Pêche artisanale : (embarcation de petite taille avec équipage limité, sorties limitées à quelques jours à proximité de la zone de débarquement) b. Pêche industrielle : (sorties de plus longue durée, pêcheries caractérisées par la capacité de stockage, de traitement à bord, l'autonomie des embarcations). 2. Suivant le marché de destination, on distingue a. Pêche artisanale : lorsqu'elle se situe au niveau de subsistance avec une faible capacité d'investissement, la majeure partie des captures est donc consommée par le pêcheur et sa famille, le surplus est vendu au marché local. b. Pêche côtière à grande échelle : Lorsque le pêcheur quitte le degré de subsistance, utilise des techniques relativement simples. La pêche offre une rentabilité économique raisonnable. c. Pêche hauturière : S'effectuant en haute mer, les exigences en matériels dans cette catégorie sont grandes, car plus on s'éloigne des côtes, plus le caractère périssable du poisson est important. La pêche hauturière est caractérisée par un volume beaucoup plus important de capture par rapport aux autres catégories. 3.3. Les engins (outils) de pêche Les engins de pêche sont des instruments permettant d'emprisonner les animaux marins pour les extraire de l'eau, ils ne représentent donc qu'un chainon d'une méthode particulière. Selon les sénégalais, Charles-Dominique et Mbaye: « les engins de pêche sont des outils d'exploitation mais aussi des outils d'exploration. Ils servent à percevoir la présence du poisson, les conditions de sa capture. Leur maniement ainsi que leur adaptation sont des conditions nécessaires pour obtenir et maintenir leur efficacité ». Un même engin (la ligne, le filet dormant) peut être utilisé dans des techniques différentes. Si l'on entend par technique des formes d'activité répétitives comme la sortie de pêche, la plupart des techniques de pêche mettent en oeuvre plusieurs engins, outils, accessoires, soit simultanément soit les uns après les autres. Par contre, pour augmenter les chances de capture, les pêcheurs ont développé diverses techniques, soit pour regrouper, rassembler, ou concentrer les poissons, soir pour le détecter. On parle d'engin « actif » pour signifier l'intervention du pêcheur au moment de la capture et aussi d'engin « passif », pour signifier que le pêcheur n'intervient pas pendant la phase de capture. C'est donc plutôt le pêcheur qui est passif, l'engin étant lui bien opérant en son absence. Souvent le poisson maillé se blesse et meure rapidement, comme les pêcheurs le disent, il « se vide de son sang ». Quand il est récupéré après plusieurs heures, il peut être en voie de décomposition, surtout en saison chaude. Les progrès réalisés depuis un quart de siècle dans la conception et la fabrication des engins de pêche, associés à des perfectionnements remarquables des appareils de navigation, de détection et de contrôle de l'engin, ont abouti à la mise au point de plusieurs types d'engins de pêche, adaptés aux espèces les plus variées, et en particulier les chaluts, qui assurent maintenant aux chalutiers une polyvalence effective. C'est ainsi que les pêcheurs peuvent faire leur choix, en fonction des conditions de pêche et des espèces recherchées, dans une gamme très large d'engins de pêche. Parmi lesquels on peut citer : les chaluts, les lignes, les filets, les nasses, fusil de chasse sous-marine.
