2.2.2. Quelques résultats sur la gestion des
Forêts Communautaires au Cameroun
D'après une étude menée par le MINFOF en
2006 sur le rapport de l'état des lieux des FCs au Cameroun, il en
ressort que 85 FCs ont déjà été attribuées,
réparties sur 7 régions et 16 départements. Cette
étude a relevé quelques acquis et lacunes présentés
par la FC dans les communautés bénéficiaires.
Comme acquis, l'étude a révélé que
l'avènement de la foresterie communautaire a entraîné
l'émergence d'une dynamique de démocratie et de bonne gouvernance
des dirigeants. La mise en oeuvre des PSGs par les populations a
renforcé progressivement les capacités de celles-ci dans les
aspects de l'exploitation forestière et de la gestion des revenus
communs : des prospecteurs, des scieurs ou encore des abatteurs ont
été formés grâce aux activités d'exploitation
des FCs. Les membres des communautés ont reconnu que l'exploitation et
la vente du bois d'oeuvre ont apporté un flux financier et social dans
les villages ; la gestion des forêts communautaires a permis la
réalisation d'oeuvres sociales à partir des revenus
générés à savoir : l'amélioration de
l'habitat (don du matériel de construction et mise à disposition
d'une main d'oeuvre qualifiée) ; la réhabilitation des
chapelles et la construction des maisons communautaires dans certains
villages ; quelques palmeraies villageoises (allant de1 à 3
hectares) ont été mises en place ; l'aménagement d'un
point d'eau, la construction des salles de classe dans plusieurs villages ainsi
que le paiement des salaires d'enseignants vacataires ont été
effectués (MINFOF, 2006).
Ce processus de FC a présenté certaines lacunes
telles que des infractions récurrentes dans les FCs visitées
à savoir l'exploitation hors limites, le non respect des volumes
accordés dans le certificat annuel d'exploitation, le non respect des
séries annuelles, le trafic des lettres de voiture, la non ouverture des
limites de la FC et le dépassement des volumes de bois accordés
(MINFOF, 2006).
Une autre lacune est due à l'exploitation
répétée des mêmes essences telles que : le
Moabi, le Sapelli, l'Iroko, le Pachyloba et le Doussié. Une
nécessite s'impose dans l'amélioration de la technicité
dans les activités d'exploitation forestière et des efforts de
communication et de transparence doivent être faits dans la gestion de
certaines FCs. Les partenariats conclus avec les opérateurs
économiques sont rarement à l'avantage des communautés et
on note un manque de capacités de gestion au sein des
communautés. Les communautés ne sont pas informées sur
certaines dispositions récentes du MINFOF sur les FCs. Les PSGs sont
élaborés selon les dispositions du manuel des procédures
d'attribution et des normes de gestion des FCs, malheureusement les
préoccupations intégrées dans ce manuel semblent cadrer
avec la zone forestière et beaucoup moins avec les zones de montagne, de
savane ou encore la zone septentrionale (MINFOF, 2006).
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