· 4.E. CHIDENDE
NYAKASANE, dans La dynamique entrepreneuriale et l'analyse de l'affectation du
revenu issu de la résiliation de contrat de travail à la
PHARMAKINA - BUKAVU (U.C.B, 1989) et comme le titre l'annonce, l'auteur
insistera sur l'affectation des décomptes donnés aux
licenciés dans les initiatives productives, soit en créant de
nouveau ,soit en renforçant celles existantes et voir leur impacts
directs en terme de création d'emploi et de revenu,
d'amélioration du niveau de vie chez l'entrepreneur et la population ,
et l'élargissement du marché d'emploi . C'est en fait une
étude qui s'est mise à apprécier et à encourager
qu'il y ait des initiatives nées du prix des licenciements sans faire
une étude critique de ces derniers.
Ce qui établit une démarcation entre ces
investissements antérieures et la nôtre c'est que :
- Jamais les temporaires - journaliers ont été
à la base du questionnement ; seuls les engagés ordinaires
intéressaient nos prédécesseurs dans l'étude de la
question gestion des ressources humaines.
- La mobilité ou instabilité de ces derniers
chez ASSANI était fonction des travailleurs eux-mêmes (par
démission ou désertion), insatisfaits de la considération
dont ils étaient bénéficiaires tandis que dans la
présente étude, les licenciements sont décidés par
l'employeur pour des raisons discutables.
- C'est l'orientation de cette discussion à mener sur
les raisons des licenciements qui fait que l'étude de BAHIZIRE
s' écarte de la nôtre en ce sens que , pour lui , la question
du licenciement est normale et singulière quand nous la traitons comme
binominale du Licenciement-Recrutement , le deuxième terme du
binôme faisant ressortir un effet de causalité qui pose une
problématique , un questionnement nouveau : pourquoi , pour un
service permanent, licencier des salariés ordinaires pour y mettre
continuellement des temporaires ?
- Pour BISIMWA, la gestion du personnel est traitée
dans sa généralité. CIDENDE quant à lui, et nous
l'avons déjà dit, n'est tout simplement pas critique sur la
question de licenciement
4. Problématique
Les hommes s'organisant se constituent en classes des riches
et des pauvres. Cela vient du fait que la façon de voir et de combattre
pour le mieux être et le plus avoir est différente selon les
individus. Ainsi, l'émergence des classes sociales devient comme
naturelle chez l'homme; elle est, en fait, aussi vieille que le monde : ceux
qui se ressemblent s'assemblent dit-on.
L'interdépendance obligatoire de ces deux classes les
dispose à un perpétuel conflit : du Capitalisme qui
consacre l'exploitation de l'homme par l'homme, du Socialisme voulant
construire une société heureuse sans exploitation privée
des moyens de production et de l'échange, n'est née qu'une lutte
continuelle des classes; et le Communisme venu comme à la
rescousse reste une expérience qui ne fait pas grand boom dans la
gestion planétaire des affaires et des spéculations
économiques. Sommes toutes, que ça soit dans les pays où
ces trois doctrines ont été élaborées ou ailleurs,
il s'en dégage que "le Nord comme le Sud mijotent au jour le jour des
stratégies pour répondre efficacement aux problèmes
sociaux, économiques, moraux... qui bloquent le développement,
c'est-à-dire l'amélioration qualitative et quantitative des vies
humaines" (L. WAND'ARHASIMA, 1994, p.1).
Dans le domaine de l'emploi en effet, l'homme, premier agent
de l'Entreprise et principal agent économique, mérite dit
Madeleine (1966, p. 25) la place du centre d'intérêt pour l'Etat
comme pour l'Entreprise. En sa réalisation, l'économie est au
service de l'homme par delà le souci majeur de l'Employeur de
réaliser et de maximiser le profit. Ce dernier exige d'ailleurs que son
réalisateur - l'Employé - soit dans les bonnes conditions de
travail et par surcroît, il devait être gardé dans de bonnes
conditions de vie. C'est là la situation conflictuelle dans laquelle se
trouvent les Employeurs - Employés, chacun voulant tirer la couverture
de son côté, et qui ne s'éloigne guère de la
théorie de lutte des classes ci-haut épinglés; situation
qu'il importe de bien étudier pour la promotion harmonieuse de l'Emploi
et des travailleurs dans nos pays en développement.
On ne le dira jamais assez, "dans notre pays, à
l'instar de bon nombre des pays africains, le régime dictatorial qui a
pris le pouvoir depuis 1965 manu militari, accordera l'importance à une
économie extravertie au détriment de la dimension humaine,
ouvrant à une exploitation abusive de la main-d'oeuvre" (ASSANI MAYALA,
1993, p.4). C'est alors que dans les Entreprises, va s'installer un capitalisme
à outrance de conséquence positivement moins sensible à
l'économie nationale mais profitant plus aux étrangers par un
rapatriement des capitaux. Ainsi estimerait-on que c'est cette extraversion
économique qui milite pour les licenciements massifs observés il
y a peu dans les Entreprises privées du Sud-Kivu, la
véracité des raisons avancées restant à
vérifier.
Depuis 1993 les Rapports annuels de la Division Provinciale
du Travail et de la Prévoyance Sociale (DPTPS) sur les mouvements des
travailleurs montrent que jusqu'en 1995 le nombre élevé des
départs serait dû aux conditions inhumaines du travail; les agents
s'en étant aperçus, soit qu'ils ne savaient pas réclamer
et se prêtaient alors au Licenciement, soit qu'ils trouvaient que
ça ne valait plus la peine de poursuivre et alors démissionner ou
désertaient. En 1997 su 285 départs, il y avait 263
licenciés, soit 92,3 %. Et le Rapport de cette année signale que
c'est le 1/3 des effectifs habituellement déclarés (volume de la
main-d'oeuvre) qui était donné, soit 4317 unités sur #177;
13000 déclarés avant la guerre de libération de 1996. Ce
qui fait, stipule le Rapport, #177; 75 % de baisse (Rapport, p.10). Serait-ce
vrai ou défendable que les 92,3 % de licenciement seraient dus à
la régression des activités économiques suite à la
guerre quand déjà établies 75 % de baisse du volume de la
main-d'oeuvre ?. En 2000, on enregistrera 73,8 % (Rapport, p.12) et en 2001, 93
% de licenciement.
Quant à la PHARMAKINA, cas dont nous approfondissons
l'étude, on remarque ce qui suit : en 1993 l'effectif s'élevait
à 2961. En 1994 il régresse de 216 unités, en 1995 la
régression est de 603 unités; en 1996 elle est de 273
unités; en 1997, 313; en 1998, 210 et en 1999 il y avait 892
départs. On est donc parti de 2961 à 454 à l'usine de
Bukavu soit 15,3 %. Il y a eu départ de 84,7 % en 7 ans et en 1999
seulement on a enregistré 66,3 % de départs.
Comme on peut le remarquer, la politique du licenciement ne
se pose pas en conséquence logique de la guerre. Elle prend ses racines
longtemps avant la guerre. Pourtant, pour peu qu'on puisse y croire quand un
homme s'engage pour un travail dans une Entreprise, c'est dans le sens d'y
faire carrière (ROLLE, 1972, p.43). C'est donc dans un état de
psychose grave qu'est mis un agent licencié pourtant déjà
voué à la cause de l'Entreprise de laquelle il se réalise
aussi selon ses aspirations propres. Il se retrouve encore au démarrage
de la combativité vitale, avec le risque de ne plus trouver d'emploi
dans ce monde à évolution technologique et scientifique continues
et où des nouvelles visions et compétences sont requises.
Par ailleurs, la politique du Recrutement
accru des temporaires vient embrouiller la réflexion; la question
étant alors de savoir pourquoi le licenciement massif s'il doit
être suivi d'une montée exponentielle des temporaires,
tâcherons, journaliers... des engagés à durée
déterminée. Les mêmes années observées nous
présentent ce qui suit : en 1993 on a pu compter 416 engagés
à durée indéterminée sur 670 contrats visés,
soit 62,1 % et donc 38 % à durée déterminée. En
1995, au revers de la médaille, sur 1377 contrats visés, 874
étaient à durée déterminée soit 63,5 %. Le
Rapport de cette année reconnaît que c'était pour la
première fois que les contrats à durée
déterminée dépassaient ceux indéterminés; et
que c'était dû aux humanitaires qui n'engagent souvent que pour 6
mois renouvelables plusieurs fois (Rapport, pp, 11-12). Malheureusement cela
s'étendra si vite à toutes les Entreprises, si bien qu'en 2000
sur 1402 contrats visés, 1310 soit 93,4 % étaient à
durée déterminée, omission faite des dispositions des
articles 41-42 du Nouveau Code du Travail et mis à part le cas des
journaliers sans statut régulier clair.
La PHARMAKINA ne s'écarte guerre de cette
réalité. Depuis 2000 on observe ce qui suit :
Années Ordinaires Accroissement
Temporaires Journaliers
2000 505 + 51 68 220
2001 568 + 63 116 220
2002 608 + 40 166 220
2003 698 + 910 223 220
C'est que, quand on enregistre 399 nouveaux engagés (51
+ 68 + 220) en 2000, 85 % sont à durée déterminée
soit 288 (68 + 220); en 2001, cette catégorie représente 84,2 %;
en 2002, 90,6 % et 83,1 % en 2003.
Qu'est-ce qu'expliquerait cette montée exponentielle
des temporaires si ce n'est que l'exploitation abusive de la main-d'oeuvre,
dès lors qu'on licencie massivement les engagés ordinaires pour
recruté de façon accrue et ininterrompue les temporaires, un peu
comme si on déshabillait Saint Pierre de son manteau de luxe pour
habiller Saint Paul des pacotilles ? Cela torpille le domaine de l'Emploi et
donc doit être dénoncé au créneau, car c'est un coup
de pousse donné au capitalisme à outrance.
