CHAPITRE III: LES
PARTICULARITES DE L'AMOUR CONJUGAL
3.0. Introduction
La vie du couple n'est pas un long fleuve tranquille.
Certains écueils peuvent handicaper son fonctionnement. Pour permettre
au couple de bien évoluer pendant longtemps et lui éviter les
crises de jalousie ou même d'en arriver à la rupture après
une infidélité, découvrons les facteurs qui handicapent la
vie heureuse et équilibrée du couple. Dans le présent
chapitre, nous avons abordé successivement les facteurs handicapant
l'amour conjugal tels que la jalousie, la routine sexuelle, le manque de
dialogue, la disparition de la séduction et les obligations, les
exigences de l'amour conjugal et enfin les éléments clés
d'un couple épanoui.
3.1. Facteurs handicapant
l'amour conjugal
3.1.1. Jalousie excessive
Pour DOCTICIMO (1970, p.36), « un conjoint qui ne
supporte pas qu'on regarde son partenaire, qui surveille toutes ses
sorties, celui-ci est jaloux». Si le sentiment de jalousie
n'épargne personne, il se forme en calvaire pour celui qui le vit et
celui qui le subit. Ce sentiment semble inévitable au sein du couple.
Mais quelles sont ses origines ? La jalousie existe dans toutes les
cultures, selon les individus, les origines de ce sentiment sont
diverses : manque de confiance, projection, refoulement. DOCTICIMO(1970)
revient sur les motivations cachées derrière cette
possessivité amoureuse.
La jalousie est un sentiment courant: dès l'enfance,
on a ce besoin d'être aimé et même d'être
préféré. Ce sentiment peut alors apparaître envers
l'un des parents, un frère ou une soeur. D'ailleurs, FREUD (cité
par PIERRE, 1990, p.48) écrivait qu' « il n'est pas normal
de ne pas éprouver la jalousie ». Selon lui, ce sentiment est
un besoin. Il est vrai qu'on observe ce sentiment dans toutes les cultures,
sous toutes les latitudes Néanmoins, il faut souligner l'influence des
valeurs de la société : la place de la
fidélité dans le couple est importante dans le
développement de ce sentiment. FREUD distingue trois formes de
jalousie:
1. Jalousie normale ou concurrentielle: c'est lorsque le
partenaire est inconsciemment identifié à la mère ou le
père;
2. Jalousie projetée: c'est lorsque le jaloux
soupçonne l'autre car il est lui-même infidèle;
3. Jalousie délirante: il s'agit d'une
dénégation de son homosexualité: «je ne l'aime
pas car c'est un homme, mais c'est ma femme qui l'aime.»
On se pose la question de savoir entre un homme et une femme
celui qui est plus jaloux que l'autre. Pour PIERRE (1990), il semble y avoir
plus de femmes qui ont de la jalousie de manière pathologique que
d'hommes. Certes, le même auteur continue en disant qu'on ne
possède pas de chiffres exacts sur le phénomène mais ce
sentiment serait équitablement choisi, partagé, et simplement
plus visible chez le sexe féminin. Et, il y a peut être un biais
lié à la culture: on considère souvent qu'un homme peut
avoir des relations uniquement pour le sexe, alors qu'une femme met
forcément des sentiments dans sa relation. L'infidélité
féminine est considérée comme plus grave, ce qui pourrait
expliquer des réactions plus violentes des partenaires.
PIERRE (1990, p. 274) dit que : « la jalousie
s'observe dans un couple lorsqu'il y a manque de confiance ». Les
spécialistes soulignent aujourd'hui que ce sentiment peut trouver une
explication plus simple, tel que le manque de confiance en soi, le jaloux doute
de son potentiel de séduction. Lorsqu'on a suffisamment de confiance en
soi on projette en général sa confiance sur l'autre, il pourrait
également s'agir dans certains cas d'une angoisse de fusion. Le jaloux a
peur de perdre son identité dans le couple et cherche donc une tierce
personne pour se rassurer. La jalousie lui permet en quelque sorte de
consolider son autonomie, d'exister.
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