CHAPITRE II
PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
CAHPITRE II
PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
2.1. Présentation et interprétations
des résultats de l'enquête
2.1.1. Le traitement des données
Le traitement des informations recueillies dans le cadre de
notre recherche documentaire et de l'enquête de terrain se résume
principalement au traitement manuel et graphique. En effet, le
dépouillement des données nous a conduit à regrouper les
informations selon les centres d'intérêt recherché.
Ensuite, une classification a été faite afin de séparer
les données à présenter sous forme de graphes, de
tableaux ou à rédiger tout simplement. Pour la réalisation
des tableaux et des graphes nous avons eu recourt à l'outil
informatique. Le logiciel Excel a servi à faire les tableaux et les
graphiques sous diverses formes. Le texte est produit par le biais du logiciel
Word.
2.1.2. Les difficultés rencontrées
Dans toutes enquêtes, que ce soit en milieu urbain ou
rural, les difficultés de tout ordre sont à prévoir. En ce
qui nous concerne, elles se sont situées à plusieurs
niveaux :
Le manque d'informations et de données statistiques
à savoir la quantité (en tonne) de poissons (et d'autres produits
de pêche) produit par la commune de l'Ile-à-vâche. Par
ailleurs, le report des rendez-vous à cause de l'indisponibilité
de deux (2) membres de la Mairie nous a emmené à effectuer
plusieurs déplacements environs six (6) fois pour les rencontres avec
eux durant notre séjour à l'Ile-à-vâche ; une
telle situation nous oblige à prolonger notre séjour.
Comme nous disons tantôt, l'enquête par
questionnaire a été réalisée en Juillet 2013 dans
la commune de l'Ile-à-vâche. Elle s'est réalisée
avec beaucoup de difficultés parce que la police avait
soupçonné la présence des stupéfiants dans la
commune et que certains pêcheurs et même des commerçants
avaient refusés de répondre à nos questions. Nous avons
prévu d'enquêter sur une centaine de pêcheurs,
malheureusement nous parvenons à en enquêter seulement
quatre-vingt(80).et ceci grâce à deux éléments
auxquels nous avons accordés une attention particulière,
au-delà de l'anonymat du pêcheur interrogé :
Ø L'objectif et l'intérêt de
l'enquête ont été expliqués en soulignant
l'importance de leur point de vue pour éviter la réticence,
très fréquente dans les enquêtes sociales ;
Ø Nous avons adopté le questionnement au langage
et au niveau d'instruction des personnes interrogées afin d'être
compréhensible notamment pour les termes qui leur paraissent peu
familiers.
Ainsi nous présentons et interprétons les
différents résultats obtenus :
2.1.3. Les résultats des
questionnaires
L'âge
Pour mieux apprécier l'effet de l'âge des acteurs
sur leur implication dans l'activité, nous présentons dans le
tableau qui suit la répartition des pêcheurs par classe
d'âge.
Tableau I : Répartition des
pêcheurs selon leur âge
Age
(ans)
|
N .bre
|
Fréquence
(%)
|
15-30
|
25
|
31,25
|
30-45
|
20
|
25
|
45 et plus
|
35
|
43.75
|
Tot. Observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés,
25 d'entre eux ont leur âge compris entre 15 et 30 ans, soit 31,25
% ; 20 d'entre ont leur âge compris entre 30 et 45 ans, soit 25 % et
les 35 autres ont 45 ans et plus, soit 43,75 % de l'échantillon.
L'expérience des pêcheurs
Tableau II : Répartition des
pêcheurs selon leur nombre d'années dans la
pêche
N .bre d'années
|
N .bre de
pêcheurs
|
Fréquence
(%)
|
1-5
|
10
|
12,50
|
5-10
|
13
|
16,25
|
10-15
|
12
|
15
|
15-20
|
15
|
18,75
|
20 et plus
|
30
|
37,50
|
Tot. Observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
De ce tableau, on révèle que sur les
quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés 10 d'entre eux
entreprennent l'activité de pêche depuis 1 à 5 ans, soit
12,5 % ; 13 d'entre eux l'entreprennent depuis 5 à 10 ans, soit
16,25 % ; 12 d'entre eux l'entreprennent depuis 10 à 15 ans, soit
15 % ; 15 d'entre eux l'entreprennent depuis 15 à 20 ans, soit
18,75 ans et les 30 autres entreprennent cette activité depuis 20 ans et
plus, soit le plus fort pourcentage de l'échantillon : 37,5 %.
