2.2.2.2 Discussion / tri croiséAfin d'exploiter au
mieux ces résultats, j'ai réalisé des tris croisés
entre différents
items pertinents au regard du cadre conceptuel et de
l'hypothèse de ce travail de recherche. L'impact de l'age, du type
d'établissement et du temps dédié à la
qualité seront analysés, puis nous conclurons par un dernier
constat potentiellement pertinent.
- L'impact de l'age
Afin de réaliser des tris croisés par rapport
à l'age des agents, et pour avoir un nombre équilibré de
TLAB dans chaque tranche d'age, le découpage suivant a été
réalisé (Tableau 6 : « Ages pour tri croisé
(équilibré) »):
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Non-répondants
|
8
|
.
|
20 à < 27 ans
|
26
|
19%
|
27 à < 33 ans
|
29
|
21%
|
33 à < 44 ans
|
27
|
19%
|
44 à < 52 ans
|
27
|
19%
|
52 à < 61 ans
|
30
|
22%
|
Total réponses
|
139
|
100%
|
Tableau 6 : Ages pour tri croisé (équilibré)
Quatre discussions peuvent être mises en avant.
Premièrement, lorsque l'on demande ce que le terme
« qualité » évoque aux TLAB, sur les 23 mentionnant une
perte de temps, 15 ont plus de 44 ans, soit 65,2 %. A la question concernant
l'apport de la démarche qualité dans le travail au quotidien, 33
agents ont répondu de « la facilitation dans le travail ».
Paradoxalement, au constat précédent, parmi ces TLAB, 20 ont plus
de 44 ans (soit 60,6 %). Il existe un paradoxe entre ces deux constats. Les
agents recensés dans ces deux questions n'étaient certainement
pas les mémes.
Ensuite, parmi les TLAB pensant qu'il faut être dans une
démarche qualité pour faire du bon travail, 2 populations peuvent
être mises en avant. Sur les 21 agents citant la
traçabilité comme une des raisons de leur réponse, les
agents de moins de 33 ans sont majoritaires (14 sur 21, soit 66,7%). Et parmi
ceux parlant de l'homogénéisation des pratiques, 26 sur 48
(54,2%) ont entre 44 et 61 ans. L'ancienneté dans un service permet-elle
de prendre plus de recul par rapport au travail routinier, les
disparités entre manipulateurs sont-elles si fortes pour que les TLAB
les plus anciens mettent en avant ce point ?
24 TLAB convaincus de l'obtention de l'accréditation
pour 2016, expliquent que « la démarche qualité existe
depuis longtemps ». 10 de ces 24 agents ont plus de 52 ans, soit 41,7%. Ce
constat est logique, les agents ayant le plus d'ancienneté ayant
l'habitude de travailler sur divers travaux « qualité ».
D'ailleurs, les quatre agents ayant suivi une formation sur la rédaction
des procédures ont entre 52 et 61 ans. Et à la question sur le
respect des protocoles et autres écrits qualité, sur les 43
agents respectant toujours les écrits « qualité », 24
ont plus de 44 ans, soit 55,8%. Ces trois données se recoupent
parfaitement et montrent l'impact de l'expérience dans les
démarches qualité.
Enfin, les agents ayant entre 27 et 33 ans sont plus investis
dans la démarche qualité que leurs collègues. En effet,
ils participent à des groupes de travail, ils sont parfois même
pilotes de processus. Ils consacrent en moyenne 14 heures/mois à la
qualité. Pour eux, les cadres parlent qualité
régulièrement, et d'ailleurs, ils connaissent les missions de ce
dernier. Les différences avec les autres tranches d'ages sont
présentées dans le tableau 7 : « Investissement des agents
dans le démarche qualité en fonction de l'age ».