Il importe aussi de rappeler que, outre la production,
l'Entreprise demeure un réseau de communication, d'adaptation, de
socialisation... où les agents se forment en corps uni. Ainsi, par ce
binôme, c'est tout un système, un circuit de socialisation qui se
retrouve encore au démarrage, où les agents doivent se rechercher
de nouveau et parfois, et c'est le cas en espèce, entre les travailleurs
de niveaux d'instruction différents où les degrés de
conflit, de frustration et de complexe sont très marqués : on
chasse ceux qui ont une certaine maîtrise de leur fonction pour des
temporaires, de fois, inexpérimentés. Ce n'est pas
évident qu'ils se rencontrent avec un même niveau de connaissance
et quand même ils seraient spécialistes, ces temporaires sont des
recrues. Et s'il faille s'en convaincre, un journalier (ouvriers, temporaires)
si apte qu'il soit pour exercer des fonctions supérieures, se sachant
passager et donc sans promotion, reste sans motivation (G. THUILLIER, 1965, p.
7) KAZADI (1973, p.312) précise que toute Entreprise devrait, pour
stabiliser et accroître sa production, stabiliser sa main-d'oeuvre. Et
BORNE (1970, p. 201) de renchérir en ces termes : "la rotation doit
être lente afin de maintenir un esprit socio-psychologique stable du
travail"
Notre souci majeur étant de protéger l'Emploi,
il doit cependant se démarquer de la partialité dans
l'appréciation des parties (Employeurs - Employés) et cela, dans
l'objectivité la plus totale. En effet, "si le travailleur est libre de
quitter l'Entreprise pour s'embaucher ailleurs, l'Employeur doit aussi
être de le congédier. D'autre part, l'Employeur qui court les
risques économiques de l'Entreprises doit avoir le pouvoir de
l'organiser et en particulier, de choisir son personnel et d'en faire varier le
nombre. Une stabilité de la main-d'oeuvre apparaît d'ailleurs
inconcevable dans une économie en mouvement où les techniques se
transforment et ou les Entreprises apparaissent et disparaissent au rythme de
cette évolution (...). Ce qu'il faut rechercher, c'est que chaque
travailleur ai un emploi et non qu'il conserve indéfiniment le
même emploi. Les garanties accordées contre un congédiement
brusque et abusif ne doivent donc pas supprimer toute mobilité de la
main-d'oeuvre" (J. RIVERO et J. SAVATIER, 1970, pp. 491-492). Ces garanties de
stabilité de l'emploi en usage dans la fonction publique ne seraient pas
supportables dans les Entreprises soumises à la concurrence (idem, p.
520). Ces coauteurs montrent en termes du Droit que, de même qu'il y a
des obligations à observer (responsabilités et
compétences) de même il y a de droits à respecter de part
et d'autre des Employeurs et Employés. Bien que la législation
sociale (du travail) reconnaît la mobilité du contrat par la
sélection, d'où ce Binôme Licenciement-Recrutement, ce
dernier ne doit pas se faire vaille que vaille. L'on chercherait à
savoir en effet :
- Quels sont les facteurs à la base du licenciement
massif et du recrutement accru des temporaires à la PHARMAKINA/BUKAVU
?
- Est-il possible d'envisager des stratégies pour
l'encadrement des temporaires et des diminuer ainsi le taux de licenciement
collectif ?
5. Hypothèses du travail
L'hypothèse étant une proposition de
réponse à la question posée (GRAWITZ, 1993, p. 345), deux
vont nous guider dans notre travail :
- Le licenciement massif et le Recrutement accru des
temporaires dans les Entreprises privées seraient une marque de
l'exploitation capitaliste paroxysmique camouflée de la main-d'oeuvre
bon marché.
- Des stratégies stabilisatrices du travail seraient
possible en vue du progrès à la fois dans le domaine de l'Emploi
et chez les travailleurs, pour un développement harmonieux, humain et
durable où tous on se sent acteurs et bénéficiaires de la
croissance socio-économiques de son Entreprise et de la
société en générale.
6. Méthodes et Techniques utilisées.
Pour la collecte des informations nécessaires
à l'élaboration d'un travail scientifique, il importe de se
servir de certaines méthodes et techniques, qui, du reste sont d'un
apport manifeste dans la vérification des hypothèses et l'analyse
des données, en ayant en vue les objectifs que l'on s'est fixé.
Nous nous sommes servi de :
* Les méthodes :
- La méthode historico-comparative : qui
consiste à remonter dans le passé et à analyser les
efforts déployés jusqu'au moment de l'étude ainsi que les
faiblesses cumulées. Ajouter à la méthode
statistique, les deux nous ont permis d'apprécier la quantification
des données chiffrées brutes en regardant leur évolution
dans le temps en confrontant les différents paramètres depuis
1993 jusqu'en 2003.
- La méthode descriptive : qui consiste à
rassembler les observations faites au sujet d'un phénomène en vue
de fournir une image cohérente et approfondie du phénomène
(MUCHUKIWA, 1990-1991). Elle nous a permis de présenter la PK dans son
environnement entrepreneurial du Sud-Kivu.
- La méthode systémique ou Approche
systémique de la situation : qui selon Eveline WAAS (1992, p. 221)
"permet de mettre au point des mesures de pilotage, donc de définir des
finalités et des objectifs en utilisant la dynamique propre du
système tenant compte des divers scénarios et en prévoyant
des mesures de correction ou d'ajustement selon les facteurs d'influence plus
ou moins forts que l'on a pu analyser". Elle nous a permis de saisir la PK dans
sa globalité, dans son étude aussi bien que dans la proposition
des mesures ou stratégies de renforcement qui l'aideront à bien
poursuivre la réalisation de ses objectifs. Elle nous a permis en outre,
de déceler les différents acteurs en jeu et leur relation
réciproque, dans une analyse chronologique des faits afin de bien cerner
la dynamique du système économique.
* Les Techniques
- l'observation directe et dirigée : qui
consiste en un contact direct avec les personnes ressources ou avec les
institutions observées ayant en vue le thème de recherche
(d'où l qualificatif dirigé) avec les aspects précis du
thème à approfondir. Nous nous sommes servi d'elle dans
l'entretien avec les personnes ressources, dans les visites des institutions
administratives et au sein de la P.K.
L'observation documentaire ou indirecte : qui s'empend
a l'analyse des documents écrits : ouvrages édité,
documents officiels et privés, archives... Nous en avons lu et consulter
autant pour saisir la portée des faits et en approfondir
l'étude.
- Interview libre et dirigée : elle était
libre quand l'entretien tenu avec les intéressés (Employeurs,
Travailleurs, Autorités Administratives et autres personnes ressources
sélectionnées comme les syndicalistes) était
spontané. Elle était dirigée ou structurée quand
était d'usage notre canevas de questions préparé d'avance
pour cette fin (Voir annexe).
- Le questionnaire mixte : il consistait à une
liste de questions ouvertes auxquelles les intéressés
répondaient librement selon qu'ils le pouvaient; et quand ces questions
étaient fermées, il fallait justifier sa réponse pour
élargir la compréhension.
- La technique d'échantillonnage : consistant
à tirer une fraction représentative de la population sur laquelle
l'enquête est orientées, estimant trouver des réponses
exhaustives chez elle (fraction) pouvant conduire par déduction aux
mesures de solution qui concernent toute la population concernée. Ainsi
l'effectif de l'année 2003 (698) a été retenu comme de
référence dont l'échantillon de 15 % sera tiré,
soit 105 et qui a été réparti comme suit :
* 9,5 % (soit 10 unités) composés des membres de
la Direction des Ressources Humaines de la PK, de l'Inspection du Travail, du
réseau syndical et des Divisions de Plan et Développement,
Economie, Finances...
* 23,8 % (soit 25 unités) composés des
travailleurs qui ont subi ce licenciement massif à la PK.
* 66,6 % (soit 70 unités) composés des
travailleurs encore en exercice ayant au moins 2 ans d'ancienneté (77,1
% soit 54 sur 70 dépassaient 6 ans d'expérience).
Rien ne nous a empêché de contacter l'une ou
l'autre personne ressource, l'une ou l'autre maison selon que nos
investigations nous en relevaient la nécessite.
7. Cadre théorique
"La crise du développement est aussi une crise de la
théorie du développement" (Ignace SACHS, 1981, cité par G.
DEFOUR, 1994, p. 53). Cette phrase voudrait bien dire que la réussite
d'une action de développement est fonction de la théorisation de
sa démarche. Concernant les théories en effet, J.M.HENDERSON
& R. QUANDT (1972, p.1) souligne qu'elles emploient un raisonnement
déductif abstrait grâce auquel les conclusions sont tirées
des hypothèses initiales. Elles fournissent un fil conducteur aux
études empiriques. Ainsi, trois théories ont été
sélectionnées pour soutenir notre investigation à savoir
:
1. La théorie de l'Agence.
Mc. JENSEN & WH. MECKLING (cités par BEITONE,
2001, p.412) mettent le champ d'application de cette théorie dans
l'Entreprise en générale et dans la société par
actions en particulier. Elle est basée sur des contrats entre les agents
: contrats écrits et/ou non entre les managers et actionnaires, les
managers et salariés avec les fournisseurs et les Entreprises de
sous-traitance, réalité qui peut se vérifier à la
PK. Elle développe l'Asymétrie de l'information due à deux
problèmes liés à l'imperfection de l'information :
- La sélection adverse où l'agent
économique est plus ou moins irrationnel; il a tendance à choisir
la mauvaise qualité et à laisser la bonne. Ainsi, un patron
déjà en difficulté a beaucoup de risques de tomber sur un
mauvais travailleur qui le met davantage en difficulté. Ici la pointe
pour la PK est de tomber dans la piège de chasser les anciens
travailleurs d'une certaine expérience professionnelle pour des
temporaires dont la compétence reste à prouver.
