D'après le rapport de la commission bancaire de
l'année 2000 le système bancaire de l'UMOA dégage un
bénéfice provisoire en progression de 16 % par rapport à
1999. Au Sénégal le bénéfice net se consolide en
passant de 16 milliards à 19 milliards entre 1999 et 2000. Mais si nous
examinons les ratios caractéristiques déterminés à
partir des résultats les performances des banques
sénégalaises s'avèrent très
intéressantes :
- Le taux de marge nette (résultat net rapporté
au produit net bancaire) est de 16 % en 2000 pour l'ensemble des banques de
l'UMOA et il s'établit à 26 % pour le Sénégal.
- le coefficient de rentabilité (résultat net
en proportion des fonds propres) est de 12 % pour l'UMOA en 2000 alors qu'il
ressort à 22 % au Sénégal en relative stabilité.
- le coefficient d'exploitation (frais généraux
+ dotations aux amortissements/produit net bancaire) est à 66 % pour
l'UMOA et se situe seulement à 55 % au Sénégal en 2000.
Le produit net des opérations avec la clientèle
étant la principale composante du produit net bancaire, il convient
d'accorder une relative efficience aux stratégies et pratiques
commerciales développées par les banques
sénégalaises. Il existe bien entendu des disparités entre
établissements, mais l'enjeu est de pouvoir mettre en place des outils
qui permettent d'évaluer la profitabilité de chaque segment de
clientèle ou de chaque client important. Pour ce faire les banques
doivent :
- bénéficier d'une base de données
exhaustive, fiable et facilement exploitable. Les nouveaux équipements
informatiques des banques doivent pouvoir développer ce type
d'applications.
- déterminer les charges générées
par chaque traitement. Une comptabilité analytique plus
élaborée devrait déterminer d'abord les résultats
de chaque unité (branches, agences, bureaux etc...) et faciliter une
affectation plus pointue des charges.
- Corrélativement, les conditions ou tarifs
applicables à la clientèle doivent refléter les charges
supportées ainsi que la marge bénéficiaire
souhaitée par l'établissement.
- enfin des intervenants et des utilisateurs bien
formés. La simplification des procédures et du maniement de
l'informatique va favoriser la saisie exhaustive et aisée des
données par le personnel. Il ne s'agit plus de confier ces tâches
à quelques personnes, mais de les recueillir de manière
conviviale à l'occasion des opérations menées par les
clients ou de leurs contacts avec les chargés de clientèle.
Cette démarche converge vers une saine croissance en ce
qu'elle permet de déterminer des résultats par
« pallier » qui produisent un résultat final plus
homogène. Deux banques relèvent cette préoccupation dans
leur rapport d'activités à fin 2000 :
- BST note que la bonne maîtrise des charges de
fonctionnement a conforté l'évolution positive du produit net
bancaire et permis de contenir le ratio d'exploitation au taux de 44 % ;
et BICIS reconnaît que « le coefficient d'exploitation
s'effrite de manière ponctuelle, suite au léger
fléchissement des recettes, en variant de 51,6 % à 53,6 % entre
1999 et 2000 ». Pour rappel le coefficient d'exploitation du
marché sénégalais est à 55 % en 2000 et celui de
l'UMOA à 66 %.
Les résultats dégagés par ces deux
banques en 2000 sont sans commune mesure, 1,2 milliards pour BST et 4 milliards
pour BICIS. Mais la performance de la BST est plus significative. Il est permis
d'objecter sur la taille du réseau ou l'ancienneté du bilan de
ces banques mais ce sont des facteurs qu'il faut savoir neutraliser dans
l'appréciation de la rentabilité. Les écarts des
performances par rapport à la moyenne du marché (44-55 % et
53,6-55 %) indiquent bien, à notre avis, qu'il y a possibilité
pour la BICIS d'améliorer sa rentabilité si elle affine la
lecture de ses résultats en se détournant de la pratique des
subventions croisées entre les différents secteurs de la
banque.