Dans le cadre de cette recherche, il est utile de
définir les concepts clés afin qu'il y ait une idée
précise de ce qui est traité. Les thèmes suivants
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Réalisé et présenté par KANHONOU H.
Judicaël
seront clarifiés: enfant, travail des enfants, enfant
placé et environnement social.
Au sens de la convention relative aux droits de l'enfant
adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies
le 20 Novembre 1989 en son article 1er, « un enfant
s'entend de tout être humain âgé de moins de dix
huit (18) ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu
de la législation qui lui est applicable » (UNICEF, 1990).
Selon GRAWITZ (2004), on retient que « l'enfance est la
période du développement de l'individu de la naissance à
l'adolescence ». Aussi, selon l'OIT(1999) « un enfant
est une personne de moins de dix huit (18) ans »; puisqu'il est
souvent considéré que les enfants de moins de cinq (05) ans sont
trop jeunes pour travailler (même s'il existe des cas d'abus), les
statistiques ne prennent souvent en compte que les enfants entre cinq (05) et
dix-sept (17) ans.
Il est entendu ici par enfant, tout
être humain dont l'âge est compris entre six(06) et quatorze(14)
ans inclus et dont les aptitudes physiques et mentales limitent naturellement
les domaines d'activités.
Ces limites sont fixées compte tenu de
l'article 107 du chapitre III du titre V du code du travail
qui stipule : « les enfants ne peuvent être employés
dans aucune entreprise même comme apprenti avant l'âge de
quatorze(14) ans. Un décret fixe la nature des travaux et les
catégories d'entreprises interdites aux jeunes gens et l'âge
limite auquel s'applique l'interdiction » (Code du travail 1985).
Que revêt l'expression travail des enfants
?
La définition de cette expression pose problème
dans la mesure où, il est difficile de faire la part exacte entre ce qui
relève du travail des enfants et ce qui n'en relève pas. La
définition varie suivant la signification qu'on donne aux termes «
enfant » et « travail ». En
effet, comme le soulignait SCHLEMMER (1996) : « comment considérer
comme travail l'aide
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ménagère qu'apporte cette fille à sa
propre famille, le coup de main que donne ce garçon dans la boutique de
son père [...], ou encore l'aide ménagère qu'apporte une
fillette à la famille qui a accepté de l'accueillir, le coup de
main que donne ce garçon placé en apprentissage ? ».
Selon le BIT (2002), il s'agit de faire la part entre
l'acceptable et l'inacceptable.
La participation des enfants à des travaux qui ne
nuisent pas à leur santé et à leur développement
physique et qui n'entravent pas leur scolarité est une expérience
positive. Sont concernés les travaux ménagers exercés au
sein de la famille, les activités légères menées en
dehors des heures d'école et pendant les vacances pour gagner de
l'argent.
Le travail des enfants fait appel aux
travaux susceptibles de :
-nuire à la santé et au développement
physique, mental, moral ou social des enfants ;
- compromettre leur éducation en les privant de leur
scolarisation, en les contraignant à abandonner de façon
prématurée l'école ou encore en les obligeant à
cumuler activités scolaire et professionnelle.
De là, par le travail des enfants, il
est entendu toute stratégie que les enfants développent en tant
qu'individus en situation pour surmonter leurs nombreuses difficultés.
Il prendra en compte ici toute activité menée par ces enfants
moyennant une rémunération ou non mais exclu par contre toute
activité des enfants entrant dans le cadre de leur socialisation, de
leur éducation ou de l'aide qu'ils sont sensés apporter à
leur parents.
Les enfants placés se retrouvent dans
deux(02) catégories.
La première est constituée des enfants
placés en apprentissage et qui se retrouvent dans
différents corps de métiers. Pour les apprentis garçons,
ils sont mécaniciens, menuisiers, aide-maçons, matelassiers, etc.
En ce qui concerne les apprentis filles, elles sont : couturières,
coiffeuses, etc. Ils sont en majorité une main d'oeuvre gratuite et
docile pour les patrons.
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La seconde catégorie constitue ceux qui sont les plus
exploités et les plus courants en milieu urbain. Ce sont les
»Vidomègon'' ou enfants placés
auprès d'un tiers en langue Fon du Sud Bénin. Ils sont
placés chez des particuliers pour être des `bonnes' à tout
faire. En majorité, les petites filles se retrouvent dans ce cas
où elles vivent dans des conditions difficiles, de servilité
très visible.