Le chalut est un engin de pêche dont la méthode de capture de poissons consiste à remorquer dans l'eau un filet dont la forme ressemble à un sac. Avant d'entreprendre la pêche, le chalut est bien nettoyé, vérifié s'il n'y a pas de déchirures et placé en grands plus sur le plat-bord du bateau. Pour mettre le chalut à l'eau, le bateau s'arrête et l'équipage jette le chalut en commençant par la poche. Dans certains cas, avec un mât de charge débordant suffisamment, le cul est mis à l'eau au moyen d'un filin terminé par un croc à déclenchement et vire au treuil. Le reste du filet est jeté à la mer et s'écarte du bord par suite de la dérive du bateau. Le bourrelet part à l'eau, puis la corde de dos. Le bateau est mis en marche et avance au fur et à mesure qu'on lâche le chalut dans le sens qui décrit un cercle plus ou moins large suivant la longueur des bras, pour bien établir le gréement et pour venir jusqu'au cap, les bras étant bien raidis, et le chalut bien déployé, on stoppe la machine (mais certains chalutiers font la manoeuvre sans stopper, suivant la compétence du Capitaine à bord) et on laisse partir les panneaux jusqu'aux marques de filage. Les funes sont filées en freinant doucement pour conserver une certaine force de traction sur le gréement. Une fois le chalut à l'eau, on file jusqu'aux panneaux, et quand les panneaux sont affalés, on augmente la vitesse en s'assurant que leur écartement est correct, on augmente la vitesse de filage en tenant les funes tendues en permanence jusqu'à la fin du filage. Le chalutage ne devrait pas excéder 30 minutes, car au-delà, les poissons sont blessés et la chair endommagée, ce qui diminue la qualité du produit. Ou encore, il y a une grande quantité de poissons dans le chalut et au moment du relevage, l'engin ne supporte pas le poids et se déchire avec beaucoup de risques de perte de la capture. La vitesse de remorquage doit être adaptée aux espèces que l'on cherche à capturer. Pour les crevettes et les espèces de fond, une vitesse de 2,5 noeuds est suffisante. Pour les poissons de fond de taille moyenne et les espèces pélagiques, il faudra atteindre 3-3,2 noeuds. Ces vitesses correspondent en fait à des valeurs moyennes en dessous desquelles il conviendrait de ne pas trop descendre. On doit aussi éviter de traîner le chalut à une vitesse trop élevée, ce qui aurait pour résultat de faire décoller le bourrelet du fond et de réduire la hauteur d'ouverture. Pour relever le chalut, les opérations sont dans l'ensemble inverses de celles du filage en général. En somme, il existe plusieurs sortes de chaluts dont la conception et la forme dépendent de l'espèce à pêcher et des conditions des pêcheries. Cependant, le principe opérationnel est le même si l'on connaît l'un d'eux. Il y a par exemple le chalut à perche, le chalut à panneaux etc...Ce dernier qui se divise en deux catégories: · le chalut de fond, opérant sur le fond dans les zones côtières; · le chalut pélagique, travaillant à une certaine distance du fond.
Le chalut de fond est un engin de pêche dont les techniques de capture de poissons de fond ou de crevettes reposent sur les trainés de l'engin directement en contact avec le fond. Les chaluts de fond ont pour caractéristique commune de présenter dans le plan horizontal une grande extension de leur ouverture se traduisant par la présence d'ailes plus ou moins longues. De plus, ils possèdent toujours le long de la lèvre inférieure de cette ouverture un bourrelet fortement garni et lesté. Le chalut peut être trainé par un seul bateau (l'écartement des ailes est assuré par deux panneaux ovales divergents) ou par deux bateaux (l'écartement de ceux-ci permettra d'obtenir directement l'ouverture horizontale du chalut.
Les chaluts pélagiques opèrent par des trainés entre les deux eaux. Ces chaluts pélagiques ou encore des chaluts flottants ont en général une forme différente de celle des chaluts de fond, mais au contraire une ouverture dont la hauteur est égale ou à peine inférieure à la largeur. Le bourrelet garni est remplacé par un simple filin plus ou moins lesté. La forme particulière de l'ouverture entraîne l'ensemble du chalut à prendre la forme générale d'une pyramide à 4 faces latérales. Plus encore que pour un chalut de fond, la forme et la profondeur d'un chalut pélagique ainsi que la diminution progressive des maillages auront une grande importance. En effet, de ces deux facteurs dépendront les possibilités de filtration et le passage dans l'eau sans turbulence exagérée, susceptible d'effrayer les poissons avant l'arrivée du chalut. Comme les chaluts de fond, ces chaluts sont groupés en deux catégories suivant le mode de traction. Les chaluts trainés par un seul bateau et les chaluts trainés par deux bateaux.
Les lignes comprennent un fil principal, un ou plusieurs engins accrocheurs (hameçon, leurre, turlutte), et, variablement, des avançons, un ou plusieurs lests (plomb, pierre), un ou plusieurs flotteurs, un système d'arrimage. Ce sont des dispositifs très anciens. Le principe de fonctionnement est le suivant : on dispose un appât a l'extrémité de l'hameçon de telle façon que le poisson qui le mord ne peut ni se libérer de son attache ni le lâcher. On capture un seul individu par dispositif. Donc, le dispositif de rétention est l'hameçon. Les lignes peuvent être montées et démontées rapidement en fonction des besoins, les hameçons changés, des avançons ajoutés, etc. On peut donc considérer qu'il existe des types de lignes et un ensemble de variantes de montages au sein de ces types.
La pêche à la ligne à main est une technique consistant à mettre à l'eau une ligne garnie d'un hameçon généralement appâté; cette mise à l'eau peut se faire à partir d'un navire (bois-fouillé) ancré, dérivant ou en route aussi bien qu'à partir du rivage, d'une jetée, d'un môle ou d'un enrochement surplombant l'eau. Comme son nom l'indique, la pêche à la ligne à main revient simplement à tenir une ligne à la main tout en attendant, soit activement soit passivement, qu'un poisson vienne mordre à l'appât. S'il y a une touche et que le poisson a mordu à l'hameçon, il peut être sorti de l'eau à la main. Cette procédure apparemment simple implique tout de même que le pêcheur soit assez prévoyant pour savoir choisir la taille et la résistance de l'hameçon, de la ligne et du lest adaptés au poisson recherché. Cela implique également que la technique de pêche soit à même de garantir que les poissons attirés par l'appât seront capturés. Il peut arriver que le pêcheur souhaite prendre une espèce particulière de poisson en négligeant les autres ou bien qu'il désire capturer certains poissons de tailles et d'habitudes alimentaires semblables. Pour en arriver là, il est nécessaire de faire certains choix concernant la taille, la résistance et le type de ligne, d'hameçon et d'appât à utiliser, les noeuds propres à assurer la fixation des hameçons, émerillons et lests, de telle sorte qu'aucune perte de poisson ne puisse être imputée à un mauvais choix dans ces domaines. Une fois tout cela réglé, on en arrive à la «chasse» proprement dite, c'est-à-dire à la connaissance du lieu le plus propice à la pêche, compte tenu de l'environnement sous-marin, ainsi que du moment de la journée, de la nuit ou de l'année où il sera préférable de chercher à pêcher un poisson déterminé. La pêche à la traîne offre un avantage particulier. Etant constituée de gros hameçons et d'une ligne assez résistante, elle permet d'attraper parfois des poissons pouvant même faire renverser le canot. Dans ce cas, ces poissons peuvent aussi offrir un avantage considérable par rapport aux autres types de pêche. Donc, cette technique a la réputation de requérir une grande expérience du pêcheur, une grande connaissance du comportement du poisson et une grande habileté.
Les techniques de pêche au moyen de lignes " ancrées " sur le fond présentent de nombreux avantages. Et se montrent plus rationnelles dans bien des situations. Par ce type, on entend tout montage dont le lest repose sur le fond, et qui, par conséquent, ne peut dériver sous l'effet du courant, du vent ou de la traction du vif. Autrement dit, cette ligne reste à l'endroit où le pêcheur l'a placée, et ce, jusqu'à ce qu'il décide de la placer ou que l'attaque d'un brochet survienne. Elle peut être eschée d'un vif ou, c'est moins connu, d'un poisson mort, voire même d'un morceau de poisson. Selon le montage choisi, l'appât se trouve sur le fond, entre deux eaux ou même sous la surface. La ligne de plage et la palangre font partie de ce type d'engin. a. Ligne de plage C'est une pêche très passionnante mais aussi de patience. La pêche à la ligne de plage consiste à tendre une ligne d'environ 70 mètres sur une plage d'y fixer une cinquantaine d'hameçons et de les boëter [5] avec un appât divers, ensuite laisser la mer la recouvrir et revenez six (6) heures plus tard, et la c'est la surprise, parfois beaucoup et gros, mais parfois aussi rien du tout. b. Pêche à la palangre ou palan La pêche à la Palangre (communément appelé « palan) est une technique de pêche assez ancienne. Elle est relativement simple, mais nécessite un certains nombres de connaissances afin d'attraper le poisson. On l'appelle aussi ligne dormante, car il ne s'agit pas d'une pêche d'action. C'est donc est un ensemble de hameçons d'une certaine grandeur choisie, noués sur des cordes intermédiaires (avançons) et celles-ci sont fixées avec une certaine distance à une seule corde.
