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Vers un nouveau cadre d'analyse du gouvernement d'entreprise : la gouvernance des PME

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par Ikbel kerkeni
Faculté des sciences économiques et de gestion de tunis - Mastère en sciences economiques 2008
  

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5- Les limites du modèle contractuel :

Le modèle contractuel reste cependant limité pour l'essentiel à un partage équitable de la richesse créée, même si certains aspects cognitifs apparaissent superficiellement. C'est vrai que le rôle du dirigeant dépasse largement la surveillance stricto sensu et il acquiert une compétence particulière au contact des autres facteurs de production dans la vision partenariale. Toutefois, Alchian et Demzetz(1972) montrent que la performance n'est pas uniquement l'élimination de la triche.

La performance naît avant tous de la bonne qualité du management qui recouvre certes les aspects disciplinaires (sanctions et rémunérations) mais également les aspects liés à l'organisation de la production, notamment de la connaissance acquise. Dans le même esprit, Charreaux (2002)51(*) a fait le constat suivant : « dans l'interprétation dominante des théories contractuelles appliquées à la firme, l'analyse du schéma de création et d'appropriation de la valeur est très spécifique...L'origine de la valeur de la rente organisationnelle est passée sous silence. L'ensemble d'opportunités d'investissement les plus profitables étant connu, ce qui importe c'est d'éviter de gaspiller les ressources en investissant de façon sous optimale en raison des conflits d'agence. Le schéma contractuelle conduit ainsi à attribuer la source de la performance non pas a la façon dont on crée de la valeur c'est à dire la façon dont une firme parvient à être plus performante que ses concurrentes dans sa fonction productive, mais à la façon dont on évite de gaspiller de la valeur potentielle en mettant en place des schémas de contrôle adaptés...».

Le problème principal ne serait pas seulement celui de la façon dont on évite le gaspillage, c'est vrai que la création de valeur n'est pas indépendante de la répartition, mais il fallait penser à la façon dont on créé la valeur.

En effet, le modèle contractuel reconnaît qu'il est nécessaire que les différents partenaires fassent des investissements spécifiques, pour qu'une rente organisationnelle émerge. Toutefois, il ne propose pas d'analyse du processus de création de valeur. Ces théories ignorent la dimension productive de la construction des rentes.

D'où la nécessité d'exploration d'autres voies qui intègrent les aspects cognitifs.

Section 2 : Le courant cognitif : une littérature émergente52(*)

1- le modèle cognitif :

Ce courant enrichit la compréhension de la gouvernance dans le sens ou il ne se limite pas à la lecture contractuelle de la firme, mais bien d'avantage il permet d'avoir le meilleur potentiel de création de valeur en privilégiant les compétences l'apprentissage organisationnelle et l'innovation. 

Cette vision dépasse la dimension disciplinaire et se trouve dans l'exploration de nouveaux gisements de valeur. Elle favorise l'échange et la création de ressources cognitives, ensemble d'informations de connaissances, de capacités théoriques et pratiques susceptibles de procurer au décideur et à l'entreprise un avantage concurrentiel durable et par conséquent de créer de la valeur.

A la différence de l'approche contractuelle, ce n'est plus l'information qui est l'enjeu c'est plutôt la connaissance, la firme acquiert la faculté d'apprendre et de créer de connaissances et les notions d'apprentissage deviennent centrales.

Dans la littérature, on oppose souvent les théories cognitives aux théories contractuelles. Une distinction pertinente a été introduite par Franshman(1998)53(*) qui distingue les théories cognitives fondées sur la connaissance et les théories contractuelles fondées sur l'information. Cette distinction nécessite les définitions respectives de l'information et de la connaissance.

Pour Franshman (1998) : « l'information peut être définie comme l'ensemble de données se rapportant aux états du monde et aux conséquences contingentes à ces états qui découlent des événements du monde résultant de causes naturelles ou sociales ».Ceci implique implicitement que l'information existe et que la bonne pratique en matière de gouvernance est celle qui réduit l'asymétrie d'information entre les partenaires de la firme pour pouvoir imposer leur discipline.

Par opposition à la notion d'information, toujours selon Franshman, la notion de connaissance représente un ensemble ouvert, subjectif, résultant de l'interprétation de l'individu et contingent à leurs modèles cognitifs. Outre un modèle de gouvernance efficient fondé sur l'utilisation non pas de l'information mais de la connaissance, cette dernière ne se limitant pas à la collecte de l'information mais à la capacité de l'individu de l'interpréter.

Si on adopte cette nouvelle posture en matière de création de valeur, cela signifie l'abondons de l'hypothèse traditionnelle en finance, selon laquelle l'ensemble des opportunités serait une donnée exogène et objective54(*) pour laisser place à une approche dans laquelle l'ensemble des opportunités sont des créations authentiques des dirigeants.

Autrement dit un élément de connaissance est une information interprétée au moyen d'un modèle cognitif. Et l'adoption de mécanisme de gouvernance dans cette vision s'explique par l'existence de problèmes qui surgissent des conflits cognitifs55(*).

* 51 G.Charreaux : « à la recherche de nouvelles fondations pour la finance et la gouvernance d'entreprise » 2002, p20

* 52 L'argument cognitif est utilisé de deux façons : soit comme moyen de faciliter la coordination et de réduire le coût des conflits qui ont également un caractère cognitif, soit comme mode d'invention de nouvelles opportunités productives à travers le développement des stratégies d'innovations et d'apprentissages organisationnelles,toutefois,notre travail portera sur le premier argument car la mise en place d'un système de gouvernance se justifie essentiellement par l'existence des états de conflits permanent entre les partenaire de la firme.

* 53G.Charreaux : « à la recherche de nouvelles fondations pour la finance et la gouvernance d'entreprise » 2002, p25

* 54 Cette hypothèse est une condition nécessaire pour identifier d'éventuels problèmes de free cash flow et exercer de la discipline pour y remédier comme l'appel de ses voeux Jensen (1993).

* 55 Pour Jensen et Meckling dans la théorie de l'agence les modèles cognitifs sont identiques pour tous les individus, et seule varie l'information alors que les modèles cognitifs peuvent diverger et créer des conflits cognitifs

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery