Chapitre 4 : RESULTATS ET DISCUSSION
Les résultats issus du traitement et de l'analyse des
données sont présentés en quatre sections :
description du profil socio-économique, analyse de l'économie des
ménages, identification des facteurs qui influencent le fonctionnement
des EFCs et évaluation des MEDs.
4.1. Profil socio-économique des trois
communautés
Cette sous-section fait une analyse détaillée de
la démographie, des habitations, des écoles, des cases de
santé, des routes et autres infrastructures retrouvées dans les
communautés d'Akak, de Biboulemam et Tya'assono.
4.1.1. Le milieu humain
Les communautés sont
essentiellement constituées de Bantous avec différentes ethnies
(Mvae, Bulu et Ntumu). La communauté Akak est constituée de
l'ethnie Mvae, celle de Biboulemam de l'ethnie Bulu et celle de Tya'assono de
l'ethnie Ntumu. Akak et Biboulemam abritent en leur sein une minorité
Pygmée qu'on appelle généralement les Bagyéli. La
figure 3 donne la démographie de chaque communauté. Les chiffres
démographiques provenant des PSGs ont permis d'établir la figure
3.
Figure 3 : Démographie pour les
trois communautés.
Source : adapté de GICACA (2005) ; RDFCAB
(2006) ; AFSONO (2006).
La communauté de Biboulemam a la plus forte
démographie, celle d'Akak et de Tya'assono sont semblables. A
Biboulemam, le nombre d'adultes est plus élevé. Tya'assono
enregistre le plus grand nombre d'enfants ; dans toutes les
communautés, les femmes ont des effectifs intermédiaires (figure
3). La démographie des Pygmées et des Bulu de Biboulemam a
été détaillée dans la figure 4.
Figure 4 : Effectifs des Bulu et des
Bagyiéli de Biboulemam.
Source : adapté de RDFCAB, 2006.
La population Bagyéli constitue environ 11 % de celle
Bulu : ce qui explique leur infériorité numérique par
rapport aux Bulu. L'effectif des différentes composantes sociales sont
identiques (figure 4).
4.1.2. Infrastructures socio-communautaires de base
Description de l'habitat : dans les
communautés d'Akak, de Biboulemam et Tya'assono, chaque individu est
propriétaire d'une concession. Les matériaux de construction
varient d'un arrondissement à un autre. Le tableau 10 donne un
aperçu des types d'habitats rencontrés dans chaque
communauté. Dans ce tableau, les Pygmées n'ont pas
été pris en compte car leurs habitations sont semblables.
Tableau 10 : Description de
l'habitat.
|
Akak
|
Biboulemam
|
Tya'assono
|
Type d'habitat
|
planche
|
3
|
0
|
0
|
dur
|
1
|
1
|
2
|
semi-dur
|
1
|
3
|
3
|
terre battue
|
3
|
0
|
6
|
Sol
|
terre battue
|
3
|
3
|
3
|
ciment
|
4
|
1
|
7
|
carreaux
|
1
|
0
|
1
|
Latrine
|
plein air
|
2
|
3
|
2
|
fosse avec abri
|
4
|
1
|
7
|
moderne
|
2
|
-
|
2
|
Nombre de maisons enquêtées
|
8
|
4
|
11
|
Tous les ménages enquêtés vivent dans leur
propre logement et aucune des maisons ne dispose de clôture ; aucun
aménagement pour bétail n'a été rencontré et
les cuisines sont extérieures à la maison principale sauf chez
les Pygmées où elles en font partie intégrante. On note la
présence des claies dans chaque cuisine : la claie est une
étagère utilisée comme grenier où on
sèche et garde des vivres ; elle est faite de raphia appelé
communément « bambou » et est
généralement située au dessus du foyer de la cuisine.
