2-Les musées de plein air rattachées
au musée du Bardo :
Dans l'intérêt
de renforcer l'autonomie financière et d'élargir
Les champs d'intervention des cadres administratifs du
musée du Bardo \u9313A qui souffre de
plus en plus d'un manque au niveau de l'espace. Et pour surmonter quelques
problèmes d'ordres administratifs et dans la mesure de garder, conserver
et surveiller les « jardins archéologiques », il
était nécessaire au directeur de l'instruction publique de
décider, en 1953 \u9314B, le
rattachement de certains musées de plein air au musée Alaouit du
Bardo, à savoir ceux des thermes, d'Antonin à Carthage, du
Sanctuaire punique à Salammbô, de Sidi Bou-Khrisan à Tunis
et du Colisée à Djem. Et ceci dans l'intérêt de
conserver et garder ces Jardins archéologiques comme
étant des connexes du musée Alaouit.
La gestion administrative des dits musées est confiée au
directeur responsable de la gestion du musée Bardo, sous
l'autorité du Chef de service des Antiquités
\u9315C.
Quant au régime d'
entrée dans les dits musées est aussi réglé
à travers des droits d'entrée et dont le montant sera
fixé pour chaque musée par arrêté du directeur de
l'instruction publique et du directeur des finances. Ce qui nous pousse
à demander quel est le régime pour les autres musées de
plein air s'il y on a d'autre (surtout que le dit décret
conserne certains musées de plein air).
1-Chatelain Stéphanie, Le
contrôle de gestion dans les musées, Op.Cit.p.125.
2- Décret du 21 Juillet 1919 (22 Chaoual
1337) modifiant le paragraphe 1 de l'article 7 du
Décret 12 Avril 1907
3-Arrêté du directeur de
l'instruction publique du 23 Septembre 1953 (14 Moharrem 1373)
JORT du 16 Octobre 1953 83.
4- Le directeur de l'institut National du patrimoine
aujourd'hui.
3- la situation actuelle :
Au lendemain de
l'indépendance, le Musée National du Bardo a fait l'objet d'un
classement qui le place dans la première catégorie .Toutefois,
ce classement ne s'est fondé ni sur des bases juridiques ni sur des
bases scientifiques seuls les institutions sont classées en
fonction des indices relatifs au nombre des visiteurs. Le musée National
de Bardo est classé parmi les établissements relevant de
l'Institut National du Patrimoine au nom du dit arrêté
\u9312@ ce qui rend cette institution moins
autonome et ce qui affaibli même les autorités financières
et administratives de cette institution. Au moment où une pareille
autonomie est beaucoup plus indispensable pour les dites institutions, soit
pour leur vie soit pour leur développement.
Actuellement, l'institution
muséale en tant que signe de la démocratisation de la culture
nécessite, vu la spécialité et la
spécificité du service muséal, de renforcer son
autonomie.
C'est vrai que l'intervention culturelle
était pour toujours considérée comme une mission
appartenant prioritairement et directement à l'Etat dans la mesure que
le renforcement de l'identité culturelle n'est plus indispensable
à l'idée de "l'étatisation" du
patrimoine, mais la particularité du service public muséal
nécessite que le soutien de la part des autorités centrales ne
doit en aucun cas exclure l'idée de bénéficier les
musées d'une autonomie dont ils ont besoin.
Il est fortement nécessaire, de
penser sérieusement à la réorganisation de la ligne
muséographique en Tunisie surtout, et dans Les Pays Africains d'une
manière plus générale. Dans la mesure ou la plupart
des musées Tunisiens ont -pour cadre de vielles bâtisses-, ils
sont peu propices à l'exposition muséographique : leur plan
est généralement peu commode pour une exposition didactique des
collections.\u9313A
1- arrêté du secrétaire
d'Etat aux affaires culturelles et à l'information du 24 Avri69.
JORT du 29 Avril- 2 Mai 1969 page.501.
2-BEN ABED -BEN KHADER Aicha, la
gestion des musées, remarque concernant l'exemple tunisien, in Quels
musées pour l'Afrique ? Atelier de Bénin novembre 1991,
ICOM, Dijon -Quesnay, juin 1992, p.29.