- L'Aléas moral qui est une sorte d'escroquerie
que les agents économiques se font mutuellement. Ils agissent, le patron
et le travailleur, comme sur le marché de dupes. Se trompant
mutuellement, chacun garde un comportement stratégique vis-à-vis
de l'autre; il connaît la réalité mais ne la lui
dévoile pas pourtant elle aurait été décisive dans
le comportement de l'autre pour une meilleure prestation. La pointe pour la PK
ici est que le travailleur, ne pouvant pas réclamer les bonnes
conditions de travail, parce qu'il a peur d'être aussi chassé,
preste mal; ce qui baisse la production et fait perdre la maximisation de
profit qu'il pensait gagner en diminuant ses anciens travailleurs pour les
temporaires de compétence incertaine.
Devant ces deux problèmes la théorie propose
de :
- Promouvoir les anciens collaborateurs acquis à
l'esprit de l'Entreprise. Cela exige des mécanismes de formation qui les
mettent à niveau/
- Recruter les jeunes cadres et mettre sur pieds une
perspective de carrière dans un environnement épanouissant.
- Procéder par des mécanismes de chasseurs de
têtes pour des postes stratégiques et y aller par contrat
incomplet.
- Recruter chez les concurrents.
2. La théorie contractuelle.
Au sein d'une Entreprise, outre des contrats entre
Employeurs - Employés, l'Entreprise doit en signer avec l'Etat notamment
"pour s'assurer que ses investissements seront affectés de façon
qu'ils servent à réaliser non pas l'exploitation mais le
développement du pays" (Th. LOANGO, 1970, p. 72) et cela par le biais
des autorités politico-administratives du lieu de son siège
social. Elle doit en faire aussi avec les fournisseurs. Sommes toutes, ces
contrats rejoignent la formule du développement contractuel où le
pouvoir exécutif confie aux régions (provinces), comme à
des véritables Entreprises, la réalisation d'opérations
spécifiques dans le cadre du progrès socio-économique
(SADIKI BYOMBUKA, 2001-2002). La PK doit en avoir conclut autant avec ses
partenaires : les travailleurs, l'Etat (d'où le code des investissements
par exemple), ses fournisseurs, ses actionnaires...
3. Théorie systémique
intégrative
Du modèle de D. KATZ & R. KAHN cités par
J.M. GUIOT & Alain BEAUFILS (1987, p. 55), cette théorie peut
être associée à la précédente. D'après
ces auteurs, "l'Entreprise est déterminée par cinq sous
systèmes interdépendants : "le système productif
et technique" qui réalise la transformation des facteurs de
production en biens et services; "le système de support
" met l'Entreprise en relation avec l'environnement; ici on voit
l'approvisionnement des ressources et l'écoulement des produits dans les
meilleures conditions; "le système de maintien" a la
mission de sélectionner le personnel dont l'Entreprise a besoin et de
fixer le -job description-; "le système d'adaptation"
qui se justifie par la nécessité pour l'Entreprise de se
conformer à la mobilité environnementale; "le
système politique" dont la mission sera de coordonner,
régler (normaliser) et contrôler (suivi) les activités dans
l'ensemble. Cette théorie soutien la méthode systémique
à laquelle nous avons fait recours pour saisir la PK dans sa
globalité, dans son étude comme dans la proposition des mesures
de renforcement stratégiques.
8. Délimitation spatio-temporelle
Notre étude porte sur les Entreprises privées
du Sud-Kivu en général (cas de la PHARMAKINA-BUKAVU) où le
Binôme Licenciement (massif) - Recrutement (accru des temporaires) est
observé comme politique d'Entreprise, en remontant à
l'année 1995 jusqu'en 2003. Tous les paramètres de la
délimitation sont fonction de ce Binôme. Etant du Sud-Kivu, ce
Binôme ne se vérifiant que dans les Entreprises privées, le
cas de la PK se justifie non seulement par sa grandeur parmi les Entreprises
concernées et donc pouvant être représentative, mais
surtout que, vu la délicatesse et la subtilité du sujet, c'est
seulement là que nous avons eu accès aux données qui nous
ont permis de travailler. Quant au temps, nous avons voulu seulement nous
positionner par rapport aux guerres de Libération (1996) et de
Rébellion - Agression (1998). Ainsi avons-nous estimé que
considérer plus ou moins 2 ans avant et 5 ans après n'avait rien
de sorcier, les parties de ce Binôme pouvant ainsi être bien
perçues dans leur évolution décimale pour leur bonne
compréhension et partant permettre aux contrôleurs d'aboutir
à de bonnes mesures stratégiques.
L'application des résultats et de grandes
orientations y afférentes pouvant dépasser le niveau provincial,
nous estimons que cette étude pourrait influer sur d'autres types
d'Entreprises qui seraient tentées d'user de ce Binôme dans leur
politique entrepreneurial, et cela à l'échelle nationale.
9. Présentation sommaire du travail
Outre l'introduction, la Conclusion générale
et la Bibliographie, ce travail comporte trois chapitres; à savoir :
- Le premier porte sur les généralités
sur les Entreprises et la brève présentation de la PK.
- Le deuxième consiste en l'étude sur le
Licenciement collectif et le Recrutement des temporaires à la PK.
- Le troisième chapitre est suggestif des mesures de
renforcement stratégiques adressées à la PK, aux
institutions étatiques de contrôle et suivi professionnel, aux
travailleurs de la PK et à la population en général. Elles
se rapportent aux résultats de l'étude et de l'enquête.
10. Difficultés rencontrées.
Tout au long de nos recherches, nous nous sommes
butés à beaucoup des difficultés telles :
l'indisponibilité des documents de base relatifs aux données
chiffrées des dépenses, les productions, les mouvements des
travailleurs à la PK, ses productions ou Chiffres d'Affaires pour les
années 1996-1997. Et pour celles auxquelles nous avons eu accès,
ça nous a coûté très cher et en temps et en moyens,
car il a fallu contourner la PK pour les institutions administratives où
l'accès aux archives n'était pas aussi facile qu'on puisse le
croire; parfois il fallait motiver les agents pour la recherche des documents,
certains ayant été égarés dans les archives suite
à la guerre; ou tout simplement disparus.
En outre, vu l'état très sensible du sujet,
certains Employeurs comme celui de la BRALIMA n'ont pas jugé bon nous
recevoir, trouvant que l'investigation mettra à nu les tricheries
camouflées dans leur façon de mener leurs Entreprises.
Enfin, ici à l'ISDR, le temps de recherche pour le
Mémoire accordé aux finalistes n'a pas été
respecté comme de coutume; ce qui fait que nous nous sommes
coupés en mille morceaux pour la réussite de ce travail, en
sacrifiant certaines activités de nécessité vitale.
Abordons alors le chapitre premier, celui des
généralités qui va nous retracer les contextes
socio-politico-économique dans lesquelles la PK est née et a
évolué depuis l'époque coloniale à nos jours; cela
après que nous nous serons sur la compréhension des concepts
clés du sujet.
Chap. I. GENERALITES
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
Pour que nous ayons une même compréhension du
sujet, il s'avère important de définir ces concepts clés.
Cela permet en outre aux lecteurs d'avoir une certaine orientation ou vision et
de se fixer sur leur lecture de manière commune et sélective;
à la fois sur le sujet et sur d'autres concepts utilisés dans le
travail, connexes au sujet et qui porterait en confusion. En voici donc :
1. Licenciement : lié au personnel, ce concept
signifie la résiliation du contrat de travail décidé par
l'Employeur seul pour une raison valable. Il est individuel quand c'est
lié à l'inaptitude et/ou à la conduite incommode du
travailleur concerné. Il est collectif par le fait de l'opérer
pour 10 travailleurs par mois ou pour plus ou moins 5 % de l'effectif total du
personnel d'une Entreprise au cours d'un mois pour des raisons
économiques ou de nécessités de fonctionnement de
l'Entreprise telles la diminution de l'activités et la
réorganisation intérieure (raison technologique). Le travailleur
ainsi licencié (assaini) conserve pendant un an la priorité
d'embauchage dans la même catégorie d'emploi. Passé ce
délai, un essai lui sera soumis pour la réintégration
(NCT..Art 78).
Les dispositions (du licenciement collectif) ci-dessus ne
s'appliquent pas au contrat à durée déterminée qui
prennent fin automatiquement au terme convenu sans qu'il y ait licenciement et
donc sans préavis ni indemnité de licenciement (Mesures
d'application de l'ancien Code du travail, pp. 81-82).
2. Congé technique ou suspension du travail :
C'est le fait d'interrompre temporairement l'exécution de ses
obligations (du contrat), de ses fonctions pour beaucoup des raisons dont la
force majeure (NCT..Art 57) exemple du lock out déclencher
conformément aux dispositions légales (NCT..Art 78 et M.
Camerlynck, 1960, p. 220). C'est la cession temporaire du travail où
certains effet, si pas tous, liés à l'existence du contrat ne se
produisent plus, avec un droit de réintégration une fois ses
raisons solutionnées. La protection du travailleur exige que son contrat
soit seulement suspendu et non résilier (J. RIVERO & J. SAVATIER,
1970, pp. 491-492) en cas d'arrêt momentané d'activités
(idem, p. 496).