A Akak, le matériau de construction qui
prédomine est la planche non rabotée. Ceci s'expliquerait par la
proximité d'Akak de la côte où les températures sont
assez élevées contrairement aux régions d'Akom 2 et de
Ma'an où elles sont relativement basses. A Tya'assono, on retrouve
beaucoup d'anciens fonctionnaires d'où l'importance des maisons en dur
et en semi-dur. Une autre raison qui explique les 45% de maisons en dur et semi
dur à Tya'assono est le type d'AGR qui est pratiqué. En effet,
à Akak, l'activité qui procure le plus de revenu est la chasse
contrairement à Tya'assono où c'est l'agriculture. Ces deux
activités génèrent des revenus substantiels mais, ceux
tirés de la chasse ne peuvent satisfaire à des investissements
planifiés à cause de son inconsistance dans le temps. Ceux
tirés de l'agriculture (surtout des cultures de rente) par contre, du
fait de leur concentration dans le temps, offre une meilleure visibilité
pour l'exécution d'un plan de financement.
Toutes les maisons rencontrées sont tôlées
sauf celles où résident les Pygmées : on comprend que
l'amélioration de l'habitat des Pygmées fait partie des projets
communautaires mentionnés dans le PSG de la communauté
Biboulemam.
Les toilettes sont à l'extérieur des maisons et
un peu éloignées des habitations. Elles sont creusées
comme une fosse sur laquelle on a mis des planches servant de support. Ces
toilettes sont pour la plupart à l'air libre et entourée des
feuilles de palmier ; les ménages les plus aisés les
entourent avec des tôles mais ces maisons sont rares.
L'élevage intensif est inexistant dans ces
communautés ; les animaux sont le plus souvent en divagation et se
baladent dans le village en journée à la recherche des aliments
puis reviennent le soir dans la cuisine de leur propriétaire.
Les écoles : le niveau
d'éducation est variable dans ces communautés, le tableau 11 en
donne un aperçu. La plupart des chefs de ménages
rencontrés ont au moins le CEPE.
Tableau 11 : Niveau d'éducation
dans les ménages enquêtés.
Niveaux d'éducation des membres des
ménages
|
Akak
|
Biboulemam
|
Tya'assono
|
Jamais été à l'école
|
2
|
1
|
5
|
Pas en âge scolaire
|
6
|
3
|
4
|
Maternelle
|
2
|
-
|
-
|
Primaire en cours
|
8
|
3
|
12
|
Primaire sans CEPE
|
8
|
3
|
10
|
Primaire avec CEPE
|
3
|
5
|
7
|
Secondaire avec CEPE
|
9
|
2
|
14
|
Secondaire sans BEPC
|
4
|
1
|
1
|
Secondaire avec BEPC
|
5
|
2
|
5
|
Baccalauréat
|
-
|
-
|
1
|
Taille totale de la population
|
47
|
20
|
59
|
Sur notre échantillon, environ 6 % des
enquêtés ne sont pas allés à l'école. Ce sont
pour la plupart les personnes ayant entre 65 et 70 ans. Environ 16 % des
enquêtés ont fait l'école primaire sans avoir obtenu un
CEPE, 13,5 % ont arrêté les études avec un CEPE ; 18 %
ont fait le secondaire jusqu'en classe de 4ième ; 5 %
ont fait le second cycle du secondaire sans obtenir un BEPC et 10 % ont obtenu
un BEPC. Un seul bachelier a été identifié dans notre
échantillon ; il habite la communauté de Tya'assono et il
est actuellement le responsable des opérations forestières dans
cette FC.
Ces communautés ne disposent que des écoles
primaires, les établissements d'enseignement secondaire sont
situés dans les chefs lieux d'arrondissement tels que Campo, Akom2 et
Ma'an. Les communautés de Biboulemem et Tya'assono ont chacune une
école tandis que Akak (qui regroupe cinq villages) a deux écoles
primaires situées dans les villages Nkoélon et Akak. Le
tableau 12 donne les effectifs dans ces écoles pour l'année
académique 2007-2008. D'une manière globale, ces trois
communautés ne sont pas à l'abri des problèmes scolaires
car dans les villages ou les hameaux défavorisés en école,
les enfants parcourent des distances allant jusqu'à 8 km (allée
et retour) pour se rendre en classe.
