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La fonction commerciale dans les entreprises financières: Analyse des composantes des inter relations avec les autres fonctions (banque)

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par Issakha DIAKHATE
ISG Dakar -  2007
  

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Section 4 La fonction financière

La fonction financière est une composante de la politique générale définie par l'entreprise et elle est basée sur la trilogie rentabilité, pérennité, croissance. La poursuite de ces objectifs s'apprécie à travers les outils classiques ou nouveaux dont disposent les services financiers et comptables. Son champs d'investigation est constitué par le bilan et les comptes de résultats de l'établissement.

4-1 Les fondements de la fonction financière

4-1-1 La rentabilité

Les banques sont des établissements dont la rentabilité est principalement fondée sur le différentiel de taux entre les emplois et les ressources. Il importe donc de préserver la rentabilité menacée par l'augmentation rapide des coûts. Le secteur se modernise et fait face à des investissements de plus en plus lourds : extension et informatisation des réseaux, locaux de prestige, compétences nouvelles à recruter et à garder, position à conserver etc....) Sous la pression des contraintes externes ou des changements et modification internes, les équilibres fondamentaux d'une entreprise sont affectés de manière plus ou moins grave et il s'agit en général d'opérer un choix prioritaire correspondant à la situation du marché. La pratique dominante en cette conjoncture difficile est la recherche de la rentabilité. les objectifs sont envisagés en distinguant les effets immédiats attendus et les effets différés :

· Les effets immédiats

- L'accroissement de la situation nette comptable avec le report des résultats dégagés,

- L'augmentation des distributions de dividendes qui viennent conforter l'attachement des associés.

· Les effets différés

Ils visent de manière directe ou indirecte, à donner à l'entreprise des bases de valorisation supérieures qui se traduisent par :

- L'amélioration de la valeur patrimoniale ;

- Le renforcement de la valeur de rendement.

Et c'est dans les modalités de renforcement de cette rentabilité que nous rencontrons l'omniprésence de la fonction commerciale. Car les actions à mener devront porter sur : l'optimisation des recettes et la réduction des coûts.

· L'optimisation des recettes

Elle passe par la sélectivité de divers moyens dont les mieux adaptés sont :

- Le choix des canaux de distribution les plus cohérents avec le positionnement choisi et les plus profitables au plan des marges potentielles

- Le rejet des marchés pénalisant pour les marges par le poids de leurs exigences tarifaires, ou pour la trésorerie en matière de délais de règlement. Exemple : certains marchés de l'état, financement de la campagne agricole etc.

Elle passe aussi par une réduction des risques commerciaux qui se traduit par 

- Un tri de la clientèle en fonction de sa solvabilité, de son intérêt commercial et de sa fidélité,

- Un choix des canaux de distribution à la mesure des budgets proportionnels ou publicitaires, afin d'obtenir les résultats souhaités.

· La réduction des coûts

L'amélioration des marges bénéficiaires passe par une réduction des coûts de production, surtout de l'optimisation des approvisionnements et de la logistique. Le directeur financier d'une grande banque française indique (la banque fonctionnement et stratégie - GARSUAULT) que la première étape des interventions de la direction financière consiste en la recherche des ressources les moins chères du moment. Dans un deuxième temps elle fixe un prix de revient pour cette ressource et la met à la disposition de l'ensemble des pôles d'activité de l'établissement.

La compression des charges financières est facile si les taux directeurs sont bas.

En définitive c'est par une combinaison judicieuse de l'ensemble des actions que l'objectif de rentabilité retenu sera atteint. Et les actions prédominantes sont conduites par les services commerciaux au sens large.

4-1-2 La croissance

la croissance occupe une place importante dans la politique générale de l'entreprise. Dans ses modalités, elle s'appuie sur deux paramètres :

· La progression du chiffre d'affaires ou des marges,

· L'augmentation des parts de marché

La croissance est également un ensemble d'enjeux qualitatifs comme le degré d'intégration de l'activité (ici c'est la capacité de l'entreprise à générer de la valeur ajoutée), ou l'étendue des gammes commercialisées.

4-1-3 La pérennité

La recherche de pérennité passe plus que toute autre option éventuelle par u équilibre rigoureux entre les paramètres de la politique générale. La principale condition de la pérennité est la solvabilité. Elle s'analyse par l'importance des fonds propres comparés au total des actifs. La couverture des risques est également une condition nécessaire. Les ratios ci-dessous permettent de cerner la pérennité :  Capitaux propres (comptables)/ Total de l'actif.

Capitaux propres réévalués/actifs à risque.

4-2 L'organisation de la fonction comptable

La fonction comptable d'un établissement bancaire repose sur deux éléments principaux : une automatisation (intégration) fiable et quasi générale des écritures comptables ainsi qu'une organisation décentralisée mais pilotée et contrôlée.