3. L'assainissement : C'est le fait d'assainir et donc
de rendre sain, de mettre à l'état de fonctionnement normal
(Dictionnaire Larousse). Concept beaucoup en usage dans le domaine de l'emploi,
signifierait juridiquement licenciement collectif, où on essaie
d'aérer en mettant à la porte le personnel de trop. Selon son
sens premier, il suppose un tri, une sélection de ceux qui ne
réponde plus à la stature voulue. Ceux qui rejoint l'article 78
du NCT précisant l'ordre à respecter le licenciement, qui doit
tenir compte, d'abord, de l'inaptitude pour les services maintenus, puis
l'ancienneté (les moins anciens) et enfin les charges familiales (ceux
qui en ont moins partent avant). "l'assainissement est matière
d'exercice du pouvoir de résiliation unilatérale ouvrant à
une redevance d'une indemnisation de congé, mais la rupture restant
efficace et le temps de préavis étant préalablement
observé" (J. CLESSE, 1992, p.161).
4. Recrutement (accru) : C'est le fait d'engager du
personnel. C'est toute opération entreprise dans le but de s'assurer ou
de procurer à autrui la main-d'oeuvre des personnes n'offrant pas
spontanément leurs services
(NCT. Art 7). Par le qualificatif " accru" il se
révèle exagéré et donc abusif
parce que ne se justifiant pendant la période
où les licenciements massifs sont
marqués. C'est donc le fait d'engager du personnel
qui font l'objet d'une
stratégie entrepreneurial se
généralisant qu'il attire et doit inspirer une
meilleure interprétation du Code du travail pour
une meilleure législation
sociale et une meilleure orientation de la politique
générale de l'Emploi
5. Temporaires : c'est tout engagé au contrat de
travail à durée déterminée. Etymologiquement ce
terme est lié au temps, à une période limitée. On
parlerait mieux d'un tâcheron. Ainsi un temporaire serait affecté
à un service passager, à une tâche précise que pour
un temps donné. Dans une firme agricole, c'est l'engagé
journalier pour un service saisonnier, "dont l'échéance est
fixée par un événement futur et certain"
(Chr. VAN LIERDE, 1983, p. 24)
6. Entreprise (privée) : "c'est une organisation
économique de forme juridique déterminée
(propriété individuelle ou collective) constituée par une
production des biens destinés à la vente ou à la
fourniture des services rémunérés pouvant comprendre ou
plusieurs établissements" (ACT..Art 4). Le qualificatif "privé"
lui fera reconnu par le fait que l'Etat n'y intervient que pour la
réglementation administrative et la fiscalité économique.
Elle est privée dans l'initiative, dans la constitution du capital et
dans la gestion. L'Entreprise au sens stricte reste une cellule
économique dont le but est de satisfaire aux besoins de la
collectivité, régionales et mondiales et cette satisfaction de
besoins implique la production soit des biens soit des services. (A. VERHULST,
1984, p. 14).
7. Le domaine de l'Emploi : c'est toute
l'administration qui se charge de la politique générale de
gestion de marché du travail. Par les Codes d'investissements et de
travail, elle harmonise les rapports Employeurs et Employés : favorise,
encourage et ainsi les investisseurs, enregistre les offres de travail par la
déclaration d'ouverture des Entreprises et organise le placement selon
les demandes d'emploi des chômeurs (qui vienne de l'étude ou des
résiliations de contrat) selon leur qualification et les exigences du
poste à pourvoir; aussi gère-t-elle les différends
afférents à ces rapports dans le cadre de la législation
sociale en vigueur.
8. Le Code d'investissements : c'est une disposition
légale (une loi) qui réglemente la politique
générale des investissements dans un pays. Celui qui est d'usage
en RD Congo est signé par l'ord-loi n° 004/2002 du 21
février 2002 abrogeant l'ord-loi n° 86-028 du 5 avril 1986 portant
C.I, l'Ord-loi n° 81-010 du 02 avril 1981 instituant un Régime de
zone franche à vocation industrielle ainsi que tous les textes
législatifs et réglementaires contraires à cette nouvelle
loi. L'investissement est une opération consistant pour un particulier,
une Entreprise ou un Etat à augmenter sa capacité de production
ou à moderniser ses méthodes et ses produits soit en
créant des équipements, soit en développant la richesse de
l'éducation ou de l'organisation (Th. SUAVET, 1975, p. 253). Ainsi la
nouvelle philosophie et l'esprit du NCI est incitative, orientative et
sélective de l'investissement en conformité avec le plan de
développement du pays. Par le NCI, au truchement de l'ANAPI, les
Entreprises souscrites s'engagent "à former le personnel national aux
fonctions techniques spécialisées et à celle d'encadrement
et de responsabilité" entre autre obligation (Art 8, alinéa 4),
ayant été bénéficiaire des avantages douaniers :
exonération totale de l'importation des équipements lourds et
à l'exportation des produits finis et semi-finis; et des avantages
fiscaux et parafiscaux sur les bénéfices et sur les revenus et
sur le Chiffre d'Affaires cinq ans durant depuis les investissements
nouvellement injectés (Art 10-18 du NCI).
9. La faillite : conformément à la loi du
13 juillet 1967 et l'Ord-loi du 23 septembre de la même année
portant modification de la législation sur la faillite, cette
dernière ne concerne plus seulement les commerçants mais toute
personne morale de droit privé, à objet économique,
poursuivant un but lucratif, en état de cessation de paiement (Th.
SUAVET, op.cit, p. 198).
- 10. Substitution et transfert d'Employeur : il y a substitution
quand il y a transfert d'Employeur. Dans ce cas, le nouvel Employeur est
subrogé au précédent, tous les contrats de travail en
cours au jour de la substitution subsiste entre le nouvel Employeur et le
personnel (NCT..Art 80-81). Et le Code congolais s'inspire ici du Code
français du travail qui précise : "la règle est
posée par l'article 23 alinéa 8 et contient une
énumération non limitative des cas où elle s'applique :
succession, vente, fusion, transformation du fond, mise en
société (...) Le maintien du contrat de travail s'applique en
effet chaque fois que le salarié continue le même travail sous une
direction nouvelle (...), dès l'instant que l'activité de
l'Entreprise est restée ma même ... (et que le produit est
resté le même). Aucune convention entre le cédant et le
concessionnaire de l'Entreprise mettre obstacle à la règle de
l'article 23 alinéa 8". C'est ce que les Français appellent
Droit positif d'héritage. Ce même Code reconnaît
cependant au nouvel Employeur la liberté de réorganiser son
Entreprise à condition de respecter le délai de préavis,
même les anciennetés des salaires lui sont redevables. Seulement
les dettes déjà nées en matière des salaires ou
d'indemnité à la date du transfert ne lui sont pas redevables
sauf s'il s'identifie en faux par fraude pour dissimilation complice. Là
il alors il est solidairement tenu avec le cédant (J.RIVERO & J.
SAVATIER, op.cit, pp. 499-500).
- 11. L'Entreprise multinationale : c'est celle qui possède le
contrôle des établissements de production dans plus d'un pays, dit
Bernard BOVIN, (1984, p. 8) et citant Virgile SELERA, la définit comme
étant une famille où un groupe corporatif dont les membres sont
localisés dans différents pays dans le but d'atteindre un
objectif commun à l'ensemble du groupe. Peut-on aussi dire poursuit
Virgile qu'il s'agit d'une Entreprise dans laquelle le capital et le management
d'un pays sont combinés à des facteurs de production venant
d'autres pays. Cela que nous nous situons sur ceux qui est de la PK où
les investisseurs ne sont venus qu'avec leur capital financier et technique et
ont rencontré la main-d'oeuvre et la terre disponibles et bon
marché pour leur implantation. En effet, la philosophie et l'esprit du
NCI pris en compte, et "la RD Congo ayant opté pour une économie
libérale tempérée du type économie sociale de
marché, la croissance économique et le développement
repose sur le tripartite suivant :
- 1. L'Etat fournit le cadre et l'environnement incitatif
- 2. Le secteur privé crée les richesses nationales et l'emploi
- 3. La société civile se charge de promouvoir l'homme dans
toute sa dimension.
- La PK s'inscrivant dans cette logique, l'Etat et la société
civile devrait instituer un cadre juridique qui assure la protection des
personnes et des biens" (introduction de NCI). Si en amont le secteur
privé prend la charge de la production des biens et services pour
valoriser l'investissement, nous estimons qu'en aval la croissance vient du
travail et donc du travailleur. D'où l'article 8 alinéa 4 et
l'article 31 (sur la formation et la promotion du personnel) du même Code
et l'article 7 alinéa 8 sur le nombre d'emploi à
créer.
I.2. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR
LES ENTREPRISE ABUKAVU
I.2.1 L'époque coloniale
La création et l'organisation
des entreprises tant publiques, paraétatiques que privées
congolaises partent de l'administration économique coloniale. Celle-ci,
partant du décret-loi du 31 mai 1934 ne s'intéressait pas aux
droits des indigènes ni à leurs protections (Art 3 et 4), tout
appartenant à l'Etat (belge) pour ce qui est du droit domanial.
Ainsi le statut du travailleur
congolais à cette époque connaîtra beaucoup de restrictions
notamment celle du libre choix d'une activité professionnelle, elle
même frappée de discrimination basée sur une double
législation des rapports employeurs-employés; un contrat reconnu
d'emploi pour les collons régi par une loi (code III, 1959) et celui
réputé de travail pour les indigènes régis par un
simple arrêté royal de juillet 1954.
Faut-il aussi ajouter qu'une fois
recruté, l'indigène n'était libre ni changer de
profession, ni de circuler sans permission et justification. Ce qui lui
ouvrirait les horizons (Thomas LOANGO, 1970, P.27).
on comprend alors que soit tronquée ou limitée
l'éducation scolaire, ne l'orientant que sur le tas.
Si le dirigisme souple va
caractériser cette législation économique
coloniale: imposition indirecte des activités
économiques avec les objectifs, les moyens et étapes de
production étudiées à la métropole; elle sera
cependant d'exploitation (capitaliste) et dans le droit commercial et dans le
droit industriel; exploitation abusive de tout le patrimoine congolais: des
ressources matérielles (sol et sous-sol) et des ressources humaines
(main d'oeuvre bon marché).
