Appréciation souveraine du juge dans la détermination de la proportionnalité entre l'attaque et la riposte: cas d'une victime-agresseur originel( Télécharger le fichier original )par Elysee AWAZI BIN SHABANI Université de Goma - Licence 2010 |
§2. Des victimologies aux victimisations2.1. NotionsIci, le problème est moins de voir le rôle de la victime dans le passage à l'acte, que de trouver un moyen statistique plus fidèle de cerner la réalité criminelle. Il s'agit, non plus de calculer la criminalité à partir des résultats du travail de la justice pénale ; mais d'interroger le tout venant sur les faits dont il a été victime, qu'ils aient, ou non, donné lieu à intervention du système pénal112(*). Pendant longtemps, la recherche en criminologie s'est concentrée sur l'acte et l'auteur des infractions, ignorant par là même un pas important du phénomène criminel : la victime. Au cours des années 1980, les chercheurs ont donc commencé à se focaliser également sur la victime, par l'étude des conséquences du crime, mais également par l'étude des possibilités d'aide aux victimes. Une des avancées primordiales au niveau de la recherche a été l'apparition des sondages de victimisation. Ces derniers permettent en effet d'évaluer le phénomène criminel en prenant l'information chez la victime elle-même, donnant ainsi accès à tous les actes n'étant pas parvenus jusqu'aux autorités. Au sens strict, la victimologie est l'étude des victimes de délits ou de crimes, leur statut psycho-social et leurs éventuelles relations avec les agresseurs ou leur simple qualité de cible dans une perspective de criminologie économique. Mais elle conduit également à explorer d'autres pistes, par exemple, à ce qui peut prédisposer certaines personnes à devenir des victimes, comme une singularité dans la physionomie, l'appartenance à une minorité culturelle, etc113(*). 2.2. Les dimensions de la victimologieLa victimologie présente 4 dimensions : 1. Juridique : · droit civil, · droit pénal, · droit social... 2. Empirique (C'est l'étude du coupable et de la victime): · étude sociologique (sondage, questionnaire...) · étude éthnologique · étude des facteurs victimologiques 3.Psychologique : · Psychotraumatologie : l'étude et les soins des personnes atteintes par un événement potentiellement traumatique 4. Humanitaire. · C'est un ensemble de mouvements associatifs fondamentaux. Le juge pénal, dans son activité pénale doit toujours tenir compte de ces dimensions pour afin aboutir à des bonnes conclusions de la cause au-delà de tout doute raisonnable. 2.3. Style de vie : circonstances de temps et de lieu.L'un des modèles centraux des études de victimisations est lié au style de vie. Dans la conception, par exemple de Hindelang, de Gottfredson et de Garofalo, la victimisation n'est pas un phénomène uniformément distribué : il est en corrélation étroite avec les temps et les lieux, avec les caractéristiques démographiques, avec les circonstances (par exemple le fait d'être seul), avec les liens préalables entre victime potentielle et délinquant potentiel, etc. Comme différents styles de vie impliquent différentes probabilités que des individus se trouvent à certains endroits, à certains moments, en interaction avec certains genres de gens, le style de vie affecte la probabilité de victimisation114(*). La probabilité d'être personnellement victime est liée directement au temps qu'une personne passe dans des endroits publics (par exemple dans les rues, dans les parcs, etc) et spécialement dans les lieux publics la nuit. La proportion de temps qu'un individu passe avec des personnes autres que des membres de sa famille varie en fonction de son style de vie115(*). * 112 ZAUBERMAN (R.)., Grandes enquêtes en recherche pénale et difficultés de réalisation : réflexions complémentaires à propos des enquêtes de victimisation ; cité par GEORGES KELLENS, op.cit., p. 77. * 113 http://fr.wikipedia.org/wiki/Victimologie. * 114 G. KELLENS, op.cit. ; p. 78 * 115 Idem, p. 78. |
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