Tableau 12 : Effectifs des écoles
primaires d'Akak, Biboulemam et Tya'assono.
|
Communauté d'Akak
|
Communauté de Biboulemam
|
Communauté de Tya'assono
|
EP de Nkoélon
|
EP d'Akak
|
EP de Biboulemam
|
EP de Tya'assono
|
Genre
|
F
|
G
|
Total
|
F
|
G
|
Total
|
F
|
G
|
Total
|
F
|
G
|
Total
|
SIL
|
11
|
16
|
27
|
12
|
18
|
30
|
16
|
18
|
34
|
8
|
14
|
22
|
CP
|
8
|
10
|
18
|
10
|
15
|
25
|
4
|
13
|
17
|
CE1
|
10
|
6
|
16
|
12
|
17
|
29
|
9
|
10
|
19
|
9
|
13
|
22
|
CE2
|
3
|
6
|
9
|
11
|
11
|
22
|
8
|
6
|
14
|
CM1
|
4
|
7
|
11
|
9
|
11
|
20
|
12
|
11
|
23
|
4
|
8
|
12
|
CM2
|
3
|
2
|
5
|
8
|
6
|
14
|
8
|
11
|
19
|
Total
|
39
|
47
|
86
|
52
|
78
|
130
|
37
|
39
|
76
|
41
|
65
|
106
|
Nombre d'instituteurs par école
|
2
|
3
|
1
|
4
|
Nombre de salles de classe
|
4
|
6
|
3
|
4
|
EP= Ecole Primaire, F = filles et G = garçons
Sources : Inspections des enseignements de base des
arrondissements de Campo, d'Akom 2 et de Ma'an (2008).
Les garçons sont plus nombreux que les filles et les
effectifs des filles diminuent au fur et à mesure que l'on progresse
dans les classes d'étude. D'une manière générale
dans ces trois communautés, le nombre d'enseignants dans les
écoles n'est pas proportionnel au nombre de classes (tableau 1).
L'école de Tya'assono a le plus grand effectif
d'enseignants, peut-être parce que le PNDP a construit un logement pour
le directeur et les instituteurs. Un autre problème majeur des
écoles est l'insuffisance des salles de classe, donnant lieu au jumelage
des niveaux de formation différents dans la même salle à
l'école primaire de Biboulemam.
L'école publique d'Awomo (campement Pygmées du
village Biboulemam) a été construite pour soustraire les enfants
Pygmées du mépris des Bulu. Du fait de la déserte des
classes par les enfants Pygmées (privilégiant la chasse et autres
AGR), une démotivation de l'enseignant s'en est suivie. Cependant, cinq
enfants Pygmées fréquentent à l'école primaire de
Biboulemam : un garçon et trois filles au CP, et un garçon
au CE1.
Les effectifs des écoles de Nkoélon
étaient de 31 élèves et ceux d'Akak étaient de 39
élèves en 2002. En 2008, on assiste à une augmentation de
64 % et 70 % respectivement pour les écoles de Nkoélon et d'Akak.
Ceux de Biboulemam ont augmenté de 17 % car on est passé de 63
élèves en 2002 à 76 élèves en 2008. Les
effectifs de l'école primaire de Tya'assono étaient de 103
élèves en 2002, soit une augmentation de 3 %. Les écoles
d'Akak et de Tya'assono ont bénéficié d'un instituteur
supplémentaire depuis 2002. La photo 3 montre l'école primaire de
Tya'assono.
Photo 2 : Ecole primaire de Tya'assono
(Septembre 2008).
Quelques statistiques socio-sanitaires :
l'accès aux soins de santé reste un problème
majeur. La seule case de santé communautaire fonctionnelle est celle de
Biboulemam, celle d'Akak qui a été construite depuis 1997 avec
l'argent provenant de la RFA n'a jamais été fonctionnelle. En
plus des frais de traitement, la population doit payer les frais de transport
pour se rendre à l'hôpital. Le tableau 13 donne quelques
données sanitaires de notre échantillon.
Tableau 13 : Quelques données
sanitaires au cours des 12 derniers mois.