Cette corde principale ou ligne-mère, est en général de grandes dimensions que les cordes intermédiaires. Ces engins opèrent avec un appât qui y est directement fixé. On emploie une grande variété d'appâts naturels: vers, poissons entiers ou en morceaux, languettes de peau de poissons, crustacés, coquillages, etc... On peut aussi jeter l'appât à proximité des engins afin de provoquer une concentration de poissons dans la zone d'action de l'engin. L'appât vivant concerne les poissons (généralement d'espèces pélagiques de petites tailles) capturés à l'aide de petits filets tournants, puis gardés en vie dans des réservoirs ou viviers à circulation d'eau, spécialement aménagés et servant à appâter les hameçons de lignes à main, des cannes ou des palangres. Le principe de la pêche à la palangre, est de préparer sa ligne, puis ensuite de la mettre à l'eau et de repasser la prendre quelques heures plus tard. L'avantage de cette pêche, et quelle est relativement simple, et surtout, elle permet de rapporter beaucoup de poissons. Néanmoins, tout dépendra des appâts que vous utiliserez, et surtout de la profondeur de vos palangres En effet, la Palangre n'étant plus au contact de l'homme pendant un certain temps, le poisson s'attaquera facilement à l'hameçon. Il n'est pas nécessaire de laisser la palangre plus de 1h30 à l'eau. Dépassé ce temps, l'appât n'attirera plus le poisson. Elle pose aussi un certain nombre de problèmes aux autres techniques (accrochage des filets, palangres perdues continuant de pêcher).Il existe différents types de palangres. Il revient au pêcheur de choisir quelle palangre qu'il doit concevoir en fonction du type de poissons qu'il souhaite attraper Les palans rencontrés à l'Ile-à-vâche se conçoivent dans un panier bordé d'un cercle de liège destiné à recevoir les hameçons. Ils sont constitués de deux hameçons de très petites dimensions. Les hameçons sont distancés les uns des autres et sont montés chacun par une ligne liée à la ligne principale. Chaque palan a un point de départ et un point d'arrivée. Dans la bordure du panier, on laisse une ouverture qui indique par où l'on doit commencer le déploiement de son contenu. Ainsi, après chaque séance de travaille, le palan constitue dans son intégralité chaque hameçon enlevé à la gorge d'un poisson est remis à sa place initiale. Dans le cas contraire, le palan est déformé et ne peut plus être utilisé à nouveau. (?photos 4et 5) Photos 4 et 5 : Vue de deux palans Source : Photo prise personnellement en Juillet 2013 c. Ligne dérivante Ligne soutenue par des flotteurs en surface et qui dérive librement avec le courant. La profondeur de pêche des hameçons peut être modifiée par la longueur des orins supportant la ligne principale, ainsi que par la courbure prise par la ligne entre les flotteurs. Dans ce cas, le mou de la ligne principale peut être ajusté au moyen d'un fileur de palangre.
Les filets sont des engins qui permettent de prendre plusieurs individus à la fois. Le filet est plat, rectangulaire, et monté entre une ralingue supérieure munie de flotteurs et une ralingue inferieure lestée, le tout tenant le filet vertical dans l'eau. On en distingue plusieurs types :
Les filets maillants sont constitués d'une nappe rectangulaire déployée verticalement dans l'eau. Des flotteurs sont fixés sur la partie supérieure. La partie inférieure est lestée pour maintenir les filets en position verticale. Ils capturent le poisson « par la maille » : le poisson s'engage dans le filet et, quand il le rencontre, tente de s'échapper en avançant et se coince dans la maille au niveau de la partie la plus large du corps (opercules ou partie postérieure de la tête). Le maillage agit comme un collet en enserrant les ouïes. Ce mode de capture induit une sélectivité de taille marquée, du moins pour les poissons de forme allongée et sans épines. D'autres espèces (comme les mollusques) sont capturés plutôt par accrochage d'une partie du corps par une ou plusieurs mailles. Donc, une fois capturé, le poisson se débat et signale ainsi la présence du filet aux autres poissons, ce qui peut neutraliser l'efficacité de l'engin dans un certain diamètre autour de lui. Cet engin n'utilise pas d'appâts, ce qui réduit les coûts de fonctionnement et évite le risque de capturer des oiseaux lors de la mise à l'eau des filets. L'efficacité du filet maillant est conditionnée par: · le fil constituant la ralingue · la dimension de la maille · la tension du côté