III- 2- L'analphabétisme des parents et l'avenir
des enfants
Il est utile de souligner ici que l'analphabétisme de
certains parents n'est pas un facteur systématique de l'exploitation des
enfants. En effet, certains parents bien qu'ils soient analphabètes,
s'évertuent à envoyer leurs enfants à l'école et
à leur donner le maximum de ce dont ils ont besoin pour
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Réalisé et présenté par KANHONOU H.
Judicaël
leur réussite. Ils n' hésitent donc pas
à consacrer de gros sacrifices pour assurer l' avenir
de leurs enfants sur le plan éducationnel.
Ainsi, il convient de porter un regard sur le
graphique suivant qui présente le niveau d'instruction des parents ou
tuteurs questionnés et ayant des enfants qui travaillent.
Graphique N
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°II : Niveau
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d'instruction des parents ou tuteurs
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Source : Données de terrain
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(2009)
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La lecture de ce graphique fait remarquer le faible taux
d'instruction
Non instruits Niveau primaire Niveau
secondaire
40%
13,3%
46,7%
des parents ou tuteurs des enfants en situati on de
travail. Ainsi, on a 46,7% qui ne sont pas instruits, 40% qui ont
atteint le niveau du primaire et seulement 13, 3 % ont
un niveau du secondaire. Par contre, quand on vient
au niveau du supérieur, on remarque
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qu' aucun p
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arent
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n'a réussi à franchir
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la barre du secondaire pour prétendre faire le
supérieur.
Le moins que l'on puisse dire est que ce fort taux
d'analphabétisme de ces parents rejaillit sur les enfants et favorise
leur exploitation. En effet, étant pour la plupart sans instruction,
beaucoup de parents ne voient pas
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Réalisé et présenté par
KANHONOU H. Judicaël
l'utilité d'envoyer leurs enfants à
l'école, ou bien dans le cas où ils doivent fréquenter
point n'est besoin de faire de longues études. Sur les 15 parents
interrogés, un fort pourcentage d'entre eux (85,1%), considère
que : « l'éducation reçue à l'école est
inadaptée aux conditions et aux besoins locaux. Il n'y a donc presque
pas d'avantage à obliger les enfants à prolonger leurs
études » (propos de parents enquêtés). Ainsi, la
tradition veut que les enfants suivent les traces de leurs parents en apprenant
et en exerçant la même activité qu'eux à un
âge précoce. Et c'est dans cet ordre d'idées que ODUNLAMI
(2007) dit que : « l'enfant est pris en charge par la famille pour la
formation. C'est un enseignement oral. La pédagogie est l'observation,
l'imitation, la reproduction. Au cours de la formation, les instruments sont
ramenés à la taille de l'apprenant ». Selon que le
père soit cultivateur, pêcheur ou forgeron, il
préfère voir son fils s'initier à ses côtés.
Et ceci pour la simple raison que le travail forge le caractère et
permet aux enfants d'acquérir des compétences pratiques en vue de
les préparer à la vie adulte.
Beaucoup de parents enlèvent donc leurs enfants de
l'école pour diverses raisons. Voici un exemple : « tu vois,
aujourd'hui tu n'as plus besoin de fréquenter longtemps avant
d'être considéré dans la société »
(propos d'un parent enquêté, 2009). Ce choix ne se
fait pas sans réflexion, car ils le justifient très bien. Au
nombre de ces prétextes, il y a la trop grande dimension de la famille
qui empêche les parents d'assumer les besoins des enfants.
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