B -LE SUIVI DE L'INSTITUT NATIONAL DU
PATRIMOINE :
L'institut National du Patrimoine entant qu'
institution scientifique et technique qui dispose d'un large pouvoir aussi bien
au niveau de la création et de la gestion
\u9312@ qu'au niveau du suivi et de
l'inspection des musées tunisiens
\u9313A.
· Le pouvoir de création des
musées :
L'une des plus importantes
particularités du secteur muséal tunisien est qu'il se compose
d'une addition de `microdécisions' qui font de lui un carrefour de
compétences et de mosaïque de responsables et d'acteurs
dotés d'intérêts et d'objectifs propres. Ainsi à
coté de l'administration centrale, l'institut National du Patrimoine
dispose lui aussi d'un large pouvoir au niveau de la création et de la
gestion de cette institution.
L'institut National du Patrimoine est un
établissement public à caractère administratif doté
de la personnalité civile et de l'autonomie financière, et
placé sous la tutelle du Ministère de la Culture.
Il s'occupe de la collection du patrimoine
traditionnel, des savoirs faire et des arts populaires, de faire
apparaître leur valeur civilisationnelle et de les inventorier, de les
étudier et de les exposer \u9314B.
1-article3 § c du décret N°93-1609 du
26-07-1993 JORT N°60 du 13-08-1993, P.1224.
2-article3 § d du décret
susvisé.
3-article 4 du décret
susvisé.
Il s'occupe également de la
création et de l'aménagement des musées, la sauvegarde de
leurs collections et y promouvoir les méthodes d'exposition
\u9312@, de participer à l'animation
du patrimoine et de sa promotion par tous les moyens audio-visuels et
écrits par l'organisation des expositions, des fonctions permanentes de
formation et de recyclage des personnels.
Pour accomplir ses missions , l'institut
National dispose de sources humaines, scientifiques et techniques
nécessaires, à savoir : la direction de la programmation, de
la coopération , de la publication et de la formation , des divisions
scientifiques et techniques spécialisées et des inspections
régionales du patrimoine \u9313A qui
s'occupent également de la mission du contrôle ainsi
l'organisation interne du dit Institut lui permet également
l'intervention dans tous les domaines de la recherche, l'inventaire,
l'exposition et le suivi des établissements muséaux.
· Le pouvoir de
suivi :
« Il est
crée au sein de l'institut National du patrimoine des inspections
régionales du patrimoine dirigés par des inspecteurs
régionaux du patrimoine dépendant directement du directeur
général de
l'institut »\u9314B
Si la gestion est la pierre angulaire
de l'institution muséale, le contrôle scientifique et technique
est néanmoins la raison pour laquelle on qualifie le service
muséal du service public.
Ainsi, le musée en tant
qu'organisation vivante et dynamique, le contrôle et le suivi sont
également nécessaires pour sa survie ; de fait ils mettent
en place des mesures qui lui permettant de se prémunir contre tout
choix ou toute orientation qui peuvent être contraires à son
intérêt de gérer un service public et d'utilité
générale ; d'assurer des informations exactes,
honnêtes, objectives et scientifiquement
fondées*.
Pour cela les dites inspections
régionales du patrimoine sont chargées du constat et du
contrôle continu de l'Etat du patrimoine historique, traditionnel et
technique dans chaque circonscription territoriale. \u9315C
1- article18 du décret
susvisé.
2- article19 du décret
susvisé.
3- article 18 du décret susvisé.
*-article2-9 du code
déontologie de l'I.C.O.M pour les musées 2002, site Web. ICOM.
4- article20 § 1 décret N°93 -
1609 du 26-07-1993.
Elles sont chargées
également de : « l'inspection continue
des monuments et sites et des collections historiques et traditionnelles ainsi
que des musées et tout ce qui concerne le patrimoine
archéologique, ethnographique et technique et de présenter des
rapports exhaustifs au directeur général du l'institut
\u9312@.