de la maille · la forme de l'ouverture de la maille · le lest garnissant la ralingue inférieure, et · Les conditions du milieu. Il y a donc diverses catégories de filets maillants : a. Dormant Les « filets dormants » sont un « mur de filet » dont la position dans l'eau est verticale, amarré à ses extrémités et pouvant être placé à différentes profondeurs. C'est principalement par leurs déplacements spontanés que les poisons rencontrent ce type de filet et s'y prennent. Ils sont disposés et regroupés à un endroit et laissés en pêche en permanence à cet endroit pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. Ils sont visités périodiquement (une ou deux fois par jour). A chaque visite, les prises sont relevées et les filets sont nettoyés, réparés sur place, les nappes défectueuses sont remplacées, les filières peuvent être déplacées. En mer, les filets accumulent des salissures (algues, etc.), sont attaqués par les crabes (notamment quand un poisson est capturé). En cas de tempête, les filets peuvent être arrachés et détruits ou perdus. Les pêcheurs doivent donc être vigilants et ramener leurs filets à temps. Il n'est donc pas favorable d'installer des filets trop loin du port. Les filets dormants peuvent être également endommagés ou détruits par des bateaux qui les accrochent, et notamment par les chalutiers. b. Encerclant Le filet encerclant est un grand filet (100 à 300 m de longueur, 10 m de chute), d'une seule pièce. Il est embarqué sur une pirogue et ramené à la fin de la sortie. Les poissons recherchés sont généralement pélagiques, qui forment des bancs repérables depuis la surface. La sortie comprend généralement une première phase de recherche visuelle et d'approche des bancs. Le filet est ensuite déployé en cercle autour des bancs et le cercle est refermé. Une fois le filet refermé autour du poisson, les pêcheurs peuvent effrayer le poisson pour le forcer à se mailler (battue de la surface de l'eau avec des pagaies, coups sur le voilier ou bwafouyé). Dans ce mode de capture, le poisson se maille en tentant de s'échapper du cercle (certains facteurs de sélectivité liés au fonctionnement « passif » du filet maillant dormant n'interviennent donc pas ici). c. Dérivant Le filet maillant dérivant est un filet d'une seule pièce embarqué dans un voilier ou un bois-fouillé et débarqué après la sortie. Il nécessite un courant pour dériver, il est déployé en ligne droite perpendiculairement au courant. Il flotte à la surface ou sous la surface. Lorsque le lestage est supérieur à la flottabilité, le filet maillant reste sur le fond. On parle alors de filet calé. Celui-ci est mis à l'eau depuis le navire en plusieurs sections de quelques kilomètres. La longueur totale peut atteindre cinquante kilomètres. Lorsque le filet est positionné à proximité de la surface et qu'il n'est pas retenu par un ancrage, on parle de filet dérivant de surface. Sa flottabilité est supérieure au lestage. Mis bout à bout, les filets peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilomètres. Souvent, ce type de filet est ramené régulièrement à terre (parfois chaque jour) car il est plus vulnérable que les filets de fond (plus facilement accrochés par un bateau à moteur).
Constitué de plusieurs nappes. Le plus utilisé est le trémail. Ce dernier est un assemblage de trois nappes rectangulaires superposées les unes aux autres. La bordure supérieure ralinguée est garnie de flotteurs, la bordure inférieure est lestée comme sur le filet maillant. Les deux nappes extérieures (aumées ou tables) sont faites en grandes mailles qui laissent passer le poisson qui doit être capturé. Entre les deux nappes extérieures, il y a la nappe intérieure appelée flue ou voile, faite d'assez petites mailles pour que le poisson ne puisse pas les traverser. La dimension des nappes extérieures est de 4 à 7 fois le maillage de la nappe du milieu et le fil est aussi gros. Quand le poisson rencontre le trémail, il traverse une table sans difficulté et lutte contre la flue (filet du milieu) en poussant cette nappe (qui a beaucoup de mous) dans une des grandes mailles de la table opposée et forme avec celle-ci une bourse dans laquelle il reste prisonnier. La dimension de la maille des nappes du milieu est choisie en fonction du poisson que l'on désire capturer. Dans un trémail, le poisson ne se maille pas mais s'emmêle dans l'alèze. C'est un engin qui semble être très efficace mais il a le défaut de ne pas être sélectif.
