Exemple pratique de deux Forêts Communautaires au
Cameroun : cas de Moangué Bosquet et d'Endoum
Ces cas pratiques sont issus d'un état des lieux
mené sur la foresterie communautaire au Cameroun (Abe'ele et al.,
2003).
Moangué Bosquet est un village de Baka
(Pygmées) qui a une FC d'une superficie de 1 660 ha située
dans la région de l'Est. L'idée d'obtention de la FC (en 1998)
est une initiative d'un projet de la SNV qui a animé tout le processus
sur le plan technique et logistique et qui a financé une partie du
processus. La contribution de la communauté exigée dans le
partenariat s'est concrétisée par la participation des membres de
l'entité de gestion aux travaux concernant les différentes phases
du processus, sans être payés, ces volontaires devant être
rémunérés en priorité quand l'exploitation devait
commencer (c'est ce qui s'est fait). L'exploitation qui a commencé en
2001 d'abord par des opérateurs économiques puis par la
communauté elle-même a connu des fortunes diverses. Les revenus
ont cependant permis de rembourser les emprunts et de réaliser quelques
investissements socio-économiques.
Le village d'Endoum (Haute-Sanaga, région du Centre)
compte à lui seul trois forêts communautaires. Les trois GICs
constitués à cet effet sont : le GIC des hommes, le GIC
des femmes et le GIC des jeunes. Le chef de village (instigateur de la
création des trois GICs) au vu de l'étendue considérable
de l'espace forestier qui revient à son village a estimé que
5.000 ha sont insuffisants. C'est la raison qui a conduit à la
création de trois GICs pour obtenir 15.000 ha de FC. Ces trois
entités sont alors regroupées en une confédération
dont le chef du village est le responsable. Mais dès la première
mise en exploitation, la confédération (ensemble de trois GICs)
n'a pas pu maîtriser les GICs à cause de la centralisation des
décisions. Les conséquences de cette centralisation des
décisions ont été nombreuses :
- l'absence de démocratie sur l'élection des
responsables des entités juridiques ;
- le chef du village et ses protégés confisquent
tous les documents concernant les FCs ;
- les habitants des autres villages ne se sentent pas
impliqués dans les entités juridiques ; l'existence des GICs est
fictive et les revendications entraînent des emprisonnements de plusieurs
membres ;
- la mauvaise distribution des revenus issus de la FC
génère de nombreux conflits ;
- les revenus versés se partagent entre les villageois
par conséquent, pas d'investissements sociaux et aucun PSG n'a
été respecté.
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