II.6.2. Croissance des
quartiers spontanés
Les quartiers spontanés sont créés
anarchiquement après 1960, au mépris de toutes les normes
urbanistiques et de lois foncières dans des zones non aedificandi. Le
départ brusque des colonisateurs, la vente illicite de terrains par des
chefs coutumiers Teke-humbu et certaines autorités assoiffées
d'argent (bourgmestres,...), la guerre civile qui a sévi au pays
après l'indépendance, la non maîtrise de l'exode rural,
etc. sont à la base de l'urbanisation anarchique que connaît
Kinshasa en général et la commune de Lingwala en particulier. La
crise du logement a largement contribué à cette urbanisation
galopante.
L'une des caractéristiques des constructions
spontanées est sans doute le non-respect des normes urbanistiques. C'est
la raison pour laquelle, ils sont appelés quartiers d'auto-construction.
Car, l'initiative de construire a été laissée aux
acquéreurs. La plupart de ses constructions nées de l'anarchie
foncière ont des caractéristiques communes :
1. habitat précaire : souvent
construit avec des matériaux de récupération ;
2. promiscuité : la
majorité d'habitat ne possède qu'une à 2 chambres. On y
trouve en moyenne plus de cinq personnes par ménage ;
3. équipement de base :
équipements sociaux insuffisants, trop délabrés : pas
d'électricité, pas d'école, ni d'avenues
asphaltées ;
4. assainissement : l'absence
d'aménagement de cette localité fait qu'il y ait des
décharges brutes partout, le problème d'évacuation des
ordures ménagères, absence quasi-totale d'installations
hygiéniques viables ; l'électricité existant est de
type forfait ;
5. pseudo légal : l'on assiste
à des fois à des conflits parcellaires suite aux
différents documents en spéculation ;
6. pseudo-village : l'habitat de cette
commune est similaire aux habitations des milieux ruraux. Il est construit pour
la plupart avec des matériaux des types traditionnels (maison en
pisé, maison construite en matériaux de
récupération), et peu des constructions modernes. Ce genre
d'habitat reflète la pauvreté de cette commune;
7. Outre la pauvreté des habitants dans cette commune,
il n'y a presque pas d'activités économiques formelles. Le
chômage frappe la majorité de populations. Les ménages se
livrent aux petits métiers informels pour survivre. Les enfants
fréquentent peu les écoles, suite aux insuffisances des
établissements scolaires et aux moyens financiers.
Eu égard à ce qui précède, dans
cette commune, les habitants affrontent de sérieux problèmes,
tels que les maladies (malaria, fièvre typhoïde, amibiase,...) dues
à la dégradation de l'environnement.
Toutes les initiatives privées et publiques dans la
production de logement présentent aujourd'hui le signe d'essoufflement
et d'effritement. Certaines sociétés, ONG et crédits
immobiliers n'ont existé que de nom. Cela a entraîné
davantage l'occupation désordonnée des espaces verts urbains et
conduit à la destruction d'espaces verts et la création de taudis
dans la commune de Lingwala.
|