CONCLUSION de la seconde Partie.
Le constat de l'I.N.S.E.E. unissant Pau et Tarbes dans le cadre
d'un "espace urbain" est donc relativement confirmé par les
cartographies d'indicateurs statistiques tels que les densités de
population, l'évolution de la population sur les 28 dernières
années, ou encore par les migrations (journalières)
domicile-travail hors de la région. La limite politico-administrative
majeure entre les préfectures de département est souvent
transgressée dans ces nombreux cas
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
de figure, ce que l'enquête de terrain, par les
recompositions territoriales qu'elle met en évidence, souligne
relativement bien.
Cette dernière met aussi en évidence trois niveaux
scalaires de recompositions territoriales, la première étant la
transgression locale de la limite politico-administrative, la seconde
étant l'association Béarn-Bigorre et/ou
Pyrénées-Atlantiques - Hautes-Pyrénées, la
troisième faisant souvent référence au cadre territorial
des Pays de l'Adour. Ces deux derniers niveaux
scalaires sont ceux où la limite politico-administrative
majeure est la plus souvent remise en cause, avec une métropolisation et
une polarisation paloise de plus en plus accentuée (avec une influence
particulièrement forte sur Tarbes, le noyau urbain le plus proche). En
effet, dans la majeure partie des cas, Pau et son agglomération
constituent le site où le plus grande nombre de sièges centraux
de direction sont implantés, Tarbes constituant souvent une antenne
bigourdane des différents ensembles ainsi enquêtés et
étudiés.
De même, rares sont les unions anciennes entre les deux
départements, qui traduisent ainsi un héritage historique que les
processus de recompositions territoriales actuelles (à l'inverse
beaucoup plus nombreuses) confortent et légitiment de plus en plus. Nous
avons donc affaire à des processus récents, issus de la
proximité géographique et des rapprochements fonctionnels
nombreux entre Pau et Tarbes.
Les aires d'influences (ou de chalandises), quant à elles,
mettent en avant une régionalisation de type "Pays de l'Adour",
mais nous n'avons pas la prétention de discuter ici de la pertinence et
de la validité de cette région géographique. Remarquons
cependant qu'il est souvent fait référence à ce cadre
territorial. Ces aires d'influences sont aussi essentiellement liées
à la présence de l'Autoroute 64.
De tout cela, il semble que le seuil de 3 0-35 kilomètres
représente une limite au-delà de laquelle les
phénomènes d'intégration et de rapprochements semblent
beaucoup plus difficiles (distance de proximité géographique et
fonctionnelle), mais ce constat nécessite toutes les réserves que
nous pouvons apporter, tant ce dernier est simplement le fruit d'une
déduction fondée sur un travail de terrain somme toute
très modeste. Remarquons cependant que ce seuil de 30-3 5
kilomètres correspond relativement bien aux auréoles
périurbaines (et même rurbaines) habituelles des villes moyennes,
ce qui signifie que l'exemple que nous avons étudié n'est pas
l'exception qui confirme la règle. Par conséquent, les autres
résultats obtenus (de l'enquête, par exemple) peuvent alors
être extrapolés aux autres pôles urbains français de
niveau hiérarchique équivalent (même supérieur),
nous permettant ainsi de remettre en cause la pertinence de l'ensemble du
maillage politico-administratif français, et non pas uniquement la
maille départementale et régionale qui sépare Pau et
Tarbes.
Certes, il nous est difficile de dire si tous les
éléments sont réunis pour faire de Pau-Tarbes une
agglomération bipolaire, car, comme le fait remarquer une partie de
notre travail, de nombreux éléments de rupture persistent encore,
malgré une domination paloise de plus en plus soulignée.
La question qui se pose maintenant consiste donc à savoir
si une réforme française est nécessaire (au moins au
niveaux scalaires qui nous intéressent), ce que la troisième
partie va s'efforcer de développer.
"Pour une remise en cause du maillage
politico-administratif français ? - Exemple de la
limite départementale et régionale entre Pau et Tarbes."-
Lionel Dupuy, Mémoire de DEA, 1998.
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