La senne est un filet d'une seule pièce qui est déployée en cercle et progressivement resserrée vers un point de halage. La senne occupe toute la colonne d'eau (flotteurs en surface et plombs au fond). Contrairement aux filets maillants, le poisson est filtré et retenu par le filet et non pas capturé par la maille (l'effet maillant peut néanmoins se produire, mais il est le plus possible évité en choisissant des types de fils et des dimensions de mailles adaptées). Généralement on rencontre deux catégories de senne :
Les sennes de plage sont utilisées en milieu continental et en mer depuis des temps anciens. Elles appartiennent souvent à une communauté (un quartier, un village) et utilisées en fonction des besoins ou des disponibilités en main d'oeuvre. Elles sont parmi les seuls engins à pêcher dans la bande très côtière battue par les vagues, qui est peut être un habitat de prédilection pour certaines espèces ou écophases. Les sennes de plage sont halées depuis la plage, mais un bâtiment de pêche (voilier ou bois-fouillé) est nécessaire pour la transporter sur le lieu de pêche et pour les déployer (?photo 6 et 7). On accuse souvent les sennes de plage de détruire de grandes quantités de juvéniles. La composition des captures, en espèces et en tailles, n'a cependant pas été évalué, ni l'impact réel.
Ce genre de senne est un engin de pêche de dimensions allant de 300 à 500 m de longueur et de 70 à 90 m de chute (profondeur). Les mailles et le diamètre de fil de cette nappe de filet varient suivant l'espèce de poisson à pêcher. Elles sont petites quand il s'agit de la pêche aux sardines, sardinelles, anchois, etc... et grosses si la senne est conçue pour la pêche du thon. Pour l'efficacité de la pêche et de la bonne maniabilité par l'équipage, la senne doit être bien montée, c'est-à-dire avoir un bon rapport d'armement qui est de 0,71 ou montage à 71%. Des flotteurs sont fixés sur la partie supérieure tandis que la partie inférieure est lestée. Constituées aussi d'une coulisse passant dans des anneaux qui sont fixés à la corde de plombs. La flottabilité doit être assurée et bien calculée et est généralement dans le rapport 2/1 ou 3/1 c'est-à-dire deux flotteurs sur la ralingue supérieure sur un lest (plomb) sur la ralingue inférieure. Le poids du plomb doit se situer entre 1 kg et 1,5 kg par mètre de lestage. La mise à l'eau de l'engin est appelée filage. L'efficacité du filet dépend aussi de l'efficacité de la ralingue. La ralingue doit être bien choisie pour permettre de garder la forme du filet, une grande vitesse de plongée de la senne pour atteindre sa profondeur maximum dans très peu de temps et enfin une montée aisée et rapide de la senne. Après l'encerclement, cette coulisse est rapidement tirée de manière à refermer le dessous du filet comme une bourse (purse seine en anglais). Après cette opération, le cercle est progressivement resserré en ramenant la corde de flotteurs. La senne tournante coulissante est déployée, manoeuvrée et ramenée à bord du bâtiment de pêche. La pêche à la senne tournante est toujours une pêche côtière de sorties quotidiennes, en raison des forts tonnages capturés qui nécessitent un écoulement immédiat. Photo 6 et 7: Vue d'une senne de plage & un bâtiment de pêche utilisée pour son transport Source : photos prises personnellement en Juillet 2013
Ce sont des pièges destinés à être immergé, pour capturer des animaux (le plus souvent des poissons). Elles sont conçues de façon que le poisson rentre dans le piège par un orifice approprié et qu'ensuite il ne puisse plus ressortir (? photo 8). En général, les nasses contiennent des appâts qui attirent les espèces de poissons que l'on veut capturer, mais dans certains cas, le piège peut fonctionner sans appât. Les nasses ont des formes géométriques très variées. Le plus souvent, elles sont en forme de parallélépipède rectangle de grandeur variable. Souvent aussi, elles sont en forme cylindrique ou demi-cylindrique. Elles sont généralement constituées d'une armature métallique recouverte d'un grillage métallique ou plastique, ou encore en filet. Ces nasses possèdent un ou plusieurs entrées sur les côtés et une trappe de visite qui permet au pêcheur de placer l'appât et de retirer la capture. En mer, une partie de leur efficacité tient probablement au fait qu'elles jouent un rôle de dispositif de concentration de poisson. Les nasses rencontrées à l'ile-à-vâche sont construites en roseau et ont une forme parallepipède. Elles ne possèdent que deux(2) entrées ayant la même forme qu'un entonnoir (gorge), ce qui facilite l'entrée du poisson. Cependant, le trou de sortie étant caché ou bouché, celui-ci ne peut que difficilement s'en échapper. Elles sont utilisées dans des eaux peu profondes et destinées à la capture de petits et moyens poissons de fond, de crustacés (langoustes, homards.etc..). Les nasses étant mouillées demeure pendant une longue durée, on se contente de les relever pour les visites, les changer si elles sont endommagées, enlever les captures ou simplement les appâter de nouveau. Photo 8 : Vue d'une nasse
Source : photo prise personnellement en Juillet 2013.