Ce qui suscitera aux colons investisseurs le goût de
relancer dans divers secteurs de production, le paradis terrestre, scandale
géologique, leur ayant été octroyé à la
conférence de Berlin. Ainsi le pouvoir public en disposait de
façon très étendue dans la prétention de donner au
législateur d'assurer un développement à la fois .rapide
et harmonieux. Trois périodes vont permettre de nous situer par rapport
à la gestion de domaine de l'Emploi au Kivu depuis la colonisation.
I.2.2. L'Indépendance et la Zaïrianisation
Certes, l'industrialisation demeure une solution radicale au
problème de commerce des produits de base. Au plan externe, elle
réalise la mutation des pays sous développés exportateurs
des matières premières en fournisseurs internationales, permet
aux pays d'accumuler des revenus élevés nécessaires
à la réalisation d'autres investissements productifs. (ILUNGA
LUNKAMBA, 1973.P.P101-102)
Avant 1958, l'investissement industriel et entrepreneurial est
florissant. Le processus d'émancipation du pays et l'accession à
l'indépendance provoquent l'obtention et la fuite des capitaux. ce qui
va briser l'expansion industrielle. Nous avons ainsi un ralentissement de
l'activité économique en général au cour des
années 60-65. Cependant le secteur manufacturier et commercial
conservent une certaine croissance.(TSHIMANGA et alli, 1983 P.48)
la rapidité fascinante de l'avènement du
régime MOBUTU en constituera aussi sa faiblesse. L'impréparation
des cadres nationaux pour continuer sur le même envol économique
colonial fera échoué cette évolution par de là sa
méthode propagandiste et son messianisme (Mobutu-sauveur) pour ce qui
est du droit de jouissance et de propriété (ord. loi n°
48/65 du 22/12 /1965; N°54/65 du 31/12/1965; N° 66/584 du 14/10/1966;
N° 66/1 du 01/01/1966).
Ainsi retrouvera-t-on au paternalisme régressif.
En effet le progrès politique, économique et/ou
social ne se donne pas, on le mérite. De même que, c'est une main
invisible qui hisse ce régime au pouvoir, de même cette main
influera sur sa gestion ; d'où le néocolonialisme de
l'après indépendance. Un commandant colonial gérant la
transition l'avait déjà prédit: "Après
l'indépendance égale avant l'indépendance ", pire encore,
nous allons assister à une régression exponentielle si bien que
le nouveau régime, au lieu de substituer la politique économique
d'exploitation à celle de développement, (il) ne saura même
pas maintenir le niveau de progrès socio-économique et politique
qui était déjà atteint par le régime colonial.
On retiendra de positif pour ce régime, qu'il ait
modifié la législation
sociale dans la gestion domaniale (Régime des biens)
comme dans celles des personnes (Régimes des personnes) avec un
dépassement dans la libre circulation, libre exercice du droit syndical
et de grève, le tout orienté vers un développement
économique autonome. Ainsi le slogan comme "Retroussons les manches"
sera un éveil de conscience au travail, comme soutien aux efforts
locaux. 'Th. LOANGO P.P.95 et 98). Par ailleurs, même si notre
progrès ne peut se passer des voisins(Congénères) dans le
contexte actuel du commerce international (la mondialisation), du moins il est
incontestable que ses bénéficiaires primordiaux soient les
nationaux.
I.2.3. Les Entreprises (privées) au Sud-Kivu
Ce regard rétrospectif sur un passé
entrepreneurial embrouillé risquerait
de nous plonger dans une vision pessimiste des choses. le
passé doit pourtant être éducatif, nous menant à
améliorer le positif et à corriger le négatif, pour
maîtriser le présent et afin aborder le futur avec espoir. Ce qui
se relève vrai et défendable car nous assistons d'un
côté à une désarticulation évidente des
mécanismes économiques hérités du temps colonial
mais de l'autre, à un processus de recomposition (mise en place) des
structures dites de l'économie informelle de substance en expansion
comme " le fruit de l'échec économique"(Chabal P.et DALLOZ J.P,
1999 P.4) et (F.Reyntjens et Alli, 2000 PP187-188).
Il reste que l'on stabilise le mécanisme de
réglementation formelle de
tissus économiques, ce qui touche tout le domaine de
l'Emploi car " il s'agira, lorsque les coopérations
étrangères redeviendront opérationnelles ", dans un
système économique établi et maîtrisé de
l'intérieur, d'éviter de naviguer à vue et " de
s'épuiser à ramer à contre courant". Si le passé
nous peint une image formelle florissante dont le tableau ci-après, le
présent nous dessine l'informel qu'il faut réglementer.
Tableau N°1
Quelques industries de la région du KIVU
Branches
|
Nbre d'Ese
|
Capacité annuelle
|
Utilisation capacité en %
|
Employés
|
Produit alimentaires
fabrique café
fabrique thé
raffinerie du sucre
moulin
fabrique des biscuits
fabrique boisson
laiterie
abattoirs
Industrie de produits chimique et pharmaceutique
fabrique de quinine
raffinerie de papaïne
moulin à pyrèthre
savonnerie
Industrie textile
égreneuse de coton
filature, tissage et teinture
|
25
24
1
21
1
2
1
5
1
4
1
4
3
1
|
8.000 Tonnes
13.000 T
20.000 t
-
-
2100 hl
-
37.000 têtes
2400 T d'écorce
180 T
3.000 T de f
-
15.000Tde g
-
|
100
50
49
0
0
100
0
41
80
40
10
-
27
-
|
1730
780
2100
260
80
150
3
-
200
150
54
158
100
-
|
|
94
|
|
|
5.565
|
Source, Rapport sur le Nord-est
du Zaïre Tome V P 15(1971)
Il faut ajouter à cela 3 huileries de palme, 1
d'arachide, 1 confiserie, 4 rizeries et 4 laiteries encore pour ne citer que
cela (TSHIMANGA et Ali, 1983, P.58)
"Mise à part les mines de cassitérite et de
Wolfram exploitées par la SOMINKI à KALIMA et à KAMITUGA,
ce tableau nous montre que la plupart d'entreprises industrielles
installées dans la région font partie de' celle de transformation
des produits agricoles destinés à la commercialisation (idem
P.54). Et si en 1970 le besoin en main d'oeuvre était estimé
à 2000 emplois à créer par an, cela pourrait même
décupler aujourd'hui. Ce qui porte à croire qu'une action de
promotion industrielle intégrée dans un programme de
développement régional a des chances de réussir.
*Classification et secteurs
d'activité
Par delà la
difficulté de bien étudier l'informel de la structure de
économique de BUKAVU, on observe une certaine classification des
Entreprises selon la taille et le chiffre d'affaires qui parte des
entités domestiques ou familiales: une boutique, un Kiosque, qu'on peut
avoir par milliers, à des grandes firmes comme KOTECHA et DATKO, GINKI
et alimentation la beauté. On en a ainsi des
propriétaires nationaux comme des étrangers, en association ou
pas (SARL, SPRL). Mais à côté nous dénombrons
d'important mouvement associatif, des sociétés sans but lucratif.
(ASBL) de la catégorie des "sociétés civiles" et ONGD. Le
tout se met dans divers secteurs ou rayons d'action. La Division du travail et
de la Prévoyance sociale le groupe en 8 :
-Agriculture et élevage : PHARMAKINA,
ALIMENKINA;
Ferme MULUME
MUNENE...
- Extractive : SOMINKI; Carrière
(pierres, sables)...
- Manufacturière : BRALIMA, UZABUKO,
Imprimerie du Kivu, GINKI
- Bâtiment : ESAKI, Service de
cadastre, entrepreneur privé,...
- Energie et eau : SNEL, REGIDESO,
SINELAC,...
- Commerce : KOTECHA, DATKO, Banque centrale,
économat,...
- Transport et communication : office des
routes, Radio MAENDELEO,
VODACOM,
...
- De service : Hôpital de PANZI, UCB,
Parquet, Cabinet des AVOCATS,...
Un effort de formalisation juridique
indique qu'il existe des entreprises publiques et paraétatiques (mixtes)
dont respectivement SNCC et ONPTC, SNEL, REGIDESO et office des routes,
très en déroutes puis qu'en majorité fonctionnaires de
l'Etat non payés et don très ma gérés, dont les
services sont suppléés par des particuliers dans tous les
domaines. C'est le cas du transport (routier, aérien, fluvial) où
l'Etat est presque inexistant ; le cas de la télécommunication
submergée par des réseaux privés (Radios,
téléphones); le cas d'adduction d'eau et électrification
populaires par les comités de développement des quartiers, et
enfin pour ne citer que ceux-là, le cas de paiement de prime aux
enseignants par les parents pour les secteurs éducatifs. Sommes toutes,
cette démissions de l'Etat donne libre cours à la privation
d'où la troisième catégorie: les entreprises
privées qu'il faut alors tenir à l'oeil pour sauver ce qu'il le
peut encore.
I.3. BREVE PRESENTATION DE LA PHARMAKINA (PK)
I.3.1. Statut juridique et identification
La PHARMAKINA est une Société Congolaise pour
l'Action à Responsabilité limitée, SCARL en sigle. C'est
une entreprise Agro-industrielle à 4 km de la Ville, sur la route
BUKAVU-GOMA, Avenue MICOMBERO. Implantée dans la Commune de BAGIRA, elle
a son siège social à BUKAVU. Ses différents secteurs
agricoles sont à WALUNGU, KALEHE au Sud-Kivu et à BUTEMBO au
Nord-Kivu. Numéro d'enregistrement pour implantation (NRC) :
N° OO18/BUKAVU.