Paramètre
|
Akak
|
Biboulemam
|
Tya'assono
|
Traitement moderne
|
11
|
7
|
22
|
Traitement traditionnel
|
4
|
4
|
5
|
Cas d'hospitalisation
|
7
|
6
|
11
|
Coût du traitement
|
Traitement < 5 000 frs
|
4
|
3
|
7
|
5 000 - 10 000 frs
|
4
|
4
|
4
|
10 000 - 20 000 frs
|
4
|
1
|
8
|
20 000 - 50 000 frs
|
2
|
1
|
1
|
50 000 - 100000 frs
|
0
|
1
|
1
|
100000 - 200000 frs
|
1
|
1
|
1
|
300 000 - 400 000 frs
|
-
|
-
|
5
|
Cas de maladies ces 12 derniers mois
|
15
|
11
|
27
|
Sur les cas de maladies enregistrés, 73 % à Akak
utilisent un traitement moderne contre 64 % à Biboulemam et 81 %
à Tya'assono. 60 % des cas de paludisme ont été
recensés à Akak, contre 73 % et 26 % respectivement à
Biboulemam et à Tya'assono. Les cas de rhumatisme sont rencontrés
chez les personnes du troisième âge.
Près des 2/3 des malades recensés ont recours
à la médecine moderne sauf chez les Pygmées où les
traitements se font uniquement à base de plantes médicinales. Les
cas d'hospitalisation sont rencontrés chez les malades qui ont recours
à la médecine moderne. Ainsi, Tya'assono a le plus grand nombre
de patients hospitalisés suivi d'Akak et de Biboulemam.
Le coût du traitement varie en fonction des
maladies : pour le paludisme, il s'élève à 5000frs en
moyenne et peut aller jusqu'à 20000 frs CFA pour les cas
compliqués ; ceux compris entre 20 000 - 100 000 frs CFA
sont pour les cas d'empoisonnement, de rhumatisme, mal de nerfs... ; et
enfin les traitements qui varient entre 100 000 - 400 000 frs CFA
sont les opérations chirurgicales, les maladies des yeux.
Dans la communauté d'Akak, un malade dépense en
moyenne 6 000 frs CFA de frais de transport pour se rendre à
l'hôpital de l'arrondissement le plus proche contre 3 000 frs
CFA pour celui de Biboulemam ou de Tya'assono.
Fonctionnement de la case de santé
communautaire de Biboulemam : l'ONG locale Fonds d'Appui à
l'Auto-promotion des Groupes pour l'Environnement (FAGAPE) basé à
Kribi depuis 1995, gère la case de santé communautaire de
Biboulemam depuis le mois d'avril 2008. Cette ONG envisage mettre sur pied un
comité de gestion (président, secrétaire,
trésorier, commissaires aux comptes 1 et 2) pour la case de santé
afin de gérer les bénéfices qui en découlent.
D'après l'infirmier généraliste qui est le seul personnel
soignant, les trois principales maladies qui affectent la population sont le
paludisme, le rhumatisme et la fièvre typhoïde.
Cette ONG prend des médicaments à crédit
dans les hôpitaux de Kribi et les revend à la population. Le
tableau 14 dresse un compte d'exploitation sommaire après deux mois
d'activités.
|
|
Nombre de patients
|
|
Coût d'achat en frs CFA
|
|
Recettes réalisées en frs CFA
|
|
Bénéfices obtenus en frs CFA
|
Mois
|
|
Homme
|
Femme
|
Enfant <15 ans
|
|
Août
|
|
7
|
11
|
5
|
|
30 000
|
|
95 000
|
|
65 000
|
Septembre
|
|
6
|
17
|
4
|
|
40 000
|
|
130 000
|
|
90 000
|
Total
|
|
50
|
|
70 000
|
|
225 000
|
|
155 000
|
Tableau 14 : Fréquentation de la
case de santé communautaire de Biboulemam (Août à Septembre
2008).
Source : Case communautaire de Biboulemam (2008).
