Comme nous avons indiqué dans les paragraphes
précédents, cette étude consiste à proposer un
document de gestion pour la conduite des projets sensibles à
l'environnement. Ce document va servir à élaborer un
modèle participatif de gestion environnementale en gestion de projet en
vue de modifier les comportements traditionnels des chefs de projet ou
dirigeants d'entreprise, et à proposer des méthodes responsables
de gestion de projet dans
un contexte de développement durable. Concernant cette
présente étude, certains facteurs tels que le problème de
budget qui est alloué; le problème d'accessibilité et le
temps qui est consacré ont permis d'adopter les méthodes de
collectes dites de convenance. Malgré sa simplicité et sa
rapidité, le choix d'un échantillon de convenance pourra nuire la
possibilité de généraliser les résultats obtenus
surtout, lorsqu'il s'agit des études de cas. Aussi, le
désistement de plusieurs entreprises par rapport à cette
étude nous oblige à limiter les enquêtes à un seul
cas de terrain, dont la filiale d'Hydro-Québec qui réalise le
projet hydroélectrique de la Baie -James. Mais l'atteinte d'un objectif
de travail est toujours tributaire du choix de la méthodologie de
recherche.
À cause du caractère généralement
ouvert et flexible des méthodes de travail choisies (les études
de cas, les entretiens non structurés, l'analyse de contenu, etc.), le
risque de biais personnels est important étant donné les
éléments de subjectivité qui peuvent intervenir au moment
de la collecte ou de l'interprétation des données. Les
informations sont collectées surtout sur la perception des personnes
rencontrées lors de l'enquête. Ces répondants ont le droit
d'exprimer ce qu'ils souhaitent et de répondre aux questions qu'ils ont
estimé compatibles à leurs objectifs. Nous n'avons disposé
d'aucun moyen pour vérifier la fiabilité des informations qui ont
été fournies. Afin de bonifier la qualité de l'analyse des
données, conformément à la volonté des
répondants, nous avons enregistré certains entretiens. Un facteur
correctif (k= 0.87) a été également utilisé afin de
réduire le niveau des biais personnels.
Cette présente étude ne se caractérise
pas par des données puisqu'elle ne peut être quantifiée,
étant donné qu'elle s'intéresse surtout à des
études de cas et à des échantillons. Cette approche de
gestion, bien qu'elle se limite à décrire des faits plutôt
qu'à les expliquer, va nous permettre néanmoins de dégager
des hypothèses de recherche pour de futures études, sans modifier
la problématique originale de l'étude.
CHAPITRE 3.- DÉFINITION DE CONCEPTS :
ENVIRONNEMENT, DÉVELOPPEMENT DURABLE
Depuis ces dernières années, les notions de
l'environnement et du développement durable ont suscité de
nombreux débats parmi des chercheurs, dirigeants et écologistes.
Il est donc difficile de concevoir que les projets puissent échapper de
la notion de développement durable qui, selon une idée
difficilement contestable. Cette situation soulève actuellement
plusieurs questions à l'endroit des entreprises, mêmes celles
souhaitant de s'engager dans cette voie, que ce soit par volonté ou sous
contrainte réglementaire.
3.1.- Que signifie les concepts « developpement
durable » et « environnement » en contexte de gestion de
projet?
Mme Gro Harlem Brundtland (1987), dans son rapport
publié sur l'environnement, a défini le «
développement durable » comme étant un développement
qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre
aux leurs (CMED, 1987). Selon l'auteur, il s'appuie sur une vision à
long terme qui prend en compte le caractère indissociable de trois (3)
dimensions des activités de développement: environnementale,
sociale et économique.
Le concept de développement durable suppose un
équilibre entre ces trois (3) dimensions qui donnent lieu à la
représentation bien connue d'aujourd'hui et repose également sur
trois (3) principes fondamentaux : le principe d'équité entre les
peuples et les générations, le principe de précaution et
le principe de participation induisant de nouveaux modes de gouvernance
(Dontenwill, 2005). Il suppose une réconciliation permanente entre
l'économique, l'écologique et le social. Une intégration
des objectifs du développement durable dans l'ensemble des
méthodologies de la gestion de projet signifierait pour un chef de
projet de veiller à la rentabilité économique de son
projet tout en minimisant l'impact de celui-ci sur l'environnement.