I.3.2. APERCU HISTORIQUE
La PK tire ses origines des aspirations de BOEHRNGER
MANNAHEIN, Usine -mère d'Allemagne. Déjà en 1984, la
Pharmacie « LOWENA POTHEKEE » de la ville de
« OPPENHEIN » (Allemagne » sur le Rhin fabriquait
de la quinine. Quelques années plus tard JOBST vendeur de la quinine sur
le marché de STATTGARD s'associa à C.ZIMMER pour créer une
compagnie de fabrication de la quinine, compagnie qui sera rachetée par
BOEHRINGER. On a installée dans la ville de STRATTGARD elle sera
transférée par après à MANNHREIN, ville qui
présentait des avantages aux nouvelles usines ascendantes à cause
de sa situation géographique favorable sur le Rhin, avec des ports
maritimes. Les écorces de quinquina provenaient de l'Amérique
latine et de l'Indonésie sur l'île de Java. Alors que la teneur
d'écorces de l'Amérique s'élevait à 2 % QAA
(Quinine, Alcaloïde et Anhydride), les Hollandais réussirent
à l'élever à 10 % QAA. Surtout avec l'apport de la culture
de Quinquina ledgenana aux écorces fort levures introduite par l'Anglais
C.H. Ledger à jours, variété trouve et suffisante pour la
fabrication de la Province. (INFOKINA, 1990, N° 7).
A cause des changements politiques dans la contrée de
Java, cette ville ne saura plus tenir de coût. Heureusement pour peu
avant la 2ème guerre mondiale, par le truchement des colons Belges, le
quinquina était introduit au KIVU (1929). La bonne variété
était en expérimentation depuis cette date à la station de
Recherche Agronomique de l'INERA de MULUNGU (aujourd'hui INERA) jusqu'à
la fin de l'année 3O, la culture de café étant la plus
intéressant aux colons, le quinquina ne prendra pas de l'ampleur. C'est
à partir de la 2ème guerre mondiale, avec la création du
SYNQUINAK (Syndicat pour l'étude des quinquina au KIVU) que cette
culture s'accroît. Une coopérative des colons KONGOKINA se forme
et acquit la gérance de l'usine de traitement des écorces. Nous
sommes dans les années 50 ; des difficultés
d'écoulement se firent sentir. Il fallait imposer des quotas limitatifs
aux producteurs et des accores furent pris avec les colons Hollandais
d'Indonésie pour éviter l'effondrement des cours commerciaux et
normaliser le marché de la quinine. Il es sort que l'extension de
plantations au Congo devait se limiter à 5500 ha.
D'où ce tableau n° 2. : A la page suivante
Superficies occupées par le quinquina de
1957.
|
SUPERFICIE EN HECTARES
|
PRODUCTION EN TONNES (1957)
|
1954
|
1955
|
1956
|
1957
|
|
KABARE
|
2874
|
2850
|
2750
|
1932
|
778
|
BUKAVU
|
-
|
-
|
31
|
25
|
20
|
|
2874
|
2850
|
2781
|
1957
|
798
|
Source : Dupriez H, 1987, p. 32.
En 1957-1958, la coopérative CONGOKIMA tombe en
faillite. Le gouvernement en reprend les installations et le revend au groupe
Allemand BOERINGER en Association avec des hommes d'affaires Belges ; la
Société prend le nom de PHARMAKINA.
En 960 c'est l'indépendance, les Belges partent, leurs
associés se retirent le groupe Allemand a la totalité des
actions, la PK devient à 100 % Allemande.
Comme nous l'avons déjà dit,
l'impréparation des cadres locaux fera perdre à la population
Bukavienne les chances de récupérer ses terres confisquées
par la colonisation. Certains comme NYAMULINDUKA sans avoir fait preuve de la
capacité technique ni financière de gérer les plantations
récupérées que malgré la Zaïrianisation de
1973, les Sociétés PK, KINAPLAN et BUKINA échappent aux
mesures de réappropriation. Les cours mondiaux commerciaux tombé
en baisse avec l'avènement des indépendances ne recommencent
à monter qu'à la fin de la décennie 60.
En 1974, encouragés par la hausse des cours
commerciaux, les planteurs nationaux se rouent également la culture de
quinquina (les commerçants, les fonctionnaires, les acheteurs des terres
aux chefs coutumiers et des paysans grands propriétaires terriens). En
1978, on parlera du « BOUM du quinquina » et la
rentabilité de la spéculation entraîne beaucoup de paysans
à sacrifier les cultures vivrières, le quinquina
représentant un grand espoir. En 1975, la superficie de la culture est
de 2229 ha. En 1976, elle saute à 11.257 ha et en 1977, elle recule
à 9989 ha pour bondir en 79 à 16.374 ha. Quant à l'analyse
des chiffres de production en rapport avec les superficies cultivées,
comme cela peut même se vérifier aujourd'hui, leur accession
rencontrera beaucoup de blocages à savoir :
- les relevés officiels et officieux sont
caractérisés par l'imprécision (aujourd'hui on parle du
compte double) ;
- la collaboration avec les services de contrôle de
production est tronquée (l'OZAC n'était même pas
reçu à la PK pour l'exportation du totaquina) ;
- l'exploitation des arbres est elle-même
irrégulière ;
- les statistiques ne donnent ni l'âge, ni l'état
des plantations (H. DUPRIEZ, 1987, p. 65.)
Après la restructuration
foncière et l'extension de surfaces en 1980, la PK devient la monopole
d'exportation des écorces et du totaquina, prend la suprématie
dans le secteur agro-industriel et se situe dans une perspective de
maîtrise du marché mondial (1/4 de la production en tonne de
quinine)
En 1985, 3 sociétés ont 57 % de la production
mondiale dont 25 % à la PK, 20 % à Kinaplan et 12 % à
Bukina et la 1ère était totalement congolaise (zaïroise).
Ces 3 sociétés vont contrôler ? 70 % des importations de la
quinine dans la CEE.
Même si la population Kivucienne n'en profite pas
tellement, on doit reconnaître cependant qu'elle a été pour
beaucoup dans l'ascension de BOEHRINGER sur le marché mondial :
achat des récoltes écorces à moins cher chez les planteurs
locaux main-d'oeuvre bon marché... Jamais la PK n'a comme, distinguer,
un coût élevé de production. Et il renchérit en en
un questionnement : Existe-t-il beaucoup de pays où il soit
possible de payer les travaux de plantation et de récoltes par la valeur
des sous-produits dont les consommateurs sont ceux-là même
auxquels on devait payer de salaire ? Existe-t-il encore beaucoup de
régions dans le monde où la journée de travail se paie par
2 verres de sel, une demi-bouteille d'huile de palme et un fagot de
branchettes ? (H.Dupriez op.cit, p. 64)
Les productions totales en 81 et 82 étaient
estimées à :
1981 : 3851210 kg (écorce + totaquine) = 341568000
FB
1982 : 4729476 kg (écorce + totaquine) = 4261800
FB
Retenons en passant et comme pour clore ce rappel
rétrospectif qu'à partir de 1994, suite à plusieurs
contraintes sur le plan concurrentiel, Marketing et autres raisons de vente et
administratives, les actionnaires qui finançaient la PK/BUKAVU se sont
retirés de FARMADIA/Suisse, leur ancien commissionnaire pour la
commercialisation de leurs produit. Ils ont signé un nouveau contrat
avec un autre groupe « CORANGE INTERNATIONAL », groupe des
commissionnaires à la commercialisation des produits pharmaceutiques. En
1997, HOFFMAN CAROCHE, remplace BOHRINGER et en 1999 la PK est acquise par Mr
HORST GEBBERS et Mr Etienne ERNY. Depuis, la PK connaîtra de profondes
transformations, beaucoup des licenciements massifs et de recrutement des
temporaires dans un prétendue séparation à l'amiable, des
liquidations des certaines plantations, retombée immédiate de
l'attaque de Phytophtora Cinnamone, maladie de la culture de quinquina ;
lancement de l'Alimenkina, Herbakina,...
I.3.3. ORGANISATION & FONCTIONNEMENT
Quelle que soit la forme d'une Entreprise : Publique,
paraétatique ou privée, l'organisation suppose la façon
dont elle établit la base stratégique l'orientant dans ses
activités, vers un objectifs optima usant des moyens efficients, mais
tout en respectant les règles du jeu.
- Le Droit-ici la législation sociale.
Parler d'organisation suppose aussi le placement et la
gestion des ressources disponibles avec le but d'atteindre les
résultats, les meilleurs possibles. Il ne s'agit plus ici de
considérer seulement les investissements matériels
(équipements), financiers et humains de façon robotique en visant
l'accroissement de la productivité ; moins plutôt de prendre
aussi l'homme dans on spirituel et son social. Faisant nôtres les
idées de MASHANDA, l'organisation n'est pas une fin en soi, lais
plutôt un moyen, un cadre de fonctions et des relations qui
résulte de l'attribution des rôles, de la combinaison des
méthodes de communication, de coopérations et de coordination
(Murhega Mashanda, ISGEA, 1995) même l'augmentation des émoluments
serait aliénante en la matière si le véritable humain
n'est pas pris en compte. Certains pays comme le Japon, renchérit
Dimitri, prennes dans leurs ressources naturelles, ont
réussi leur développement économique par une gestion
opérante de leurs principales ressources : les ressources
humaines »il est peut-être temps de ne pas continuer à
faire uniquement du social dans la recherche d'une justice distributive passive
des richesses créées, mais de développer également
un véritable humanisme actif... L'homme est à la foi
pensée et action en communications multiples avec son
environnement » (Dimitri Weiss et Ali, 1993, p. 299.)