D'après le tableau ci-dessus, la case de santé a
reçu 23 patients le mois d'août avec un bénéfice de
65 000 frs et le mois suivant, 27 patients avec un bénéfice
de 90 000 frs. Il faudra quelques mois de pratique pour déceler les
véritables tendances mais on assiste à une augmentation de 28 %
des bénéfices en deux mois d'activités. L'infirmier touche
une commission de 15 % sur les recettes du mois et envisage s'équiper en
fonction de leurs bénéfices et des financements des bailleurs de
fonds. Pour le moment, la case de santé communautaire compte deux lits
d'hospitalisation situés dans une seule chambre et elle envisage
augmenter ce nombre. La case communautaire de Biboulemam est illustrée
sur la photo 3 :
Photo 3 : Case de santé
communautaire de Biboulemam (Septembre 2008).
Aucune de ces communautés n'avait de case de
santé opérationnelle en 2005 et 2006 lors de l'élaboration
de leurs PSGs ; celle d'Akak reste non opérationnelle.
L'accès à l'eau potable :
le forage est la seule source d'approvisionnement en eau potable dans
les villages ; cette eau est utilisée pour la cuisine tandis que
l'eau des rivières est utilisée pour les autres tâches
domestiques. L'approvisionnement en eau potable pour la cuisine et autres
tâches domestiques est une activité réservée aux
femmes et aux enfants. Dans le but de rationaliser l'utilisation de l'eau
potable de façon durable, et éviter que certains forages ne
tarissent, il est parfois interdit d'utiliser l'eau du forage pour la
fermentation du manioc. Mais en règle générale, le nombre
de forages est réduit et l'accès à l'eau potable est un
problème majeur (tableau 15).
Tableau 15 : Disposition spatiale des
forages dans les trois communautés.
Communauté
|
Village
|
Nombre de forages
|
Année de construction
|
Initiateur
|
Canton Akak
|
Nkoélon
|
1
|
2004
|
SNV
|
Akak
|
1
|
2005
|
PNDP
|
Nko'adjap
|
1
|
2005
|
PNDP
|
Doum Essamebenga
|
1
|
2005
|
PNDP
|
Bibabimvoto
|
1
|
2005
|
PNDP
|
Total
|
5 forages
|
Tya'assono
|
Tya'assono
|
2
|
2001
|
Coopération Cameroun-Allemagne
|
Total
|
2 forages
|
D'après le tableau, Akak compte cinq forages pour
quatre chefferies. Deux forages ont tari car d'après la population,
ils avaient été mal creusés : c'est le cas du forage
du village Nko'adjap (canton Akak) ; le second se trouve à
Tya'assono. Le village Afan Essokié (Akak) et la communauté de
Biboulemam utilisent l'eau de la source pour la nutrition et les divers travaux
ménagers ; il en est de même pour le campement Pygmées
d'Awomo. La photo 4 montre le forage du village Nko'Adjap (Akak).
Photo 4 : Forage du village Nko'Adjap,
Akak (Juillet 2008).
Accès à
l'électricité : l'électrification
villageoise fait partie des projets communautaires mentionnés dans les
PSGs des FCs d'Akak et de Tya'assono car elles ne sont pas nanties
d'énergie électrique. La Société AES-SONEL
n'alimente aucune de ces communautés. Certains ménages
achètent des groupes électrogènes pour s'alimenter en
électricité, d'autres utilisent des plaques solaires, le tableau
16 en donne un récapitulatif.
Tableau 16 : Disposition des habitations
suivant les sources d'éclairage.
