II-3-2- La fiabilité du test
La fiabilité du test est aussi mise en cause dans le
milieu scolaire par certains élèves. Georgette (21 ans,
catholique, terminale G2, adhérente) témoigne ceci à
l'endroit de certains de ses camarades qui ont refusé le
dépistage :
« Ils n'avaient pas confiance en ce que les gars
là faisaient. Ils ont dis que tous ceux qui ont fait ça ici,
c'est pas sûr qu'ils ne sont pas positifs, que donc ils
préfèrent ne pas faire ça. »
Effectivement, il existe «la possibilité de
résultats faussement positifs accompagnés d'un traumatisme
psychologique »40. Une marge d'erreur possible sur le
résultat du test sérologique VIH est reconnue par le
Ministère de la Santé. Mais cet état de fait ne peut
être affiché comme une réalité récurrente.
Par ailleurs, la répétition41 du test
sérologique a aussi pour fonction d'éliminer tout doute en
confirmant ou en infirmant les résultats précédents.
Néanmoins, cette appréhension a été perçue
comme s'en plaint avec méfiance Amado (18 ans, musulman,
1ère F3, adhérent) qui a pourtant fait son test :
« Il y a d'autres tests qui viennent malheureusement avec
des erreurs ! Donc, c'est ça moi j'avais peur qu'ils fassent une erreur
et me coller quelque chose que je n'aimerai pas entendre. »
38 TRANSVERSAL, 'le journal des acteurs de la lutte
contre le sida', février-mars 2001, n°1, p16.
39 " SANOU Paul-Thomas précise que "la notion de la
confidentialité partagée [avec une tierce personne] se comprend
comme étant le partage de la confidentialité dans le cadre de la
prise en charge, qu'elle soit médicale ou psychosociale." In Le
dépistage et le conseil au sud du sahara, Paris, Karthala, 1997,
p172.
40 Ministère de la santé, Normes et
procédures. Prise en charge de l'adulte infecté, p8.
41 "En cas de difficulté
d'interprétation de la sérologie, le patient est
reconvoqué dans un délai de 2 à 4 semaines, pour un
nouveau prélèvement." Ministère de la santé, Normes
et procédures. Prise en charge de l'adulte infecté, p12
Bernard (18 ans, protestant, 1ère E,
réticent) lui, par exemple, estime que les conditions du test ne sont
pas bonnes et voit même une possibilité de se faire contaminer
:
« J'aime un travaille qui est fait dans de bonnes
conditions. Parce que ces gens, par déficit de seringues, ils peuvent
utiliser la même seringue pour te contaminer. »
Bien qu'étant apparue dans peu de discours, la
fiabilité du test est récusée dans le milieu scolaire du
LTO.
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