§-2 LES MUSEES PRIVES : UNE
EXPERIENCE NOUVELLE :
Il est incontestable dans chaque
Nation et à tous moments de jeter des ponts entre les cultures locales
et celles d'autrui, d'hier et celles d'aujourd'hui, de lier l'histoire, les
antiquités, les us à la vie contemporaine et au futur. Une
telle tache représente une affaire de l'Etat et ses institutions,
surtout culturelles. Selon Fumaroli, dans le programme
génétique du musée, on trouve un gène qui est le
gène « institution
publique ».\u9312@
Peut- on admettre que comme tout autre service public, le service public
muséal soit confié, outre que l `Etat et les
collectivités locales, à des personnes du droit privé qui
visent essentiellement la rentabilité économique ?
Il est largement défendu que
la spécificité et l'originalité du service public culturel
ne veut pas dire qu'il doit être gérer autrement .Au contraire
,et comme tout autre service public ,il peut être administré par
une personne publique ou une personne privée dans la mesure ou
,l'égal accès à la culture nécessite ,non seulement
l'intervention de l'autorité publique ,mais aussi la participation des
particuliers eux mêmes à la sauvegarde et la protection des
témoins de la mémoire collective(A) surtout si
cette participation est réalisée suivant les dispositions d'un
cahier des charges (B)
A- LE MUSEE PRIVE UNE PARTICIPATION
AUTORISEE :
Depuis toujours, et presque
dans toutes les Nations, l'occupation des affaires culturelles et le soutien
à la vie culturelle et artistique est considéré comme une
responsabilité permanente des pouvoirs publics.
Même à l'heure actuelle ,il est largement admis
que la culture demeure le champ privilégié de l'action des
autorités publiques .Dans la mesure ou le renforcement et l'enracinement
de l'authenticité Nationale , de l'identité culturelle et de la
mémoire collective étaient toujours liées à
l'affirmation de l'idée de la Nationalisation.
1-FUMOROLI (p), op.cit.p.17.
L'idée d'attribuer ou de
permettre à une personne de droit privé l'intervention dans le
domaine de conservation, de protection et plus généralement,
l'administration d'une activité d'intérêt
général tel est le cas pour le service muséal est
relativement récente, et elle est considérée dans
plusieurs pays, dont la
Tunisie fait partie, comme un choix stratégique et une
nouvelle expérience dont l'intérêt est de multiplier le
acteurs, les investisseurs et de répartir les taches dans le secteur
culturel, d'une manière générale, et plus
précisément dans le domaine des musées. Alors que pour
certains d'autres, tel que les Etats-Unis ou la Grande Bretagne, le domaine de
l'art est, généralement, un champ privilégié de
l'intervention des personnes privées sans la moindre mainmise de l'Etat.
Il est nécessaire de
noter que ,l'instinct de collectionner est plus ancien que
l'humanité elle même ,aussi l'initiative de penser à une
organisation juridique pour la situation des collections appartenant à
des familles ou à des particuliers et ayant des valeurs culturelles et
patrimoniales est trop ancienne dans le monde*.En Tunisie ,la question ne date
que de la période coloniale avec le décret beylical datant du
7Mars 1886 relatif à la protection et la conservation
des Antiquités et des objets d'arts \u9312@
,qui a prévu dans son article 35 que
« les collections appartenant à des particuliers
pourront recevoir de l'Etat une subvention et elles seront qualifiées
musées et jouirant de tous les droits et avantages dont jouissent les
établissements publics ».
Les particuliers propriétaires des dites collections
se sont liées à l'Etat par des conventions (article
36) Même après l'indépendance ,les choix
politiques de l'Etat sont orientés vers la création de la Tunisie
indépendante : ou la priorité doit être
accordée au secteur économique et social , la culture
,n'était pas considérée parmi les sujets primordiaux
.Toutefois la situation de l'institution muséale d'origine publique est
dramatique ,celle des collections privées est catastrophique puisque
aucun texte n'a réglementé ,de prés ou de loin, la
situation des collections privées
\u9313A ni le statut de ces
établissements.
L'instinct de ramasser les
métaux précieux (Argent, Or...) les raretés (objets
culturels ou naturels) et les oeuvres de valeur (tableaux de peinture,
manuscrits..) se trouve chez plusieurs personnes et presque au sein de chaque
famille, on trouve -au moins - un « coin », une boite et
dans les meilleurs cas, une pièce consacrée pour la
« récolte » de l'une de ces oeuvres. C'est un
désir fortement lié à la nature humaine qui cherche tout
ce qui fait exception pour qu'on puisse le transmettre aux
générations futures.
Cependant, la plupart voire même toutes les collections
d'origine privée demeurent, pour une ou une autre raison, à
distance du public et derrière des portes closes.
*-les premiers musées ont été des
collections privées.
1-J.O.R.T.du 11-Mars-1886
2-autre que ce décret
On dénombrerait
\u9312@ actuellement en
Tunisie 7 musées d'origine privée à
s'avoir :Dar Chrait à Tozeur, Dar el Annani à sidi Bou-said
\u9313A Dar EL Bannani ou le Palais du livre
à Bab Mnara ,\u9314B
Le musée de Guellala à
Djerba\u9315C, Dar el
Hammemet pour les costumes traditionnels
\u9316D, le musée Lella Hadria ou
Djerba explore \u9317E et en fin le
musée du Pain ou Dar el koubz à Nabeul du
Docteur CHAABOUNI qui a eu un échec.
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