Communautés
|
|
villages
|
|
Nombre de maisons
|
|
Groupes électrogènes
|
|
Nombre de plaques solaires
|
|
Nombre de maisons
électrifiées
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Akak
|
|
Nkoélon
|
|
13
|
|
1
|
|
-
|
|
1
|
|
Afan essokié
|
|
25
|
|
2
|
|
-
|
|
3
|
|
Akak
|
|
11
|
|
0
|
|
8
|
|
8
|
|
Nko'adjap
|
|
17
|
|
1
|
|
-
|
|
1
|
|
Doum essamebenga
|
|
12
|
|
3
|
|
-
|
|
2
|
|
Total
|
|
78
|
|
7
|
|
8
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Biboulemam
|
|
Biboulemam centre
|
|
22
|
|
1
|
|
-
|
|
-
|
|
Biboulemam angalé
|
|
11
|
|
-
|
|
-
|
|
1
|
|
Awomo
|
|
7
|
|
-
|
|
-
|
|
-
|
|
Total
|
|
41
|
|
1
|
|
-
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tya'assono
|
|
Tya'assono1
|
|
19
|
|
3
|
|
-
|
|
3
|
|
Tya'assono2
|
|
37
|
|
5
|
|
-
|
|
6
|
|
Total
|
|
56
|
|
8
|
|
-
|
|
9
|
La communauté d'Akak est la mieux lotie dans l'ensemble
avec 7 groupes électrogènes et 8 plaques solaires (don de
l'Agence d'Electrification Rurale en 2007). Biboulemam est le moins bien loti
avec un seul groupe électrogène. Les Pygmées d'Awomo ne
bénéficient pas de moyens d'électrification moderne.
Les plaques solaires et les groupes électrogènes
ont des contraintes respectives de recharge en journée et
d'approvisionnement en essence. L'électricité n'est donc
généralement disponible que dans la nuit et n'est utilisée
que pour l'éclairage des ménages.
Les routes : les trois
communautés vivent dans des villages rues c'est-à-dire des
villages situés le long d'une route. Le canton Akak est situé sur
la route qui va de Campo-ville au PNCM, celui de Biboulemam est situé
sur l'ex route Nationale N°7 Kribi-Ebolowa, et celui de Tya'assono est
situé sur la route qui va d'Ebolowa à Ma'an-ville. Ces routes
sont mal entretenues, surtout par les sociétés d'exploitation
forestière qui abiment le plus ces routes car elles y font parvenir leur
bois au port pour embarquement vers les pays importateurs. Il est prévu
dans le cahier de charge des sociétés d'exploitation
forestière (WIJMA près de Tya'assono et la Société
Camerounaise d'Industrie et d'Exploitation du bois - SCIEB - près
d'Akak) qui ont des UFAs en périphérie de ces villages,
d'entretenir régulièrement les routes. Seule la
société WIJMA fait des travaux de réhabilitation de la
route au moins une fois par an.
Autres biens socio-communautaires : en
plus des infrastructures de base citées plus haut, on a
dénombré quatre églises (dont 2 en construction) et trois
stades de football à Akak ; une église et un stade de
football à Biboulemam ; quatre églises en construction et un
stade de football ont été recensés à Tya'assono.
Les autres biens communautaires incluent : la case éco touristique
de Nkoélon, le foyer culturel de Biboulemam et le logement des
enseignants de l'école primaire de Tya'assono.
La case éco touristique de Nkoélon a
été construite par le PNDP en 2006 et elle est
gérée par le Comité de Développement de Vigilance
et Eco touristique (GIC CODERVIR ECOTOUR). Ce GIC légalisé a pour
but principal d'escorter les touristes dans le parc moyennant une somme de
5 000 frs par touriste. En plus, il constitue un comité de
vigilance pour lutter contre le braconnage car le village Nkoélon est
situé à peu près à 10 km du PNCM. Les grands
mammifères tels que l'éléphant, le gorille, le mandrill...
constituent en effet une attraction pour les touristes. Le GIC organise aussi
des danses culturelles pour distraire les touristes et leur montrer la culture
Mvae qui est l'ethnie principale à Nkoélon et même dans
toute la communauté Akak.
Le foyer culturel de Biboulemam
a été construit par le PNDP en 2006. Doté d'un
téléviseur, d'un VCD et d'un groupe électrogène,
cette salle constitue le pôle de distraction du village. Cette salle est
aussi utilisée pour diverses cérémonies
(célébration des mariages, deuil etc...) ; ses chaises sont
louées aux particuliers pour diverses manifestations.
Le logement des enseignants de l'école
primaire de Tya'assono a également été
construit par le PNDP en 2004. C'est un bâtiment construit en dur et
moderne qui permet de loger tout le personnel enseignant de cette école.
Elle permet de stabiliser les enseignants dans la localité.
D'une manière générale, ces
communautés sont pourvues en infrastructures communautaires.
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