2.2. Aperçu
historique
Le divorce sous la forme actuelle est la résultante
d'une synthèse entre tradition vieille de plusieurs siècles et
évolution des mentalités dans le temps et dans l'espace. JANIER
(1976, p.80), explique que : « les civilisations anciennes
et notamment les peuples hébreux, égyptiens et grecs connaissent
déjà de divorce, mais c'est à Rome que le divorce
prit naissance et qu'il connut sa forme moderne».
L'alcoolisme qui s'appelait alors consommation du vin,
était déjà une cause de divorce. Les Romains eurent le
choix entre deux types de procédures: le divorce par consentement mutuel
dit: «divortium bana gratia» et la répudiation de
«repedium».
Le droit au divorce disparut avec l'emprise sur le droit
canon du mariage car le christianisme s'est montré résolument
hostile au divorce. A ce sujet, de nombreuses alternatives ont
été avancées et différentes réactions ont
été mises en avant à travers différentes
époques jusqu'à ce que la libéralisation du divorce soit
consacrée non seulement en France, mais également sur toute
étendue de l'Europe.
A ce sujet de divorce, BOULANGER & al (1966), se sont
exprimés en disant qu'en France, le principe d'indissolubilité du
mariage a triomphé quand l'église catholique a obtenu un pouvoir
de légiférer et de juger en matière matrimoniale. Ce
principe a été d'abord discuté dans sa portée car
si les textes évangéliques de Saint Luc et de Saint Marc
contiennent une prohibition absolue du divorce, le droit canonique admet
cependant des tempéraments à la rigueur de la prohibition du
divorce. Il s'agit de la théorie des nullités du mariage qu'on
développe artificiellement pour mettre fin à des unions
malheureuses sans pour autant déloger un principe de stabilité de
mariage. Encore plus pour BOULANGER le droit canon autorisant encore dans
certains cas où la vie commune est devenue insupportable, la
séparation de corps également appelé divorce des
catholiques.
La séparation des corps est un diminutif du divorce
dans la mesure où elle dispense du devoir de la cohabitation sans mettre
fin au lien conjugal; les époux ainsi séparés restant
tenus du devoir de fidélité. En résumé, on peut
dire que le mariage civil qui a été longtemps la règle
l'est demeuré tant que le mariage du droit civil l'a
révélé.
2.3. Evolution du divorce dans
le temps et dans l'espace
Pour ROUSSEL (1979) depuis le dix-neuvième
siècle, dans les pays occidentaux, le nombre de divorce est en constante
progression. En France en 1960, on comptait un divorce pour douze mariages, en
1977, cette progression était de un pour huit. Au pays Bas, selon une
étude de Kopp, 10 personnes sur 100 des mariages contractés entre
1940 et 1945, ont aboutit à la séparation. Cette progression
linéaire suggère que le pourcentage des divorces des personnes
mariées entre 1966 et 1970 sera de 20 personnes sur 100 des cas. Kopp
montre que les divorces sont autant fréquents que les hommes sont
mariés à 19 ans, contre 12 personnes sur 100 pour ceux qui sont
mariées à 30 ans.
Le même auteur poursuit en disant que des chiffres
semblables sont obtenus aux Etats- Unis. Le taux de divorce est de 100
personnes sur 150 et, lorsqu'il s'agit de jeunes gens, 33 personnes sur 100
divorcent. On peut appliquer cette augmentation par la conjonction des trois
phénomènes: la mise en question de la famille sous sa forme
traditionnelle, l'émancipation des femmes, l'assouplissement de la
législation. ROUSSEL dit aussi que lorsque l'épouse a une
activité professionnelle, les divorces sont quatre fois plus
fréquents lorsqu'elle se consacre exclusivement à sa famille.
Longtemps interdit dans les pays catholiques; le divorce a
fini par être toléré en cas de faute grave d'un ou des deux
époux. En France, ce n'est que depuis la loi du 11 juillet 1962 qu'un
mariage peut être dissout par consentement mutuel.
Au Burundi, aucune enquête n'a été
effectuée sur l'historique de divorce en ce qui concerne son
évolution dans le temps et dans l'espace. D'après les visites que
nous avons effectuées auprès de l'ADDF, FAWE, AFJ, NTURENGAHO,
CDF, des associations supposées mieux indiquées en la
matière, la question du divorce n'est pas sur plateau, pour dire qu'on
ne peut pas donner des statistiques sur le divorce au Burundi.
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