Selon le guide de l'acheteur, de PATRICK CAVERIVIERE, le montant
des achats tous secteurs d'activités confondus en Europe
représente en moyenne 65% du chiffre d'affaires des entreprises. Ce
pourcentage varie d'une activité a l'autre. Ainsi dans le secteur des
services, les achats ne représentent que 10% a 30% du
chiffre d'affaires. Dans l'industrie (automobile, aéronautique...) ils
représentent 40% a 70% du chiffre d'affaires. En fin dans la
distribution et le négoce, ils atteignent 80% a 90% du chiffre
d'affaires.
Les achats sont généralement divisés en
deux catégories :
· Les achats stratégiques : nommés
également achats de production ou achats directs.
· Les achats non stratégiques : appelés
également achats hors production, achats indirects, achats de
fonctionnement ou encore M.R.O (Maintenance, Repairs and Operational
material).
Afin de faire une classification, les entreprises peuvent
utiliser la méthode ABC (Activity Based Costing) qui permet d'identifier
:
· La classe A : 20% des achats représentent 80% des
coûts.
· La classe B : les 30% suivants représentent 15%
des coûts.
· La classe C : les 50% restant représentent 05% des
coûts.
Ainsi les produits classés en A sont stratégiques,
et les achats B et C sont non stratégiques.
I.3.1.1) Les achats stratégiques :
Ce sont des achats qui sont liés au coeur de
métier de l'entreprise « core business ». Dans la plupart des
grandes entreprises aujourd'hui, ce type d'achats est géré par
des professionnels de l'achat. La tendance actuelle économique montre un
recentrage des entreprises sur leurs activités stratégiques afin
d'y affecter l'essentiel de leurs ressources humaines et financières.
Pour ce faire, elles externalisent, sous-traitent ou vendent leurs
activités connexes, transformant ainsi leurs charges fixes en charges
variables.
Ces dernières années, les achats
stratégiques sont gérés par des professionnels et sont
donc des postes de coûts globalement bien optimisés. Les acheteurs
ont des techniques d'achat qui ont fait leurs preuves, les outils sont adaptes
et le chalenge est plus dans la mesure de la performance et à
l'amélioration des conditions des achats.
Les entreprises essayent aujourd'hui d'optimiser la chaîne
de distribution (supply chain) afin de tirer profit des bénéfices
à tous les niveaux de la chaîne (du sourcing a la
commercialisation au consommateur final) en atteignant une livraison en
juste in time*.
Il est essentiel de comprendre que le contenu des achats
stratégiques dépend de l'entreprise Par exemple, l'achat d'un
Bull Dozzer sera stratégique dans une entreprise de génie civil
et travaux publics, quand elle sera non stratégique dans une entreprise
des travaux bâtiment et sera sous traiter car le coeur de métier
est la construction.
Le contenu dépend également de l'industrie :
l'achat d'un photocopieur couleur sera stratégique dans une entreprise
de publicité, quand elle sera non stratégique dans une
institution bancaire.
I.3.1.2) Les achats non stratégiques :
Appelés également achats MRO, ces achats sont
tous ceux qui ne rentrent pas dans la fabrication directe du produit et servent
de support à l'activité de l'entreprise comme: le transport,
l'informatique, la maintenance, la fourniture de bureaux, le voyage
d'affaires, ), considéré comme routinier et
représentant des coûts inévitables pour
l'entreprise.
Longtemps mal maîtrisés parce que
relégués au second plan derrière les achats de production,
ils se différencient des achats de production par trois
caractéristiques :
· Des coûts de gestion administratifs
importants : en effet, ces achats étant peu ou pas
rationalisés, ils sont effectué auprès de nombreux
fournisseurs et génèrent beaucoup de commandes, ce qui a pour
conséquences d'importants frais de gestion administrative, leur
rationalisation engendre donc rapidement des gains importants.
· Des clients internes a l'entreprise :
les clients de se type d'achat représentent l'ensemble des
effectifs de l'entreprise et ont des attentes qui divergent en fonction du
service auquel ils appartiennent et de leurs postes dans l'entreprise.
Longtemps d'ailleurs ce sont ces mêmes clients internes qui
géraient eux-mêmes leurs achats de fonctionnement via des
personnes dédiées ou non dans les services.
· Des achats du plus simple au plus complexes : les achats
hors production vont des achats de fonctionnement (stylos, bureaux,
ordinateurs, entretiens.....) à des achats plus «
stratégiques » tel que l'achat de logiciels haute technologie, de
prestations intellectuelles (consulting stratégique par exemple), de la
formation.
La difficulté de répertorier ces achats est
principalement dù au fait qu'il n'existe aucun standard et que chaque
entreprise a sa propre segmentation qui dépend de sa taille, de son
industrie et de son coeur de métier.