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Incidence du cout du risque de défaut sur les marges de taux des banques camerounaises

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par Joseph EVAGLE DIME
Université de Yaoundé II-soa - Diplome dà¢â‚¬â„¢Etudes Supérieures Spécialisées de Gestion Bancaire et des Etablissements Financiers 2007
  

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Section II : Marge de taux et facturation du coût du risque de défaut

La constatation et l'évaluation du coût du risque de défaut ne posent à postériori pas de difficulté notable. La véritable difficulté consiste à anticiper ce risque et à le traduire par un co?t prévisionnel qui sera facturé au client au moment de l'octroi du prêt (Lamarque, 2004).

La détermination de la marge de taux en fonction du risque de défaut se fait soit à partir du coût du risque de défaut prévisionnel, soit sur la base du coût constaté à postériori.

II-1- détermination de la marge de taux sur la base du coût du risque prévisionnel

Les risques intégrés dans la marge de taux sont le risque de défaut et le risque de liquidité (Gatfaoui, 2008 ; Bouider, 2008).

Le risque de liquidité est issu de la possibilité d'immobilisation des ressources de la banque, ce qui peut l'empêcher de faire face aux retraits des déposants. Une telle situation la conduit à rechercher des ressources additionnelles sur le marché et supporter un coût de refinancement supplémentaire.

Les banques considèrent généralement que le principal problème auquel elles font face en prêtant de l'argent est l'incapacité de déterminer avec certitude si le client va honorer ses engagements et rembourser l'emprunt en totalité, ou s'il va simplement faire défaut (Gatfaoui, 2008). Le risque de défaut représente la perte associée à la réalisation de la probabilité de défaillance de l'emprunteur.

Dans certains cas en effet, les emprunteurs sont en situation de faillite et la banque subit des pertes dont la sévérité dépend de plusieurs facteurs :

- le montant de l'exposition au moment du défaut ;

- l'issue de la mise en jeu des garanties que la banque aura exigée lors de la mise en place du contrat ;

- l'issue du processus de recouvrement ;

Dans ces cas, la banque procède à une évaluation des coûts du risque à travers l'estimation de la probabilité de défaut des emprunteurs.

Diverses méthodes sont utilisées pour calculer la marge de taux. Elles sont en général basées sur trois principaux modèles, qui lient la marge de taux à la solvabilité de l'emprunteur (Chalach, Wone, Elam et el khyari, 2003) :

· le modèle de Merton ;

· le modèle CreditMetrics ;

· Le Z-score de Altman

II-1-1-- Le modèle de Merton
II-1-1-1- principe du modèle

En 1974, Merton publie un modèle de valorisation de la firme qui repose sur le principe que les actionnaires et créanciers sont en fait des détenteurs d'options.

D'un côté, les actionnaires ont une perte limitée à leur investissement initial et bénéficient de toute augmentation de la valeur des actifs de la firme au-delà de la valeur de la dette. En effet, si à l'échéance de la dette, la valeur des actifs de la firme est inférieure au montant de celle-ci, la firme qui liquide ses actifs ne peut honorer sa dette et est ainsi en défaut. Dans ce cas, les actions ont une valeur nulle, et l'actionnaire a perdu sa mise de fonds initiale. Si par contre à l'échéance de la dette, la valeur des actifs est supérieure à celle de la dette, la liquidation des actifs sert à rembourser celle-ci et le surplus est réparti entre les actionnaires. L'actionnaire est par conséquent détenteur d'un call (option d'achat) sur la valeur des actifs de prix d'exercice la valeur de la dette et d'échéance de la dette. En effet, si à l'échéance de la dette, la valeur des actifs de la firme est inférieure au montant de celle-ci, l'option a une valeur nulle puisqu'elle termine en dehors de la monnaie. Si en cours de vie de l'option, la valeur de la firme est inférieure à la valeur de la dette, l'option est en dehors de la monnaie mais conserve une valeur de temps.

De l'autre côté, les créanciers ont également intérêt à ce que la société ait une valeur des actifs supérieure à la valeur de la dette afin d'être remboursés. Par contre, ils ont intérêt à ce que la valeur des actifs soit la moins volatile possible. Ils sont donc selon l'approche de Merton, vendeurs de put (option de vente) sur la valeur des actifs, d'échéance de la dette, de prix d'exercice de la valeur de la dette et de prime le service de la dette (intérêts). Si la valeur de la firme diminue et devient négative, les créanciers ont intérêt à liquider la société sur laquelle ils supportent une perte potentielle de plus en plus élevée (put vendu qui devient de plus en plus de la monnaie).

Soit une société qui émet des obligations d'un montant sur le marché, avec une valeur nominale de remboursement E et une date d'échéance T. V est la valeur des actifs de la société émettrice.

A l'échéance de la dette T, l'actionnaire reçoit la valeur de marché des fonds propres S :

et le détenteur de l'obligation reçoit:

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand