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Diagnostic socio-economique initial des forets communautaires autour du parc national de Campo-ma'an, sud Cameroun : cas d'Arak, Biboulemam et Tya'assono

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par Carine OMOKO AMAGNE
Université de Dschang - Diplôme d'Ingénieur Agronome, Option: Economie et Sociologie Rurales 2099
  

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Chapitre 4 : RESULTATS ET DISCUSSION

Les résultats issus du traitement et de l'analyse des données sont présentés en quatre sections : description du profil socio-économique, analyse de l'économie des ménages, identification des facteurs qui influencent le fonctionnement des EFCs et évaluation des MEDs.

4.1. Profil socio-économique des trois communautés

Cette sous-section fait une analyse détaillée de la démographie, des habitations, des écoles, des cases de santé, des routes et autres infrastructures retrouvées dans les communautés d'Akak, de Biboulemam et Tya'assono.

4.1.1. Le milieu humain

Les communautés sont essentiellement constituées de Bantous avec différentes ethnies (Mvae, Bulu et Ntumu). La communauté Akak est constituée de l'ethnie Mvae, celle de Biboulemam de l'ethnie Bulu et celle de Tya'assono de l'ethnie Ntumu. Akak et Biboulemam abritent en leur sein une minorité Pygmée qu'on appelle généralement les Bagyéli. La figure 3 donne la démographie de chaque communauté. Les chiffres démographiques provenant des PSGs ont permis d'établir la figure 3.

Figure 3 : Démographie pour les trois communautés.

Source : adapté de GICACA (2005) ; RDFCAB (2006) ; AFSONO (2006).

La communauté de Biboulemam a la plus forte démographie, celle d'Akak et de Tya'assono sont semblables. A Biboulemam, le nombre d'adultes est plus élevé. Tya'assono enregistre le plus grand nombre d'enfants ; dans toutes les communautés, les femmes ont des effectifs intermédiaires (figure 3). La démographie des Pygmées et des Bulu de Biboulemam a été détaillée dans la figure 4.

Figure 4 : Effectifs des Bulu et des Bagyiéli de Biboulemam.

Source : adapté de RDFCAB, 2006.

La population Bagyéli constitue environ 11 % de celle Bulu : ce qui explique leur infériorité numérique par rapport aux Bulu. L'effectif des différentes composantes sociales sont identiques (figure 4).

4.1.2. Infrastructures socio-communautaires de base

Description de l'habitat : dans les communautés d'Akak, de Biboulemam et Tya'assono, chaque individu est propriétaire d'une concession. Les matériaux de construction varient d'un arrondissement à un autre. Le tableau 10 donne un aperçu des types d'habitats rencontrés dans chaque communauté. Dans ce tableau, les Pygmées n'ont pas été pris en compte car leurs habitations sont semblables.

Tableau 10 : Description de l'habitat.

 

Akak

Biboulemam

Tya'assono

Type d'habitat

planche

3

0

0

dur

1

1

2

semi-dur

1

3

3

terre battue

3

0

6

Sol

terre battue

3

3

3

ciment

4

1

7

carreaux

1

0

1

Latrine

plein air

2

3

2

fosse avec abri

4

1

7

moderne

2

-

2

Nombre de maisons enquêtées

8

4

11

Tous les ménages enquêtés vivent dans leur propre logement et aucune des maisons ne dispose de clôture ; aucun aménagement pour bétail n'a été rencontré et les cuisines sont extérieures à la maison principale sauf chez les Pygmées où elles en font partie intégrante. On note la présence des claies dans chaque cuisine : la claie est une étagère utilisée comme grenier où on sèche et garde des vivres ; elle est faite de raphia appelé communément « bambou » et est généralement située au dessus du foyer de la cuisine.

A Akak, le matériau de construction qui prédomine est la planche non rabotée. Ceci s'expliquerait par la proximité d'Akak de la côte où les températures sont assez élevées contrairement aux régions d'Akom 2 et de Ma'an où elles sont relativement basses. A Tya'assono, on retrouve beaucoup d'anciens fonctionnaires d'où l'importance des maisons en dur et en semi-dur. Une autre raison qui explique les 45% de maisons en dur et semi dur à Tya'assono est le type d'AGR qui est pratiqué. En effet, à Akak, l'activité qui procure le plus de revenu est la chasse contrairement à Tya'assono où c'est l'agriculture. Ces deux activités génèrent des revenus substantiels mais, ceux tirés de la chasse ne peuvent satisfaire à des investissements planifiés à cause de son inconsistance dans le temps. Ceux tirés de l'agriculture (surtout des cultures de rente) par contre, du fait de leur concentration dans le temps, offre une meilleure visibilité pour l'exécution d'un plan de financement.

Toutes les maisons rencontrées sont tôlées sauf celles où résident les Pygmées : on comprend que l'amélioration de l'habitat des Pygmées fait partie des projets communautaires mentionnés dans le PSG de la communauté Biboulemam.

Les toilettes sont à l'extérieur des maisons et un peu éloignées des habitations. Elles sont creusées comme une fosse sur laquelle on a mis des planches servant de support. Ces toilettes sont pour la plupart à l'air libre et entourée des feuilles de palmier ; les ménages les plus aisés les entourent avec des tôles mais ces maisons sont rares.

L'élevage intensif est inexistant dans ces communautés ; les animaux sont le plus souvent en divagation et se baladent dans le village en journée à la recherche des aliments puis reviennent le soir dans la cuisine de leur propriétaire.

Les écoles : le niveau d'éducation est variable dans ces communautés, le tableau 11 en donne un aperçu. La plupart des chefs de ménages rencontrés ont au moins le CEPE.

Tableau 11 : Niveau d'éducation dans les ménages enquêtés.

Niveaux d'éducation des membres des ménages

Akak

Biboulemam

Tya'assono

Jamais été à l'école

2

1

5

Pas en âge scolaire

6

3

4

Maternelle

2

-

-

Primaire en cours

8

3

12

Primaire sans CEPE

8

3

10

Primaire avec CEPE

3

5

7

Secondaire avec CEPE

9

2

14

Secondaire sans BEPC

4

1

1

Secondaire avec BEPC

5

2

5

Baccalauréat

-

-

1

Taille totale de la population

47

20

59

Sur notre échantillon, environ 6 % des enquêtés ne sont pas allés à l'école. Ce sont pour la plupart les personnes ayant entre 65 et 70 ans. Environ 16 % des enquêtés ont fait l'école primaire sans avoir obtenu un CEPE, 13,5 % ont arrêté les études avec un CEPE ; 18 % ont fait le secondaire jusqu'en classe de 4ième ; 5 % ont fait le second cycle du secondaire sans obtenir un BEPC et 10 % ont obtenu un BEPC. Un seul bachelier a été identifié dans notre échantillon ; il habite la communauté de Tya'assono et il est actuellement le responsable des opérations forestières dans cette FC.

Ces communautés ne disposent que des écoles primaires, les établissements d'enseignement secondaire sont situés dans les chefs lieux d'arrondissement tels que Campo, Akom2 et Ma'an. Les communautés de Biboulemem et Tya'assono ont chacune une école tandis que Akak (qui regroupe cinq villages) a deux écoles primaires situées dans les villages Nkoélon et Akak. Le tableau 12 donne les effectifs dans ces écoles pour l'année académique 2007-2008. D'une manière globale, ces trois communautés ne sont pas à l'abri des problèmes scolaires car dans les villages ou les hameaux défavorisés en école, les enfants parcourent des distances allant jusqu'à 8 km (allée et retour) pour se rendre en classe.

Tableau 12 : Effectifs des écoles primaires d'Akak, Biboulemam et Tya'assono.

 

Communauté d'Akak

Communauté de Biboulemam

Communauté de Tya'assono

EP de Nkoélon

EP d'Akak

EP de Biboulemam

EP de Tya'assono

Genre

F

G

Total

F

G

Total

F

G

Total

F

G

Total

SIL

11

16

27

12

18

30

16

18

34

8

14

22

CP

8

10

18

10

15

25

4

13

17

CE1

10

6

16

12

17

29

9

10

19

9

13

22

CE2

3

6

9

11

11

22

8

6

14

CM1

4

7

11

9

11

20

12

11

23

4

8

12

CM2

3

2

5

8

6

14

8

11

19

Total

39

47

86

52

78

130

37

39

76

41

65

106

Nombre d'instituteurs par école

2

3

1

4

Nombre de salles de classe

4

6

3

4

EP= Ecole Primaire, F = filles et G = garçons Sources : Inspections des enseignements de base des arrondissements de Campo, d'Akom 2 et de Ma'an (2008).

Les garçons sont plus nombreux que les filles et les effectifs des filles diminuent au fur et à mesure que l'on progresse dans les classes d'étude. D'une manière générale dans ces trois communautés, le nombre d'enseignants dans les écoles n'est pas proportionnel au nombre de classes (tableau 1).

L'école de Tya'assono a le plus grand effectif d'enseignants, peut-être parce que le PNDP a construit un logement pour le directeur et les instituteurs. Un autre problème majeur des écoles est l'insuffisance des salles de classe, donnant lieu au jumelage des niveaux de formation différents dans la même salle à l'école primaire de Biboulemam. 

L'école publique d'Awomo (campement Pygmées du village Biboulemam) a été construite pour soustraire les enfants Pygmées du mépris des Bulu. Du fait de la déserte des classes par les enfants Pygmées (privilégiant la chasse et autres AGR), une démotivation de l'enseignant s'en est suivie. Cependant, cinq enfants Pygmées fréquentent à l'école primaire de Biboulemam : un garçon et trois filles au CP, et un garçon au CE1.

Les effectifs des écoles de Nkoélon étaient de 31 élèves et ceux d'Akak étaient de 39 élèves en 2002. En 2008, on assiste à une augmentation de 64 % et 70 % respectivement pour les écoles de Nkoélon et d'Akak. Ceux de Biboulemam ont augmenté de 17 % car on est passé de 63 élèves en 2002 à 76 élèves en 2008. Les effectifs de l'école primaire de Tya'assono étaient de 103 élèves en 2002, soit une augmentation de 3 %. Les écoles d'Akak et de Tya'assono ont bénéficié d'un instituteur supplémentaire depuis 2002. La photo 3 montre l'école primaire de Tya'assono.

Photo 2 : Ecole primaire de Tya'assono (Septembre 2008).

Quelques statistiques socio-sanitaires : l'accès aux soins de santé reste un problème majeur. La seule case de santé communautaire fonctionnelle est celle de Biboulemam, celle d'Akak qui a été construite depuis 1997 avec l'argent provenant de la RFA n'a jamais été fonctionnelle. En plus des frais de traitement, la population doit payer les frais de transport pour se rendre à l'hôpital. Le tableau 13 donne quelques données sanitaires de notre échantillon.

Tableau 13 : Quelques données sanitaires au cours des 12 derniers mois.

Paramètre

Akak

Biboulemam

Tya'assono

Traitement moderne

11

7

22

Traitement traditionnel

4

4

5

Cas d'hospitalisation

7

6

11

Coût du traitement

Traitement < 5 000 frs

4

3

7

5 000 - 10 000 frs

4

4

4

10 000 - 20 000 frs

4

1

8

20 000 - 50 000 frs

2

1

1

50 000 - 100000 frs

0

1

1

100000 - 200000 frs

1

1

1

300 000 - 400 000 frs

-

-

5

Cas de maladies ces 12 derniers mois

15

11

27

Sur les cas de maladies enregistrés, 73 % à Akak utilisent un traitement moderne contre 64 % à Biboulemam et 81 % à Tya'assono. 60 % des cas de paludisme ont été recensés à Akak, contre 73 % et 26 % respectivement à Biboulemam et à Tya'assono. Les cas de rhumatisme sont rencontrés chez les personnes du troisième âge.

Près des 2/3 des malades recensés ont recours à la médecine moderne sauf chez les Pygmées où les traitements se font uniquement à base de plantes médicinales. Les cas d'hospitalisation sont rencontrés chez les malades qui ont recours à la médecine moderne. Ainsi, Tya'assono a le plus grand nombre de patients hospitalisés suivi d'Akak et de Biboulemam.

Le coût du traitement varie en fonction des maladies : pour le paludisme, il s'élève à 5000frs en moyenne et peut aller jusqu'à 20000 frs CFA pour les cas compliqués ; ceux compris entre 20 000 - 100 000 frs CFA sont pour les cas d'empoisonnement, de rhumatisme, mal de nerfs... ; et enfin les traitements qui varient entre 100 000 - 400 000 frs CFA sont les opérations chirurgicales, les maladies des yeux.

Dans la communauté d'Akak, un malade dépense en moyenne 6 000 frs CFA de frais de transport pour se rendre à l'hôpital de l'arrondissement le plus proche contre 3 000 frs CFA pour celui de Biboulemam ou de Tya'assono.