Age (en années)
|
Connait les missions du cadre
|
Le cadre
parle qualité régulièrement
|
Temps consacré à
la qualité (moyenne en heures)
|
Membre d'un groupe qualité
|
Pilote de processus
|
Très investis
|
20 à < 27 27 à < 33 % / total 33 à
< 44
|
1
4 50%
1
|
4 14 30%
9
|
2 14
4
|
3 9 30%
5
|
1
|
2
|
4 50%
|
7 41%
|
1
|
2
|
44 à < 52
|
1
|
10
|
4
|
5
|
0
|
4
|
52 à < 61
|
1
|
9
|
3
|
8
|
2
|
2
|
Total
|
8
|
46
|
|
30
|
8
|
17
|
Tableau 7 : Investissement des agents dans la démarche
qualité en fonction de l'age.
Ces données peuvent s'expliquer par le fait que douze
TLAB sur 18 ayant un diplôme d'études supérieures ont moins
de 33 ans, soit 66,7%. Les diplômes supérieurs sont-ils la preuve
d'un investissement supplémentaire des agents ? Par contre, parmi ceux
ne pensant pas que leur laboratoire sera accrédité en 2016, 13
agents de moins de 33 ans estiment qu'il manque du temps (sur les 20 ayant mis
en avant cette hypothèse, soit 65%) : réalisme ou manque
d'expérience ?
- L'impact du type d'établissement
Le tableau 8 (« Impact du type d'établissement
dans la démarche qualité ») montre que le type de centre
hospitalier a une certaine importance dans la mise en place de la
démarche qualité en laboratoire :
|
Présence d'un qualiticien
|
Le cadre dégage du temps qualité pour les
TLAB
|
Le cadre parle
qualité régulièrement
|
Temps moyen consacré à la qualité par
mois
en heures
|
Membre d'un groupe
de travail qualité
|
Volontaire pour être dans un groupe de
travail
|
Pilote de processus
|
CH
|
98%
|
65%
|
62,50%
|
10
|
30%
|
56,50%
|
12,50%
|
CHU
|
66%
|
35%
|
23%
|
5
|
17%
|
28%
|
5%
|
Tableau 8 : Impact du type d'établissement dans la
démarche qualité
Les données suivantes permettent tout d'abord de mettre
en avant la présence quasi systématique d'un qualiticien dans les
CH (98%). En CH, le cadre parle régulièrement de qualité,
dégage du temps qualité pour les TLAB (en moyenne 10 heures par
mois, pour seulement 5 heures par mois en CHU). Enfin, les TLAB sont plus
investis dans des groupes de travail et plus volontaires. Tous ces constats
m'amènent à formuler une hypothèse : la présence
d'un qualiticien dans un service, donc un apport en ressources humaines, permet
un gain de temps notable pour l'équipe et ainsi une plus grande
implication du personnel dans le projet.
- L'impact du temps dédié à la
qualité
Le tableau 9 présente l'impact du temps
dédié à la qualité sur différents items
relevés dans les questionnaires. De façon générale,
plus le nombre d'heures consacrées à la qualité est
important, plus les pourcentages sont élevés. L'investissement,
la participation, l'information et la formation des agents sont directement
corrélables avec le nombre d'heures consacrées à la
qualité. Ces données sont logiques, elles confortent
l'idée que le temps est nécessaire et indispensable pour
l'implication des agents dans un projet.
Nombre d'heures consacrées à la
qualité
|
TLAB ayant lus ou parcourus la norme 15189
|
Rédaction de documents qualité
|
Connaissances des missions du cadre
|
Membre
d'un groupe qualité
|
Volontaire pour être dans un groupe de
travail
|
Pilote de processus
|
Très investis
|
Moins de 3 heures
|
19%
|
69%
|
2%
|
15%
|
24%
|
0%
|
2%
|
Plus de 3 heures
|
56%
|
97%
|
19%
|
39%
|
71%
|
19%
|
39%
|
Tableau 9 : L'impact du temps dédié à la
qualité
- Une différence hommes / femmes ?
La totalité des hommes interrogés a suivi une
formation qualité contre 66% de la population féminine
questionnée. De plus, ils consacrent en moyenne 28 heures par mois
à la démarche qualité, contre 4 heures en moyenne pour les
femmes. Ces différences sont-elles significatives ? La proportion de
neuf hommes n'est-elle pas trop restreinte ? Les cadres de santé
impliquent-ils plus volontiers les hommes dans le projet ? Ou est-ce les hommes
qui sont plus volontaires ?
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