Les casiers sont semblables aux nasses. Leur forme varie souvent suivant l'espèce à capturer et aussi suivant les habitudes locales des pêcheurs. Ils sont généralement de plus petite taille, leur forme peut être sphérique, tronçonique, cylindrique ou demi-cylindrique. Son armature est faite en tiges de fer et de plastique. Les entrées des casiers à crustacés peuvent être dirigées indifféremment vers le bas ou horizontalement, dans le sens de la nage du poisson. La partie inférieure des casiers est lestée pour les maintenir en position correcte sur le fond. Comme il se fait dans la pêche aux nasses, les casiers sont mouillés et visités régulièrement pour relever les captures, remettre de nouveaux appâts et remplacer les casiers endommagés.
La chasse sous-marine (CSM) ou pêche sous-marine est une forme de pêche, un sport nautique marin, exercée en action de nage ou de plongée. Elle consiste à flécher (on dit aussi « tirer » ou « harponner ») sous l'eau certains poissons et céphalopodes ainsi qu'à prélever à la main certains crustacés, mollusques et échinodermes. En fait, la pêche au fusil nécessite que le pêcheur possède un canot ou de bois-fouillé `'bwafouyé''. Le pêcheur dans sa démarche, prend son fusil, une ligne ou ficelle, son masque et ses pattes de nage, puis se jette à la mer. Une fois dans l'eau, il cherche des poissons d'une grosseur raisonnable pour fusiller. A maintes reprises qu'il attrape à la ligne un poisson, il s'arrête pour l'enlever de la flèche et l'attache à la ligne. Ce type de pêche est également utilisé par des personnes possédant des canots ou des bois-fouillés `'bwafouye''. S'il s'agit de deux pêcheurs, l'un reste à bord et l'autre plonge. Sous l'eau, le plongeur est relié au canot par une corde qui l'empêche de s'éloigner. Quand il atteint un poisson, il fait apparaître la crosse de son fusil à la surface de l'eau, signal qui invite l'autre á embarquer la prise. Il faut noter que le pêcheur qui se trouve à bord peut profiter de son attente pour pratiquer de la pêche à la ligne. Photo 9: Vue d'un fusil de pêche
Source : photo prise personnellement en Juillet 2013
Chaque type d'engin a ses propres particularités qui le différencient des autres. C'est ainsi que certains engins capturent des poissons par les opercules, d'autres par la bouche, d'autres par le corps, d'autres les enferment seulement sans les blesser, etc... En plus il y a des engins qui capturent les poissons en masses, d'autres qui sont sélectifs et d'autres qui ont les possibilités d'attraper un seul poisson. Ainsi, les engins sont classés comme suit:
Dans le temps, les pêcheurs des eaux maritimes ne disposaient à bord d'aucun appareil de détection de poissons et pêchaient au hasard. Ils jetaient le filet dans l'eau en espérant attraper le poisson. De nos jours, pour augmenter les chances de capture, les pêcheurs on développé diverses techniques, soit pour détecter les poissons, soit pour les rassembler ou les regrouper en banc :
L'évolution de la technique a donné naissance à des appareils permettant de localiser le poisson. A la passerelle d'un bateau de pêche moderne, on trouve différents équipements dont certains sont indispensables pour la détection du poisson. Ces appareils sont les sondeurs et les sonars.