4-2-1 Intégration et automatisation des opérations

La fonction comptable recouvre la quasi- totalité des activités et des opérations bancaires qui opèrent sur des volumes d'opérations extrêmement importants.

De plus, elle est relativement complexe et surtout nécessite, pour des raisons de sécurité et de suivi des flux, un grand nombre d'écritures intermédiaires et de comptes pivots.

Pour qu'une fonction comptable agisse correctement et avec un nombre limité de collaborateurs, il est nécessaire d'automatiser un grand nombre d'écritures comptables.

Ainsi par exemple, lorsqu'une remise de chèque est réalisée dans une agence bancaire, l'opération réalisée au guichet (généralement sur un terminal informatique) va générer automatiquement les écritures nécessaires sur le compte du client (crédit) et le compte pivot « remise de chèque » (débit). Dans un second temps ce compte pivot sera re crédité automatiquement par le débit d'un autre compte choisi en fonction de la nature ou de la provenance de ce chèque. Il en sera de même pour la quasi- totalité des autres types d'opérations réalisées par les banques (mise en place de prêts, virement, paiement de chèques etc....) qui, elles aussi, auront une génération d'écriture comptable automatique.

4-2-2 Décentralisation et contrôle

Compte tenu du nombre important de fonctions ayant recours à des écritures comptables, les établissements bancaires utilisent des systèmes de comptabilité décentralisés dans les différentes autres fonctions de la banques pilotés et contrôlés par le service de comptabilité générale.

Fonction comptable

« générale »

Centralise contrôle

Fonction

encaissement

Comptabilité des

COMPTABILITÉ DES ENCAISSEMENTS

COMPTABILITÉ DES PRÊTS

Fonction

Fonction engagements

Dans le cadre de cette décentralisation comptable, la complexification des opérations traitées et les modifications de procédure réglementaire impliquent un renforcement quantitatif mais surtout qualificatif (formation et outils) des unités de contrôle comptable.

Chapitre II : l'évolution de la fonction commerciale dans les banques

Section 1 L'avènement du marketing bancaire :

1-1 Historique.

Le marketing des services a fini d'imposer la légitimité de ses différences. Des auteurs comme kotler & dubois ou encore DAYAN ont largement analysé les caractéristiques des services ainsi que la nature du marketing des services. DAYAN définit ainsi le service : le service est à la fois processus, acte social, relation, performance. Il n'y a pas dans le cadre des activités de service, de séparation nette entre production et échange, de distinction claire entre processus et résultat . Cette définition met en avant les difficultés que rencontre une banque, ou toute entreprise de services, pour appliquer à son activité le marketing des produits, car les services ont leurs particularités.

· Les caractéristiques majeures des services

- L'intangibilité. Elle tient à leur nature. Les services sont « actes, efforts ou performances tandis que les produits sont objets instruments ou choses » selon Berry (1980). Ils ne peuvent pas être perçus sensoriellement avant l'achat, ils doivent être testés, essayés pour être appréciés et le jugement du consommateur sera plus subjectif qu'objectif.

- L'inséparabilité de la production et de la consommation des services renvoie à la chronologie des opérations : alors qu'un produit est fabriqué puis vendu et ensuite consommé le service est d'abord vendu puis produit et consommé simultanément.

- L'hétérogénéité traduit une différence entre deux transactions successives une absence de régularité qualitative, qui peut être combattue dans la production de biens et non celle des services.

- La périssabilité des services est liée à leur caractère non stockable. Ils ne peuvent pas être produits à l'avance et conservés.

Ces caractéristiques fondent la différenciation du marketing des services et depuis qu'elles ont été bien définies des avancées importantes ont été réalisées pour l'émergence d'un marketing spécifique à toute industrie de service. Selon ZOLLINGUER « le marketing des services impose la légitimité de ses différences et le marketing de la banque n'apparaît plus comme tout à fait à part. » Marketing bancaire Dunod 1999.

· L'émergence du marketing bancaire

Le marketing bancaire est lui passé, comme le dit P.KOMER (juin 1977) par cinq étapes successives dont les mots sont :

Etape - 1 - publicité

Etape - 2 - amabilités, sourire

Etape - 3 - innovation

Etape - 4 - positionnement

Etape - 5 - analyse, planification, contrôle

ZOLLINGUER décrit aussi cette évolution en France en marquant pour chaque âge le contexte sectoriel et les pratiques marketing subséquentes :

- L'âge de la croissance et du marketing « rampant ».

C'est la période antérieure à 1966 qui précède la libéralisation de l'activité bancaire. Le système bancaire de cette époque est caractérisé par sa stabilité, la banque est « cette grande dame, sévère, compassée, prudente peu prodigue de ses faveurs » et sa clientèle est limitée.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote