A -TEXTES DISPARATES ET SITUATION
CRITIQUABLE :
L'organisation des musées
tunisiens comme ceux appartenant aux autre pays, varie d'un cas à
l'autre, d'un secteur à un autre et d'une catégorie à une
autre et ceci parce que la richesse et la diversité des
expériences culturelles réside dans la spécificité
de chacune d'entre eux et d'une manière générale dans leur
diversité. , de ce faite on constate que les pôles de
musées tels que celui de Bardo, Carthage, Sousse, Dar ben Abdallâh
...sont dirigés par une équipe sous l'autorité d'un
directeur administratif. \u9313A
Le
musée de Bardo, quant à lui, demeure géré par les
dispositions des textes réglementaires* qui
l'instituent et qui remontent à la période de la colonisation et
aucune modification ne leur a été apportée.
Aux termes du décret du 12
Avril 1907 le dit musée est « géré
par le directeur des antiquités et des arts ,administrateur responsable
assisté d'un conservateur-économe et du personnel
nécessaire ,sous la direction et le contrôle supérieur
du secrétaire général du gouvernement tunisien »
\u9314B
1-L'ordonnance 45-1546 du 13 juillet 1945.
2-BEN ABED BEN -BEN KHADER Aicha, conservateur du
musée national de Bardo.
*- les décrets et les arrêtes
3-Article 2 du Décret de12 Avril 1907(29Sfar
1325) J.O.R.T N° 31du 17-04-1907
Le directeur des antiquités, qui est
pour le moment le directeur de l'Institut National du Patrimoine, en tant que
administrateur, est tenu d'assurer, sous sa responsabilité le
fonctionnement de tous les services du musée :
« Il est à la fois liquidateur et ordonnateur des
dépenses de l'établissement.
»\u9312@ Les responsables ont opté
pour ce choix dans l'intérêt d'uniformiser le mode
d'ordonnancement des dépenses de tous les établissements publics
relevant de la direction générale de l'Instruction Publique et
des Beaux arts dont le musée Bardo y fait partie.
Le directeur, est assuré
dans son fonctionnement, par une personne qui se caractérise par la
mixité de ses fonction * à savoir, le
conservateur-économe, placer sous la direction et le contrôle
permanent du directeur des finances, et ce pour réduire au maximum
possible le nombre du personnel dans le musée, ce qui n'hésite
pas à renforcer la faiblesse et l'insuffisance des services surtout
culturels et pédagogiques du dit secteur.
La qualité du conservateur -
économe, est attribuée à la personne chargée,
outre sa gestion et sa comptabilité de deniers, de la gestion et de la
comptabilité du mobilier du musée et des objets ou les
publications destinées à la vente dont il est personnellement
responsable. \u9313A En
plus, et selon l'ale nia 4 de l'article 7 du dit décret, le
conservateur-économe se conformera provisoirement aux règles pour
les comptables de la direction des finances.
Durant l'année 1930, l'emploi du
conservateur-économe s'est transformé par le décret du
26Mai 1930\u9314B en conservateur, le
même décret portant création d'un emploi de
conservateur-adjoint économe au Musée Alaouit du Bardo. Ce qui
fait que le gestionnaire du musée est généralement son
conservateur c'est à dire le chef d'établissement qui s'occupe
autre que, l'entretien, la restauration et l'inventaire des collections qui lui
sont confiées par l'autorité publique, de prendre toutes les
mesures propres à assurer leur sécurité, de diriger
l'établissement muséographique ; dans la mesure ou il est
responsable de tous les mouvements des oeuvres d'art (prêts,
dépôts, expositions réserves, emprunts...).
1-Article 7 du décret du 21-07-1919 portant
modification du décret de 12 avril 1907 JORT Août 1919
N°66.
*- chargé à la fois des
taches culturelles entant que conservateur et des taches
Administratives entant qu'économe.
2-Article7 du décret de 12-04-1907
pré- cité.