Le sondage a pour but d'avoir des connaissances de la profondeur qui permet une meilleure navigation. De plus, en définissant le relief sous-marin, il fournit des renseignements très importants pour la pêche. On ne rencontre que deux catégories de sondeurs : a. Sondeur à la main Il se compose d'un plomb ayant une cavité à la partie inférieure dans laquelle on place le surf comme la graisse par exemple (sert à remonter des débris du fond). Ce plomb est amarré à une ligne graduée. On en distingue deux sortes: · la petite sonde utilisée pour les faibles profondeurs (40 à 50 m). · la grande sonde qui permet de sonder jusqu'à 150 m ou 200 m de profondeur. Le sondeur à main n'est utilisable que si le navire est stoppé ou à très faible vitesse. b. Sondeur a ultra-sons Il consiste à émettre dans l'eau une onde sonore qui sera réfléchie au moment où elle heurte un objet. Il faudra donc mesurer le temps écoulé entre le départ et le retour de l'onde pour en déduire la profondeur. L'oreille humaine perçoit normalement les vibrations dont la fréquence est comprise entre 16 et 10.000 périodes par seconde. Au-delà de 10.000 périodes ces vibrations sont appelées ultra-sons et se propagent de la même façon dans les différents milieux. Cet ultra-son est émis dans le milieu marin et réfléchi par les obstacles qu'il rencontre: bancs de poissons au fond de la mer.
Le sonar est essentiellement un appareil d'écoute. Il permet d'écouter ce qui se passe dans la mer. En écoutant, les échos des sons émis par le projecteur permettent de déterminer l'emplacement du banc de poissons réfléchissant. La détection peut être obtenue au maximum de la plus grande portée du sonar: 2.500 m. Le fonctionnement du sonar est analogue à celui d'un sondeur à ultra-sons, mais au lieu de travailler verticalement, le faisceau est émis horizontalement. Pour utiliser correctement un sonar, il faut que l'opérateur puisse avoir à sa portée, les commandes (barres et vitesse) ainsi qu'un compas afin de pouvoir déterminer la direction du navire ou le gisement de l'écho.
Le net sonde ou sonde sur filet est un instrument qui sert à contrôler l'engin de pêche en opération. Il est identique à un sondeur qui, placé sur la ralingue supérieure (corde de dos) d'un chalut pélagique, permet de mesurer son ouverture verticale et de repérer la distance à laquelle se trouve le filet par rapport à la surface. Il permet aussi de voir le poisson qui rentre dans le filet.
Ces techniques s'adressent aux espèces pélagiques qui se déplacent fréquemment, et parfois rapidement aussi bien dans le sens horizontal que vertical. Contrairement aux pêches benthiques, ou les engins sont disposées de façon plus ou moins aléatoire dans des secteurs reconnus pour sa richesse, la pêche pélagique profite du fait que les espèces sont grégaires, en banc, pour capturer au coup par coup de grandes quantités de poissons rassemblés en un point. Ainsi, les poissons peuvent être regroupés par divers types de moyens :
Appelée aussi « pêche au feu », cette technique est très ancienne. Depuis les feux de bois ou de lampes à gaz, on est passé à la lumière électrique, en surface ou immergée. La réaction des poissons est variable ; ceux-ci réagissent selon leurs caractéristiques : la lumière attire (phototactisme positif), mais elle peut devenir répulsive au delà d'une certaine intensité. La majorité des clupéidés se maintient à une certaine distance de la lumière ; d'autres individus se concentrent directement sous la source lumineuse ; les prédateurs semblent surtout attirés par la concentration de proies et ne paraissent pas réagir directement à l'intensité lumineuse.
L'appât est jeté à proximité des engins afin de provoquer une concentration de poissons dans la zone d'action de l'engin. On emploie une grande variété d'appâts naturels: vers, poissons entiers ou en morceaux, languettes de peau de poissons, crustacés, coquillages, etc... L'appât vivant concerne les poissons (généralement d'espèces pélagiques de petites tailles) capturés à l'aide de petits filets tournants, puis gardés en vie dans des réservoirs ou viviers à circulation d'eau, spécialement aménagés et servant à appâter les hameçons de lignes à main, des cannes ou des palangres. Il existe aussi des appâts artificiels. Il s'agit de leurres, objets de couleur voyante ou simplement brillants (parfois même lumineux) rappelant la forme ou l'aspect d'un appât naturel. Les leurres sont utilisés principalement sur des lignes de traîne, lignes à main etc... |
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