L'objectif du développement durable est de
définir des schémas viables et conciliant les trois aspects
économique, social et environnemental des activités humaines;
« trois piliers » à prendre en considération par les
entreprises et les individus. L'excellence durable suppose un équilibre
entre les piliers :
· Économique : performance « classique
», mais aussi capacité à contribuer au développement
économique de la zone d'implantation de l'entreprise et à celui
de tous échelons;
· Social : conséquences sociales de
l'activité de l'entreprise au niveau de tous ses échelons :
employés (conditions de travail, niveau de rémunération,
...), fournisseurs, clients, communautés locales et
société en général;
· Environnemental : compatibilité entre
l'activité sociale de l'entreprise et le maintien de la
biodiversité et des écosystèmes. Il comprend une analyse
des impacts du développement social des entreprises et de leurs produits
en termes de flux, de consommation de ressources, difficilement ou lentement
renouvelables, ainsi qu'en terme de production de déchets et
d'émissions polluantes, ect. Ce dernier pilier est donc
nécessaire aux deux autres.
Schéma 1.- Les piliers du développement
durable
Environnemental
Au terme de ces trois objectifs s'ajoute un enjeu
transversal, indispensable à la définition et la mise en place de
politiques et d'actions relatives au développement durable : la
gouvernance. La gouvernance consiste en la participation de tous les acteurs
concernés
(citoyens, entreprises, ...c'est une forme de
démocratie participative). Le développement durable correspond au
point central DD défini par la recontre des trois (3)
médianes du triangle formé. Il est donc la juxtaposition des
trois piliers économiques, environnementaux et sociaux. Plus
l'entreprise s'éloigne du point central DD, moins que
celle-ci aura atteint le stade de l'excellence durable.
Comme vu précédemment, la définition
classique du développement durable découle du rapport Brundtland
de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement. Il
rappelle le propre propos prêté à Antoine de
Saint-Exupéry : « Nous n'héritons pas de la Terre de nos
ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants ». Ce rapport
Brundtland insiste sur la nécessité de protéger la
diversité des gènes, des espèces et de l'ensemble des
écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce, notamment,
par des mesures de protection de la qualité de l'environnement, par la
restauration, l'aménagement et le maintien des habitats essentiels aux
espèces ainsi que par une gestion durable de l'utilisation des
populations animales et végétales exploitées.
Il est toutefois difficile de séparer le patrimoine
naturel et le patrimoine culturel. L'idée de transmission de
génération alliée à celle de diversité
culturelle (on pense aussi aux populations les démunies) et à
celle d'interaction entre les communautés humaines et la nature est bien
résumée dans la définition que donne l'UNESCO du
patrimoine culturel :
« Ce patrimoine culturel (immatériel),
transmis de génération en génération, est
recréé en permanence par les communautés et les groupes en
fonctions de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur
histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de
continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la
diversité culturelle et la créativité humaine
».
Nous pouvons considérer que les objectifs se partagent
entre trois grandes catégories :
· Ceux qui sont à
traiter à l'échelle de la planète : rapports entre
nations, individus, générations;
· Ceux qui relèvent des autorités
publiques dans chaque grande zone économique (Union européenne,
Amérique latine, Asie, ...), à travers les réseaux
territoriaux par exemple;
· Ceux qui relèvent de la responsabilité
des entreprises.
Le développement durable, associé à la
notion de bonne gouvernance, n'est pas un état statique d'harmonie mais
un processus de transformation dans lequel l'exploitation des ressources, le
choix des investissements, l'orientation des changements technologiques et
institutionnels sont rendus cohérents avec l'avenir comme avec les
besoins du présent.
Pour le respect d'objectifs de développement durable
par les entreprises, spécifiquement on parle de responsabilité
sociale des entreprises (corporate social responsability) ou parfois
plus précisément responsabilité sociétale des
entreprises puisque le volet de responsabilité ne correspond pas
uniquement au volet social. La responsabilité sociale des entreprises
est un concept par lequel les entreprises intègrent les
préoccupations sociales, environnementales, dans leurs activités
et dans leur interaction avec leurs parties prenantes sur une base volontaire.
Il y a en effet, jusqu'à présent, peu d'obligations
législatives, de contraintes ou de pénalités : à
citer cependant en France, une loi relative aux nouvelles régulations
économiques qui oblige les entreprises cotées en bourse à
inclure dans leur rapport annuel une série d'information relatives aux
conséquences sociales et environnementales de leurs activités. En
2005, la province de Québec a également adopté une
nouvelle loi relative sur le développement durable (Loi no 118) qui
demande les entreprises à mieux intégrer la recherche d'un
développement durable dans les politiques, les programmes, et les
actions de l'Administration, ainsi qu'à assurer, notamment par la prise
en compte d'un ensemble de principes et par l'adoption d'une stratégie
de développement durable, la cohérence des actions
gouvernementales en ce domaine.
Pour les uns, le concept de développement durable est
assez clair pour être opérationnel. D'autres le voient comme une
panacée et un catalogue de bonnes intentions
qui devraient permettre tout à la fois, sans trop
préciser comment, de combiner un ensemble d'exigences :
· La satisfaction des besoins essentiels des
communautés humaines présentes et futures, en rapport avec les
contraintes démographiques : accès et d'égale chance pour
tous à l'emploi, accès à l'eau potable et à
l'éducation, ...
· L'amélioration de la qualité de vie :
accès aux services sociaux, accès aux soins de santé,
accès à un logement de qualité, ...Le renforcement de
nouvelles formes d'énergies renouvelables : énergie
éolienne, énergie solaire et de biomasse, ...
· Le respect des droits et des libertés de la
personne : participation pour l'ensemble des groupes de la
société aux différents processus de prise de
décision, statut des femmes et des minorités.