Niveau d'instruction
Graphique 1 : Répartition des
pêcheurs selon leur niveau d'instruction
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
En ce qui a trait au niveau d'instruction des 80
pêcheurs enquêtés, 45 d'entre eux ne sont pas jamais
été à l'école, soit 56,25 % ; 30 d'entre eux
ont atteint le niveau primaire, soit 37,5 % ; 5 d'entre eux ont atteint le
niveau secondaire, soit 6,25 % ; et aucun d'entre n'ont pu atteindre le
niveau universitaire.
Statut matrimonial
Graphique 2 : Répartition des
pêcheurs selon leur situation matrimoniale
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce graphique montre que, sur les quatre-vingt pêcheurs
enquêtés, 25 d'entre eux sont célibataires, soit 31,25
% ; 10 d'entre eux sont mariés, soit 12,5 % ; 30 d'entre eux
sont placés (vivent en union libre), soit 37,5% ; 15 d'entre eux
sont veufs, soit 18,75 % et aucun d'entre eux n'est divorcé.
Nombre d'enfants
Tableau III : Répartition des
pêcheurs selon leur nombre d'enfants
Modalités
|
N.bre
de pêcheurs.
|
Fréquence
(%)
|
N.bre d'enfants/pêcheurs.
|
0
|
10
|
12,50
|
1-3
|
25
|
31,25
|
3-5
|
20
|
25
|
5-8
|
18
|
22,50
|
8 et +
|
7
|
8,75
|
Total
|
|
80
|
100%
|
Source : Enquête personnelle menée
en Juillet 2013
Comme c'est indiqué, ce tableau présente la
répartition des pêcheurs selon leur nombre d'enfants. Sur les 80
pêcheurs enquêtés, 10 d'entre eux n'ont d'enfants, soit 12,5
% ; 25 d'entre eux ont entre 1 et 3 enfants, soit 31,25 % ; 20
d'entre eux ont entre 3 et 5 enfants, soit 25 % ; 18 d'entre eux ont entre
5 et 8 enfants, soit 22,5% et les 7 autres ont 8 enfants et plus, soit
8,75 % des enquêtés.
Niveau de connaissances dans l'activité de
pêche
Tableau IV : Répartition des
pêcheurs selon leurs connaissances dans la pratique de la pêche
Réponses
|
N.bre
de pêcheurs
|
Fréquence
(%)
|
Bien
|
15
|
18.75
|
Assez -bien
|
65
|
81,25
|
Tot. Observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés,
15 d'entre eux ont des connaissances suffisantes dans l'activité de
pêche, soit 18,75 % et les 65 autres ont peu de connaissances dans
cette branche d'activités, soit 81,25 %. Ces derniers avouent qu'ils
apprenaient à pratiquer la pêche avec leurs parents et n'ont
reçu aucune formation supplémentaire.
Les embarcations ou moyens utilisés pour
aller à la pêche
Graphique 3 : Répartition des
pêcheurs selon les moyens utilisés pour aller à la
pêche
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce graphique montre que sur les 80 pêcheurs
enquêtés 35 d'entre eux, soit 43,75 %, vont à la
pêche en bois-fouillé ; 42 d'entre eux, soit 52,5 % vont
à la pêche en voilier et vont à la pêche et les
3 autres s'y rendre en chaloupe, soit 3,75 %.
Engins de pêche utilisés
Graphique 4 : Répartition des
pêcheurs selon les engins utilisés pour capturer les
espèces maritimes
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés,
15 d'entre eux utilisent des nasses, soit 18,75 % ; 45 d'entre eux
utilisent des filets, soit 56,25 % ; 6 d'entre eux utilisent des fusils
harpon, soit 7,5 % ; 14 autres utilisent des lignes de pêche, soit
17,5 % et aucun d'entre eux n'utilise les casiers et les chaluts.
Tableau V: Répartition des pêcheurs
ayant reçu des formations sur la pêche
Réponses
|
N.bre de pêcheurs
|
Fréquence(%)
|
Oui
|
0
|
0
|
Non
|
80
|
100
|
Tot.observé
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau prouve que tous les 80 enquêtés
répondent qu'ils n'ont jamais reçu des formations dans le domaine
de la pêche.
