2.5.4. Position des
églises protestantes évangéliques non membres de la
fédération protestante de France
Pour BOUCHAUD (2007 p.25) le mariage est «une
institution relationnelle, c'est-à-dire de l'ordre de
création.» C'est pour cette raison qu'on peut trouver les
traces de ces valeurs et de ces caractéristiques fondamentales dans
l'ensemble des cultures de tous les temps.
Les trois verbes, quitter, s'attacher, devenir,
décrivent l'ensemble des changements physiques, affectifs et sociaux qui
s'opèrent normalement dans ces trois étapes menant au mariage.
Ces églises se réfèrent aux textes bibliques qui semblent
indiquer que le divorce fut permis parce que la vie conjugale pouvait devenir
impossible dans certaines circonstances. Cette issue était la concession
faite par Dieu à l'homme à cause de la dureté du coeur de
ce dernier. Elle précise toutefois que c'est à cause de la
dureté du coeur que la possibilité du divorce était
admise. L'église dénonce énergiquement la confusion de ses
détracteurs entre laxisme et rigorisme.
Elle n'admet pas qu'on puisse répudier sa femme pour
n'importe quel motif mis à part une exception, la porneia. Ce mot grec,
généralement traduit par l'infidélité ou
l'impudicité parfois par adultère signifiait à
l'époque toute anomalie ou immoralité sexuelle. A noter que ce
terme porneia a en effet un sens large, il couvre la convoitise tout autant que
la prostitution, la fornication, l'adultère, l'homosexualité,
toute déviance sexuelle en action ou en pensées.
Dans l'église protestante, le divorce entre
l'époux chrétien était a priori interdit, mais une
situation nouvelle a surgi du fait de l'existence des conjoints restés
non croyant, voulant rompre le mariage. Il importe avant tout de vivre la paix
et ne pas se laisser envahir par l'inquiétude.
En dehors des points particuliers qui ont été
développés, d'autres situations peuvent rendre invivables la vie
conjugale. D'autres situations comme (violences de toute nature, atteintes
à la vie du conjoint ou des enfants) peuvent entraîner la rupture
du mariage.
2. 5. 5. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré que le divorce se
remarque dans tous les pays et à des époques différentes.
De plus, les positions des églises sont différentes les unes des
autres : L'église catholique considère que le mariage n'est
pas un simple fait juridique et s'oppose au remariage des personnes
divorcées, l'église orthodoxe est pour un second, même un
troisième mariage des époux divorcés s'ils
préfèrent se remarier, les églises de la
fédération protestante de France sont pour le divorce et propose
l'écoute et l'accompagnement pastoral des personnes divorcées et
de leur famille nouvelle. Mais cette fédération donne la
liberté à chacune de ses églises membres à
célébrer ou non un second mariage. Enfin, les églises
protestantes évangéliques non membres de la
fédération protestante de France permettent le divorce dans le
cas où la vie conjugale peut devenir impossible dans certaines
circonstances.
Ainsi, après avoir développé cet
aperçu historique sur le divorce, nous allons montrer dans le chapitre
qui suit les particularités de l'amour conjugal.
|