3- Décret de 26 -03-1903.
En plus et dans la majorité des
cas, les musées sont gérés par une seule personne,
à savoir l'inspecteur régional qui assume à la fois les
fonctions de conservation (les fonctions patrimoniales) et de direction
administrative de plusieurs musées implantés dans une même
région. D'une manière générale il
assure toute les taches d'administration générale liées
aux devoirs et prérogatives de sa mission de chef
d'établissement.
Pour les musées Italiens et
Canadiens, la situation est beaucoup plus développée. Vu que le
musée canadien de la nature est régi par un conseil
administratif dont les onze membres qui viennent de toutes les régions
du pays sont nommés par décret. Le conseil confie la gestion du
dit musée à la présidente qui est responsable devant le
parlement par l'entremise de la ministre du patrimoine canadien. Et d'une
manière générale le musée canadien de la nature
emploi 169 personnes à temps plein et fait appel à des sous
traitants lorsque cette option est plus économique
\u9312@
Or, le nombre des personne
employés dans plusieurs musées tunisiens ne dépasse dans
les meilleurs cas un conservateur assuré par des employés
chargés surtout du Gardiennage.
\u9313A
Au lumière de ce qui
précède, on constate que la taille d'un établissement
exerce une influence sur son statut administratif, ce qui fait que les petits
musées, dont les collections ne sont pas fondamentales, ne seront jamais
classées comme étant des « musées
nationaux » . De même, ces musées ne
nécessitent pas un grand nombre de personnel pour leur
fonctionnement.
Aussi, l'autonomie dont
bénéfice l'institution à l'égard de ses
autorités de tutelle, doit elle certainement l'encourager à
développer ses ressources propres. Moins que l'établissement soit
autonome, c'est-à-dire, plus que les taches et les
responsabilités de gestion seront prises en charge par l'autorité
de tutelle, moins il aura besoin d'un personnel administratif.
Sur le plan pratique, les tentatives de
mettre en contact direct les tunisiens avec leur histoire et leur patrimoine,
à travers les collections muséologiques, étaient
pratiquement nulles. Comme le souligne plusieurs
muséologues* .En outre il n'a jamais
été question de former un personnel tunisien dans aucune des
disciplines muséologiques \u9314B
1-Séparation entre les
activités culturelles et les fonctions d'administration
Le conservateur est un agent de l'état
relève de la fonction publique.
2-Document fournit sur Internet .Site Web, nature.Ca
.consultation le 20-07-2004
3-EN-ABED BEN KHADER Aicha, `la gestion des
musées : remarques concernant l'exemple tunisien', in Quels
musées pour l'Afrique, patrimoine en devenir Atelier de
Bénin, Togo, 1991, l'I.C.O.M., p.30ets.
Même après l'indépendance,
la gestion des musées a été confiée à une
jeune équipe de chercheurs tunisiens qui n'avaient pour
expérience que leur fougue et leur amour pour leur patrimoine
\u9312@ et leur Identité
Nationale.
Ainsi, plusieurs muséologues et chercheurs ont
été doués par l'idée de transformer le
musée, non seulement en un lieu d'attrait pour les touristes
étrangers, mais avant tout en un centre d'éducation pour les
habitants du pays et pour réaliser ce désir, plusieurs chercheurs
sensibles à la matière, se sont engagés
\u9313A dans
l'intérêt de créer « la cellule
mère de l'institution muséale moderne. »
L'importance de leurs efforts ne peut en
aucun cas occulter le manque, voire même l'absence d'un personnel
qualifié dans les domaines de la conservation des objets de musée
: la restauration, la mise en valeur, la photographie, la documentation, la
présentation et l'accueil du public.
Pour qu'il répondre aux nouveaux
objectifs et pour qu'il passe à l'état d'un espace de
connaissance ,de rencontre, de communication et de loisir , il est exigeant
pour l'Etat et les autorités politiques de chercher de nouvelles
solutions pour dépasser la situation dramatique des musées
tunisiens et de leur personnels.