Fonctionnement de la case de santé communautaire de Biboulemam : l'ONG locale Fonds d'Appui à l'Auto-promotion des Groupes pour l'Environnement (FAGAPE) basé à Kribi depuis 1995, gère la case de santé communautaire de Biboulemam depuis le mois d'avril 2008. Cette ONG envisage mettre sur pied un comité de gestion (président, secrétaire, trésorier, commissaires aux comptes 1 et 2) pour la case de santé afin de gérer les bénéfices qui en découlent. D'après l'infirmier généraliste qui est le seul personnel soignant, les trois principales maladies qui affectent la population sont le paludisme, le rhumatisme et la fièvre typhoïde.

Cette ONG prend des médicaments à crédit dans les hôpitaux de Kribi et les revend à la population. Le tableau 14 dresse un compte d'exploitation sommaire après deux mois d'activités.

 
 

Nombre de patients

 

Coût d'achat en frs CFA

 

Recettes réalisées en frs CFA

 

Bénéfices obtenus en frs CFA

Mois

 

Homme

Femme

Enfant <15 ans

 

Août

 

7

11

5

 

30 000

 

95 000

 

65 000

Septembre

 

6

17

4

 

40 000

 

130 000

 

90 000

Total

 

50

 

70 000

 

225 000

 

155 000

Tableau 14 : Fréquentation de la case de santé communautaire de Biboulemam (Août à Septembre 2008).

Source : Case communautaire de Biboulemam (2008).

D'après le tableau ci-dessus, la case de santé a reçu 23 patients le mois d'août avec un bénéfice de 65 000 frs et le mois suivant, 27 patients avec un bénéfice de 90 000 frs. Il faudra quelques mois de pratique pour déceler les véritables tendances mais on assiste à une augmentation de 28 % des bénéfices en deux mois d'activités. L'infirmier touche une commission de 15 % sur les recettes du mois et envisage s'équiper en fonction de leurs bénéfices et des financements des bailleurs de fonds. Pour le moment, la case de santé communautaire compte deux lits d'hospitalisation situés dans une seule chambre et elle envisage augmenter ce nombre. La case communautaire de Biboulemam est illustrée sur la photo 3 :

Photo 3 : Case de santé communautaire de Biboulemam (Septembre 2008).

Aucune de ces communautés n'avait de case de santé opérationnelle en 2005 et 2006 lors de l'élaboration de leurs PSGs ; celle d'Akak reste non opérationnelle.

L'accès à l'eau potable : le forage est la seule source d'approvisionnement en eau potable dans les villages ; cette eau est utilisée pour la cuisine tandis que l'eau des rivières est utilisée pour les autres tâches domestiques. L'approvisionnement en eau potable pour la cuisine et autres tâches domestiques est une activité réservée aux femmes et aux enfants. Dans le but de rationaliser l'utilisation de l'eau potable de façon durable, et éviter que certains forages ne tarissent, il est parfois interdit d'utiliser l'eau du forage pour la fermentation du manioc. Mais en règle générale, le nombre de forages est réduit et l'accès à l'eau potable est un problème majeur (tableau 15).

Tableau 15 : Disposition spatiale des forages dans les trois communautés.

Communauté

Village

Nombre de forages

Année de construction

Initiateur

Canton Akak

Nkoélon

1

2004

SNV

Akak

1

2005

PNDP

Nko'adjap

1

2005

PNDP

Doum Essamebenga

1

2005

PNDP

Bibabimvoto

1

2005

PNDP

Total

5 forages

Tya'assono

Tya'assono

2

2001

Coopération Cameroun-Allemagne

Total

2 forages

D'après le tableau, Akak compte cinq forages pour quatre chefferies. Deux forages ont tari car d'après la population, ils avaient été mal creusés : c'est le cas du forage du village Nko'adjap (canton Akak) ; le second se trouve à Tya'assono. Le village Afan Essokié (Akak) et la communauté de Biboulemam utilisent l'eau de la source pour la nutrition et les divers travaux ménagers ; il en est de même pour le campement Pygmées d'Awomo. La photo 4 montre le forage du village Nko'Adjap (Akak).

Photo 4 : Forage du village Nko'Adjap, Akak (Juillet 2008).

Accès à l'électricité : l'électrification villageoise fait partie des projets communautaires mentionnés dans les PSGs des FCs d'Akak et de Tya'assono car elles ne sont pas nanties d'énergie électrique. La Société AES-SONEL n'alimente aucune de ces communautés. Certains ménages achètent des groupes électrogènes pour s'alimenter en électricité, d'autres utilisent des plaques solaires, le tableau 16 en donne un récapitulatif.

Tableau 16 : Disposition des habitations suivant les sources d'éclairage.

