1-2-3 Les contraintes.
- mise en place d'une infrastructure
lourde.
Pour asseoir une bonne politique de collecte de ressources, les
banques de réseau sont tenues de déployer un réseau
d'agences et de guichets de plus en plus important. L'effort
d'équipement (construction et équipement des agences) et les
charges de fonctionnement sont élevés. Nous avons décrit
plus loin les réseaux d'agences et l'effectif des grandes banques qui
leur permettent de drainer des ressources. Les ressources sont pour l'essentiel
à vue donc théoriquement à bon marché,
néanmoins les charges d'infrastructure leur confèrent un
coût, on parle de coûts implicites de la ressource. Ainsi la bonne
maîtrise de l'infrastructure de production en général, en
vue de son optimisation devient un enjeu crucial pour les banques
sénégalaises. Toutefois, le coefficient net d'exploitation qui
représente la proportion des frais généraux plus les
dotations aux amortissements sur le produit bancaire, est convenable
comparativement à la moyenne de l'ensemble des pays de l'UMOA. En fin
2000, le taux était de 66 % pour l'UMOA et de 55 % pour le
Sénégal, donc bien en retrait.
- Le respect strict de la réglementation
prudentielle (modifiée le 17 juin 1999).
La réglementation prudentielle applicable depuis 2000
est édictée par la commission bancaire sise à Abidjan.
C'est l'agence de contrôle des banques et établissements
financiers. Certaines normes pourraient limiter l'action des banques si leur
application devenait stricte.
· la norme de couverture des risques par les fonds
propres est fixée à un minimum de 8 % dans le nouveau dispositif
prudentiel. Au Sénégal, trois banques étaient en
règle au 31 décembre 2000.
· la représentation du capital minimum, soit
à 1 milliard, soit au montant du capital retenu dans la décision
d'agrément lorsque ce dernier est supérieur à 1 milliard.
Au Sénégal deux banques étaient en règle au 31
décembre 2000.
· la couverture des emplois à moyen et long terme
par des ressources stables. Cette norme vise à éviter une
transformation excessive des ressources à court terme en emplois
à moyen et long terme. Cette règle exige que les emplois d'une
durée résiduelle supérieure à 2 ans soient couverts
à hauteur de 75 %, au moins, par des ressources de durée
équivalente. Au Sénégal deux banques étaient en
règle au 31 décembre 2000.
- des contraintes technologiques
Elles se font jour au niveau de l'exploitation des fichiers
clients. Ceux-ci sont saisis maintenant directement par l'ordinateur central de
la banque et sont ainsi disponibles au niveau des terminaux. Mais les
données qu'ils comportent sont celles relatives aux opérations
courantes et ne sauraient servir à des applications marketing
poussées. Aujourd'hui, il y a une décentralisation progressive
des applications dans les grandes banques des pays développés
avec l'apparition de nouvelles classes d'ordinateurs mais les coûts de
traitement s'avèrent encore très élevés. Certaines
de ces banques utilisent des mini ordinateurs pour effectuer des applications
marketing, c'est une voie qui est ouverte à notre marché.
- L'environnement économique.
L'économie sénégalaise a
enregistré une croissance soutenue ces dernières années.
En 2000, le PIB a connu une croissance de 5,5 % contre 5,1 l'année
précédente. Mais c'est une croissance qui est tirée par
les produits agricoles de toutes natures qui sont dépendantes des
aléas de la pluviométrie. L'activité industrielle
progresse faiblement si elle ne fléchit pas comme en 2000 (- 1,2 %) et
ce recul est imputable à la baisse de l'activité des industries
manufacturières (-5,1 %) qui consomment l'essentiel des crédits
bancaires. Le secteur tertiaire connaît un certain ralentissement avec
4,3 % de croissance en 1999 contre 8,5 % en 1998 qui se poursuit en 2000 avec
2,5 % seulement. Le commerce perd 2,1 points de croissance en 2000 à 2 %
et le transport et les télécommunications se maintiennent. Au
total, l'environnement économique ne recèle pas, pour le moment,
de potentialités ou de ressources stratégiques qui pourraient
placer l'économie sénégalaise sur une bonne rampe de
développement. Et les secteurs qui sont exploités comportent
beaucoup de contingences qui freinent leur bonne évolution. Ces
paramètres étant des fondements importants de toutes
décisions stratégiques, le champ d'intervention du marketing et
des pratiques commerciales au Sénégal est très
réduit, comme nous l'avons décrit.
1-3 Les objectifs commerciaux
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