I-2- Problématique
Le test sérologique VIH volontaire est
considéré comme l'un des axes stratégiques dans la lutte
contre le VIH/SIDA. En effet, l'adhésion au conseil dépistage
ainsi que son développement permettraient une plus grande
lisibilité de la maladie et surtout pourraient servir de catalyseur de
la mise en oeuvre de soins précoces pour éviter que le sida ne
soit assimilé à la mort.
Mais il demeure difficile à l'intégrer dans la
réalité des différents groupes et sous groupes sociaux en
raisons de : d'une part il s'agit d'une maladie incurable et l'accès aux
soins anti-retroviraux demeure limité et d'autre part, les
représentations, perceptions, stéréotypes etc.
négatifs peuvent jeter sur un sujet séropositif l'opprobre social
; par ailleurs, la prééminence de la connotation sexuelle de
l'infection peut faire de l'entreprise de la démarche volontaire un acte
d'aveu public d'une sexualité «vagabonde et culpabilisante
».
Les élèves entrant assez tôt dans
l'activité sexuelle sans souvent en possession d'informations en la
matière encourent des risques. Ces risques s'observent à travers
leurs comportements sexuels. En effet, le multipartenariat sexuel ou le
partenariat sexuel occasionnel, la non utilisation systématique du
15 Université de Ouagadougou,
département de sociologie. Sous la direction de SOUBEIGA André,
Rapport de stage de terrain. La vulnérabilité des jeunes
lycéens face au VIH/SIDA dans la ville de Ouagadougou, juin 2004,
p11
21 HOURS Bernard, In Les pratiques de santé
dans un monde globalisé, Karthala, 2003, p38
préservatif sont autant de facteurs de risque
d'infection. La perception du risque forte d'une promiscuité sexuelle
entraîne le plus souvent son analyse sur le seul aspect comportemental
sexuel. Pourtant, la notion du risque ainsi vue éclipse facilement les
autres modes de transmissions et les éléments
socio-économiques qui sous-tendent l'infection mais surtout opère
une stratification sociale en identifiant des catégories sociales. Il
peut en suivre que des élèves ne se reconnaissant pas à
travers les catégories d'identité dites à risque
développent une altérité négative qui les exclut de
«l'aire du SIDA » donc de la justification du test
sérologique.
Au-delà des préoccupations
précédentes, les élèves appartiennent à
différents milieux sociaux d'immersion, relèvent de divers
réseaux relationnels et s'informent par une multiplicité de
canaux possibles. Or le «phénomène SIDA » en tant que
maladie est lue suivant le prisme de diverses constructions sociales engageant
elles-mêmes des constructions sociales des modes de prévention.
Pourquoi certains élèves disposent de ressources
déterminantes pour se décider de façon informée et
éclairée (modèle contractuel de la prévention)
d'accepter volontairement le test VIH en tant que moyen de prévention
alors que d'autres n'en disposent pas ?
Alors, est-ce que la différence de comportement des
élèves en face du dépistage s'explique tout simplement par
une différence de rapport au dépistage?
- Quelles perceptions les élèves ont-ils du
dépistage volontaire ?
- Les rapports des élèves aux structures de
luttes contre le VIH/SIDA sontils de nature à leurs apporter à
tous l'éclairage souhaité pour une adhésion au
dépistage ?
- Enfin, la vulnérabilité de
l'élève et les interactions dans l'environnement social des pairs
et de la famille influencent-ils le comportement, face au dépistage ?
I-3-Intérêt de la recherche I-3-1-
Justification
L'étude répond d'abord à une
préoccupation de recherche car la problématique du VIH/SIDA
déborde largement les cadres des sciences médicales à
cause de ses multiples implications : sociales, culturelles, économiques
etc.
Ensuite, nous nous mettons au diapason de la politique actuelle
de lutte qui met l'accent sur le dépistage volontaire.
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