2.5.2. Position de
l'église orthodoxe
Dans l'ouvrage intitulé «église
orthodoxe et la sexualité», Olivier (1999) résume la
position de l'église orthodoxe face au divorce. Le mariage orthodoxe
crée un lien éternel entre les époux, ce lien ne peut pas
être rompu même si elle considère que le mariage unique
reste la norme, l'église orthodoxe accepte qu'un couple marié
religieusement soit amené au divorce. L'église orthodoxe adopte
ainsi une position plus simple que l'église catholique. Elle admet non
seulement le divorce mais accepte aussi le remariage religieux.
En fait, l'église orthodoxe agit selon le principe de
l'économie: puisque l'humain est faible, sujet au péché,
sachons- nous accommoder de cette situation et faisons preuve de
compréhension à l'égard de ceux qui souffrent d'une
séparation. L'épanouissement spirituel de chacun n'est-il pas
priorité en dépit des erreurs qu'il a pu connaître.
Après un temps de réflexion pendant lequel l'époux
divorcé fera le bilan de son échec, l'église orthodoxe
accepte de célébrer un second mariage et même un
troisième certes, beaucoup moins solennel que le premier basé sur
les actes de pénitence. C'est une cérémonie toujours
empreinte de miséricorde et de compréhension.
Le point de vue orthodoxe sur la difficile question du divorce
et du mariage est empreint de sagesse. Une sagesse qui encourage de donner le
pardon, qui permet de l'espoir à tous ceux qui souffrent d'une
séparation. L'église ne reconnaît ni accorde le divorce.
2.5.3. Position des
églises de la fédération protestante de France
Selon les CAEF dans leur ouvrage
intitulé « mariage, divorce, remariage » (2004)
disent que pour les églises membres de la
fédération protestante de France, la rupture d'un mariage ne met
pas en cause un sacrément de mariage. Le mariage est d'ordre civil, le
divorce aussi. Pour la théologie protestante, l'amour et la
sexualité sont des grâces accordées par Dieu à un
homme et à une femme invités à vivre ensemble. Mais cette
relation conjugale est affaire pleinement humaine où se jouent la
responsabilité, mais aussi la fragilité et la faiblesse des
créatures de la terre. Lorsque malgré le sérieux de
l'engagement de mariage la discorde s'installe dans un couple, l'église
protestante propose aide et soutien aux époux en vue d'obtenir leur
réconciliation.
Ce qu'ils peuvent, s'ils le souhaitent, c'est de s'engager
dans une démarche pastorale, participer à une thérapie de
couple ou encore rencontrer un conseiller conjugal. Lorsqu'un couple en arrive
à un point de rupture et qu'il a honnêtement tenté
d'éviter la cassure, lorsque la situation familiale atteint une tension
insupportable pour tous, il vaut sans doute mieux se résoudre au
divorce, même s'il y a des enfants. Mais une union qui brise ne laisse
pas indifférente l'église qui reste attentive dans
l'écoute et l'accompagnement pastoral à la souffrance et au
devenir des personnes divorcées et de leur famille nouvelle. Certes,
cette seconde bénédiction n'a rien d'automatique ni de
systématique. Chaque église, membre de la
fédération protestante de France a son propre fonctionnement et
peut accepter ou refuser cette demande d'une seconde bénédiction.
Tout en affirmant le sérieux de l'engagement du mariage, la confession
protestante adopte une position assez souple et équilibrée
à l'égard des divorcés et remariés. (BOUCHAUD,
2007, P.48).
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