Pour accomplir ses missions de
contrôle continu et de suivie des institutions muséales ,
l'inspection régionale du patrimoine est constituée d'une
circonscription territoriale comprenant plusieurs gouvernorats
\u9313A dont le nombre totale est
fixé à six inspections
\u9314B reparties comme suit :
l'inspection régionale du Nord- Est ayant son siége à
Tunis , celle du Sahel ayant son siége à Sousse, l'inspection
régionale de Nord- ouest ayant au Kef , celle du centre-ouest ayant
son siége à Kairouan , l'inspection du Sahel-Sud ayant son
siége à Sfax et celle du sud-ouest ayant son siége
à Gafsa.
Même les musées
privés, sont tenus de consulter, de respecter les recommandations de
l'Institut National du Patrimoine.
Qu'il soit un musée d'art et de
traditions, d'arts populaires ou un musée historique, le promoteur est
tenu d'acquit l'acceptation de l'Institut,si bien que ce dernier arrive
à réaliser le projet scientifique du musée et à
conserver les collections que l'établissement abrite
\u9315C
D'une manière
générale , les musées privés tunisiens souffrent de
plusieurs lacunes, vu que malgré l'état de
l'établissement qui est aux termes des responsables
« magnifique et attirant »,
l'établissement ne dispose pas d'un projet scientifique correcte
\u9316D pour cela il y avait quelques
tentatives de fermeture de dits musées mais elles ont été
rejetées, et ce vu l'importance du dit musée soit pour les
habitants et les responsables de la région (acquis de la région)
,soit pour le développement et la promotion du tourisme culturel d'une
manière plus générale.(le rendement économique du
dit édifice).
1- article19 § 1 décret N°93 - 1609
du 26-07-1993
2- article20 § 1 décret N°93 - 1609
du 26-07-1993
3-article21 § 1 décret N°93 - 1609 du
26-07-1993
4- voire article 15 du cahier des
charges.
5-Mr.Ben Younes Habib, chercheur et directeur de
la Division du Développement
Muséographique.
Pour finir ce chapitre, malgré
leur importance en tant que participation, autorisée, de la part des
particuliers et des personnes du droit privé, les musées prives,
sur le plan scientifique demeurent l'exception du principe, dans la mesure ou,
les musées en tant qu'établissement essentiellement scientifique,
nécessitent d'être tenus par des scientifiques, ou des historiens
d'art comme l'a souligné Arnaud Bréjon.
\u9312@
Alors que pour les musées
privés tunisiens, les gestionnaires visent toujours des
intérêts, essentiellement, économiques. Ils ne
respectent pas convenablement les dispositions du cahier des
charges.\u9313A
Même le contrôle scientifique
dont parlent les textes n'a prévu aucun encadrement ou formation
adéquate des personnels des musées privés.
Aujourd'hui qu'il soit public ou
privé, le musée tunisien est en besoin
d'une véritable évolution au niveau de son
espace et de ses services, d'où la nécessité du
renforcement du rôle dont jouissent les organes de contrôle et ce
dans l'intérêt de mieux respecter l'idée du service public
d'une part et pour être à la page avec l'évolution
technologique d'autre part.
Quelque soit le statut, l'évolution des
musées tend à « être basée sur
des indicateurs quantitatifs et des données
marketing ».\u9314B De sa part ,le
musée tunisien fait l'appel à plusieurs acteurs et
Ministères ; ( tourisme , artisanat , éducation... )
ce qui produit , à certains moments, la `
rencontre ' de plusieurs relations.
Ainsi, l'Agence de Mise en Valeur et de
Promotion du Patrimoine Culturel, de sa part, n'est plus loin d'un pareil
« mariage
culturel ».
1-Le Monde jeudi 4fevrier1993.
2- malgré le délai prévue pour
les musées existant avant la promulgation du cahier des charges
pour régulariser leur situation, ils demeurent encore dans une
situation illégale « selon l'inspection régionale de
Tunis et celle du Kef »
3-PAULUS Odile, « Musées publics
et musées privés : les objectifs,
l'évolution. » R.F.G.N°117, jan.-fev.1998,
p.55.
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