La situation actuelle des grands
musées semble difficile\u9312@ dans la
mesure que les espaces disponibles sont saturés, alors que les besoins
de stockage et de réserve de nouvelles découvertes
n'hésitent pas à augmenter.
Ainsi pour que les institutions muséales puissent
surmonter leur état dramatique, il est nécessaire de les doter
d'une certaine autonomie au moins financière .Et de les glisser dans
des nouveaux cadres du droit public, seuls capables de fournir de meilleures
conditions de fonctionnement du secteur.
Aujourd'hui et après trente-huit
ans d'indépendance, l'expérience Tunisienne dans le secteur de la
muséologie s'avère riche malgré l'insuffisance voire
même l'absence d'une base juridique applicable à la
totalité des institutions muséales c'est pourquoi les responsable
ont révisé dernièrement cette situation à travers
quelques projets , financés en grande partie par la banque mondiale. De
ce fait la loi 2002-2 du 21 Janvier 2002 ratifiant "Le projet de
Gestion et de valorisation du patrimoine
culturel"\u9313A qui vise entre autre
l'aménagement de certaines unités muséographiques,
à savoir ce lui de Bardo, de Carthage, Sousse et Djerba selon les normes
internationales de sécurité, d'exposition et de diffusion.
Le dit projet est
appuyé par La Banque Mondiale qui accorde un financement de
19,2 millions d'Euros.
L'institution muséale n'est plus
une affaire de luxe, au contraire, de nos jours cette institution
muséale est au coeur de nos pratiques culturelles.
\u9314B Il est donc vital pour
cette"cellule"d'être bien
intégrée au sein des collectivités locales, aussi bien
dans les zones rurales qu'urbaines. Une fois mieux intégré dans
son environnement urbain, culturel et touristique, le musée peut
répondre aux aspirations des Tunisiens et voire même des visiteurs
étrangers.
1- Le Renouveau du 15 Mai2003
2- BOUZOUITA Lotfi, L'A. M.V.P.P.C.
3-BRUGERE Fabienne, « Le musée
entre culture populaire et divertissement », in Esprit
N°3-4 ,2002p.142.
Généralement, la
création d'une personnalité morale distincte de la
collectivité centrale n'est pas seulement "une garantie
d'efficacité pour assurer la gestion d'une activité culturelle
\u9312@ mais plutôt c'est
un « gage de souplesse »
pour les acteurs locaux .D'ailleurs on remarque que l'article
L.1423-5 du code général français des
collectivités territoriales prévoit que"les
musées départementaux ou communaux peuvent être
dotés de la personnalité civile à la demande des
départements ou des communes qui en sont propriétaires par
décret en conseil d'Etat ?.
L'étude stratégique
concernant les musées Tunisiens qui est en train d'être
terminé \u9313A vise à
moderniser les équipements en créant de nouvelles galeries
d'expositions. Dans ce cadre le musée du Bardo bénéficie,
selon le dit projet, d'une augmentation considérables au niveau de son
chiffre du budget qui lui permettra de passer à la situation d'un
musée moderne, \u9314B
néanmoins que cette solution reste loin des ambitions des responsables
du dit musée. Ces derniers pensent que seul la forme d'un
établissement public, doté de la personnalité civile et de
l'autonomie financière est capable de garantir la durabilité du
service muséal.
Globalement, les institutions
muséales Tunisiennes nécessitent non seulement de l'autonomie
financière mais aussi le réexamen de leur services offerts
c'est pourquoi elles sont invitées à augmenter leur nombre du
personnel en gardant un certain degré de professionnalisation, car
être doté de stratégies et de plans de fonctionnements
capables d'agrandir leur rendement. De ce fait, Le Bardo, par exemple en tant
que pôle d'attraction comme toutes les autres institutions culturelles
est tenu de développer ses capacités d'attraction ce qui
nécessite la dotation des services multiples structurées et bien
orientés.
1- RIBOT Catherine et VIDELUN Jean-Christophe,
« Les modes de Gestion des services publics, Op.Cit.p.142.
2- d'après les responsables dans L'INP,
L'AMV.PPC et le musée National de Bardo.
3- entretien avec M. GHALIA Tahar : Directeur
du musée National de Bardo.
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