Types de filets utilisés
Graphique 5 : Répartition des
pêcheurs qui utilisent les filets par type de filet
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les 45 pêcheurs qui utilisent des filets, 18 d'entre
eux utilisent des filets de type maillants appelés aussi trois nappes
(de fond ou de surface), soit 40% de l'effectif ; 14 d'entre eux utilisent
des filets de type emmêlants communément
appelés « trémails », soit 31,11
% ; et les 13 autres utilisent des sennes, soit 28,89 % de l'effectif.
Types de ligne utilisés
Graphique 6 : Répartition
pêcheurs qui utilisent des lignes par type de ligne
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatorze (14) pêcheurs qui utilisent des lignes,
2 d'entre eux utilisent celles à la main (traine), soit 14,29% ;
aucun d'entre eux n'utilise des lignes de plage ; les 10 d'entre eux
utilisent des palans, soit 71,42 % ; et les 2 autres utilisent des lignes
dérivantes, soit 14,29% de l'effectif.
Les espèces capturées
Graphique 7 : Répartition des
pêcheurs selon les principales espèces capturées
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
En ce qui a trait aux espèces capturées, sur les
quatre-vingt (80) pêcheurs dont l'enquête a été
menée, 70 d'entre eux, soit 87,50%, capturent des poissons ; 7
d'entre eux, soit 8,75%, capturent des lambis, 3 d'entre eux, soit 3,75%,
capturent des homards (Panulirus
homarus) et aucun d'entre eux ne capture des
crevettes.
Techniques de rassembles des
poissons
Graphique 8: Répartition des
pêcheurs selon techniques utilisées pour rassembler les
espèces (poissons, homards...)
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt (80) enquêtés, 31 d'entre
eux, soit 38,75%, utilisent des appâts pour rassembler les
espèces ; 10 d'entre eux, soit 12,50%, utilisent la lumière
(surtout ceux qui font la pêche à la palangre) et les 39
autres, soit 48,75%, utilisent d'autres techniques.
Procédure de vente par les pêcheurs
Graphique 9: Répartition des pêcheurs
selon leur procédure de vente
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt (80) pêcheurs dont l'enquête
a été menée, 37 d'entre eux, soit 46,25%, leurs produits
de pêche sont vendus aux détails par leur femme au marché
de Madame Bernard ; 15 d'entre eux, soit 18,75%, vendent leurs produits de
pêche aux agences (par livre) et les 28 autres, soit 35%, vendent
leur part aux saras urbaines.
Nombre de sortie de pêche par
semaine
Tableau VI : Répartition des
pêcheurs selon leur nombre de sortie de pêche par
semaine
N.bre de sortie par semaine
|
N.bre de pêcheurs
|
Fréquence(%)
|
1-3 fois/semaine
|
27
|
33,75
|
3-6 fois/semaine
|
39
|
48,75
|
Tous les jours
|
14
|
17,50
|
Tot.observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Sur les quatre-vingt(80) enquêtés, concernant
leur nombre de sortie de pêche par semaine, 27 d'entre eux, soit 33,75%,
vont à la pêche 1 à 3 fois par semaine ; 39 d'entre
eux, soit 48,75%, vont à la pêche 3 à 6 fois par
semaine ; alors que les 14 autres, soit 17,50%, vont à la
pêche tous les jours de la semaine.
Revenu mensuel des pêcheurs
Tableau VII: Répartition des
enquêtés selon leur revenu mensuel
Revenus
(en gdes)
|
N.bre de
pêcheurs
|
Fréquence
%
|
1000-5000
|
37
|
46,25
|
5000-10000
|
25
|
31,25
|
10000-15000
|
15
|
18,75
|
15000 et plus
|
3
|
3,75
|
Tot.observ.
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau présente la répartition des revenus
mensuels des enquêtés. Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs
dont l'enquête a été menée, 37 d'entre eux, soit
46,25%, ont un revenu compris entre 1000 et 5000 gourdes ; 25 d'entre
eux, soit 31,25%, ont un revenu compris entre 5000 et 10000 gourdes ; 15
d'entre eux, soit 18,75%, ont un revenu compris entre 10000 et 15000 gourdes et
les 15 autres, soit 3,75%, ont un revenu mensuel partant de 15000 à
plus.