Dans l'effort de compréhension des idées de
MASHANDA, l'organisation suppose enfin une certaine structure de coordination
des activités et moyens mis en place dans la poursuite des objectifs de
l'Entreprise. Nous en avons de structure hiérarchique (Fayol),
fonctionnelle (Taylor), mixte (M Darbelet & J.Laugine, 1979, pp. 55-56),
industrielle...
Le cas de la PK adopterait mieux la structure mixte qui
corrigerait, vu sa grandeur, la conception dictatoriale de l'autorité
hiérarchique et la perte d'unité de commandement du
collège dans l'exercice de l'autorité fonctionnelle.
Malheureusement o la PK l'organisation, dans sa structure connu dans un
fonctionnement, présente 10 loi traditionnel entretenu dans un mythe
« secret du patron », son « dossier
tabou » ; et dont les racines tiennent de l'intérieur,
par les tops chefs initiés de directions et de l'extérieur par
certaines autorités administratives comme on peut l'observer, pour la
plupart des entreprises privées à l'instar de la PK Bukavu,
l'organigramme paraît sombre, parfois il ne traduit pas la
réalité. Celui de la PK ne jamais rendu public, quelles que
soient ses différentes modifications, il reste dans les tiroirs des
certains bureaux (Bahizire, ISGA / BUKAVU , 1996 p.17) et à la page
20 il ajoute que ce qui est frappant dans plusieurs entreprises et à la
PK, est que malgré les fonctions occupées par les travailleurs
jouissant d'un même niveau et devant donc bénéficier de
même grade, un certain sentimentalisme bat le record dans la
classification des emplois. dans le C'est la difficulté que nous avons
eu de trouver l'organigramme actuel de la PK comme on ne peut plus se fier
à celui d'avant la restructuration de 1999 qui a fait passer le cadre
juridique de la PK, d'une Entreprise paraétatique et celle dite
privée. D'ailleurs même celui-là était
déjà discutable, tellement prêtait-elle à confusion.
Ainsi, nous sommes-nous fiés à l'organigramme de la Direction des
Ressources Humaines (DRH) ; notre sujet nous ayant amené à
travailler plus avec elle, pendant l'enquête les aspects clés du
sujet étant de la gestion du personnel.
* ORGANIGRAMME DE LA D.R.H.
DRH
Secrétariat
Service Médical Service de personnel Contentieux
&
& Affaires Sociales Relation Publique
Dispensaires/Secteurs Bureau Paie Garde industrielle
Cafétéria
Pour la plupart des Entreprises privées à
l'instar de la PK/BUKAVU, l'organigramme parait sombre, parfois in ne traduit
pas la réalité. Cela du PK n'est jamais rendu public, quelles que
soient sa différente modification, il reste dans les tiroirs de certains
bureaux ( Bahizire, 1996, p. 17) et à la page 20 il ajoute que ce
qui est frappant dans plusieurs entreprises et à la PK, et que
malgré les fonctions occupées par des employés jouissant
d'un même niveau et devant donc bénéficiés de
même grande, un certain sentimentalisme bat le record dans la
classification des emplois.
Source : Organigramme de la DRH arrêté
à la fin du mois d'Août 2002
Rapport de stage de Alex (ISI/BUKAVU 2002).
Le rôle de la DRH de manière
générale est de s'occuper du personnel : du recrutement
à la résiliation du contrat de travail, de la formation,
motivation et la carrière professionnelle des agents et cela dans le but
d'améliorer le rendement de l'Entreprise et des travailleurs en
particulier. Elle garantit l'application des textes légaux qui
régissent le travail tels que le code du travail, les conventions
collectives, le ROI....
- Elle harmonise le climat social : le comportement et
rapports divers des agents sur le lieu de travail. Ainsi, arrive-t-elle
à définir clairement le « Job description »
en fonction de chaque niveau structural : détermination des
responsabilités et autorité.
- Elle assure la communication ; vulgariser les
directives et les décisions en provenance de la hiérarchie
d'application à tous les travailleurs.
- Elle résout les problèmes à
caractère social : prêt, voyages, congés annuels et de
circonstance, soins, climat social, restauration,....
Le Directeur du GHR coordonne toutes les
activités de la DRH telles que stipulé au dessus. Le chef du
personnel et des affaires sociales tient le bureau du personnel et s'occupe des
cas sociaux. Il centralise les données statistiques d'ordre fonctionnel
et organisationnel, examine les revendications des agents, l'apprécie
avant de les acheminer au DRH pour la dernière décision. Il
veille au respect de l'application des dispositions légales en
matière de travail tel que stipulé au dessus. Il est enfin membre
du comité d'hygiène et de sécurité au sein de
l'Entreprise.
Le Secrétariat s'occupe du courrier, du classement
des dossiers et du suivi des contrats selon leur durée ; tendis que
le service médical s'occupe des soins des agents et des membres de leurs
familles respectives. Selon la convention, les accords signés entre eux
et l'Employeur
Le bureau des contentieux et des relations publiques
s'occupe des cas litigieux susceptibles d'être différés au
tribunal ou auprès des autorités hiérarchiques. Il est
chargé du suivi de la santé des services et rapport de
l'Entreprise avec son environnement politique, commercial, culturel...
La Garde industrielle est là pour la
sécurité et la surveillance de l'ordre au sein de l'Entreprise,
tandis qu'enfin le bureau paie s'occupe des rémunérations, des
statistiques du personnel, le déroulement des congés, mise
à jour des dossiers... Suivi des engagements, du mouvement de personnel
et leur affiliation syndicale, INSS et contribution ainsi que les prêts.
La cafétéria donne un cadre favorable au temps de repos
(12h-13h)
Tableau n°3. : EVOLUTION DE L'EFFECTIF DU
PERSONNEL /
CATEGORIE ET SEXE
CAT. SEXE
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
AM
|
CD
|
TOT
|
TOT GEN
|
ANNEE
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
EXP
|
|
1995
|
724
|
4
|
528
|
2
|
311
|
0
|
120
|
5
|
160
|
0
|
195
|
11
|
70
|
2
|
2108
|
26
|
8
|
2142
|
1996
|
550
|
73
|
424
|
0
|
225
|
1
|
177
|
3
|
133
|
6
|
179
|
20
|
65
|
6
|
1753
|
109
|
7
|
1869
|
1997
|
529
|
0
|
268
|
67
|
166
|
1
|
176
|
2
|
113
|
4
|
155
|
14
|
52
|
4
|
1459
|
92
|
5
|
1556
|
1998
|
319
|
58
|
334
|
0
|
124
|
2
|
171
|
1
|
109
|
5
|
146
|
16
|
52
|
4
|
1255
|
86
|
5
|
1346
|
1999
|
184
|
0
|
51
|
2
|
72
|
1
|
30
|
1
|
21
|
2
|
50
|
7
|
11
|
0
|
439
|
13
|
2
|
454
|
2000
|
174
|
1
|
76
|
0
|
77
|
4
|
31
|
0
|
36
|
2
|
78
|
11
|
13
|
0
|
485
|
18
|
2
|
505
|
2001
|
180
|
1
|
100
|
2
|
77
|
2
|
31
|
1
|
46
|
3
|
89
|
8
|
23
|
1
|
546
|
18
|
4
|
568
|
2002
|
185
|
1
|
116
|
2
|
79
|
4
|
36
|
1
|
51
|
3
|
94
|
8
|
23
|
1
|
584
|
20
|
4
|
608
|
2003
|
174
|
0
|
173
|
2
|
79
|
6
|
47
|
1
|
68
|
2
|
108
|
7
|
26
|
1
|
675
|
19
|
4
|
698
|
Source : - Bureau Paie
I = Manoeuvre ordinaire IV= ouvrier qualifié
II = manoeuvre spécialisé V. = ouvrier
hautement qualifier
III = ouvrier semi qualifié MA = agent de
maîtrise et CD = cadre de direction
- Depuis 1999, le mouvement des temporaires se démarque
à la PK, selon la même durée, comme on va le voir dans le
tableau synthétique qui sort et le nombre des journaliers est de 220 en
moyenne par mois.
D'emblée on peut remarquer que les diminutions du
personnel touchent les catégories presque de la même façon.
L'écart des pourcentages pour l'année 1995 et 2001 est tels que
le plus bas (selon les 7 catégories) est à 19,2 (catégorie
II) et le plus élevé (AM) à 44,9. La différence
nous fait 25,7 % s'écartant de 0,81 par rapport au pourcentage
général de 26,5 aux totaux. Cependant ces derniers font
étant d'une descente exponentielle jusqu'en 199 avec une
démarcation en 1995 où l'accroissement est de - 603 et en 1999
où il est de -892. Et de là, la montée est à compte
gouttes. Quant aux raisons de ces diminutions, on en parlera dans le
2ème chapitre au point qui traite de licenciements massifs.
Tableau n°4 : Récapitulatif de
l'évolution du personnel (effectif)
Cat sex /année
|
CG
|
AM
|
CD
|
EXP
|
TEMPO
|
JOURN
|
TOT
|
ACCROISSEMENT
|
%
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
|
|
|
1995
|
1843
|
11
|
195
|
11
|
70
|
2
|
8
|
-
|
-
|
2142
|
-603
|
-28 ,15
|
1996
|
1509
|
83
|
179
|
20
|
65
|
6
|
7
|
-
|
-
|
1869
|
-273
|
-14,61
|
1997
|
1252
|
74
|
155
|
14
|
52
|
4
|
5
|
7
|
-
|
1556
|
-313
|
-20,11
|
1998
|
1057
|
66
|
146
|
16
|
52
|
4
|
5
|
-
|
-
|
1346
|
-210
|
-15,6
|
1999
|
358
|
6
|
70
|
7
|
11
|
0
|
2
|
17
|
220
|
456
|
-892
|
-196,5
|
2000
|
394
|
7
|
78
|
11
|
13
|
0
|
2
|
68
|
220
|
505
|
+51
|
+10,1
|
2001
|
434
|
9
|
89
|
8
|
23
|
1
|
4
|
116
|
220
|
568
|
+63
|
+11,1
|
2002
|
467
|
11
|
94
|
8
|
23
|
1
|
4
|
166
|
220
|
608
|
+40
|
+6,58
|
2003
|
541
|
11
|
108
|
7
|
26
|
1
|
4
|
228
|
220
|
698
|
+90
|
+12,89
|
CG = Classification générale qui englobe les 5
premières catégories.
