L'etre-là africain et inculturation: essai d'une relecture théologique de Martin Heidegger pour l'Afrique( Télécharger le fichier original )par Roland TECHOU Grand Séminaire Mgr Louis Parisot Tchanvedji Bénin - Baccalaureat en théologie 2010 |
Troisième PartieHERMENEUTIQUE ET INCULTURATION POUR UN MIEUX-ETREDE L'ETRE-LA THEOLOGIQUE AFRICAINComment l'homme africain peut-il être contemporain de Jésus ? Réception théologique de l'être-là; repenser l'être-là africain. Voilà ce qui a été a l'arrière fond de toute notre recherche. Au cours du cheminement nous avons montré que la culture n'est pas une réalité figée ni statique. Et nous avons pu constater qu'il est impossible de parler aujourd'hui d'une culture typiquement et authentiquement africaine. L'extraversion et l'hybridation culturelle font apparaître un autre type d'africain et une culture qui nous oriente mieux aujourd'hui. Ce qui permet de comprendre que l'être-là africain est l'africain pris aujourd'hui dans sa situation socio -culturelle actuelle, dans son présent et sa réalité actuelle. Cependant il faut reconnaître que restent et demeurent des manières typiquement africaines, un vivre profondément africain qui dans la réception de tout apport étranger, transparaît, identifie et caractérise le prototype africain. En dehors de la langue comme véhicule de pensée, il faut percevoir la façon africaine de vivre le christianisme aujourd'hui. Une façon mise en exergue par les essais d'inculturation, les chants et le folklorique indéniable à l'homme africain et à travers lequel il anime sa liturgie. Tout cela qu'on appellerait des valeurs africaines, reste des traits culturels qui échappent à l'usure du temps. Et c'est au nom même de ce dynamisme culturel que nous éloignons toute confusion entre tradition traditionaliste et culturelle pour nous pencher sur la question de l'inculturation. Celle-ci , pour qu'elle conserve toute sa pertinence et démontre son enjeu pour l'africain doit prendre celui-ci dans son aujourd'hui. Or la question de départ est de dire la foi chrétienne en réalités et mentalités africaines pour réconcilier celui-ci avec sa culture. Ce fut la préoccupation du père Adoukonou dans Vodoun violence et sacré65(*). Des années après, ce conflit entre africain authentique et christianisme demeure, se concrétise par la régénérescence des religions traditionnelles et de nouvelles formes de religiosité. Au vu de tout cela et avec la perception de la culture, on se demande l'enjeu de l'inculturation encore pour l'être-là ou si l'inculturation est à axer sur la culture ou sur la tradition. Celle-ci sera difficile à reconstruire. Notre analyse sera de comprendre aujourd'hui l'inculturation sur un autre front. Sans prendre le risque d'ignorer cette réalité théologique, ecclésiale qui prend ses racines dans le mystère même de l'incarnation, nous voulons entrevoir en troisième partie l'inculturation comme une herméneutique. En ce sens que, la tradition africaine échappe à toute réappropriation, et que la culture n'est pas une reconstruction passéiste; l'inculturation pour qu'elle intéresse l'être-là africain et ait un impact sur lui, devient le vécu de la foi chrétienne au quotidien, dans la réalité qui est la nôtre. Toute inculturation est donc une herméneutique au sens de l'avenir de la Parole de Dieu pour le devenir de l'africain. Tout l'enjeu de notre hypothèse se situe à ce point du débat. Et l'option faite du philosophe Heidegger pour solutionner notre problème apparaîtra avec les suggestions théologiques que nous tirerons de la critique ontothéologique. Ces indices théologiques devront influencer notre vision sur l'inculturation de façon à montrer le rôle qu'aurait pu jouer le mouvement de la négritude comme première tentative pour sauvegarder l'être-là africain.
* 65 _ B. Adoukonou, Vodun sacré ou violence, Op. Cit. |
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