La participation des parties prenantes dans le cycle d'un
projet est une condition essentielle de succès. Cette participation qui
doit se faire à chaque phase dans la vie du projet réhausse
l'approbation de celui-ci auprès des différentes parties
impliquées et de là, leur soutien à la durabilité
des avantages qui sont produits par le projet. Elle va également faire
profiter au projet les expériences et les connaissances des parties
concernées. Ainsi l'efficience et l'efficacité du projet seront
d'autant plus assurées. L'organisation locale partenaire est sans doute
considérable dans la réussite du projet. Un projet doit
être dirigé vers les besoins et les priorités
identifiés par les partenaires21. Le projet final sera
l'aboutissement des négociations entre différentes parties
prenantes.
Une approche participative nécessite la transparence
et le développement d'un plan efficace de communication. Une large gamme
d'approches et d `instruments ont été développés
dans le but d'améliorer la participation des différentes parties
concernées par le projet. Ici, le modèle dont nous proposons pour
gérer le cycle de vie d'un projet est également une approche
intégrée22 susceptible de tirer profit de ces
instruments.
La nécessité de négocier avec les
parties prenantes est l'une des grandes leçons tirées de
l'expérience de la coopération au développement. Sans
cela, la pertinence, l'efficacité et l'efficience souffrent et la
durabilité devient généralement difficile voire
impossible. Idéalement, il s'agirait même, du point de vue de
l'intervenant extérieur, de retourner le slogan : ne pas chercher
à associer les acteurs locaux à son projet, mais venir appuyer
les initiatives locales, venir participer, soi-même (Freeman, 1999 ;
Leroi, 2005). La participation implique que les diverses parties
concernées soient associées à la prise de décision
dès la conception du projet de manière à s'assurer que les
besoins des groupes
21 Acteurs stratégiques et externes au projet qui
regroupent généralement des ministères, d'associations
professionnelles, d'organismes de défense, de protection, de
régroupement de citoyens, d'élus locaux, ect.
22 Expression employée dans le manuel de Gestion du
Cycle de Projet produit par la Commission européenne, 2001, p.39 et 40.
C'est l'appréciation continue d'un projet à travers de toutes les
phases du cycle de projet, pour assurer sa pertinence, sa faisabilité et
sa viabilité.
cibles23 soient réellement pris en compte et
que les partenaires contribuent, dans la mesure de leur possibilité,
à la réussite du projet comme à la pérennité
de ses acquis.
Le gestionnaire qui veut s'assurer de la réussite d'un
projet de développement, il lui faut donc envisager ce qui suit :
· Au préalable les avoir identifiés et
avoir analysés leur situation propre, au travers de l'analyse des
parties prenantes, sans omettre les catégories sociales
marginalisées ou les femmes, puis les minorités, et les groupes
susceptibles d'être affectés par l'impact environnemental du
projet.
· Les consulter, tout en veillant à ce qu'aucune
parole ne soit coupée ou biaisée par des jeux de pouvoir ou
d'influence : les enquêtes peuvent être anonymes, les prises de
parole peuvent être suscitées d'abord en de groupes
homogènes ou de même vision.
· Les réunir en atelier de planification
participative, en vue de susciter une vision commune des problèmes et
d'inciter, sans toutefois les forcer, à un consensus.
· Négocier la participation des groupes de
pression aux projets, idéalement sous forme d'un contrat librement
consenti entre les parties, tout en tenant compte des hiérarchies
locales et autres contraintes.