Degré de satisfaction des pêcheurs
Tableau VIII : Degré de satisfaction des
pêcheurs concernant l'activité de la pêche
Modalités
|
N.bre de
pêcheurs.
|
Fréquence
%
|
0-3
|
35
|
43,75
|
3-5
|
29
|
36,25
|
5-7
|
13
|
16,25
|
7-9
|
3
|
3,75
|
9-10
|
0
|
0
|
|
80
|
100
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Selon ce tableau, il en résulte que sur les
quatre-vingt(80) pêcheurs, 35 d'entre eux, soit 43,75%, ont leur
degré de satisfaction compris entre 0 et 3 ; 29 d'entre eux, soit
36,25% ont leur degré de satisfaction compris entre 3 et 5 ; 13
d'entre eux, soit 16,25%, ont leur degré de satisfaction compris entre 5
et 7 ; 3 d'entre eux, 3,75% ont leur degré de satisfaction compris
entre 7 et 9 ; et aucun d'entre eux n'ont pas pu atteindre les niveaux 9
et 10.
2.1.4. Résultats des
entrevues-semi-structurées
Les entretiens ne sauraient être possibles sans l'appui
du troisième membre de la mairie de l'Ile-à-vâche, en
l'occurrence Monsieur Sergo FORESTAL. Il nous a accompagnés
auprès des agents commerciaux(Agences) afin que ces derniers puissent
nous accueillir et répondre à nos différentes questions.
Nous avons rencontré 15 agences et 25 saras urbaines.
Nous nous entretenons avec eux séparément afin de mieux
appréhender leur pratique dans divers processus, soit pour l'achat, la
conservation, la commercialisation des produits de mer dont ils
acquièrent.
En ce qui a trait à l'achat et la vente des produits de
pêche, les agents commerciaux (agences) s'intéressent surtout aux
poissons et aux homards. Ils achètent ces produits de pêche par
livre dont ils assurent leur conservation.
Les prix d'achat et de vente pratiqués par
les agences
Tableau IX : Répartition des prix à
l'achat et à la vente de la livre de poissons et homards par les
agences
Espèces
|
Prix à l'achat
|
Prix à la vente
|
Bénéfice brut
|
Poissons
|
Taille
|
Moyenne
|
60
|
100
|
40
|
Elevée
|
70
|
115
|
45
|
Homards
|
Taille
|
Moyenne
|
65
|
110
|
45
|
Elevée
|
75
|
125
|
50
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau présente le prix à l'achat et
à la vente de la livre de poisson et de homard par les agences. La livre
de poissons de taille moyenne coûte 60 gourdes à l'achat et se
vende à 100 gourdes, ce qui fait donc un bénéfice brut de
40 gourdes ; ceux de taille élevée leur livre
s'achète à 70 gourdes et se vend à 115 gourdes, ce qui
rapporte donc un bénéfice brut de 45 gourdes. Pour les homards de
taille moyenne, la livre s'achète à 65 gourdes et se vende
à 110 gourdes, ce qui rapporte donc un bénéfice brut de 45
gourdes ; ceux de taille élevée, leur livre s'achète
à 75 gourdes et se vende à 125 gourdes, ce qui rapporte donc un
bénéfice brut de 50 gourdes.
A noter que, celle de petites tailles sont
généralement vendus aux marchandes locales.
De leur côté, les saras urbaines
s'intéressent plutôt aux lambis et aux poissons. Ces
dernières procèdent surtout à l'achat en gros et de
manière non mesurée pour ensuite revendre ces produits aux
détails, soit au marché public des Cayes ou de Port-au-Prince.
Procédures de conservation par les acteurs
Pour la conservation des poissons et homards achetés,
les agents commerciaux (agences), procèdent à la
réfrigération et/ou à la congélation. Les saras
urbaines procèdent surtout au salage et/ou au séchage des
poissons ; pour les lambis, elles les laissent dans la mer enfermés
dans un privier pour être enlevés de leur coquille le jour
même qu'elles (saras urbaines) procèderont à leur vente.
Les marchandes locales procèdent parfois au salage et/ ou
séchage.