Source : Nos recherches personnelles pour l'Evolution des
effectifs du personnel
ordinaire et l'Evolution des effectifs des
temporaires
Ces tableaux montrent bien l'intérêt ou
l'importance que l'employeur donne aux temporaires depuis l'année 1999
de la restructuration. Le rythme de l'engagement régulier (des agents au
contrat à durée indéterminée) est de loin
inférieur par rapport à celui des exceptions. En effet, Lierde
dit à propos : « le contrat à durée
indéterminé c'est le type ordinaire du contrat de travail. Il est
la règle « tandis que l'autre » est
l'exception » (Van Lierde, déjà cité, 1983, p.
25).Pourquoi cet intérêt soutenu pour les temporaires ? La
réponse au chapitre II, pour leurs concernant.
On ne peut terminer ce chapitre sans parler de la masse
salariale, de la production et des objectifs de la P.K
Tableau n° 5 : MASSE SALARIALE/CATEGORIE & ANNEE
(En $ US)
|
I
|
II
|
III
|
IV
|
V
|
AM
|
CD
|
EXPAT
|
TOT. GEN.
|
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
|
470397,23
305159,68
201213,02
83479,26
279505,60
279505,60
274478,96
185186,90
95894,85
|
515113,92
360884,66
314880,97
132895,61
69137,87
69137,87
76806,19
113353,25
149900,32
|
414962,76
372363,34
139419,41
75939,82
106534,83
106534,83
69132,61
94994,36
120856,11
|
374253,61
336065,92
142423,77
242386,03
22274,36
22274,36
24960,26
41806,36
58652,47
|
382064,91
343900,75
166553,99
173399,33
38726,03
38726,03
507760,04
84958,76
119157,48
|
812027,98
633788,46
354527,14
441847,80
165856,16
165856,16
150920,60
205709,06
260497,52
|
875532,89
697475,14
552697,10
483481,62
272301,99
272301,99
263501,86
335403,70
407305,55
|
308174,16
199919,55
66386,13
150819,74
6083,83
6083,83
72209,51
82222,46
92235,41
|
4155422,46
3251553,5
1938101,79
1784249,21
960420,67
960420,67
982770,23
1143634,85
1304499,71
|
Source :- Rapport annuels : Statistiques des ventes
des produits Pharma et
Chimiques de la PK Bukavu (Département
financier et commercial)
- Banque Centrale provinciale pour la conversion
Zaïre, Nouveau Zaïre et
Franc Congolais en dollars
Américains.
Ce tableau ne concerne que les salariés ordinaires
réguliers (à contrat de travail à durée
indéterminée). Quant aux temporaires, qui ont entre 85 et 120 $
le mois, ont en moyenne annuelle respectivement depuis 1999 : 20910 $ et
83640 $, 142680 $, 2041805 $ et en 2003 : 280440 $. Aussi faudra-t-il
ajouter depuis cette même année les émoluments
accordés aux journaliers dont l'effectif moyen est de 220 percevant
à 75 $ en moyenne par mois. Et donc depuis 1999 on doit ajouter 198000 $
l'an.(sources sur les chiffres : Bureau de paie et la conversion est faite
par nos propres analyses)
Considérant l'année 1996, début de la
cirse sociopolitique et dont les conséquences s'ajoute à celle du
phytophtora Cinnamone, maladie attaquant le quinquina, matière
première de la PK, où la charge salariale était de
306929,91 $ et l'année 1999, de la restructuration de la PK de la
prétendue séparation à l'amiable de l'Employeur d'avec ses
agents où cette charge est de 960420 + 198000 + 20910 = 1179330 $ ;
on peut affirmer que l'Entreprise a gagné en déterminant son
personnel ? Pour répondre à cette préoccupation
voyons quelle est l'évolution de la production du cours de nos
années d'étude (1995-2003)
Tableau n° 6 : Evolution de la production/Vente
(Chiffres d'Affaires) en $ US
AN/
MOIS
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Tot. Gén.
|
ACCROISSEMENT.
|
%
|
J
|
306569,62
|
183842, 39
|
634008 ,11
|
274882,4
|
350312,35
|
581840,76
|
2331455,63
|
-
|
-
|
F
|
217292,13
|
364643,2
|
41442
|
717137,3
|
288667,91
|
699171,06
|
2328353,6
|
3102,03
|
0,13
|
M
|
281846,04
|
177212,74
|
824017,78
|
1010837
|
607774,93
|
643559,25
|
3545247,74
|
-1216894,14
|
-34,3
|
A
|
450509,94
|
205100,32
|
584776,52
|
421821
|
288068,98
|
676358,17
|
2626634,93
|
918612,81
|
35
|
M
|
306569,62
|
49420,8
|
634327,78
|
452674,25
|
2299711,91
|
615286,02
|
4357990,38
|
-1731355,45
|
-39,73
|
J
|
558883,59
|
205100,32
|
1179996,17
|
66789,6
|
728939,2
|
1041353,41
|
3781062,29
|
576928,09
|
15,26
|
J
|
393790,33
|
205100,32
|
434189,27
|
129017,97
|
1212330,22
|
767675,09
|
3142103,2
|
638959,09
|
20,33
|
A
|
306569,62
|
206809,4
|
652500,38
|
223870,13
|
348573,87
|
645428,93
|
2383752,33
|
758350,87
|
31,81
|
S
|
483160,65
|
141210,31
|
516115,53
|
212863,63
|
688951,02
|
673792,23
|
2716093,37
|
-332341,04
|
-12,23
|
O
|
94878,18
|
256657,69
|
316121,7
|
326382,61
|
460468,8
|
764545,69
|
2219054,22
|
497039,15
|
22,4
|
N
|
125815,47
|
269737,11
|
366620
|
212154,75
|
347886,49
|
714560,76
|
2036774,58
|
182279,64
|
8,95
|
D
|
152950,24
|
196369,22
|
833203
|
470537,9
|
593902,22
|
1232224,54
|
3479187,12
|
-1342412,54
|
-38,58
|
TOT
|
3678836,43
|
2461203,82
|
7017318,24
|
4518968,54
|
8215587,9
|
9055795,91
|
34947709,39
|
-
|
-
|
Source : - FEC = Fédération des Entreprises
(Employeurs) du Congo.
- Et pour les cours de change (conversion
monétaire) : Banque Centrale et l'Union des Banques Congolaises.
Commentaires :
La colonne des totaux, voire la manière dont on y
accède, ne distingue pas de périodes de pointe de production.
C'est un hasard qui fait des mois de mai et de novembre les deux
extrémités de l'échelle. L'Entreprise fonctionne donc
continuellement. Cela explique la vitesse de recrutement des temporaires et
montre combien ce sont des postes permanents qu'ils occupent.
Pour la ligne des totaux (au bas du tableau) il y a une
fluctuation qui gère les conversions. La baisse de production en 1999,
s'expliquerait par la conjoncture belliqueuse prévalent à cette
période. Mais qu'il y ait montée jusqu'à 185,12 % en 2000,
cela interpelle. On peut se demander qu'elle en a été la magie
opérée par l'Entreprise juste après la restructuration de
1999. Et qu'en 2001 il y ait décroissance de 35,6 % pour croître
de 45,01 % en 2002, cette fluctuation cache une mauvaise gestion justificative
à tout prix, pour l'Employeur, de la faillite et la
« séparation à l'amiable » qui pourtant,
estimons-nous, n'était qu'un licenciement massif et abusif.
Qu'à cela ne tienne, depuis 2001 la production semble
avoir pris son cours normal qu'il aura plus de raison de garder les assainis
(ou mis en congé technique) en dehors de l'Entreprise et de cesser alors
avec le recrutement accru des temporaires.
Nous n'avons pas eu accès aux statistiques sur les
dépenses de production qui nous aideraient à apprécier les
valeurs ajoutées annuelles. Nous estimons cependant que, le coût
d'investissement étant déjà amorti, ce qui justifierait
même le retrait, mêmes imprévus, ces dépenses de
production doivent être si réduites qu'elles entraient en ligne de
ce qui a motivé l'Employeur direct à racheter l'Entreprise, parce
qu'ayant déjà les chiffres d'affaires et les masses salariales
annuels sont très déterminants à propos :
Tableau n° 7 : LE RAPPORT ENTRE LES CHIFFRES D'AFFAIRES
ET LES MASSES
SALARIALES : 1998-2003.
ANNEE
|
CHIFFRE D'AFF.
|
MASSES SAL
|
ECARTS
|
%
|
SAL. par % au CA
|
1998
|
3678836,43
|
1648511,44
|
2030324,99
|
55,2
|
S = 44,8 %
|
1999
|
2461403,82
|
960420,67
|
1500783,15
|
61
|
S = 39%
|
2000
|
7017318,24
|
960420,67
|
6056897,57
|
86,3
|
S = 13,7%
|
2001
|
4518968,54
|
982769,99
|
3536198,55
|
78,2
|
S = 21, 8%
|
2002
|
8215587,9
|
1143634,85
|
7071953,07
|
86,1
|
S =13,9%
|
2003
|
9055795,91
|
1304499,71
|
7751296,2
|
85,6
|
S = 14,4%
|
|
|