Communautés

 

villages

 

Nombre de maisons

 

Groupes électrogènes

 

Nombre de plaques solaires

 

Nombre de maisons électrifiées

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Akak

 

Nkoélon

 

13

 

1

 

-

 

1

 

Afan essokié

 

25

 

2

 

-

 

3

 

Akak

 

11

 

0

 

8

 

8

 

Nko'adjap

 

17

 

1

 

-

 

1

 

Doum essamebenga

 

12

 

3

 

-

 

2

 

Total

 

78

 

7

 

8

 

15

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Biboulemam

 

Biboulemam centre

 

22

 

1

 

-

 

-

 

Biboulemam angalé

 

11

 

-

 

-

 

1

 

Awomo

 

7

 

-

 

-

 

-

 

Total

 

41

 

1

 

-

 

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Tya'assono

 

Tya'assono1

 

19

 

3

 

-

 

3

 

Tya'assono2

 

37

 

5

 

-

 

6

 

Total

 

56

 

8

 

-

 

9

La communauté d'Akak est la mieux lotie dans l'ensemble avec 7 groupes électrogènes et 8 plaques solaires (don de l'Agence d'Electrification Rurale en 2007). Biboulemam est le moins bien loti avec un seul groupe électrogène. Les Pygmées d'Awomo ne bénéficient pas de moyens d'électrification moderne.

Les plaques solaires et les groupes électrogènes ont des contraintes respectives de recharge en journée et d'approvisionnement en essence. L'électricité n'est donc généralement disponible que dans la nuit et n'est utilisée que pour l'éclairage des ménages.

Les routes : les trois communautés vivent dans des villages rues c'est-à-dire des villages situés le long d'une route. Le canton Akak est situé sur la route qui va de Campo-ville au PNCM, celui de Biboulemam est situé sur l'ex route Nationale N°7 Kribi-Ebolowa, et celui de Tya'assono est situé sur la route qui va d'Ebolowa à Ma'an-ville. Ces routes sont mal entretenues, surtout par les sociétés d'exploitation forestière qui abiment le plus ces routes car elles y font parvenir leur bois au port pour embarquement vers les pays importateurs. Il est prévu dans le cahier de charge des sociétés d'exploitation forestière (WIJMA près de Tya'assono et la Société Camerounaise d'Industrie et d'Exploitation du bois - SCIEB - près d'Akak) qui ont des UFAs en périphérie de ces villages, d'entretenir régulièrement les routes. Seule la société WIJMA fait des travaux de réhabilitation de la route au moins une fois par an.

Autres biens socio-communautaires : en plus des infrastructures de base citées plus haut, on a dénombré quatre églises (dont 2 en construction) et trois stades de football à Akak ; une église et un stade de football à Biboulemam ; quatre églises en construction et un stade de football ont été recensés à Tya'assono. Les autres biens communautaires incluent : la case éco touristique de Nkoélon, le foyer culturel de Biboulemam et le logement des enseignants de l'école primaire de Tya'assono.

La case éco touristique de Nkoélon a été construite par le PNDP en 2006 et elle est gérée par le Comité de Développement de Vigilance et Eco touristique (GIC CODERVIR ECOTOUR). Ce GIC légalisé a pour but principal d'escorter les touristes dans le parc moyennant une somme de 5 000 frs par touriste. En plus, il constitue un comité de vigilance pour lutter contre le braconnage car le village Nkoélon est situé à peu près à 10 km du PNCM. Les grands mammifères tels que l'éléphant, le gorille, le mandrill... constituent en effet une attraction pour les touristes. Le GIC organise aussi des danses culturelles pour distraire les touristes et leur montrer la culture Mvae qui est l'ethnie principale à Nkoélon et même dans toute la communauté Akak.

Le foyer culturel de Biboulemam a été construit par le PNDP en 2006. Doté d'un téléviseur, d'un VCD et d'un groupe électrogène, cette salle constitue le pôle de distraction du village. Cette salle est aussi utilisée pour diverses cérémonies (célébration des mariages, deuil etc...) ; ses chaises sont louées aux particuliers pour diverses manifestations.

Le logement des enseignants de l'école primaire de Tya'assono a également été construit par le PNDP en 2004. C'est un bâtiment construit en dur et moderne qui permet de loger tout le personnel enseignant de cette école. Elle permet de stabiliser les enseignants dans la localité.

D'une manière générale, ces communautés sont pourvues en infrastructures communautaires.

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