Tableau X : Les modes de conservation
utilisées à l'ile-à-vâche par les agences et les
saras urbaines
Catégories d'acteurs
|
Techniques de conservation
|
Réfrigération
|
Congélation
|
Salage
|
Séchage
|
Fumage
|
Agences
|
X
|
X
|
|
|
-
|
Saras urbaines
|
|
|
X
|
X
|
-
|
Marchandes locales
|
|
|
X
|
X
|
|
Source : Enquête personnelle
menée en Juillet 2013
Ce tableau résume les différentes modes de
conservation utilisées par les agences ainsi que les saras urbaines. A
noter qu'aucun de ces acteurs n'utilise le fumage.
2.2. Analyse des résultats de
l'enquête
Les données, une fois présentées et
interprétées, il est important de les analyser en vue de
vérifier si elles correspondent aux hypothèses. Cette analyse
vise en quelque sorte à mettre en évidence notre fondement
théorique qui est lié à notre champ d'étude et
faire des réflexions approfondies sur la thématique.
La pratique de la pêche dans la commune de
l'Ile-à-vâche s'inscrit dans un contexte démographique,
socio-économique et environnemental caractérisée par une
population à la fois dense, pauvre, peu éduquée et non
formée. Sur les 80 pêcheurs de l'enquête, seulement 5
d'entre eux, soit un pourcentage de 6,25 % ont pu atteindre le niveau
secondaire (?Graphique 1). Par ailleurs, seulement 15 de ce même
échantillon, soit un pourcentage de 18,75% ont un degré de
connaissance acceptable (bien) dans l'activité de pêche
(?Tableau 4) ; ceci, non pas, par une formation reçue ou
acquise d'une école professionnelle de pêche ou d'une institution
spécialisée, mais d'une pratique transmise de père en
fils. Par conséquent, la majorité de ces pêcheurs, pour ne
pas dire tous, n'ont pas eu des connaissances parfaites de l'activité
qu'ils entreprennent puisqu'ils n'ont pas été formés dans
un centre de formation destiné à cette fin.
Aussi, les engins et techniques utilisés vieux de
plusieurs décennies sont transmis de génération en
génération car il n'existe pas d'école de pêche dans
la commune, voire au niveau national. Le cercle vicieux du système
halieutique : engins rudimentaires ; embarcations à faible
rayon d'action, pour la plupart des voiliers et des bois-fouillés
(?Graphique 3) ; forte pression sur les ressources des eaux
néritiques et du plateau continental sous-jacent, faible rendement par
effort de pêche etc,...entraîne une faible rentabilité et
une sous-exploitation des ressources situées dans les eaux
océaniques. Donc, dans la majeure partie, les hôtels et
restaurants de la commune n'arrivent pas à s'approvisionner localement
du fait de la taille, parfois très petite, des poissons. A bien vue, un
manque à gagner pour les pêcheurs. La majorité des
enquêtés, soit 37 d'entre eux ont leur revenu mensuel compris
entre 1000-5000 gourdes (Tableau 6), ce qui explique en quelque sorte
le degré moindre de satisfaction de la plus grande part des
enquêtés (Tableau 7). Par ailleurs, la non-organisation
de ce secteur, l'absence de coopératives de pêche, la faiblesse
des investissements, l'absence de l'électricité et des moyens
adéquats de conservation empêchent un bon approvisionnement par
les Agences.
Les personnes que nous avons interviewées, à
savoir les agences et les saras urbaines, avouent que le circuit de
commercialisation ne leur est peu favorable. Confrontées aux
problèmes de transport, de conservation et de fluctuation
saisonnière des prix, une situation qui limite considérablement
leur revenu net. Les agences, pour la plus grande part, utilisent des
glacières mobiles (Thermos + Blocs de glace) pour la conservation des
produits achetés. Et ces produits doivent être vendus aussi rapide
que possible pour éviter leur altération. Donc, en cas de
prolongation de la durée de conservation, il faut faire l'acquisition
d'autres blocs de glace : ce qui augmente leur charge. Or, il n'existe pas
un marché formel permettant l'écoulement de leurs marchandises.
Ils devaient eux-mêmes frapper aux portes des restaurants de la ville des
cayes ou se débrouiller soit sur le marché Croix-des-bossales
des Cayes ou de Port-au-Prince.
|