Actuellement , le musée n'est
plus une simple "Maison des curiosités" ,
c'est plutôt un espace de services , et c'est ainsi qu'on parle
aujourd'hui de nouveaux espaces muséaux ( écomusées,
musées artisanaux , musées industriels , musées
ateliers...\u9314B) ce qui fait que les
services du musées font l'objectif d'une profonde mutation
\u9315C due aux nouveaux rapports que le
musée entretient avec le public et son environnement , ainsi aux seuls
conservateurs et gardiens , vient s'ajouter un personnel diversifié
tels que : les directeurs administratifs , les régisseurs , les
documentalistes, les archivistes ou encore les médiateurs culturels
\u9316D qui ont chacun des fonctions bien
déterminées à coté du personnel chargé du
service éducatif \u9317E.
1-Ibidem.
2-on cite à titre d'exemple : Mohamed
Fantar, Ennabli Abdlmajid (conservateurs en chef du musée de Carthage
en1973) BEN ABED-BEN KHADER Aicha (Musée Bardo).
3-CHEVALIER (d), Ateliers "musées et
économisées, UNIVERSALIA 2000 p.209.
4-Musée de nouveaux métiers pour mieux s'ouvrir au public,
Dossier, GAZETTE des communes 26 Novembre 2001, p 34 et
5.
5-Metiers de musées : le
temps de la médiation culturelle, Dossier GAZETTE des communes, 26
Juillet, p.12.s.
6-BEN ABRD - BEN KHADER Aicha ,op.cit
.p.29.
En l'absence d'un statut clair et précis
du corps des conservateur des musées , la situation est largement
critiquable , surtout dans les petites unités muséographiques
dans la mesure ou le conservateur , qui est le responsable scientifique de la
conservation en bon état des oeuvres muséales, et dans les
meilleures situations ,est soit un
officier\u9312@ ou un inspecteur
régional chargé de la sauvegarde de plus qu'une institution ,
soit un agent de poste \u9313A ou de finance
\u9314B , un simple amateur
\u9315Cou même un gardien
\u9316D qui ne dispose d'aucune connaissance
ou de formation muséographique.
\u9317E
Disposer d'un personnel
administratif, semble nécessaire pour tout établissement qui
vise à assumer une grande partie des taches et responsabilités,
mais avoir aussi un personnel scientifique qualifié c'est plutôt
une condition fondamentale pour toute institutions muséale et ce qui
n'est plus une affaire aisée dans plusieurs institutions
muséales, en Tunisie ou dans plusieurs autres pays africains
1-Le directeur du musée militaire nationale et
son conservateur qui est un officier nommé par le ministère
d'Etat chargé de la défense national ,article 5 du décret
N 88-331 du Mars 1988 portant organisation du musée militaire nationale
JORT , N19 du 18-03-88 ,p.413.
2-Le musée de la poste est
un musée abandonné, malgré l'existence de la collection,
personne n'est capable de fournir l'information ou d'occuper des dites
collections.
3-Le conservateur du musée des finances ne
possède aucune connaissance muséographique , c'est un simple
agent chargé d'autre affaire à côté du "gardiennage"
des oeuvres et pièces exposées au sein de
l'établissement.
4-se sont les conservateurs des
musées privés.
5-Pour les musées de
sites ; surtout ce lui de Bulla Rijia , il n'y a qu'un simple
Gardien dans les meilleurs cas et il ignore tous
ce qui concerne conservation ou
Protection des traces de la mémoire
collective.
6-Ce qui n'est pas le cas pour le musée
militaire national confié à un conseil scientifique qui s'occupe
de la programmation et du suivi des activités du musée et qui se
réunit au moins une fois par an pou donner son avis sur les orientations
en matière de recherche scientifique du musée...voir
également article 3 du décret N°88-331 du 7 -03-1988 portant
organisation du musée militaire national JORT
N°19 du 18 -03-0188,
P.413.
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